JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les événements d'Orient. Nos finances. Hymne de guerre. i\° 30. Jeudi, 37e ANNÉE. 15 Avril 1897 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Eu Grèce. Assim bey, ministre de Turquie, a attiré l'at tention de M. Skouxès, ministre des affaires étrangères, sur la sortie de nouvelles bandes qui, d'après ses renseignements, se préparaient en trer en TheBsalie. On parle de l'entrée de ces nouvelles bandes en Macédoine, sans pouvoir vérifier le fait. On attend avec impatience la réunion de la Chambre, devant laquelle le gouvernement fera des déclarations donnant des éclaircissements sur sa politique. En Turquie. On télégraphie de Constantinople au Morning Post que le conseil des ministres a décidé qu'Ed- hem pacha ne devait pas se porter en avant, moins d'y être absolument forcé par les agres sions des Grecs. En Crète. Une dépêche de La Canée au Daily News assure que le consul russe a eu une entrevue avec les chefs insurgés, qui ont de nouveau refusé l'auto nomie, sous quelque forme que ce soit, pt ont déclaré ne pouvoir accepter que l'union avec la Grèce. Les familles des consuls anglais, français et italien sont retournées Halépa. Les chrétiens ont pillé et brûlé un village quelque distance de Candie. Suivant une dépêche d'Odessa au même jour nal, le bruit court que la Russie aurait proposé l'envoi par chaque puissance de 5,000 hommes en Crète afin de pacifier l'île par la force. Eu Angleterre. On mande de Londres au Temps En dépit des dépêches tendancieuses d'Athè nes on a la certitude qu'aucun nouvel incident ne s'est produit la frontière et que les irré guliers ont regagné leur territoire. La situation du gouvernement est très difficile. On ne serait pas surpris qu'il ne pût sortir de cet état critique que par un changement portant par exemple sur le ministère. En ce qui concerne le règlement de la ques tion crétoise, les ambassadeurs ont achevé l'éla boration du plan d'autonomie. En Russie. Le se laissera car le maintien pendant quelques jours de la situation actuelle suffira prouver au public européen la duplicité des Grecs. La Grèce provoque la Turquie dans l'espoir de la pousser a déclarer la guerre. Les Novosti conseillent la Turquie de ne pas modifier sa politique actuelle. Un combat Kissauios. Un transport turc a conduit Kissamos cin quante soldats pour renforcer la garnison. Pendant le débarquement, les insurgés tirè rent des coups de fusil, dont les projectiles atteignirent les embarcations autrichiennes qui 8e trouvaient portée. e Nouveau Temps espère qu'Edhem pacha ne lissera pas entraîner prendre l'offensive, Les soldats turcs sont entrés dans le port, sous la protection des canons de la flotte. Il est impossible de délivrer les familles mu sulmanes. Ypb.es, le 14 Avril 1897. Les ministres cléricaux ont restauré les finances du pays ils ont fait naître lere des bonis budgétaires. Grâce eux, tout est changé, et jusqu'à lombre du déficit a disparu de notre horizon financier. Voilà ce que clament les mille organes de la presse dévole. Remettons un peu, s'il vous plait, les choses au point. L'histoire de notre pays nous apprend, con trairement aux allégations interessees des cléri caux, qu'ils ont toujours marqué leur passage au pouvoir par une gestion financière déplora ble. Chaque lois qu ils ont quitté le gouverne ment, en 1848, en 1857, en 1878, ils ont laissé la caisse vide, léguant leurs successeurs le soin de remettre l ordre dans les finances de l'Etat. Tout autre était la situation en 1884, date de la chute du dernier ministère libéral. Grâce aux nouveaux impôts qu'il avait fallu créer pour payer les engagements contractés par feu Malou, le trésor était dans une situation prospère. Aussi les électeurs purent-ils croire un in stant que le cri de bas les impôts, qui avait présidé l'election et assuré le triomphe des cléricaux, serait désormais pour ceux-ci un mot d'ordre. On sait qu'il n'en fut rien. Des suppressions promises, aucune ne se fit. Au contraire, la situation s'aggrava dans des proportions considérables. Les impôts directs augmentés, les impôts in directs gonfles outre mesure, voilà le bilan du ministère clérical. On a établi des droits de douane sur une foule d articles qui en étaient jadis exempts On en a établi sur le bétail étranger, sur le beurre, la margarine, les avoines, les chico rées, les farines D'un trait de plume on a demandé l'alcool un supplément de droits de dix millions On va demander trois millions au tabac. Et malgré cette accumulation de revenus, le ministre des finances ne sait quel saint se vouer, tant les dépenses se multiplient, et tant deviennent excessives les exigences de ses amis politiques. De telle sorte qu'avec une augmentation de ressources invraisemblable, notre état financier est moins enviable que jamais. Nous vivons sur l'emprunt, nous escomptons l'avenir. Les folies, les gaspillages, les dilapidations se multiplient. Ce sont les couvents qu'on subsidie, la ré munération des miliciens qu'on augmente in considérément, les sinécures qu'on multiplie dans toutes les plates-bandes de l'adminislra- tion. Ne parle-t-on pas, en ce moment, de reviser la législation sur les sucres et d accorder des primes l'exportation en supprimant l'accise? Nous allons payer dix douze millions pour que les Anglais et les Américains aient du sucre bon marché. Où le Gouvernement cherchera-t-il ces mil lions? Il les empruntera et d'emprunt en em prunt il tendra tellement la corde du crédit que celle ci finira par se casser. la 7* représentation proportionnelle. Les partisans de la représentation propor tionnelle qui, au lendemain des élections de Juillet 1896, semblaient remplis d'ardeur, ne donnent plus signe de vie. La question semble abandonnée. Cependant l'injustice subsiste et il est abso lument inique de voir, par exemple, l'arrondis sement de Bruxelles représenté par 18 cléri caux, alors qu'il a manifesté clairement des opinions anti-cléricales au premier scrutin. Les amis de la R. P., qui l'on demande le motif de leur silence actuel, répondent qu'il n'y a rien faire cette année, la session devant être courte et l'ordre du jour étant déjà trop chargé. Mais ils recommenceront l'an prochain leur campagne, avec l'espoir d'être soutenus par des membres de la majorité, espoir assez faible, l'influence de M. Woesle prédominant de plus en plus. Celui-ci ne veut pas de la R P., parce qu'elle l'exclurait de l'arrondissement d'Alost il préfère le fractionnement, mais encore ne l'accepte-l-il que pour quelques arrondisse ments. Au fond, M. Woeste souhaite le maintien du statu quograve imprudence pour son part, car si quelque surprise électorale survenait; il serait le premier le condamner. Cest la confiance que les cléricaux ont dans l'avenir qui fera rejeter l'an prochain, comme il y a quelques années, la R. P. Confiance que les événements trahiront certainement... Ce jour-là, nos adversaires se repentiront de leur égoïsme, mais frappés par leurs propres armes, ils n'auront pas le droit de se plaindre. Le Denderbodele journal officiel de M. Woeste dans l'arrondissement d'Alost, publie LE PROG vires acquirit eundo ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 81. INSERTIONS Aunonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-28 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le rertarAde la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES. On traite forfait.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1