AVIS IMPORTANT.
57e ANNÉE.
14 Novembre 1807.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Un ministre sectaire.
M. De Guchtenaere.
i\° 91. Dimanche,
0 FRANCS PAIt AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vihes acycirit eundo
On traite forfait.
Le Progrès sera envoyé gra
tuitement jusqu'au premier Jan
vier prochain, aux personnes
qui s'abonneront, pour une an
née, dater de cette époque.
Ypres, le 13 Novembre 1897.
Le nouveau
programme des écoles moyennes
11 a passé inaperçu, comme bien des choses,
au milieu de celle indifférence publique où
s'endort noire pauvre pays, le nouveau pro
gramme imposé par M. Schollaert aux écoles
moyennes de l'Etal.
El cependant, c'est une nouvelle mesure de
guerre dirigée contre l'enseignemenl public.
Jusqu'à présent, l'école moyenne comptait
quatre années primaires et trois années moyen
nes.
L'enfant y entrait six ou sept ans pour en
sortir, muni d'un certificat d'etudes, quatorze
ou quinze ans.
Beaucoup de modestes bourgeois, n'ayant
point les ressources nécessaires pour pousser
plus loin les études de leurs enfants, plaçaient
alors leurs jeunes gens soit dans une maison
de commerce, soit dans quelque administra
tion.
L'école moyenne remplissait ainsi son but
donner une instruction suffisante ceux qui
n'ont ni les moyens ni le loisir d'aborder les
hautes études littéraires ou scientifiques.
Désormais, tout change la section primaire
comptera six années au lieu de quatre et l'élève
ne pourra aborder la section moyenne avant
douze ans, ce qui ne lui permettra pas de finir
ses etudes avant seize ans révolus, c'est-à-dire
trop tôt ou trop tard.
L'utilité de ces deux années supplémentaires
est expliquée dans la circulaire du M Septem
bre 1897 par diverses raisons fort compendieu-
ses, parmi lesquelles nous détachons celle-ci,
qui vaut son pesant d'or et que nous signalons
l'admiration de nos lecteurs
11 est remarquer que l'âge réglementaire
actuel d'admission l'école moyenne corres-
pond l'année où les enfants font la première
communion.
Par suite de la fréquentation du catéchisme
et d autres exercices religieux, les élèves sui-
vent fort irrégulièrement les leçons de I école
et ne retirent que peu ou point de fruit de
leur première année d'études moyennes.
Aussi, bien des parents reconnaissent que
les enfants ne peuvent entrer avec fruit en
section moyenne qu'à làge de douze ans,
après la première communion. (Textuel I)
Donc, c'est pour permettre aux élèves de
perdre une annee ne rien faire, sous pré
texte de première communion, quon oblige
les parents les mettre pendant deux années
de plus I ecoie I
Et il s'est trouvé un ministre de l'instruction
publique assez ouvertement fanatique pour dé
clarer cela dans un document officiel
Le souci de la première communion, voilà
désormais la préoccupation maîtresse qui dicte
les programmes et présidé lorganisation des
écoles de l'Etal
Sommes-nous assez sous la botte des évè-
ques I
Voilà la part faîteau fanatisme voici main
tenant celle du jésuitisme.
Tandis que les écoles de I Etat verront leur
enseignement inutilement allonge de deux an
nées, les écoles religieuses conserveront leur
programme de quatre ans, sans que l'événe
ment delà première communion y apporte la
moindre modification.
Et la concurrence des établissements con-
gréganistes contre les écoles de 1 Etat se trou
vera ravivée d'autant
Ces choses-là ne se passent qu'en Belgique,
sous le ministère de l'archevêque de Matines,
ayant M. Schollaert pour secrétaire.
M. Schollaert, en repondant dans la séance
de Mardi M. Berloz, a pris un ton incisif,
agressif, autoritaire, qui a surpris tout le monde.
Et iorsqu il s'est loué d'avoir sévi contre deux
institutrices parce qu'elles avaient pris part
une manifestation (sic), contraire aux senti
ments de religion du pays, il s'exprimait les
bras croisés, la tète un peu rejetee en arrière,
avec une violence qui n'est pas dans sa nature.
Cest le fanatisme religieux qui le surexcitait I
Cet homme devient un véritable danger pour
nos institutions, basées sur la liberté de con
science. Et s'il reste quelque temps encore au
ministère, il faut s'attendre de nouvelles no
minations partiales et quelque loi de parti
animée de l'esprit le plus sectaire.
La droite a paru l'approuver et elle votera
tous les ordres du jour qu'il voudra, mais dans
les coulisses, elle est moins enthousiaste de son
cher ministre qu'elle ne le paraît, parce qu'elle
pressent qu'il contribuera pour une large part
sa défaite dans un temps plus ou moins rap
proché.
M. De Guchtenaere, qui a provoqué l'inci
dent de Mardi et a été traité si justement de
misérable par MM. llarnbursin et Fléchet,
siège droite côté de l abbe Daens et de M.
lluyshauwer, démocrate chrétien. Cest un
homme d'une quarantaine dannées, bedon
nant, l'allure assez vulgaire. La figure rou
geaude et poupine, il ne semble pas, quand on
regarde ses traits, un peu plats, et ses yeux,
sans clarté, être doué d'une bien vive intelli
gence. Il parle assez facilement cependant, avec
un accent gantois prononcé. Jusqu ici, son plus
vif mérite aux yeux de la droite a été de ne pas
ruer dans les rangs. Démocrate chrétien il a
agi en vieux conservateur.
Mardi, tout le monde a remarqué avec quelle
désinvolture il avait emporté lépithète de
misérable après sa sortie inconvenante.
Et dans les couloirs il s'est laissé traiter avec la
même énergie sans bouger... Ce héros, au coeur
d'airain ne pouvait en vérité qu'insulter les
morts I
Les socialistes et les octrois.
Dernièrement, les municipalités socialistes
de la France se sont réunies en un grand Con
grès, dans la capitale de la Bourgogne, Dijon.
Après avoir longuement délibéré sur la ques
tion de savoir quelle réforme la plus importante
et la plus urgente, il y a lieu de décréter dans
l'intérêt de la classe ouvrière, le Congrès des
municipalités s'est prononcé pour... l'abolition
des octrois
Et dire que cette grande réforme économi
que, si instamment reclamee aujourd hui en
France par les socialistes, est chose faite en
Belgique depuis 37 ans (21 Juillet 1860), et
qu'elle a été réalisée par cette espèce de crétin
qui n'a jamais rien fait pour le peuple, que les
radicaux socialistes de l'arrondissement de
Liège ont renversé dans la glorieuse journée du
14 Octobre 1894 et auquel le parti libéral n'a
pas honte de vouloir élever une statue, le sieur
Frère-Orban, comme on l'appelait dans les
meetings socialistes.
Et dire que depuis trois ans tous ces grands
chefs socialistes, les Smeets, les Schinler etc.,
ont mis en commun leurs cervelles pour donner
une l'orme pratique une réforme quelconque
dans l'intérêt des ouvriers et qu'ils n'y sont pas
encore parvenus
M. Frère-Orban et le parti libéral ne pou
vaient pas être mieux vengés
Une déclaration de M. Beernaerl
Voici, d'après le Compte-rendu analytique
des débats, le texte de la déclaration faite,
Mercredi, au début de la séance de la Cham
bre, par I honorable président
L ordre du jour appelle la suite de la dis
cussion de l'interpellation de M. Berloz
mais, avant de continuer la parole M An-
seele, je constaterai que la session a très mal
commencé hier, et c'est avec un vif regret que
je vous rappelle cette réciproque tolérance
sans laquelle tout débat entre hommes appar
tenant des opinions opposées deviendrait im
possible I Dans une assemblée où tous les par-
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