X° 50. Jeudi,
57e ANNÉE.
15 Juillet 1897
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Piquantes révélations.
Les États de l'Église.
Vengeance ministérielle.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Revision des listes électorales.
Depuis le premier Juillet, les collèges échevi-
naux procèdent la revision annuelle des listes
électorales pour les élections tous les degrés.
Nous engageons vivement tous ceux de nos
amis qui, non encore inscrits sur les listes ou y
figurant avec un nombre de voix inférieur au
maximum, croiraient pouvoir réclamer contre
cette situation, s'adresser au bureau de l'Asso
ciation libérale, en cette ville.
Ypres, le 14 Juillet 1897.
La lutte entre réactionnaires cléricaux et
démocrates-chrétiens n'a pas dit son dernier
mot, et les quotidiennes aménités qu'échangent
ces frères ennemis ne sont pas sans dégager
d'utiles renseignements sur la moralité du
grand parti conservateur et religieux.
Nous lisons dans le Volksrechtl'organe des
démocrates-chrétiens Anversois. l'appréciation
suivante que ce journal émet au sujet des cléri
caux qui se disent les défenseurs de laulcl et
de la religion.
Vous n'ignorez pas, dit-il aux conser-
vateurs, que votre chef de file est un en-
nemi avéré de tout ce qui est clergé. Il y a
deux ans, il disait un de nos amis, mainte-
nant démocrate-chrétien Anvers, au mo-
ment où il sortait d'une réunion du Neder-
duitsche bond Nous devons anéantir l'in-
fluence de cette espèce, {il parlait des prêtres).
Vous savez aussi, poursuit le Volksrecht,
que si le clergé est peu intervenu dans la
lutte entre conservateurs et démocrales-
chrétiens, malgré toutes les démarches de
vos millionnaires, c'était principalement
parce que le clergé sait bien que les grands
protagonistes de votre parti catholique
Anvers sont des impies ou des athées qui ne
vont jamais l'église, ne font pas leurs
pâques, se moquent de Dieu et de son auto-
rité et qui vivent comme en France N'est-ce
pas vrai
Eh bien, nettoyez d'abord toute cette or-
dure, et alors, attaquez-nous..,
Il est donc établi que le
clergé intervient dans une
latte entre cléricaux, en fa
veur du groupe dirigé par
des athées qui ne vont j amais
l'église, ne font pas leurs
Pâques, se moquent de Dieu
et de son autorité.
N'est-ce pas que c'est édifiant.
Les démocrates chrétiens répètent aujour
d'hui aux conservateurs catholiques ce que n'ont
cessé de leur dire les libéraux, savoir que la
religion n'était pour eux qu'un masque, un
moyen d'exploitation, un vulgaire tremplin.
D'autre part, le Land van Aelst, journal des
démocrates-chrétiens d'Alost, publie ce qui
suit
Quand un homme se rend l église de bon
cœur, pour entendre la messe, non seulement
avec de bonnes manières, mais avec pieté, et
qu'après l'Evangile, alors que vous vous as-
seyez pour entendre la parole de Dieu, pour
être fortifié dans la morale chrétienne, vous
entendez parler les passions humaines, la
haine, les attaques personnelles, la dérision,
les allusions perfides, comme ia fait de nou-
veau Dimanche dernier la messe de 6 h.
1/2 Al. le vicaire Rombaut, c'est dur, cest
déchirant.
A l'église Saint-Martin il y a deux Révé
la rends vicaires, qui ont leur satisfaction
cela, et qui, quand ils descendent de la
chaire, reeueillent avec bonheur le sourire
approbateur des vieux catholiques qui se
trouvent là sans livre ni chapelet, les mains
sur le dos Et le soir, dans les estaminets
des riches, on boit ferme là-dessus en disant
Ils ont été bien arrangés l'église.
Trop longtemps on s'est tu ce sujet. Ce
scandale reste durer. Respect au clergé sans
doute. Mais pour maintenir ce respect, l'abus
de la chaire doit cesser. Chaque fois que Ion
recommencera, nous nommerons le predica-
leur dans notre journal, et nous le denonce-
r. rons lEvêché.
Dans le temps, c'étaient les libéraux qui, du
haut de la chaire dite de vérité, étaient dénon
cés aux haines de la foule ignorante. Il ne nous
déplaît pas de voir que des catholiques ont pris
leur place. Cela nous démontre une lois de plus
que la religion est le moindre souci de nos pré
dicateurs.
Rome n'est plus dans Rome, a dit le grand
Corneille. Son vers est d'une application ac
tuelle notre pauvre Belgique.
Pour décrire son beau livre sur la question
Romaine, Edmond Aboul n aurait plus besoin
de passer les monts.
Les Etals de l'Eglise, avec tous les abus, tous
les vices, toutes les misères qu'engendre le
gouvernement des prêtres, sont en Belgique.
Nous sommes devenus une théocratie, gou
vernée par six évéques et un grand camérier
qui s'appelle M. Woeste.
Cette situation, les récentes discussions sur
la question militaire l'ont une fois de plus fait
nettement ressortir.
1! est avéré, irréfragablement constaté, ac
quis l'histoire parlementaire du pays qu'en
Belgique, sans l assentiment des évèques, ni le
Roi ni ses ministres ni la majorité des Cham
bres ne peuvent rien.
Le chef de l'armée affirme et répété que la
réorganisation militaire est devenue indispen
sable et qu'à la négliger plus longtemps on
s'expose aux plus graves dangers.
C'est comme s'il chantait
Le ministère déclare qu'il partage les con
victions du Roi. Et celte conviction demeure
inerte
11 y a dans nos Chambres une majorité prête
abolir le remplacement et décréter le ser
vice personnel. Et le service personnel demeure
indéfiniment ajourné
Et tout cela pourquoi Parce que les évèques
sont hostiles la réforme militaire et considè
rent le service personnel comme devant porter
obstacle au recrutement du clergé.
Aussi longtemps que nos directeurs n'auront
pas notifié au gouvernement qu'ils lui permet
tent de se conformer aux vœux du Roi et de la
nation, ces vœux demeureront lettre morte.
Voilà bien, n'est-ce pas, où nous en sommes.
Le Roi des Belges n'est pas Bruxelles il
trône au palais archiépiscopal de Mali nés.
La Belgique vil sous la crosse des évèques,
et tout notre parlementarisme apparent, et
noire suffrage universel, et toutes nos fictions
gouvernementales, déguisent mal notre inféo-
dalion absolue la toute puissance cléricale.
Le ministère que la manifestation du 13
Juin, de par le discours du roi et l'éveil de
l'opinion publique, a mis dans un cruel embar
ras, a voulu se venger des patriotes.
La discussion immédiate du projet de loi sur
la garde civique, n'est-ce pas la réponse 5
l'adresse au roi des généraux pensionnés con
damnant celte réforme ministérielle?
Mais celte revanche ne suffisait pas aux mé
chants calotins qui nous gouvernent; ils ont vou
lu atteindre directement les promoteurs de la
manifestation du 13 Juin en refusant loulsub-
sideà la souscription du monument De Bruyne,
souscription ouverte par les anciens militaires.
Ce refus, qui date du li Juin, s'est produit,
en dépit de 'a promesse formelle du ministre de
l'agriculture, d'accorder dix mille francs au
monument.
Jamais pareille mesquinerie sous aucun gou
vernement ne s'est produite.
Qui souffrira de ce refus?
L'œuvre elle-même, l'œuvre du relèvement
des sentiments héroïques en Belgique, qui al
lait se manifester par l'érection d'un beau mo
nument De Bruyne, le soldat sublime du
Manyema
Vengeance, odieuse, indigne d'un gouverne
ment, et que l'interpellation de M. Visart met
tra en relief.
LE PROGRÈS
VIRES ACQDIRIT.'EUNDO.
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Idem. Pour le restant du pays7-00
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour
lé Testant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES.
Et que leur àme, l'intérêt soumise,
Fait de dévotion métier et marchandise.