Musique.
Ce n'est plus seulement une mode, c'est un
besoin. Habitude du déplacement, nervosisme,
nécessité de s'agiter sous prétexte de se reposer,
humeur trépidante, sentiment de malaise qui
fait qu'on se tourne et se retourne dans l'espoir
d'une sensation meilleure, ou bien ce qui est
plus vrai conviction née des incessantes curio
sités de la vie nouvelle savoir que l'homme
n'est point né pour croupir en son ruisseau et
aue le monde, le vaste monde, le sollicite et
rappelle, ne dût-il en apercevoir qu'une parcelle
et n en étudier qu'une motte de terre inconnue.
Toutes ces causes diverses font que nous ne res
tons décidément plus en place et que le chemin
de fer, le sleeping où l'on dort et le wagon-car
où l'on dine accaparent de plus en plus une par
tie de notre existence.
C'est un calcul taire. Le moindre touriste
d'aujourd'hui dévore plus de chemin en dix ans
qu'autrefois, dans le même laps de temps, le
capitaine Cook ou M. de la Pérouse. Il lait ce
chemin par fragments mais, en additionnant
les kilomètres parcourus au bout du compte, le
total est formidable, et l'on peut dire que ce
siècle sera surtout celui des voyages et des
voyageurs.
Nous lisons dans le Carillon cTOstende
Nous avons reçu d'un jeune compositeur de
nos compatriotes, M. Eugène Creton, deux mor
ceaux pour piano qui nous semblent de tort
bonne allure. La marche Yper-for-evertrans
crite pour orchestre, sera prochainement exécu
tée, nous dit-on, par l'Harmonie des Anciens
Pompiers d'Ypres, si favorablement connue
Ostende.
Le Moniteur publie 1° la loi contenant le bud
get du ministère des chemins de fer, postes et
télégraphes pour l'exercice 1897.
2° la loi allouant des crédits supplémentaires
aux budgets des exercices 1896 et 1897 et auto
risant des transferts et des régularisations au
budget de l'exercice 1896.
Ponts et chaussées.
A été promu au grade d'ingénieur de lre
classe, M. Froidure.
Le Moniteur de Dimanche a consacré de nom
breuses colonnes la publication des récompen
ses accordées aux personnes qui se sont distin
guées pour actes de courage et de dévouement.
Yoici celles qui concernent l'arrondissement
judiciaire d'Ypres
M. De Geest, Gustave, brasseur, Moorslede.
M. Bostyn, Henri-Louis, garde-champêtre,
Gheluwe.
MM. Delrue, Charles-Louis, boucher, Ghe
luwe Dorny, Georges-Henri, négociant, Wer-
vicq Franchomme, Albert, industriel, Wer-
vicq Vandemaele, Amand, charpentier,
Remnghelst; Vandenbocks, Julien, ouvrier
agricole, Vlamertinghe.
MM. Bostyn, Emile, boulanger, Ypres
Dehollander, Emile, charpentier, Ypres
llebben, Léopold-Désiré, meunier, Lange-
marck.
Immense incendie Menin.
La nuit dernière, M. Dumortier, capitaine des
pompiers,était informé qu'un incendie venait de
se déclarer au moulin vapeur de MM. Demees-
tre frères, situé sur la rive droite de la Lys, vers
Bousbecque. On fit aussitôt sonner le tocsin et
les pompiers, qui partaient en même temps avec
tout leur matériel de sauvetage, arrivaient sur
les lieux en moins d'un quart d'heure.
Mais il n'était guère possible de combattre
efficacement l'incendie les flammes, qui avaient
déjà envahi les quatre étages de l'immense
bâtiments, s'élevaient une hauteur prodi
gieuse.
Cependant après des efforts inouïs, on parvint
préserver la machine, qui est restée peu près
intacte. C'est la seule partie du matériel qui ait
pu être sauvée; les meules, les blutoirs, etc.,
tout a été détruit et ne formait plus qu'un énor
me amas de débris fumants que les pompiers
continuaient arroser.
L'agent Troch, de Menin, a été brûlé assez
gravement en éteignant des bottes de lin qui
prenaient feu.
Le directeur de la meunerie, M. A. Schurmes,
âgé de trente ans, qui était monté aux étages
supérieures, trouva l'escalier envahi par les
flammes, quand il voulu descendre il prit aussi
tôt le parti d'attacher une corde une fenêtre
et se laissa glisser, la force des poignets.
Malheureusement la corde Be trouva trop
courte et le directeur tomba, sur les reins, de
plusieurs mètres de hauteur, et ne put se rele
ver. Il a été admis d'urgence l'hôpital.
Deux autres ouvriers ont été blessés aux
mains.
La cause de l'incendie est attribuée réchauf
fement d'un coussinet.
Il y avait en magasin une énorme quantité de
grains et près de mille sacs de farine.
Les pertes sont évaluées 350,000 fr.
Le duel du duc d'Orléans
et du comte de Turin.
Toutes les conditions de la rencontre avaient
été réglées Samedi et il avait été convenu que le
combat aurait lieu dans le bois de Yaucresson,
au lieu dit des Maréchaux, endroit désigné par
le comte de Léontieff.
L'arme choisie est l'épée de combat. Il est
admis que chacun des adversaires se servira res
pectivement de l'épée de son pays avec lame de
même longueur.
Le terrain acquis sera conservé. Il est donné
chaque combattant quinze mètres pour
rompre.
A trois heures du matin, le comte de Léontieff
et M. Baoul Mourichon, quittaient Paris en
semble dans un landau fermé attelé de deux
vigoureux chevaux et se faisaient conduire sans
arrêt Vaucresson.
De son côté, le prince Henri se rend au lieu du
combat dans un coupé. Le prince quitte l'hôtel
de la rue Jean-Goujon trois heures et demie du
matin, accompagné de ses médecins, le docteur
Toupet et le docteur Hartmann.
Peu après l'arrivée du Prince Henri, le comte
de Turin, ses témoins, le colonel Felice Avo-
grado di Quinto et le colonel Vicino Palavicino,
et son médecin, le docteur Carli, arrivent
leur tour.
Les deux adversaires sont en redingote.
Le coml>at.
Le comte de Léontieff est chargé de la direc
tion du combat alternativement avec le colonel
Avogrado di Quinto.
On fait choix des épées du comte de Turin et
les adversaires sont placés en face l'un de
l'autre, l'épée la main.
Le comte de Turin est ganté.
Le prince Henri d'Orléans l'est également.
Le signal du combat est donné par le comte de
Léontieff. Les deux adversaires fondent l'un sur
l'autre.
La durée du combat a été de vingt-six minutes
en cinq reprises.
Au premier engagement, le prince d'Orléans a
été atteint dans la région pectorale droite d'un
coup d'épée ne paraissant pas dépasser le tissu
cellulaire sous-cutané.
Après avis des médecins, les témoins ont dé
cidé de continuer le combat.
Le deuxième engagement a dû être interrompu
par suite d'un corps-à-corps.
Au troisième engagement, le comte de Turin
a été atteint la face dorsale de la main droite
d'un coup d'épée ne dépassant pas le tissu cel
lulaire sous-cutané.
A la reprise, le directeur du combat constatait
que l'épée de M. le prince d'Orléans était faussée,
Il a arrêté l'engagement et remplacé l'arme. Un
des boutons qui s'attachent au haut du pantalon
du comte de Turin a miraculeusement reçu le
coup de pointe venu en plein ventre Le comte
de Turin l'a échappé belle.
Au cinquième engagement, après un corps-à-
corps immédiatement arrêté, dans un coup de
riposte, le prince d'Orléans a reçu dans la partie
inférieure droite de l'abdomen un coup d épée.
M. de Léontieff se jeta vers lui.
Le prince répondit
Je crois que oui.
Il avait un très léger sourire au bord des
lèvres.
Aussitôt, le docteur Henri Toupet s'avance, et,
le soutenant d'une main, le fait asseoir un peu
l'écart. Le docteur Hartmann déshabille légère
ment le prince, et les deux médecins examinent
la blessure. Le docteur Toupet se retourne alors
vers les témoins du comte de Turin et leur fait
un signe. Le comte Avogrado di Quinto dit un
mot son client
Le combat est fini.
Alors, le comte de Turin, après avoir aban
donné son arme, s'avance son tour vers le
prince Henri. Ce n'est pas grave, j'espère
fait-il. Le prince secoue doucement la tête
Permettez-moi, monseigneur, de vous tendre
la main. Le comte de Turin a aussitôt un mou
vement de corps rapide, et il saisit la main du
prince Henri. Cette fois, il a l'air très ému on
dirait qu'il tremble légèrement... 11 fait un
signe de tête amical et s'éloigne aussitôt.
Le prince Henri, cependant, avait Bubi un pre
mier et rapide pansement. Il se levait bientôt et
disait Mais je puis parfaitement marcher
ainsi, Puis il se dirigeait vers le landau.
Retour Paris.
Le duc d'Orléans et le comte de Turin sont
rentrés dans la matinée Paris.
Le prince est descendu de voiture avec assez
d'aisance. Cependant, il semble que la blessure
qu'il a reçue l'abdomen offre une certaine gra
vité, l'épée du comte de Turin ayant pénétré de
deux centimètres environ.
Le comte de Turin, aussitôt arrivé l'hôtel,
ne quitta plus ses appartements, qu'il occupa
avec ses deux aides de camp.
Détail amusant Les témoins du comte de
Turin avaient oublié dans le fiacre qui les avait
ramenés de Vaucressonles épées appartenant
au prince italien.
Le fiacre était reparti. Ces épées, destinées
évidemment devenir historiques en Italie,
allaient elles être jamais perdues On était Bur
le point de téléphoner dans toutes les directions
pour retrouver le fiacre dans lequel les armes
avaient été oubliées, lorsque le cocher vint
spontanément restituer les précieuses lames. On
juge de la joie des témoins, et la récompense
dont on gratifia l'honnête automédon fut hon
nête, elle aussi.
Le comte de Turin et ses témoinB ont pris le
train pour l'Italie deux heures.
Dans les milieux militaires Italiens, on estime
que l'incident est désormais clos et qu'il con
vient d'abandonner toute idée de nouvelles ren
contres.
Bien que le comte de Turin ait agi de son
propre mouvement, on est unanime recon
naître que, seul de tous les membres de la fa
mille royale, il était en situation d'envoyer des
témoins au prince Henri.
Voici le bulletin de santé du prince Henri
d'Orléans publié aujourd'hui
Nuit calme. L'état continue être satisfai
sant. Une consultation des médecins aura lieu ce
soir.
Exposition de Bruxelles.
Le bureau officiel des logements, 54, rue du
Midi, renseigne gratuitement des logements abso
lument recommandables chez des particuliers.
On peut obtenir des chambres depuis 2-50 fr.
par personne, en ville ou près de l'Exposition.
S'adresser par correspondance, ou au buraau de
9 6 heures, tous les jours.
Croix civique de 2e classe.
Médaille de 2' classe.
Médaille de 5' classe.
Mention honorable.
Voub êtes touché