Chronique locale. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'interpellation Delbeke. A propos du coût des fêtes. Mariage. 49. Dimanche, 57e ANNÉE. 20 Juin 1897. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. On traite forfait. La manifestation du 15 Juin. La presse cléricale est unanime déclarer que la démonstration patriotique de Dimanche dernier a-été un fiasco. Et non seulement elle consacre ce fiasco des compte-rend us fort importants, mais elle lut fait Ihonneur d inter minables commentaires. C'est le discours du Roi surtout qui sert de thème ses élucubrations pour d'aucuns, le Patriote notamment ce discours n'est rien moins qu'un coup d'Etat en manifestant son opinion personnelle vis-à-vis des militaris tes, le Roi a violé les règles constitutionnelles. Aussi, a-t-on jugé utile de faire désavouer solennellement la Chambre les paroles roya les M. Delbeke a annoncé une interpellation ce sujet, et Mardi prochain les pleutres piteux S[ui nous servent de ministres déclareront une ois de plus que le remplacement doit dispa raître de notre organisation militaire, mais qu'ils le maintiennentparce qu'ils craignent pour leurs portefeuilles. Le fiasco de Dimanche ne fait pas seulement du bruit dans notre landerneau parlementaire il émeut aussi les puissances européennes. Si Ion écoulait le Figaroil serait urgent d'adresser des remontrances la Belgique. D'après le grand journal français, le discours du Roi est tout simplement la traduction des en gagements secrets pris par Leopold envers l'empereur d Allemagne, engagements qui ten dent faire de notre pays un auxiliaire puis samment fortifié et armé de Guillaume 11 Celle vieille légende, qu'il est inutile d'es sayer de démentir, aura toujours de crédules propagateurs mais si les articles sensation du Figaro produisent quelque effet dans les chancelleries, ils ne soulèvent chez nous que d inextinguibles éclats de rire. C'est égal nous croyons que le fiasco fera encore couler de I encre et prononcer bien des discours. L'interpellation Delbeke, fixée Mardi pro chain, promet d'offrir le plus vif intérêt. Les anti-militaristes vont profiter sans doute du débat pour manifester leurs réels sentiments et démontrer une fois de plus combien leur loyalisme laisse désirer. Toutefois, leurs sentiments importent peu en l'occurrence. Ce qui est autrement intéressant, c'est de sa voir quelle sera l'altitude du ministère. S'il désapprouve le langage tenu par le roi le 13 Juin aux généraux pensionnés, il y a con flit entre les pouvoirs s'il l'approuve, on lui demandera alors de mettre ses actes en rela tion avec ses paroles. En vérité, la situation du cabinet n'est pas facile, de par son manque de franchise et le peu de neltete de sa politique. Ce n'est pas le roi qui sera en cause Mardi prochain la Chambre, ce sera plutôt et sur tout le ministère. Si l'opposition fait son devoir elle profitera de loccasion pour flétrir son égoïsme et sa politique électorale sans pudeur, tout en exé cutant une fois de plus les polichinelles qui nous gouvernent. -)^(o)Z(- Après huit jours de réflexion, le Journal $Y- pres nous donne enfin exactement le coût, dit-il, des fêtes de la Tuindag passée. Dans son numéro du 19 Août 1896, le pieux organe criait, sur tous les toits, que toutes les fêtes qui seraient données l'occasion de la Tuindag de 1896, n'occasionneraient qu'une dépense de 7,000 francs. Or, si le chiffre de 10,557-16 est exact, comme il a la prétention de l'affirmer dans son dernier numéro, nous ferons charitablement remarquer au Moniteur de l'Hôtel de Ville qu'il a induit sciemment ses lecteurs dans l'erreur, car entre 7,000 et 10,557-16, il y a une notable différence. Le Journal profite de l'occasion pour soutenir que le Festival de 1890 a coûté aux contribua bles 17,000 francs. 11 y a, peu près un an, le Journal des cagots, toujours bien informé, toujours sincère, (oh combien) prétendait que le festival de 1890 avait coûté 18,000 francs. Nous ignorons si ce festival a coûté 17,000 fr. Quoiqu'il en soit, cette fête fut donnée l'oc casion du 60e anniversaire de l'Indépendance Nationale et si la ville a dépensé, dans cette occurrence, 17,000 francs, les contribuables n'ont nullement eu se plaindre de cette dépense, car commerçants, négociants, hôteliers, etc, etc., ont fait des affaires d'or pendant ces deux jours de festivités et tous nos concitoyens se rappellent encore que plus de trente mille étrangers ont passé dans nos murs cette époque. Au surplus les fêtes données en 1896, qui ont coûté la ville fr. 10,557-16, toujours d'après le Journal, n'ont pas attiré le quart du nombre d'étrangers qui ont assisté au Festival de 1890 et partant n'ont produit que très peu de béné fices au commerce Yprois. Oh! véridique Journalvous fallait-il dix mois pour accoucher d'aussi piètres arguments Nous avons remarqué l'autre jour, avec éton- nement, qu'une noce très cossue faisait son en trée l'Hôtel de Ville entre des barrières Nadar s. v. p. par la petite porte dn Nieuwtverk chose tout fait inusitée qui nous amène demander nos maîtres s'il y a deux entrées l'Hôtel de Ville, une pour les riches et une pour les pau vres, ou bien une entrée spéciale pour les riches catholiques appartenant au monde de la politi que. Payerait-on une taxe spéciale pour cela? Nous n'avons pourtant pas souvenance qu'un projet de taxe, en cette matière, ait paru l'ordre du jour du Conseil. Gageons que M. Fiers, démocrate-chrétien, interpellera le Collège. Tram Yp res-Neuve-Eglise. Les communes Ypres, Neuve-Eglise et Messi nes se sont retirées de la société intercommu nale. La nouvelle ligne sera exploitée par cinq com munes dont Kemmel, Voormezeele, Wytscnaete, Wulverghem et Warnêton. Dans les 40,000 francs d'actions, la province intervient pour la première moitié, les commu nes pour la seconde moitié. Ypres n'aura donc absolument rien voir dans l'exploitation de la ligne ce qui lui sera, grâce l'autocratie de M. Surmont, grandement préjudiciable. Les Infatigables Comines. T^e Départ. A la gare. -A Comines. LE PROGRÈS tires acqoirit eondo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 51. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le i|»tant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES. Ypres, le 19 Juin 1897. Dimanche dernier, par une de ces tropicales jour nées d'été, devenues hé'as si rares dans notre chère Belgique, notre vaillante Société de Gymnastique par tait pour Comines France pour prendre part au con cours de gymnastique organisé sous les auspices de la municipalité. Le rendez-vous avait été fixé 2 heures moins le quart au local de la Bourse. Tous étaient présents tous frais et dispos, tous pleins d'espoir et de courage. A deux heures précises le signal du départ était donné et nos gymnastes se rendaient tambours ballants, clairons sonnants au local des Anciens Pompiers, chercher notre puissante har monie libérale, qui elle aussi allait Comines France. L'occasion se présentait belle aux deux sociétés de se confondre dans une entière fraternité. Le sympathi que et dévoué chef Henri Moerman sut en tirer parti en composant pour la circonstance un de ces entraî nants pas-redoublés dont il a seul le secret. Tambours et trompettes des Infatigab'es mêlaient leurs accords aux sons harmonieux de la musique. Inutile d'ajouter qu'un long cortège de membres escortait nos deux sociétés. Un public nombreux se pressait aux abords de la gare. Il semblait que le rendez-vous avait été général pour la fête de Comines. Empressons-nous d ajouter que malgré l'énorme affluence de voyageurs, qui se disputait l'accès des guichets, tout se passa dans Tordre le plus parfait. Le personnel de la gare avait pris ses précautions et l'administration du chemin de fer avait eu soin de tenir des wagons en réserve qui furent ajoutés au train. Tout le monde fut casé et le voyage eut lieu sans le moindre incident. Nos deux Sociétés furent bien vite rangées en ordre de marche pour se rendre ensemble la place, qui leur était assignée dans le cortège. Sur tout le parcours elles ne rencontrèrent que témoigaages de sympathie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1897 | | pagina 1