Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Étranger. La mission libérale. o centimes le numéro. 60e année. X°o. l'union fait la force. Paraissant if MÈinutnche. Vires acquirit eindo. Au Parlement anglais- Douloureux bilan. Le mécanisme de la il. D. Suite et fin de la seconde partie du discours de M. le ministre de la justice (Sénat 21 Décembre) consacré lana- lvse technique du mécanisme de la U. P. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an 4 francs. la province Par an 4fr. 50 12 v ii e- politique. Le message de la Reine lu Mardi au Parlement anglais avec le cérémonial ordinaire étonnera par le ton de bra vade qu'il respire et qui est la marque de fabrique de MM. Chamberlain et consorts. Non content d'exprimer l'in curable entêtement d'un gouvernement décidé poursuivre la guerre ou trance, il affirme la victoire éventuelle de l'Angleterre et le triomphe de sa suprématie en Afrique. Il faut noter, en passant, la tentative de transformer les Boers en agresseurs, les Anglais en victimes, dont le terri toire a été envahi, sans qu'ils eussent rien fait pour cela. Heureusement que l'Europe connaît les origines de la guerre, plus difficiles dissimuler que les détails d'une défaite et d'une héca tombe. Au surplus, cette phrase sur l'invasion corrige les facéties d'un message royal antérieur, qui préten dait représenter les Boers comme des vassaux rebelles On les reconnaît pour un peuple belligérant et indépen dant, en attendant que la milice et les volontaires aient pulvérisé les vain queurs de Nickolson's Necq, Storm- berg, Magersf'ontein, Colenso, Spion- Kop. C'est déjà quelque chose, et l'al lusion inquiète, faite par le message aux préparatifs d'accroissement des flottes allemande et française prouvent que les yeux des ministres de la Reine s'ouvrent au moins un ou deux faits indéniables. Mais leur aveuglement reste complet quand il 3'agit de l'issue de la guerre, ils continuent, garder leur foi inso lente dans une mauvaise cause jamais perdue. Cela a lieu d'épouvanter, pour l'avenir de la Grande-Bretagne, ses vé ritables amis Car tant de folle arro gance surexcitera au plus haut degré les sympathies du monde entier pour les Boers, sympathies qui ne resteront plus longtemps platoniques, comme l'indique ce fait saisissant que le gou vernement russe fait coïncider, avec le discours royal d'Angleterre, l'annonce de l'emprunt persan qu'il garantit, pour bien montrer qu'il est devenu, au détriment de i'Angleterre, le haut pro tecteur de la Perse, clef des Indes. Voici quelques-uns des événements militaires les plus sombres pour les ar mes anglaises qui se sont produits de puis le 11 Octobre, date de la déclara tion de guerre 20 Octobre. Bataille de Glencoe. Les Anglais perdent 60 morts, 300 bles sés et plusieurs centaines de prison niers le général Symons est mortel lement blessé Le Natal ouvert aux Boers. 25 Octobre. Deux jours après" le combat d'ElandsIaagte, défavorable Rux Boers, bataille de Dundee, qui oblige les Anglais, commandés par le général Yule et le général White, se replier sur Ladysmith. 30 Octobre. Bataille de Nichol- son s ^eck, où le général White perd -'00 morts et blessés, douze cents pri sonniers, dix pièces de canon. Son ar- ^ee est investie dans Ladysmith. 10 Novembre. Combat de Belmont; 1 avant-garde de lord Methuen est re poussée avec de grandes pertes. 10 Décembre. Combat de Storm- oerg. Le général Gatacre est battu, perdant une centaine de morts et de blessés et près de sept cents prison- an- On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixjiude, 51, Ypres. Les nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d Y près, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. 11 Décembre. Bataille de Magers- fontein. Lord Methuen perd plus de mille hommes tués ou blessés. Le gé néral Wandchope et le marquis de Winchester sont tués. 15 Décembre. Bataille de Colenso ou de la Tugela. Le général Buller est battu plate couture, perdant une centaine de morts, près de sept cents blessés, quatre cents prisonniers et onze pièces de canon. 21, 25, 26 et 27 Janvier 1900. Dé sastre de Spion-Kop. Les généraux Warren et Ciéry occupent le 24, pen dant la nuit, Spion-Kop. Le lendemain, l'aube, les Boers donnent l'assaut et forcent les Anglais fuir, infligeant au général Warren des pertes considéra bles. La bataille aboutit l'écrasement do l'armée du général Buller et la retraite précipitée des Anglais, qui sont contraints de repasser la Tugela. Au congrès de Malines, présidé, en 1891, par M. Victor Jacobs, qui, fon dant en larmes, dut se souvenir des pleurs et des grincements de dents de ses anciennes victimes, on entendit Mgr de Bruges, moins lugubre, rééditer, avec une vive satisfaction, ce mot célè bre de Leibnitz L'empire du monde est celui qui est maître de l'enseigne ment Qu'est-ce qu'il reste faire 110s évêques pour réaliser ce rêfe qui doit hanter tous les potentats Le clergé a ses écoles lui, les adop tées et les adoptables, et leur nombre s'accroît de jour en jour. Dans les éco les communales, il commande égale ment, grâce aux cours de religion. Les écoles moyennes, collèges et athénées n'échappent pas non plus leur domi nation les récentes révélations de la Liberté nous ont édifiés sur la façon dont l'enseiguement religieux aide l'éducation politique des jeunes géné rations. Au surplus, nos maîtres n'ont- ils pas supprimé les écoles normales d'enseignement moyen, Gand et Liège, pour mieux caser les fruits secs de l'Université de Louvain Un 1777, Marie-Thérèse, qui fut l'an tithèse de l'archiduchesse Isabelle de dévote mémoire, créa dans ses posses sions des Pays-Bas des collèges laï ques en remplacement des collèges des Jésuites fondés jadis par Albert et Isa belle et supprimés par la grande impé ratrice. C'est dans ces nouveaux établisse ments laïques de l'enseignement moyen que, sous la domination française et sous le régime hollandais, la bourgeoi sie belge s'émancipa intellectuellement au point de pouvoir créer une Belgique indépendante. Malheureusement, comme elle avait été aidée dans sa tâche révolutionnaire par les catholiques, pour qui le protes tantisme de Guillaume 1er était un vice redhibitoire, ces derniers, au moment du partage des dépouilles opimes, se réservèrent la part du lion. L'édifice de la grande œuvre scolaire due au des cendant du Taciturne fut renversé et disparut jamais. Bientôt il n'y eut plus d'écoles primaires et les évêques accaparèrent un un les collèges laï ques fondés par Marie-Thérèse. En Flandre, les autorités communales d'une seule ville osèrent tenir tête la voracité épiscopale. C'était Ypres, l'ancienne capitale de la West-Flandre, rétrocédée jadis la Belgique, après avoir fait partie, pendant quelque temps, des Etats de Louis XIVEn 1836, le pivot des élections communa les de cette ville fut le maintien du collège de Marie-Thérèse. Les libéraux l'emportèrent et jusqu'en 1891 leur drapeau continua flotter l'hôtel de ville. Hélas en cette année néfaste, la cqrruption et les manœuvres les plus ènôhtées rendirent le pouvoir aux hommes-liges de l'évêque de Bruges. Ceux-ci ne manquèrent pas de suppri mer l'institution qui, pendant plus d'un demi-siècle, n'avait cessé de fournir d'innombrables sujets aux carrières libérales les plu3 diverses Donc, cette heure, il n'y a dans les deux Flandres, pour l'enseignement moyen du degré supérieur, que trois établissements laïques, les athénées de Bruges, d'Gstende et de Gand. Et veut- on connaître les conséquences de cet état de choses On n'a qu'à jeter un coup d'œil sur la carte politique de ces deux provinces pour n'y retrouver que deux villes, échappées la crosse épis copale, Gand et Gstende. Un devoir immédiat s'impose l'heure présente le rétablissement de la forteresse libérale du midi de la Flandre Occidentale. Déjà, la suite d'un appel adressé ses anciens élèves, le Collège communal d'Ypres, supprimé par les cléricaux, a été remplacé par le Collège moderneorganisé, comme son nom l'indique, d'après les principes les plus avancés de la pédagogie moderne. C'est dire que, privé des subsides gou vernementaux et communaux, indis pensables dans l'espèce, les appels réi térés 11e peuvent tarder d'être faits au dévouement et la générosité de tous ceux qui ont cœur de voir un coin important de la Flandre rendu au libé ralisme. Ch. V. M. Van Den Heuvel, ministre de la jus tice. U adhère l'ordre de présentation des candidats effectifs et son vote compte pour une unité qui sera attribuée un candidat effectif désigner ultérieurement suivant cet ordre. Permettez que je me répète. Tout bulletin est valable, tout bulletin compte pour un parti. Si vous votez en tête d'une liste, le bulle tin compte pour le parti auquel appartient la liste. Et il signifie que vous acceptez les deux ordresdeprésentation l'ordredeprésentation pour les titulaires et l'ordre de présentat'on pour les suppléants. Si vous votez côté du nom d'un titulaire, le bulletin compte pour le parti auquel ap partient ce titulaire. Et il a cette importan ce de modifier au profit de ce titulaire l'ordre de présentation des titulaires, mais il em porte acceptation de l'ordre de présentation des suppléants. Si vous votez la fois côté du nom d'un titulaire et côté du nom d'un suppléant, le bulletin est compté pour le parti où sont inscrits ce titulaire et ce suppléant. Mais il change les deux ordres de présentation il change 1 ordre des titulaires au profit du can didat préféré et il change l'ordre des sup pléants au profit du suppléant désigné. Si vous votez enfin uniquement'pour un suppléant, le bulletin compte pour le parti auquel appartient ce suppléant. Il contient une adhésion virtuelle, si je puis m'exprimer ainsi,l'ordre de présentation des titulaires, mais il manifeste l'intention de modifier l'or dre des suppléants en faveur du suppléant choisi. Je reviens, Messieurs, après cette digres sion un peu longue, ce que je disais tout l'heure Lorsqu'il s'agit de partager les siè ges entre les partis, il convient de faire plusieurs opérations et, en tout premier lieu, de fixer le chiffre électoral des listes. Ce chiffre résulte pour chaque parti de l'eusem- ble des bulletins valables qui lui ont été don nés. Il n'y a aucun bulletin valable qui n'aboutisse nécessairement un vote au profit d'un parti. Du moment que les chiffres électoraux des diverses listes sont établis, il y a lieu de procéder ce que je pourrais appeler la recherche du mètre électoral qui permet de juger de la force comparative des partis d'après une même unité de mesure. Divers systèmes ont été présentés pour arriver ce résultat. On a discuté dans le Sénat les mérites et les inconvénients de quatre systèmes. Cer tains membres ont préconisé le système de M. Massau. C'était l'honorable M. Guinotte qui, je crois, s'est fait le champion de ce système. D'autres, notamment M. le baron Walter de Selys-Longchamps, ont proposé le système du docteur Gaussin. M. Struye a défendu un système qui lui est tout fait propre et qui porte son nom, le système Struye. Enfin, il est un quatrième système qui a été discuté, c'est celui qui est dû M. D'Hondt et que présente le gouvernement. Je ne veux pas entretenir longuement le Sénat de la valeur mathématique et électo rale de ces quatre systèmes. Je me bornerai dire ceci,c'est que le problème est de trou ver le moyen le plus pratique et le plus exact de déterminer ce qui revient chaque parti étant donné son chiffre électoral, qui est l'expression de sa force politique. Le système de M. Massau ne conduit pas des résultats irréprochables et il est basé sur la fiction des fractions forcées. Le système de M. Gaussin, qui a été vive ment soutenu dans cette assemblée par l'ho norable baron Walther de Selys-Long champs, présente un grand inconvénient. Il suppose des calculs dont les éléments sont en partie empruntés des élections qui se font hors de l'arrondissement. Afin de tirer parti des déchets non représentés qui peu vent exister dans les divers collèges, m. Gaussin prend des chiffres travers tout le pays Cette manière de procéder n'est évidem ment pas admissible et pourrait encourir le reproche d'inconstitutionnalité. Chaque ar rondissement doit pouvoir se suffire lui- même et fournir tous les éléments qui sont nécessaires l'élection de ses représentants et de ses sénateurs. Le troisième système est celui de m. Struye. Ce système est fondé sur des don nées tout fait empiriques. Ce n'est pas un système de véritable représentation propor tionnelle. Il aboutit, en réalité, retirer aux minorités le droit qu'elles auraient, d'après les règles mathématiques, d'obtenir un cer tain nombre de sièges. Les sièges, repris aux groupes les moins forts, sont conférés aux partis qui forment le gros de l'armée électorale. Ce système n'est pas un système proportionnel c'est un système majoritaire plus ou moins déguisé et tempéré. C'est pour ces diverses raisons, Mes sieurs, que le gouvernement n'a pas hésité donner la préférence au procédé de m. D'Hondt. Le système de l'honorable profes seur de l'université de Gand a la supériorité de laisser le moins de voix perdues et de trouver un chiffre diviseur qui permet de mesurer tous les partis pour ainsi dire la même aune. Il a été adopté par l'Association réformiste qui s'est constituée il y a nombre d'années en Belgique pour la propogande de la représentation proportionnelle et qui est composée d'hommes de tous les partis. Enfin il a un mérite pratique très grand il est dé jà inscrit dans notre loi communale il est connu de tous il a été mis en œuvre et je ne crois pas que son fonctionnement ait pro voqué de sérieuses objections. C'est donc au moyen du chiffre diviseur de M. D'Hondt que les divers partis sont mesurés. Leur force électorale est calculée sur le nombre des bulletins valables qu'ont obtenu leurs diverses listes. Vous remarquerez qu'aucun parti, qu'au cune liste n'est artée a priori ou par des mesures spéciales du partage des sièges. II

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Le Progrès (1841-1914) | 1900 | | pagina 1