Chronique de la ville.
Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Fe mécanisme de la II. P.
M. S urmonldeVolsberghe
au Volkshuis.
Dimanche, 18 Février 1900.
5 centimes le numéro.
60e année.
X°
l'union fait la force.
Paraissant le JÊàimaache.
Etranger.
La guerre Anglo-Boer
Vires acqlirit elndo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville: Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
Revue politique.
La situation.
Par un phénomène singulier, il sem
ble que tous les maréchauxet généraux,
tous les hommes, tout le matériel, tous
les animaux de transport que les An
glais ont accumulés dans le Sud de l'A
frique ne leur servent rien du tout.
Leurs aflaires n'allaient ni mieux ni
pire, tout lait au début de la guerre.
Les Boers reprennent l'offensive. Ils
occupent au Sud de la Tugela les posi
tions quidominentlecamp deChievely
ils reviendront Est Court quand ils
voudront. La panique est grande Pie-
fennaritzburg, comme au commence
ment de Décembre.
Au Sud de l'Orange, les républicains
reprennent le terrain qu'ils avaient cé
dé ils ont repoussé tous les avant pos
tes Anglais de l'Ouest. Ils ont forcé
leurs ennemis abandonner le camp
de Slingersfontein.
Eimberley est réduite la dernière
extrémité. La maladie et le bombarde
ment ont épuisé la garnison et les habi
tants, au point que, si M. Cecil Rhodes
n'était pas là, ce serait quantité négli
geable.
Lady unith n'a plus chance d'être se
courue et va tomber aux mains des as
saillants avec tous les canons qui la
garnissent, comme un fruit trop mûr.
L'opinion britannique y est prépa
rée.
On dit que lord Roberts s'est rendu
Modder River, et qu'il a rappelé le co
lonel Mac Donald et ses highlanders
pour frapper son grand coup sur
l'Ouest de l'Etat d'Orange.
Mais les Burgers sont préparés ce
nouvel assaut ils l'attendent, et leur
offensive au Sud prouve leur intention
de suivre la piste des envahisseurs,s'ils
réussissent violer la frontière républi
caine.
En admettant mêmequel'Orangesoit
franchi, restera le Vaal, la ligne des
fortifications quicouvre Johannesburg,
le Rand, qu'on transformera en champ
de bataille, le camp retranché de Pré-
toria
Mais on n'en est pas là, et il est pos
sible que le grand coup de lord Ro
berts ne soit pas plus efficace que ceux
de sir Redvers Buller.
Le nombre de ceux qui croient au
succès final des Anglais s'amoindrit
chaque jour, même en Angleterre.
On commence comprendre que les
plateaux de l'Afrique du Sud défendus
Par un peuple aussi vaillant, aussi
exercé la guerre, aussi habile au tir
du fusil et du canon, sont inexpugna
bles.
Suite et fin de la troisième et der-
D|ère partie du discours de M. le
ministre de la justice ^Senat Dé
cembre) consacre l'analyse techni
que du mécanisme de la K. P.
l'impossibilité pratique de cette attitude
aux yeux. Il faut doue choisir entre
etJï alternatives ou bien renoncer la
^Présentation des intérêts par des groupes
candidats spécialement désignés cet
De: ou bien admettre un ordre de repré
sentation qui puisse être proposé l'adop-
iou des électeurs.
Ce sont là, Mess:eurs, les raisons qui ont
P-e»idé l'organisation du système auquel
radié le gouvernement. Ce sont ces
Préoccupations générales et élevées qui ont
On s'abonne au bureau du journal, sue de Dixmude, 51, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès n. ON TRAITE A FORFAIT
sentiment des parrains. Assurément, je
m'empresse de le dire, cet ordre sera pres
que toujours appuyé. Mais il le sera parce
-rrê ies parrains, présentant des candidats,
seront le plus souvent gens suffisamment
avisés pour ne pas se lancer l'aventure et
braver l'opinion publique.
M. Braconnier. Ce seront toujours les
mêmes parrains qui présenteront les mêmes
candidats.
M. Van den Heuvel, ministre de la
justice. Je ue comprends pas bien l'objec
tion.
M. Braconnier II y a cent parrains qui
présentent un caudidat dans un parti et cent
parrains qui présentent un autre candidat
dans le même parti.
M. Van den Heuvel, ministre de la jus
tice. Les mêmes parrains ne peuvent pas
présenter deux listes différentes ce serait
la confusion absolue au point de vue de
l'électeur.
Remarquez bien, Messieurs, que dans le
système nouveau non seulement la force de
l'ordre de présentation dépend uniquement
du nombre de votes de tête qui viennent le
soutenir, mais encore que cet ordre, repré
senté comme un moyen de tyrannie, peut
être modifié par des mesures qui garantis
sent pleinement la liberté de l'électeur.
J'irai plus loin. L'indépendance des élec
teurs d'initiative, des petits groupes, se
trouve être cent fois mieux garantie dans le
projet que dans le système électoral actuel.
En effet, si un groupe d'électeurs d'un parti
fqpne un groupe sérieux atteignant en nom
bre le chiffre diviseur et vote pour un can
didat déterminé, il est certain de voir ce
candidat réussir, de le voir élu. Il eot cer
tain de ne pas être écrasé dans son propre
parti par une majorité hostile et intraita
ble, certain d'avoir son importance recon
nue. Et je puis affirmer, ce point de vue,
que le système présenté par le gouverne
ment est celui qui réduit au minimum de la
nécessité mathématique l'ostracisme contre
les minorités électorales.
Mais, continue-t-on, les associations se
trouvent en face d'un problème bien difficile,
commande le mécanisme qui vous est pro
posé.
En définitive, la désignation des candidats
titulaires qui, dans chaque liste, doivent
être envisages comme élus, dépend de deux
règles d'une règle de dévolution et d'une
règle de pluralité.
C'est la pluralité des voix qui, entre les
divers candidats, décide ceux qui devront
être choisis dans chaque groupe. Seulement,
avant que l'on classe les candidats suivant
le rang que leur donne la pluralité, il y a
lieu, logiquement, de fixer le nombre des
voix données pour fixer la place de chacun
il y a lieu d'ajouter aux votes nominatifs,
émis dans les cases latérales les votes de
tête, émis dans la case surmontant la liste
Chaque électeur qui vote en tête d'une
liste est considéré comme admettant l'ordre
de présentation des parrains. Chaque élec
teur est, par conséquent, considéré comme
hiérarchisant les candidats d'après leur in
scription au bulletin. Chaque électeur est
censé être dans la position de celui qui vien
drait devant, le président du bureau électoral
et engagerait avec lui le dialogue suivant
Je vote, dirait l'électeur, pour le pre
mier candidat Le président du bureau
électoral répondrait Mais, Monsieur, il est
absolument inutile de voter encore pour le
premier candidat il a déjà le chiffre divi
seur des voix. Par conséquent, il est, dès
maintenant, certain d'être élu. Aiorsje
vote pour le second Le second aussi
atteint déjà le chiffre diviseur des voix. Il
est donc assuré également d'être élu.
Alors je vote pour le troisième
Voila, Messieurs, dans son déroulé prati
que, la dévolution que doivent subir les vo
tes donnés en tête. Partant de ce principe,
il a été décidé, pour que la mise en œuvre
fût conforme la théorie, que le bureau
principal distribuerait les votes marqués en
haut des bulletins, de manière en faire re
tomber le bénéfice, pour ainsi dire en cas
cade, d'abord sur le premier candidat, puis
sur le second, puis sur le troisième et ainsi
de suite jusqu'à épuisement du total. Chaque
caudidat n'en recevrait que le nombre né
cessaire pour qu'il atteigne, en tenant
compte des votes nominatifs reçus, le chiffre
diviseur qui donne droit un siège.
Lorsque la répartition dévolutive des vo
tes de tête est réalisée, il n'y a plus qu'à
ranger les candidats titulaires d'après l'or
dre de pluralité et choisir les premiers en
rangjusqu'à concurrence du nombre de siè
ges obtenus par la liste.
Mais ce système, s'est-on écrié, est ex
trêmement dangereux il donne aux asso
ciations une puissance énorme. On a même
ajouté qu'il mettait entre les mains des as
sociations une arme aussi difficile que re
doutable, qu'il les plaçait dans une situation
des plus délicates. Telles sont les deux gran
des objections formulées parfois avec beau
coup 'l'éloquence, mais aussi avec une assez
grande virulence.
Est-il vrai que le système du projet donne
aux associations une puissance énorme?
Absolument pas
Ce système n'implique la reconnaissance
des associations politiques ni en fait ni en
droit il ne présuppose qu'une chose c'est
la constatation d'un ordre de présentation
convenu et accepte par les parrains et par
les candidats. Que les parrains forment ou
ne forment pas une assoc'ation que les
parrains soient les représentants de tel ou
de tel groupe, peu importe Le projet ne
leur demande pas s'ils sont les porte-voix de
sociétés politiques plus ou moins nombreu
ses ou s'ils se bornent exprimer leurs sen
timents personnels. Il se contente d'exiger
qu'ils soient électeurs.
L'ordre de présentation produit en même
temps que les candidatures a-t-il force par
lui-même? Nullement Il a si peu de force
par lui-même que si personne ne vote en
fête de la liste, il sera considéré comme
abandonné, il n'a ira vraiment aucun effet
utile. Pour qu'il ait quelque valeur, il doit
être soutenu par des électeurs partageant le
bien ingrat, celui de faire, avant le scrutin,
le classement et, par conséquent, le triage
entre les candidats présentés. Il est si péni
ble de résoudre des questions personnelles,
si périlleux de déclarer qu'un tel paraît le
plus méritant, que tel autre a rendu ou ren
dra moins de services au pays Extrême
ment embarrassante la charge de peser les
titres des prétendants et de les peser dans
la balance de l'opportunisme
Pourquoi déuierai-je tout ce qu'il y a de
sérieux dans cette objection Mais, en fin
de compte, il conviendra de se mettre réso
lument en face du problème. Il est évident
que le triage va devoir se faire, que s'il y a
cinq candidats, alors que la liste ne peut
avoir que trois sièges, deux candidats de
vront certainement être éliminés et que trois
seulement pourront triompher. Il faut donc
bien qu'un choix se fasse tôt ou tard il faut
que l'on aborde toutes les difficultés qu'il
soulève. La seule question est de savoir quel
les sont les conditions dans lesquelles ce
choix pourra se faire le mieux, avec le plus
d'iutelligence et de clairvoyance.
Dans le système du gouvernement, ce sont
les électeurs qui font le triage. On ne peut
s'en plaindre. Et ils le font dans la situation
la plus favorable, après avoir été éclairés par
les parrains et par les candidats eux-mêmes.
Désirez-vous qu'il en soit autrement, qu'ils
agi-sent sans conseils préalables Mais,
alors, comment décideront-ils si ce n'est con
duits par de petits conciliabules secrets, par
des tracts jetés la dérobée sous les portes,
par des entrevues personnelles qui auront
peut-être lieu la veille ou le matin même des
élections On les engagera dans ces conci
liabules, dans ces tracts, dans ces entrevues,
voter pour M. V. plutôt que pour M. X.,
pour M. Y. plutôt que pour M. Z. Le sys
tème du projet aménage ou tâche d'aména
ger les choses de tout autre façon. Il est
combiué de manière rendre les luttes aus-
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
si loyales, franches, publiques que possible.
Il tend éclairer les électeurs au préalable
et d'une manière claire, qui ne prête ni
doute ni controverse. N'est-ce pas un
grand bien que de rendre ainsi la bataille
plus ouverte et plus loyale
Nous venons de parcourir, Messieurs, les
trois phases de l'élection nous avons ana
lysé les opérations que comporte l'applica
tion de la représentation proportionnelle.
D'abord la votation, et nous avons vu que
le vote était simple et libre puis la répar
tition des sièges entre les partis, et nous
avons constaté que cette répartition s'opé
rait par le système D'Hont, qui était le plus
juste et le plus exact des diviseurs enfin, la
désignation des candidats, et avons observé
que celle-ci se faisait en laissant aux élec
teurs toute liberté d'accepter et de ne pas
accepter l'ordre de présentation convenu
entre les parrains et les candidats.
Le mécanisme proposé paraîtraitpeut-être
difficile introduire tout d'une pièce dans
certains pays étrangers. Mais notre pays a
une éducation électorale très avancée. Il est
habitué au régime des bulletins cases, qui
est nécessaire au vote secret il connaît dé
jà la représentation proportionnelle, car il
l'a vu fonctionner sous ses yeux dans la loi
électorale communale. Les changements
nouveaux sont assez simples leur portée
sera expliquée par la presse, par les asso
ciations électorales, par les instructions du
gouvernement.
Aussi je crois. Messieurs, que ce mécanis
me peut très hardiment affronter, en Belgi
que. l'expérience de la pratique.
M Surmont a réservé ail Volkshuis
sa première visite officielle. Elle a re
vêtu un caractère purement politique
et donné lieu une démonstration clé
ricale. Le nouveau ministre y a été
reçu par les chefs cléricaux et par le
clergé qui ne rate jamais une occasion
de se lancer dans la mêlée des partis.
MM. Iweins d'Eeckhoutte et Seys bril
laient par leur absence. (Cela ne mar
che décidément pas).
Plnsieurs discours ont été pronon
cés. M. Sobry, le nouveau président, a
beaucoup chanté, suivant le Journal
F Ypres. Il a chanté la grandeur de la
patrie flamande, il a chanté nos ancê
tres, etc., etc. M. Kerni Bouquet s'est
montré spirituel, toujours suivant le
Journal F Ypres Enfin M. Colaert a fait
1 éloge de M. Surmont, lui a demandé
d'user de l'autorité que lui donneraient
ses nouvelles fonctions, pour restau
rer nos monuments, achever le canal,
sauvegarder l'hygiène, étendre nos
voies de communications par terre
Et c'est tout, pas un mot concernant
les travaux effectuer l'Ecole d'Equi-
tation.
M. Surmont lui a répondu pour lui
dire qu'il était Yprofs (de Gand) et
qu'il le resterait qu'il ne désirait pas
être ministre, qu'il serait souvent
Bruxelles, mais qu'il resterait habi
tant de la ville qu'il défendrait les
intérêts de l'arrondissement d'Ypres si
ceux-ci l'exigeaient qu'il serait tou
jours la disposition des Yprois
Ypres comme Bruxelles qu'il reste
rait le leader du parti Ypres. (Tête
de M. Colaert).
Bref, des promesses vagues et un
discours faible, qui n'avait rien de mi
nistériel. Aucune réponse aux désirs
exprimés par M. Colaert quant aux
travaux, dont la ville et l'arrondisse
ment attendent depuis si longtemps
l'exécution.