Chronique locale.
57e ANNÉE.
3 Octobre 1897.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Listes électorales.
Aux Libéraux.
L'importation des grains.
Un petit raisonnement.
-)X(o>ri-
A propos de travaux.
6 FRANCS PAR AN.
Nous attirons l'attention
de nos amis politiques sur les
listes électorales qui, depuis
le trois Septembre écoulé,
sont soumises l'inspec
tion du public au secrétariat
communal et dans les com
missariats de police.
Les réclamations doivent
être adressées, avec pièces
l'appui, au Collège éclievinal
avant le 31 Octobre.
Nous attirons, avec insistance, l'attention de
tous nos amis politiques sur la revision des
listes électorales. Ce travail vient d'être effectué
par les Administrations communales très
long et très compliqué, il ne peut guère se faire
sans que des erreurs se produisent et puis,
certaines Administrations n'hésitent pas, es
comptant le manque de contrôle, donner des
accrocs aux dispositions légales en faveur de
leurs amis et au détriment de leurs adversaires.
11 importe donc que chacun prenne la peine
d'ici au 1r Novembre, de passer par le Secré
tariat de sa commune et d'aller vérifier si son
nom figure bien sur les listes électorales pour la
Commune, la Province, la Chambre et le Sénat,
avec le nombre de voix 1 4 auquel il a
droit.
L'indifférence des intéressés en cette matière
est constatée chaque année ce n'est qu'au
moment des élections, quand on reçoit les con
vocations, que Ion s'inquiète du point de savoir
si les listes électorales ne contiennent pas
d'erreurs. Et alors, bien qu'il soit trop tard, on
entend des concerts de réclamations fondées
ou non.
Les listes actuellement soumises l'inspec
tion du public ont d'autant plus d'importance
qu'elles doivent servir aux élections de 1898.
Que chacun veille donc au grain 1
11 est intéressant, ce moment où l'on subit
une notable augmentation du prix du pain, de
comparer les chiffres de l'importation des
grains publiés par le ministère des finances.
Le dernier tableau se rapporte aux huit pre
miers mois des années 1895, 1896 et 1897,
c'est dire qu'il comprend le mois d'Août il est
donc aussi récent que possible.
Ce tableau nous apprend que pendant les
huit premiers mois de celte année l'importation
en froment, épeautre et méteil a été nous
prenons les chiffres ronds de 635 millions
de kilos contre 804 millions pendant la même
époque de l'annee dernière. L'importation a
donc diminué.
Si nous comparons, au contraire, l'importa
tion des autres espèces de grains, que voyons-
nous C'est que sur celle-ci, il y a augmenta
tion.
Ainsi, pour le seigle, on passe de 34,138,535
kilos l'annee derniere 37,852,938 cette an
née.
Pour l'orge et l'escourgeon, nous obtenons
143 millions cette année contre 106 millions
pour les huit premiers mois de l'année der
nière.
L'importation du maïs, qui n'était que de 183
millions pour la même epoque de 1896, s'élève
cette annee 256 millions.
Il n est pas jusqu'à l'avoine qui n'ait passé de
45 millions de kilos l'année dernière 60
millions celte année, alors qu'il y avait déjà
l'année dernière un droit d'entrée sur ce pro
duit.
Donc, si nous récapitulons, nous voyons que
l importalion du froment a diminué de 169 mil
lions de kilos, que celle des autres espèces de
grains, au contraire, a augmenté de près de 4
millions de kilos pour le seigle, de 37 millions
pour 1 orge et l'escourgeon, de 73 millions pour
le maïs, sans compter même 15 millions pour
l'avoine.
Sans affirmer que, cause de la disette de
froment, nous allons manger plus de seigle et
surtout plus d'orge et de maïs et même d'avoi
ne, on peut dire qu'il y a encore dans la compa
raison de ces chiffres un argument contre l'éta
blissement de droits dentree sur les grains en
général et le froment en particulier.
De la Flandre libérale
LIndépendant écrivait il y a quelques jours
Ayant choisir entre un socialiste et un néo
démocrate, nous prendrions le premier
Dans son dernier numéro, le même journal
appelle le socialisme Le parti desassassins
C'est ce qui nous permet de construire le
syllogisme suivant
Les démocrates-chrétiens sont pires que des
socialistes.
Or, le socialisme est le parti des assassins.
Donc, les démocrates-chrétiens sont pires
que des assassins.
On ne dira pas que nous sommes illogiques.
Les droits protecteurs ont failli, il y a quel
ques jours, jouer un bien vilain tour l'un de
nos ministres.
On lui offrait un banquet, 5 ce ministre. Et
comme il y avait un nombre considérable de
convives, le restaurateur chargé de l'organisa
tion avait dû louer une grande quantité d ar
genterie Paris.
Or, la veille du banquet, il apprit que l'ar
genterie était en panne la frontière où la
douane exigeait dix-huit cents francs de droits
d'entrée
On fit le nécessaire, mais les couverts n'arri
vèrent ici que le jour du banquet.
Il s'en fallut de peu de chose que les convives
dussent manger avec leurs doigts.
Le Journal d'Ypressi au courant des faits et
gestes de nos maîtres, ne pourrait-il pas nous
dire quand on mettra en adjudication la nou
velle route de la station Vlamertinghe et quand
on fera disparaître cet affreux café du Boule
vard.
L'année passée, cette époque, nous aviouB
demandé d'accélérer les plans, les devis et les
expropriations, afin de pouvoir mettre la
main l'œuvre avec la bonne saison, au com
mencement de l'été, ce qui était raisonnable,
puisque nous aurions eu les travaux terminés
dans des bonnes conditions avec l'hiver; grâce
l'incurie et l'inertie de nos maîtres, de véri
tables aigles, nous aurons la douce satisfaction
de pouvoir patauger tout l'hiver dans la boue et
les négociants devront charger et décharger leurs
marchandises pondéreuses dans une gare dont
les installations sont loin d'être finies jugez un
peu
En parlant du chemin de fer de Dixmude a
Ypres, le même journal affirme que nos députés
et nos sénateurs n'ont laissé échapper aucune
occasion pour parler en faveur de sa construc
tion comme nous sommes des incrédules, nous
lui déclarons, que nous nous inclinerons devant
ses affirmations, aussitôt qu'il pourra nous citer
un de leurs discours aux Chambres traitant cette
question nous le défions de le faire, quoique ce
maudit Cercle Commercial en ait saisi las Cham
bres depuis un peu plus de dix ans aussi long
temps, Journal d? Ypres, que vous ne donne
rez pas satisfaction notre demande, nous se
rons en droit de vous dire, que vous n'êtes que
de vulgaires mystificateurs et de tristes bla
gueurs.
Un dernier mot,si par hasard le fonctionnaire,
chargé de l'étude du projet, donnait, d'après
des instructions reçues très probablement, un avis
défavorable, nos députés et nos sénateurs se con
tenteront-ils de cela ne se donneront-ils pas la
peine de demander le rapport, afin de pouvoir
réfuter point par point tous les arguments invo
qués contro la construction ce qui ne leur sera
pas difficile étant sur les lieux et pouvant mieux
que tout autre, éclairés par les intéressés, faire
valoir les motifs plausibles, qui limitent en sa
faveur.
Nous parions, que si le projet était rejeté la
satisfaction de notre aimable maïeur, tous les
autres matadors conservateurs s'inclineront
et diront un fameux amen. C'eBt si doux de ne
lM° 79. Dimanche,
LE PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acqcirit ecndo.
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Idem. Pour le restant du pays7-00
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrès Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger, également aux bureaux du journal LE PROGRES.
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Ypres, le 2 Octobre 1897.