AVIS.
57e ANNÉE
22 Juillet 1897
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Revision des listes électorales.
La fin de la session.
La décomposition.
La liberté chez les cléricaux.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Depuis le premier Juillet, les collèges échevi-
naux procèdent la revision annuelle des listes
électorales pour les élections tous les degrés.
Nous engageons vivement tons ceux de nos
amis qui, non encore inscrits sur les listes ou y
figurant avec un nombre de voix inférieur au
maximum, croiraient pouvoir réclamer contre
cette situation, s'adresser au bureau de l'Asso
ciation libérale, en cette ville.
Une liste de souscription
est déposée l'Hôtel de Ville
d'Y près.
Le prix est fixé G francs
vin non compris.
La liste sera close le Same
di, 30 Juillet, A heures de
relevée.
Ypres, le 21 Juillet 1897.
Le Sénat étant convoqué pour Mardi en
huit, le, gouvernement espère, d'ici là, avoir
obtenu de là Chambre le vote des deux bud
gets et de la garde civique.
Le budget des chemins de fer a été voté Mar
di dernier, mais la réorganisation de la garde
civique ne réclamera-t-elle pas encore plu
sieurs séances
En.ce moment, il ést difficile de savoir d'une
façon sérieuse si le projet sera adopté oui ou
non, les démocrates chrétiens, comme M. Car
ton de Wiart, ou les conservateurs, comme
M. Woesle, mettant des conditions leur vote,
tandis que des ministériels, comme M. de Mé-
rode, déclarent nettement qu'ils ne le voteront
pas.
Pour ces derniers, le gouvernement doit en
faire son deuil, il n'obtiendra que leur absten
tion. Mais comment s'y prendra-t-il pour re
cueillir les suffrages de ces deux éléments op
posés, les démocs et les vieux conservateurs
Il devra encore se livrer une gymnastique
politique bien caractérisée, qui donnera une
idée curieuse de fermeté de ses principes.
Quoi qu'il en soit, il y a plutôt apparence de
l'adoption de ce projet impopulaire.
Le pays en saura gre aux cléricaux en volant
contre eux l'an prochain.
La session se terminera par l'examen du
budget extraordinaire. En dehors des crédits
demandés pour Tervuerenet le Cinquantenaire,
les autres, paraît-il, ne donneront pas lieu
discussion. 11 sera donc escamote en deux temps
trois mouvements.
Cela fait, nos honorables prendront leur va
cances pour rentrer le 12 Octobre et consacrer
le mois de la session extraordinaire aux unions
professionnelles. Leur repos se prolongera
moins longtemps que les autres années, deux
mois et demi.
S'ils avaient été moins bavards, moins com
mères, ils auraient obtenu facilement quatre
mois de vacances...
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M. Hector Planquaert, le compagnon de
lutte de labbé Daens aux élections de 1894,
vient d écrire dans son journal Het Rechl un
article consacré linfluence du château sur
le caractère du peuple. En voici un passage
L homme franc et fier est méprise, persé-
cute, atteint dans tous ses intérêts matériels
et même spirituels, car generalement, helas 1
le cure et le châtelain sont deux télés sous un
même bonnet et se liguent ensemble contre
quiconque essaie d'arracher le peuple son
joug.
Eh bien, sans le vouloir peut-être, le démo
crate chrétien d'Alost a écrit en quelques lignes
toute l'histoire de la guerre scolaire.
N'avait-elle pas été suscitée, celte guerre
inoubliable, pour empêcher le libéralisme d ar
racher le campagnard au joug de 1 ignorance et
par conséquent a celui du cure et du châtelain
coalisés
Chose étrange, c'est un catholique qui vient
affirmer aujourd'hui ce que la presse libérale
n'a jamais cessé de soutenir, la grande colère
des cléricaux.
Aujourd hui, par suite de l ardente campagne
menée par les démocrates chrétiens, linfluence
du château tend diminuer, et nous voyons se
dessiner un conflit que le libéralisme eût con
jure sil avait pu procéder graduellement, sans
secousses ni violence, comme c'était son but,
l'émancipation du peuple.
Plus on ira, plus on s'apercevra de l'énorme
faute que les cléricaux ont commise, au point
de vue social, en empêchant le libéralisme
d'accomplir son œuvre salutaire.
Pour avoir été retardée, entravée, combat
tue, la cause de l'émancipation populaire a re
vêtu aujourd'hui des allures violentes et révo
lutionnaires.
A côté du socialisme industriel, nous voyons
naître, sous la poussée de la démocratie chré
tienne, un socialisme rural qui n'est pas moins
dangereux que l'autre.
Dans la façon dont les démocrates chrétiens
désignent aujourd'hui le château, il y a quelque
chose de plus que l'amour de la liberté on y
respire comme uu souffle de jacquerie.
Aveugles ceux qui ne voient pas que le parti
catholique est malade et très-malade. Ce grand
corps l'ait encore illusion aux observateurs
superficiels, mais il porte en lui des germes de
décomposition qui menacent de le désagréger
soudainement.
11 faut marcher au doigt et l'œil dans le
parti clérical. Parce que M. de Mérode s'est
permis de manifester la Chambre ses sym
pathies pour le service personnel, le Patriote
lui envoie son paquet et lui rappelle qu'il
ne doit pas voter suivant ses idées lui, mais
suivant les idées des autres.
M. de Mérode. député de Turnhout. refuse
de voter le projet sur la garde civique, dit le
Patriote.
M. de Mérode préfère que lordre ne soit pas
suffisamment sauvegardé par la garde civique
plutôt que de voir ecarter le service général t
obligatoire dont il est le partisan. Chez lui, le
militarisme est intransigeant. Périsse l'ordre
public plutôt que le militarisme
D'après l'Analytique, M. de Mérode s'est ex
primé ainsi
On le sait, je suis partisan du service per
sonnel, mais cela ne me rend pas partisan de
l'abolition pure et simple du remplacement
je veux assurer la liberté des vocations reli
gieuses et le recrutement normal des carrières
libérales. Mais si je pense que tous les citoyens
doivent se retrouver côte côte devant l'enne
mi, j'estime qu'il est de notre devoir nous,
législateurs, de faire en sorte que tous nos sol -
dats de premier ou de second rang soient tous
de vrais soldatsbien instruits et organisés
Voilà le discours royal du 13 Juin. Echo
fidèle, salut I
Tout le monde soldat la caserne
l'exception d'une aristocratie restreinte, prê
tres, religieux, avocats, médecins. Voilà le
programme de M. de Merode. Comme nous le
disions l'an dernier,au moment de son élection
si pénible, le service personnel conduit l'en-
casernement général. Voilà qui est clair
Paysans, cultivateurs, petits propriétaires de
la Campine, ouvriers agricoles et industriels,
tous la caserne
Mais la manifestation militariste de M. le
comte de Mérode doit rester platonique. Ses
amis se sont engagés en son nom il ne votera
pas contrairement aux sentiments des électeurs
de Turnhout il ne votera pas conformément
son sentiment personnel
Voilà M. de Mérode averti.
$0 58. Jeudi,
LE PROGRES
VIRES ACQUIRIT EUNDO
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaÙTdu journîîl7E"PROORES.
XJml banquet aura lieu aux
Halles, le Dimanche, S Août
1897, 3 1/3 heures de rele
vée, l'occasion de la visite
officielle de MM. les Aliriis-
tres de la Justice et de l'Ai
grie ul turc et des Travaux
publies.