Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Étranger. 1 1 Dimanche, 25 Février 1900. 60e année. IV0 8. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville: Par an 4 francs, pr la province Par an 4 fr. 50 an- On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 51, Ipbes. Les nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour i arrondissement d lpres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Pecgeès ON TRAITE A FORFAIT gevue politique. Nouvelle phase de la guerre anglo-transvaalieune. Ladysmith, après Kimberley, pour rait bien être délivré avant la fin de cette semaine. Comme tout l'avait fait pressentir, le général Buller ne rencontre, cette fois, devant lui que la faible résistance de quelques détachements boers char gés uniquement, dirait-on, de retarder sa marche, tandis qu'à l'arrière, autour de Ladysmith et l'ouest, sur tout le théâtre de leurs nombreuses victoires, le gros des forces boers démonte "ses canons et s'apprête s'éloigner pour franchir la chaîne des monts qui sépa rent le Natal et le Basutoland de l'O range et, en même temps, pour défen dre au nord du Natal l'escalier naturel formant la chaîne du Drakensberg et la limite du Transvaal. Et c'est la quatrième phase de la guerre qui s'ouvre pour les Boers celle de la lutte sur et pour le sol natal. Ce brusque changement de la situa tion, s'il doit causer quelque tristesse aux partisans du bon droit, aux admi rateurs de deux petites Républiques combattant contre leurs éternels op presseurs, ne doit ni nous surprendre, ni nous faire désespérer. Ce qui est surprenant, et presque miraculeux, c'est que 50,000 Boers et Orangistes, faisant illusion aux Anglais sur leur force numérique, aient pu oc cuper pendant près de quatre mois et demi le territoire de leur puissant en nemi, battre tour tour tous ses géné raux, lui prendre vingt-deux pièces de canon et lui faire des milliers de prison niers. Avec 50,000 hommes de plus, les généraux Joubert et Cronje eussent pu s'éloigner de leur base d'opérations, poursuivre leurs victoires, arriver jus qu'à Durban et au Cap pour dicter la paix la Grande-Bretagne. Les voilà, tout naturellement, qui plient devant des forces trois ou quatre fois supérieures aux leurs, et vont passer de l'ofiensive la dé fensive pour protéger leur propre pays. Pour peu que Cronje échappe la Poursuite de Roberts, Kelly-Kenny et rench, et que la retraite des Boers de fiadysmith s'effectue aussi sans perte notable, d'hommes ou d'artillerie, cette phase défensive de la campagne Pourra être encore plus acharnée et plus brillante pour la petite armée re constituée et concentrée des Boers, que 'a période de l'invasion du Cap et du Natal. Post-script um. tue dépêche arrivée Londres Ven- redi affirme que le général Cronje, COtuplètement cerné par les Anglais Pres de Paardeberg a été forcé de se rendre avec ses troupes, composées de nuit mille hommes. Les Anglais auraient trouvé dans le aager une vingtaine de canons et une grande quantité de provisions. Cutte communication n'a aucun ca ractère officiel, remarquons-le. Rappe- ons fine cette nuit, la Chambre des Lords, lord SaliBbury a démenti l'exac titude de l'armistice réclamé par Cron je et dont il a été tant parlé. Attendons les nouvelles. Cette situation tragique ne peut manquer de se dénouer bien tôt. Le War Office déclare qu'il n'a reçu aucune dépêche relative la reddition du général Cronje, ce qui équivaut un démenti catégorique de cette nou velle. Elections législatives. Comment faut-il voter 2 5 SUPPLÉANTS. 2 5 L'art. 259 de la loi du 29 Décembre 1899 dit L'électeur ne peut émettre qu'un seul vote pour l'attribution des man- dats effectifs et un seul vote pour la suppléance. S'il adhère l'ordre de présenta- tion des candidats, titulaires et sup- pléants, de la liste qui a son appui, il marque son vote dans la case placée en tête de cette liste. S'il adhère seulement l'ordre de présentation des candidats titulaires et veut modifier l'ordre de présenta- tion des suppléants, il donne un vote nominatif un suppléant de la liste. S'il adhère seulement l'ordre de présentationdescandidats suppléants et veut modifier l'ordre de présenta- tion des titulaires, il donne un vote nominatif an titulaire de son choix. S'il n'adhère enfin l'ordre de pré- sentation ni pour les titulaires ni pour les suppléants, et veut modifier cet ordre, il marque un vote nomina- tif pour un titulaire et un vote nomi- natif pour un suppléant appartenant la même liste. Le vote nominatif se marque dans la case placée la suite du nom du candidat, titulaire ou suppléant, qui l'électeur entend donner sa voix. Le vote peut donc s'exprimer de quatre façons I. L'électeur fidèle d'un parti, ap prouvant la liste de son camp dans l'ordre où elle est présentée, aussi bien pour les candidats effectifs que pour les suppléants, votera uniquement dans la case eu tête de liste. Il noircira, au moyen du crayon mis sa disposition, le point clair central de cette case. Et c est tout. Cet électeur a fini. Quoi de piua simple II. Un autre électeur approuve l'ordre des candidats effectils de la liste de son parti; mais, parmi les sup pléants, il désire voir arriver en pre mière ligne tel candidat que les par rains de la liste n'ont placée qu'en se cond rang. Cet électeur se bornera voter dans la case placée côté du nom de ce candidat suppléant. C'est tout ce qu'il doit faire. III. Un troisième électeur veut modifier, au contraire, l'ordre des can didats effectifs, et admettre l'ordre des candidats suppléants. Cet électeur vo tera côté dn nom du candidat effectif de son choix et ce sera tout. Par le fait même qu'il ne donnera aucun vote spécial un suppléant en particulier, il montrera son intention de voter pour chacun d'eux dans l'or dre de présentation. IV. Enfin, un quatrième électeur entend déroger l'ordre des candidats effectifs et des candidats suppléants, et marquer un choix personnel pour un candidat effectif et pour un candidat suppléant de la même liste. C'est son droit il votera donc côté du nom du candidat titulaire qui représente le mieux ses idées et côté du nom du candidat suppléant de la même liste qui a sa préférence. Cas de nullité. L'article 261 de la loi dit Sont nuls les bulletins qui contien- nent plus d'un vote de liste ou qui contiennent, soit pour les mandats effectifs, soit pour la suppléance, plus d'un suffrage nominatif Sont égale- ment nuls les bulletins dans lesquels l'électeur a marqué la fois un vote en tête d'une liste et côté du nom d'un candidat, titulaire ou sup- pléant, ou dans lesquels il a voté la fois pour un titulaire d'une liste et un suppléant d'une autre liste. Les cas de nullité sont donc au nom bre de quatre I. Est nul, tout d'abord, le bulle tin comprenant plus d'un vote en tête de liste. II. Est nul encore tout bulletin portant des votes côté du nom de plus d'un candidat effectif ou côté du nom de plus d'un candidat suppléant. III. Est nul aussi tout bulletin portant un vote en tête de liste et un vote côté du nom d'un candidat effec tif ou suppléant. IV. Est nul enfin tout bulletin portant la fois un vote côté du nom d'un candidat effectif d'une liste et un vote côté du nom d'un candi dat suppléant d'une autre liste. La Belgique militaire publie un Ma nifeste du Comité directeur de la Fédé ration nationale des anciens militaires. A la veille du renouvellement des Chambres le Comité directeur invite les sociétés d'anciens militaires reprendre leur campagne de 1897 en faveur de l'a bolition du remplacement et du renfor cement de l'armée. Notons ce passage du manifeste où l'on reconnaît la main du lieutenant- général Brialmont, président du Comité directeur Le volontariat ainsi écarté, le Comi té estime que l'abolition du remplace ment ne sera plus guère combattu, l'opinion du pays et même celle de la majorité du Parlement étant favorable cette réforme ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Mais il n'en sera pas de même du renforcement de l'armée. Nous lisons ce sujet dans le Manifeste La grande difficulté que nous aurons vaincre sera d'en faire comprendre la néces sité la masse des électeurs. C'est une ques tion d'ordre stratégique qu'un petit nombre de personnes seulement peuvent résoudre en connaissance de cause. Les conférenciers qui se chargeront de l'exposer aux électeurs feront valoir surtout cette considération importante, décisive même, que nos officiers les plus distingués sont unanimement d'avis qu'il serait impossible de défendre efficace ment la neutralité avec l'effectif actuel de l'armée. C'est ce qu'ont reconnu, du reste, nos ministres et ies partisans de la nation armée. Mais les ministres refusent de ren forcer l'armée, parce qu'ils craignent d'affai blir leur parti en imposant de nouvelles charges militaires aux électeurs, et les par tisans de la nation armée veulent la renfor cer en appliquant la Belgique le système militaire de la Suisse. Or, ce moyen de ren forcement ne peut être admis, pour diverses raisons. Ce qu'il faut la Belgique et le Roi a vivement insisté sur ce point eu son discours du 13 Juin 1897 c'est une armée organisée, recrutée, instruite et disciplinée comme le sont celles de nos voisins, afin qu'à égalité de nombre elle ne se trouve pas dans des conditions d'une humiliante et désastreuse infériorité. Plusieurs passages du Manifeste et des annexes sont consacrés l'exposé des faits et considérations qui militent eu faveur de l'organisation renforcée que préconise le Comité directeur. Cette citation résume ses vues sur l'aug mentation de l'effectif, vues conformes celles que le général Brialmont fit connaître la Chambre les 23, 27 et 28 Février 1894 Ce que nous avons craindre désormais, c'est moins une invasion dans le but de con quérir le pays qu'une violation de sa neutra lité, motivée par le grand intérêt que pour raient avoir les Français et les Allemands faire passer par la vallée de la Meuse une partie de leurs colossales armées. Pour éviter ce danger, nous devons être en état d'arrêter ou d'entraver dans sa marche trois ou quatre corps d'armée formant l'aile droite des Allemands ou l'aile gauche des Français. Cette condition serait remplie si nous avions une armée de 120,000 hommes, pou vant, grâce aux têtes de pont de Liège, Huy et Namur, opérer sur les deux rives de la Meuse et occuper, sous leur appui, de fortes positions défensives. Ces têtes de ponl sont aujourd'hui terminées et pourvues d'un ar mement cuirassé mais l'effectif organique de l'armée n'a pas varié depuis 1853. Il est encore de 100,000 hommes. Bien qu'on ait depuis lors porté le contingent de 10,000 13,300 hommes et soumis au rappel, en temps de guerre, les 11e, 12e et 13e classes de milice, l'effectif présent sous les armes ne dépassera pas 119,000 hommes dont 8,000 non combattants. Encore faut-il, pour atteindre ce chiffre, qu'il ne se produise aucun accroc dans les multiples et délicates opérations de la mobilisation et que celle-ci ne soit pas entravée par l'irruption de la cavalerie ennemie dans le pays, le jour où la guerre sera déclarée. Ainsi, même dans ces circonstances exceptionnellement favora bles sur lesquelles il ne serait pas pru dent de faire état nous ne pourrions après avoir pourvu les places fortes des garnisons nécessaires leur sûreté, mettre en campa gne plus de 35,000 45,000 hommes, effec tif évidemment insuffisant pour défendre la vallée de la Meuse contre trois ou quatre corps d'armée allemands ou français. D'après une évaluation présentée la Chambre des représentants le 23 Février 1894 et qui n'a été sérieusement contestée ni dans lu pays ni l'étranger, la Belgique devrait avoir 120,000 hommes de bonnes troupes en campagne, 95,000 dans les for teresses et une réserve de recrutement de 30,000 dans les dépôts. Ce total de 245,000 l'union fait la force. Paraissant le lïimanc/te. ^ires acouirit eendo. De tous côtés, du Zululand comme de Ladysmith, du nord-ebt du Cap com me du Zululand, si les dépêches An glaises ne forcent pas la note, mais cette fois, elles sont vraisemblables, - de tons côté3 c'est le même mouve ment rétrograde des Boers, abandon nant, en grande partie, le territoire Anglais pour aller défendre leurs pro pres foyers. B Nous croyons inutile de réfuter ceux qui pro posent de défendre la Belgique au moyen d'une armée de volontaires, l'Angleterre venant, par la guerre du Trausvaal, de porter le coup de grâce ce mode de recrutement onéreux, inef ficace, déshonorant pour la nation et pour la race humaine.

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Le Progrès (1841-1914) | 1900 | | pagina 1