AVIS IMPORTANT.
Mettons les choses au point
Dissentiments ministériels
Une suppression d'école.
Bonne foi.
S0 89. Dimanche,
57e ANNÉE,
7 Novembre 1897.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
On traite forfait.
Le Progrès sera envoyé gra
tuitement jusqu'au premier Jan
vier prochain, aux personnes
qui s'abonneront, pour une an
née, dater de cette époque.
Ypres, le 6 Novembre 1897.
Les feuilles catholiques profitent de toutes
les occasions, elles en font naître an besoin,
pour exaller la gestion financière du cabinet
clérical et mettre en regard les bonis des der
niers comptes avec les déficits de [administra
tion précédente.
Faut-il rappeler, une fois encore, que si le
gouvernement actuel peut clôturer son budget
avec des bonis, c'est grâce aux impôts que le
gouvernement libéral a fait voter pendant la
dernière année de son existence et qui ont été
maintenus malgré les engagements pris par le
parti catholique arrivé au pouvoir au cri de
A bas les impôts
Et non seulement les impôts de 1883 ont été
maintenus, mais de nouveaux impôts ont été
créés sous l'administration de M. Beernaert et
plus récemment par M. De Smet de Naeyer,
sans compter deux conversions de la dette pu
blique, qui ont mis des millions la disposition
du gouvernement.
Nous ne pensons pas que le gouvernement
puisse songera se glorifier de ces conversions,
qui résultent de la situation économique géné
rale de l'Europe et non pas des mérites de nos
ministres.
Nos confrères pieux ne parlent naturellement
pas de ces conversions. Mais les rentiers en
savent quelque chose, et tous les contribuables
peuvent se rendre compte de l'accroissement
des impôts en comparant leurs feuilles de con
tributions avec ceux d'avant 1884, et aussi par
l'élévation des prix de toute une série de mar
chandises avoines, farines, viandes, conser
ves, soieries, alcools, etc., etc., que la Chambre
actuelle a frappées de droits de douanes nou
veaux ou considérablement plus élevésque ceux
qui existaient précédemment.
Oserait-on nier l'accroissement énorme de la
dette publique depuis l'avènement du ministère
catholique
Est-ce aussi un titre de gloire pour le minis
tère
Le bilan de la gestion cléricale, c'est une
augmentation considérable des dépenses dans
presque toutes les branches de l'administration.
Il serait impossible de le contester et cela est
dautant plus critiquer que le gouvernement
actuel est, nous le répétons, arrivé au pouvoir
avec la promesse formelle de dégrever etde sup
primer les 12 millions d'impôts volés en 1883.
La discussion des unions professionnelles a
prouvé, non sans éclat, de graves dissentiments
droite. Deux partis sont en présence au sein
de la majorité, prêts s'entre-devorer, et il
suffit de relire les discours de MM. Renkin et
Woeste pour se rendre compte des sentiments
hostiles dont ils sont animes. Mais il y a mieux:
si les droitiers se querellent, les ministres eux-
mêmes ne s'entendent guère.
Entre MM. De Smet de Naeyer et Schollaert,
des frictions se produisent souvent sur la ligne
de conduite politique tenir. Et cet été, de
nombreux froissements ont eu lieu entre M.
Nyssens et M. De Bruyn, ce dernier ayant été
considère trop souvent par le premier comme
quantité négligeable. C'est ainsi que, chargé
des mauvaises besognes, il avait défendre les
crédits de l'arcade monumentale devant la
Chambre, au péril de son portefeuille, pendant
que M. Nyssens pérorait au milieu de joyeux
banquets, cueillant toutes les fleurs et ne lais
sant que les épines linfortuné ministre de
iagriculiure.
11 en a maigri, Monsieur
Un seul ministre garde d heureuses relations
avec ses collègues, par l'excellente raison qu'il
ne les voit pas, le R P. Il n'assiste jamais
aucun conseil de ministres, et il fait de l'admi
nistration indépendante. On est persuadé qu'il
restera longtemps encore ministre de la guerre
par intérim, aucun général sérieux ne voulant
le remplacer.
Cette parenthèse fermée, affirmons de nou
veau les dissentiments ministériels, MM. De
Smet de Naeyer et Begerem eux-mêmes, quoi
que concitoyens, ne s'enlendant pas toujours
sur les projets présenter et les lois défen
dre.
Aussi faut-il s'attendre, au cours de la ses
sion ordinaire, l'un de ces remaniements mi
nistériels comme il yen a eu tant déjà depuis
1884.
Le Moniteur a publié la semaine dernière
un arrêté royal supprimant l'école communale
établie dans les sections de Vivy, commune de
Vivy (Luxembourg). Les cléricaux cherchent
tellement trouver des prétextes suppression
qu'ils font valoir des motifs qui se contredisent.
Voici textuellement un des considérants de cet
arrêté
«Attendu que cette demande (du Conseil
communal de Vivy sollicitant la suppression
de l'école établie dans les sections de Vivy) est
basée sur ce que les enfants des susdites sec
tions ne fréquentent l'éeoleque pendant la sai
son d'hiver.
Donc, vous vous diriez que voilà une école
qui pourrait être utile, et en vous faisant cette
réflexion, ne tombez-vous pas des nues en li
sant plus bas cet autre considérant
Considérant que les parents qui désire-
raient faire instruire leurs enfants pendant la
bonne saison peuvent les envoyer l'école
communale de la section de Magimont, dé-
pendant de la commune de Vivy, et qui est
située 3 kilomètres et demi du centre de
cette localité
Comprenez-vous ce considérant après l'autre
reproduit plus haut
Mais si les enfants ne vont pas l'école pen
dant l'été, alors qu'ils ont une école dans la
section, n'est-ce pas une mauvaise farce de dire
qu'il y a une école trois kilomètres et demi où
ils pourront aller
Est-ce le moyen d'engager les enfants qui ne
vont pas lécole l'été que de supprimer l'école
qui est ouverte pendant celte saison? Car
l'école libre adoplable, au profit de laquelle on
supprime l'école communale, n'est ouverte que
pendant l'hiver.
Le seul motif de la suppression masqué par
ces considérants qui jurent de se trouver en
semble, c'est l'existence de cette école libre,
côté de laquelle il ne faut pas maintenir une
école plus complète qui pourrait, un certain
moment, lui enlever des élèves.
Le Moniteur nous apporte encore aujourd'hui
la nouvelle d'une suppression, celle de l'école
communale mixte établie au hameau de God-
scheid Hasselt.
Vraiment, c'est la guerre scolaire qui recom
mence.
Tous les journaux catholiques annoncent
grand renfort de titres ronflants que l'abbé
Daens vient d'être répudié par le Becht, (orga
ne de M. Planquaert.
Nous avons expliqué ce qu'il en était.
Un journal flamand, le Vlaamsche Volk, a
cru plaisant, parce que l'abbe Daens avait voté,
avec M. Woeste, le texte du gouvernement
dans la loi sur les unions professionnelles, de
découper du Becht quelques objurgations adres
sées au gouvernement en substituant au nom
du ministre de la justice le nom de l'abbé
Daens.
fous les papiers catholiques sont partis de là
pour proclamer le désaveu de l'abbé.
Ils n'ignorent nullement l'innocente taquine
rie imaginée par les rédacteurs du Vlaamsche
Volk, mais ils n'ont garde de la signaler leurs
lecteurs.
La voilà bien, la bonne foi cléricale I
Dans sept mois, auront lieu les élections pour
le renouvellement partiel de la Chambre et du
Sénat.
Les électeurs des provinces de la Flandre
orientale, Liège, Hainaut et Limbourg auront
nommer des représentants.
LE PROGRÈS
vires acqcir1t eondo.
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