Chronique de la ville.
Grosse nouvelle.
Travaux de pavage.
L'élection sénatoriale.
Le casse-cou du
Café des Boulevards.
Le programme clérical.
A l'Association
conservatrice.
Ecole Industrielle.
Le Concert en
faveur des Boers.
Flamendiants.
Anciens Pompiers.
A Messines.
Cour d'Assises
de la Flandre occidentale.
Mardi dernier a été tenu Courtrai
la première réunion des délégués de
l'Association libérale de l'arrondisse
ment d'Ypres, avec ies présidents des
diverses association^ cantonales de l'ar
rondissement ue Courtrai. Nos amis de
Courtrai ont réuni en une fédération
toutes les associations cantonales de
leur arrondissement.
Dans cette première réunion il a été
décidé d'entamer la lutte aux élections
prochaines avec une liste complète.
Les candidats présenter seront choi
sis dans les deux arrondissements.
Une nouvelle entrevue aura lieu sous
peu.
Il y a quelques mois la ville a fait
renouveler, grands frais, le pavage
du Marche aux Poulets, mais au lieu
d'achever ce travail du côté Est en
p-mte douce, comme le bon sens l'exi
geait, on l'a coupé l'aDgle droit, de
sorte que le niveau de la rue du Ver
ger se trouve plus bas que le nouveau
pavage. Cette diliérence de niveau for
me ainsi un casse-cou des plus dange
reux, surtout le soir, et dont les pas
sants se plaignent avec raison.
Cet état de choses est scandaleux et
témoigne de l'insouciance avec laquelle
l'administration cléricale fait exécuter
les travaux publics.
n'y a point de quorum dans le texte du
projet de loi qui vous est soumis.
Je devrais dire, pour être exact, qu'il
n'y a pas de quorum artificiel, car, en réa
lite, il y a un quorum naturel. Il est incon
testable que le parti qui n'aurait pas obtenu
un nombre de voix équivalent au chiffre di
viseur, lie pourrait prétendre aucun siège.
Ce parti se trouverait arrêté dans son es
sor et dans son expression. Il se trouverait
borné par nne e>pèce de barrière mathéma
tique, inévitable, le chiffre diviseur.
Mais l'on s'est demandé s'il ne convenait
pas d'aller au delà de ce quorum naturel,
d etre plus rigoureux, d'élever le chiffre
diviseur un niveau plus haut que le niveau
mathématique et d'établir un quorum élec
toral et politique.
Cette qnestion a d'abord été agitée très fré
quemment hors de l'enceinte du parlement
et, tout récemment, elle a donné lieu une
assez vive discussion la Chambre.
Dans le but de défendre un quorum élec
toral, on a invoqué trois arguments.
Le premier est tiré de ce fait que le
quorum est inscrit dans la loi communale.
La précaution est nécessaire pour la com
mune, a-t-on dit pourquoi ne pas la consi
dérer comme nécessaire aussi pour le Parle
ment Pourquoi ne pas établir quelque
symetrie entre nos lois? Ceux qui raisonnent
de la sorte paraissent oublier que la loi com
munale consacre un système transactionnel;
qu'elle est en ordre principal majoritaire et
qu'elle n'est proportionnante qu'en ordre
subsidiaire. Ce n'est donc point cette loi
qui puisse nous être présentée comme un
modèle d'organisation proportionnelle.
Deuxième argument. On a dit que le
quorum serait utile pour écarter les listes
que l'on serait en droit de qualifier de listes
de farceurs, de plaisants. Mais je crois,
Messieurs,que les électeurs ont, en Belgique,
suffisamment de dignité et de bon sens pour
écarter eux-mêmes du Parlement les listes
qui ne seraient pas sérieuses. Quand, d'ail
leurs, il se présente par hasard un groupe
sous une dénomination bizarre, faites-y
attention, Messieurs, c'est là presque tou
jours un trompe-l'œil, c'est quelque opposi
tion qui a crainto de se ranger sous une
bannière politique et qui croit habile de se
travestir.
Enfin, dernière raison, on a affirmé,
Messieurs, que le quorum était commandé
par un motif d'ordre public, afin d'éviter
l'éparpillement des groupes. Mais l'éparpil-
lement ne me semble pas extrêmement
redouter aujourd'hui dans notre puys, car
les partis y ont presque partout des cadres
bien établis ils suivent une vraie discipline.
Et là est la plus efficace garantie de l'ordre
général. Si les partis politiques n'étaient pas
fortement disciplinés, vous auriez beau
décréter un quorum, votre barrière serait
toujours trop faible devant les mécontente
ments des uns et les ambitions des autres.
L'essentiel est d'avoir une solidarité entre
les électeurs, voulue et consciente, une
solidarité qui ne repose pas sur la fragilité
d'un texte, mais sur la claire vue de ce que
commande l'intérêt politique de la nation.
Vers quels horizons, d'ailleurs, iraient des
fractions détachées? N'avons-nous pas, dans
notre pays, trois partis qui donnent, me
semble-t-il, par leurs divers programmes,
libre cours toutes les aspirations politiques
que l'on peut avoir notre époque dans le
pays
Supposez que l'on veuille, cependant,
malgré ces raisons, établir un quorum
voyez quelles difficultés on se heurterait
aussitôt.
Quel serait le chiffre du quorum Car le
quorum est arbitraire dans sa formule et
dans son chiffre Où vous arrêterez-vous
Du moment que vous quittez la limite na
turelle, le diviseur mathématique, qui est le
même pour tous et qui s'impose, je vous le
demande, où vous bornerez-vous Pourquoi
un dixième, un cinquième, un quart, un
tiers Nous avons vu tous ces chiffres défi
ler dans les propositions qui ont été présen
tées, et leur multiplicité prouve l'incertitude
et l'imprécision des motifs invoqués.
Ce n'est pas tout. Quand von« voulez éle
ver le quorum au-dessus du diviseur naturel,
vous écartez nécessairementles candidatures
isolées qui auraient pu se faire jour giàce
aux groupes atteignant ce diviseur. C'est
contre ces candidatures isolées qu'est diri
gée votre exigence du quorum
M. Janson. C'est-à-dire contre la liberté
de l'électeur
M. Van Den Helvel, ministre de la jus
tice. Voyez la répartition bien inégale de
nos trois partis dans les divers collèges élec
toraux Nous aurons demain 28 col èges
Dans ces 28 collèges, la répartition sera
telle que, dans nombre d'entre eux, l'un des
trois partis se trouvera être certain de ne
pouvoir emporter qu'un seul candidat. Eta
blissez le quorum il en résultera que, la
candidature unique ou isolée étant exposée,
tous les partis se troaveron! né essairement
frappés ou mis en péril quelque part.
Enfin, dernière objection et c'est celle que
l'honorable M. Janson vient Je faire valoir
immédiatement dans son interruption d'il y
a an instant. L'établisseme-.t du quorum
pourrait devenir un danger pour la liberté de
l'électeur.
Le mécanisme de la représentation pro
portionnelle est combiné de manière per
mettre l'électeur qui se trouverait aux
prises d'une façon trop pressante avec cer
tains groupes de parrains, de se defendre
par la présentation d'une liste part et
isolée. Sa ressource, c'est d'être certain
d'arriver avec ses amis lorsqu'ils atteignent
ensemble le chiffre diviseur la conquête
d'un siège.
M. Jakson. Ce qu'il ne peut pas obtenir
aujourd'hui
M. Van Den Heuvel, ministre de la justi
ce. Dans le système nouveau, l'électeur ob
tient cette faculté, et c'est là une précieuse
garantie de sa liberté. Mais cette garantie
et je crois que M. Janson ne me donnera pas
tort risque d'être fort réduite et même
de disparaître si vous établissez le quo
rum.
Tels sont les divers motifs qui ont engagé
le gouvernement ne pas proposer lt quo
rum dans le projet de loi. Et la Chambre,
après nn instant d'hésitation, a partagé le
même sentiment. Ce n'est pas que l'institu
tion d'un quorum soit essentiellement
contraire une loi sur la représentation
proportionnelle. Mais elle est très diffi
cile organiser de manière ne pas arrêter
des minorités dignes d'être représentées,
de manière ne pas produire de multiples
inconvénients. Il y a, par conséquent, lieu de
l'écarter, surtout que sa nécessité n'apparaît
nullement manifeste.
Voilà deux phases importantes de l'élec
tion. La première est celle du vote qui est
simple et ne touche aucunement la liberté.
La deuxième concerne la répartition des siè
ges entre les différents groupes, répartition
qui peut s'opérer lorsqu'on a fixé le chiffre
électoral de la liste et qui s'accomplit au
moyen du commun diviseur. Lorsqu'on a
ainsi attribué chacun des partis le nombre
de sièges qni lui revient, commence une
troisième phase.
.4
Le Journal d'Ypres nous a fait con
naître jusqu'ici deux points du pro
gramme clérical, qui sera présenté aux
électeurs aux élections législatives pro
chaines.
I. Maintien du Régime plural
II. En matière militaire maintien
du remplacement.
Le Journal d'Ypres ne veut pas du
service personnel. Il trouve que les
bourgeois n'ont pas besoin de servir
leur pays ce soin doit être abandonné
aux ouvriers. Eux seuls doivent être
arrachés de leurs foyers.
Le bourgeois sert suffisamment son
pays en payant les impôts, comme s'il
n'était pas le premier en retirer pro
fit. L'ouvrier n'en paie guère, dit le
Journalor, c'est sur la classe ouvrière
que pèsent le plus lourdement les im
pôts de consommation
Le Journal a des préférences pour le
volontariat. Le6 déboires que l'Angle
terre éprouve en ce moment dans le
sud de l'Afrique ne lui disent rien.
L'Angleterre, dit-il, n'a pas une ar
mée de volontaires, mais une armée de
mercenaires. Nous ne comprenons pas.
Que notre confrère explique donc son
système.
Le Journal d'Ypres. dans son numéro
du 27 courant nous fait connaître la
prochaine organisation des cléricaux.
On composerait l'Association catholi
que de tous les conseillers commu
naux de l'arrondissement, auxquels on
prendrait les sénateurs, les représen
tants et les conseillers provinciaux. On
arriverait ainsi 400 délégués, qui
désigneraient les candidats et fixeraient
l'ordre des candidatures. Dans les rares
communes où l'administration est libé
rale, od prendrait comme délégués
autant de notables catholiques, que la
commune a droit avoir de conseil
lers. s
Cette organisation présentera le
grand avantage d'exclure de l'Associa
tion conservatrice les dissidents cléri
caux Lefèvre en tête. On ne pouvait
pas mieux s'y prendre.
Il paraît que Sa Majesté le Roi des
Belges, émerveillée des travaux exécu
tés Ypres et de la sage lenteur, avec
lesquels ils s'effectuent, nommerait par
arrêté paraître au Moniteur de de
main, M. Surmont de Voisberghe, mi
nistre du travail. Ce qui aurait décidé
Sa Majesté, c'est la façon, dont a été
exécuté le travail de remblaiement du
fossé situé près de la gare.
Notre maïeur-mini8tre serait rem
placé comme bourgmestre d'Ypres par
Monsieur Colaert, actuellement éche-
vin.
M. Fraeys serait nommé échevin en
remplacement de M. Colaert
M. Iweins conservant la direction
des grrrandes fanfares.
Qui vivra verra en attendant glis
sons....
a„ .Ji, '1
A propos de la discussion du budget
communal pour 1900, M. Colaert, pré
sident de l'Ecole industrielle, s'étant
plaint de ce que si peu d'orphelins fré
quentent les cours, M. Iweins a deman
dé que le Collège échevinal fasse un
appel aux administrateurs des Hospi
ces (c'est-à-dire lui, au conseiller
Fraeys et leurs collègues) pour enga
ger les orphelins fréquenter l'Ecole
industrielle.
Voilà ai» moins une singulière de
mande de la part d'un administrateur
des Hospices. Pourquoi, lui, ne prend-
il pas l'initiative d'en faire la proposi
tion au sein de la Commission charita
ble dont dépend l'orphelinat
Que pourrait-il bien y avoir là-des
sous
Nous avons constaté avec quelque
surprise que M. Fraeys qui, comme M.
Iweins,cumule aussi les fonctious d'ad
ministrateur des Hospices avec le man
dat de conseiller communal, est resté
muet sur cet objet.
Est-ce que par hasard les adminis
trateurs des Hospices ne s'entendraient
pas au sujet de l'envoi l'Ecole indus
trielle d'un plus grand nombre de leurs
pupilles? Ou bien auraient-ils abdiqué
tout pouvoir et autorité sur eux entre
les mains du directeur ecclésiastique
que l'évêque de Bruges a récemment
placé l'orphelinat
Le Journal d'Ypres ne pourrait-il
pas nous donner quelques explications
cet égard
L'idée était bonne. Notre adminis
tration a voulu s'en mêler. Tout est
tombé l'eau.
Cela n'a rien d'étonnant.
Le Journal d'Ypres nous promet de
revenir sur la question. Nous l'atten
dons avec impatience. Gageons qu'il
finira par nier que M. Surmont ait te
nu le propos.
Un nouveau subside de 600 francs a
été alloué par notre Conseil communal
aux Grrrandes Fanfares.
Les Anciens Pompiers ont fait une
demande analogue Le Journal d'Ypres
nous dira-t-il quelle suite y a été réser
vée
A maintes reprises déjà nous avoua
signalé le peu d'éclairage et bien
souvent le manque absolu d'éclairage
qu'il y a près de la gare, au Café des
Boulevards. L'année dernière nous
avons eu signaler un accident celui
survenu au lieutenant Paul Janssens
dont le cheval attelé un dog-car avait
buté contre l'excentrique du chemin
de fer vicinal qui se trouvait placé au
beau milieu de la chaussée. Les per
sonnes que contenait la voiture furent
précipitées terre et durent s'en re
tourner de pied, les brancards de la
voiture étant cassés. Depuis lors l'ex
centrique a été déplacé il fait main
tenant la crainte despromeneurs.
Il y a quelques jours une voiture de
déménagement allant Menin a été
empêtrée dans les rails du tram, tou
jours près du Café des Boulevards. La
lumière faisait défaut. Ce n'est qu'à
dix heures du soir, après avoir tra
vaillé depuis six heures, que la voiture
a pu être dégagée.
Quand donc se décidera-t-on expro
prier ce fameux Café des Boulevards
La chose aurait déjà dû être faite de
puis longtemps si M. Surmont avait
tenu l'engagement qu'il a pris il y a
quelques années en séance publique
du Conseil communal. Attendra-t-on,
avant d'exécuter la promesse, qu'il y
ait d'autres accidents, et de plus
grands, que l'équipage de M.
Fiar exemple, soit réduit en bouillie?
I est plus que temps que l'administra
tion communale fasse le nécessaire
pour dégager cet endroit dangereux,
ce véritable casse-cou.
Nous lisons dans la Gazette
Il est vraiment superbe, le sans-gêne de
MM les parlementaires, qui se mettent
assister de moins en moins aux séances. On
nous cite tel et tel membre de la Chambre
qui ne fait acte de présence qu'une fois par
trimestre, le jour du payement de l'indem
nité qui se fait, comme on sait, tous les trois
mois.
Et pourtant, quand un huissier a le mal
heur d'arriver, ne fût-ce que d'un quart
d'heure, en retard, on lui inflige une retenue
de deux jours de traitement. Deux poids,
deux mesures.
Le remède ne consiste peut-être pas en
l'inauguration du système de jetons de pré
sence. Ils seraient alors vraiment trop nom
breux chaque seance.
Qu'en pensent MM. Oolaert et Iweins?
Tout le monde sait, le premier est nn
des moins assidus aux séances et soigne
ses petites affaires le second dort
poings fermés pendant les discussions.
Nous avons demandé dans notre der
nier numéro, quelques renseignements
au sujet du renvoi d'une institutrice de
1 Institution royale de Messines.
Le Journal d'Ypres fait la sourde
oreille. Pourquoi
La Cour a terminé le 30 Janvier
1 examen de 1 affaire charge de la
nommée Mathilde Bulkaert épouse
Isidore Van Merns, âgée de 44 ans,
domiciliée Locre, accusée d'avoir
étranglé et noyé ses enfants jumelles
nouveaux-nées. L'accusée a eu 10 en*
fants dont un seul est resté en vie.
Le jury ayant émis un verdict affir-
matif sur les questions de meurtre et
de préméditation qui lui étaient posée»
Marie Bulkaert a été condamnée aux
travaux forcés.