Chronique de la ville.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Dimanche, 11 ^iars 1900.
60e année. IV0 10.
l'iM0.\ fait la force.
fai'aissatit le t>imanche. Vires acqiirit elndo.
j'KIX DE L'ABONNEMENT:
rtCR la ville: Par an 4 franr-
jauBSSraÈaHLSêKSEJLiSL iia - fMrfdji1il
Ztrctnger.
o,.vne polit iq il e.
La ^uefcr aiiglo-lraiisvaalieiine.
Pendant ce temps, les commandos
qui tenaient le nord de la colonie du
Gap et le nord du Natal évacuent len
tement les territoires britanniques. Le
général anglais Ciements, ayant occupé
G'olesberg a repris Achtertang et son
avant-garde touche la frontière de
l'Etat libre. Le général Gatacre a été
moins favorisé Molteno, sur la route
de Stormberg, car ayant trouvé les
Boers retranchés dans une forte posi
tion, il n'a pu les déloger. Quant au
«général» Brabant, qui opère avec
une petite force coloniale dans le dé
dale rocti- ix au nord de JJordrecht et
essaye d'aider le général Gatacre en
tournant les Boers qui l'arrêtent, on
annonce qu'il vient d'occuper un col
important. Mais les tioupes sont trop
peu nombreuses pour agir vigoureuse
ment.
Dans le nord du Natal, an contraire,
l'armée anglaise pousse rapidement
vers la frontière transvaalienne. Jou-
bert a fait, en somme, une retraite des
plus heureuses. L'abandon d'un gros
canon du Oreusot n'a pas été confirmé,
mais le nord de Ladysmith n'en est pas
moins presque évacué et les avant-
gardes du général Buller ont pu assis
ter de loin au départ des derniers
trains boers quittant la station de
Modder spruit.
Ainsi, dans l'Etat d'Orange comme
dans le Natal, les Boers reculent et vont
occuper des positions défensives. La ca
pitulation de Cronje les a privés d'une
armée. Mais la délivrance de Ladys
mith ne leur a fait subir aucune perte,
ha garnison, d'aillenrs, ne saurait d'ici
longîernpg reprendre les armes. Elle
était tellement affaiblie'par les priva
tions (pie les hommes auraient été, dit
télégramme anglais, incapables
0 no marche de deux milles.
Ni i ni l'autre des deux adversai-
nv.st donc en ce moment sûr du
mndemain. Ce qui est certain, c'est que
■aguerre se poursuivra encore. L'atti
re des colons hollandais du cap en
rcnd l'msue toujours douteuse. Il fau
dra que l'Angleterre se résigne occu-
et conquérir une partie de ses
propres territoires sur ses propres su
jets avant d'en finir avec l'indépen
dance des deux républiques.
Le cas de 11. Béth une.
Chambre est saisie d'une deman-
e de poursuites introduite par le pro-
\j'rtar général, M. de Gamond, contre
Béthune, député et échevin d'Alost,
1 «dhef d incorrections commises dans
s. ^tnation des listes électorales la
de poursuites se base sur l'ar-
»m'e du Code, punissant d'une
<je 6 0 20 200 fr., ceux qui, par
"5 *?anœuvre8 frauduleuses, ont al-
ere des listes électorales.
Ou s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmcde, 51, \pbes. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour T arrondissement d lpres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, an bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
A la suite de la première, le collège
échevinal fut amené reconnaître qu'il
avaitindûmentinscritaur les listes élec
torales, 68 individus, réunissant ensem
ble 138 voix et ne justifiant d'aucun
titre l'exercice du droit électoral la
plupart de ces faux électeurs étaient
des tonsurés, prêtres, petits-frères, jé
suites, tous appartenaient notoirement
l'opinion cléricale.
Il s'agissait d'assurer la victoire con
servatrice au scrutin communal du 15
Octobre 1899.
En outre, 22 demandes en radiation,
introduites par l'Association libérale,
devant la cour d'appel de Gand, abou
tirent, et 22 nouvelles créatures catho
liques virent leurs noms biffés des listes
électorales.
Le 6 Octobre dernier, M. Lorand in
terpella le ministre de la justice sur ces
faits.
Il conclut la fraude, enfermant la
droite dans ce dilemme ou bien vos
faux électeurs ont fait de fausses dé
clarations, et ils doivent être poursui
vis ou bien, ce sont vos échevins char
gés de la revision des listes électorales
qui spontanément ont acté des titres
inexistants et abusé de leurs pouvoirs
pour falsifier sciemment les listes.
M. Woeste soutint, et c'était peine
entendre, que toutes les sociétés d'in
digestions électorales créées Alost
n'étaient, en somme, que des œuvres
de charité, qu'il fallait saluer et encou
rager, dans l'intérêt des pauvres
M. Béthune affirma qu'il n'était pas
question de fraudes, mais de simples
erreurs do fait et de droit
Il ajouta que si les auteurs de la
plainte entendaient provoquer des
poursuites contre un corps de judica-
ture administratif, il faudrait examiner
la question de principe très délicate,
de l'indépendance des deux pouvoirs
administratif et j udiciaire.
Et il terminait par cette fanfare de
bravoure
D'ail leurs, les dispositions du code
électoral sont là. Qu'on les applique si
on le juge nécessaire, si on relève des
infractions... Les catholiques alostois
respectent la justice et ne craignent
pas son impartiale intervention.
La justice est saisie aujourd'hui le
parquet demande la Chambre l'auto
risation de traduire M. Béthune en
cour d'assises.
Or, voici que Ton assure que le mi
nistre de la justice aurait fait des ob
jections de procédure au procureur gé
néral de Gand.
Celui-ci a, d'ailleurs, passé outre et
persiste dans sa demande.
On argumenterait j uridiqnement ain
si "Quand un Collègeéchevinal statue
sur des réclamations électorales,il con
stitue une véritable juridiction. Si les
décisions d'une juridiction ne sont pas
frappées d'appel, elles ont droit de
force jugée
La droite essaiera donc probable
ment de poser la question en ces termes
Un membre d'une juridiction admi
nistrative peut-il être poursuivi parce
que la juridiction dont il fait partie a
bien ou mal jngé
Eh bien,nou8 disons que la Chambre
ne peut pas esquiver son devoir, en
s abritant derrière des querelles de
procédure.
Il De s'agit pas d'une question de pro
cédure, mais d'une question d'honnê
teté publique et de moralité politique.
Point ne suffit d'examiner si M. Bé
thune a bien ou ma: jugé il faut dire
si, ûhi ou non, il a jugé dans un esprit
de fraude ou de loyauté.
Gomment Le code pénal édicté des
peines contre un citoyen quelconque
qui par manœuvres frauduleuses a
altéré les listes électorales et i'éche-
vin, le magistrat, celai qui représente
l'intérêt public et incarne la loi, échap
perait aux rigueurs du code pénal
quand, dans l'exercice de ses fonctions,
il se rendrait coupable d'une véritable
forfaiture
Si la droite commettait cette faute,
on serait en droit de dire qu'elle est
prête couvrir tous les délits dont les
siens profitent et elle tomberait sous le
coup du mépris de tous les honnêtes
En sections.
Les sections se sont occupées Jeudi
après-midi de la demande en autorisa
tion de poursuites contre M Béthune,
député d'Alost et échevin de cette
ville, prévenu d'avoir falsifié les listes
électorales de son arrondissement.
Voici les résultats du vote
1° section Les quatorze droifciers
présents ont rejeté la demande l'una
nimité.
2e section Reiet par 10 voix contre
3' section Rejet par la droite contre
la gauche.
4" section Vote remis demain,
après discussion d'un mémoire de M.
De Lantsheere.
5e section Rejet par 8 voix contre 5
et 3 abstentions.
6* section Rejet par 3 voix contre 3
et 4 abstentions.
Parmi les droitiers, MM. Stoefs,
Neennckx et Renkin ont vivement in
sisté en faveur de la poursuite. Ces
messieurs estiment, non sans raison,
que l'immunité parlementaire, qui doit
permettre au député d'émettre et de
motiver des votes en toute liberté, ne
doit pas couvrir des délits. Cette opi
nion est celle d'un grand nombre de
représentants; aussi peut-on s'attendre
des débats animés lorsque la question
sera discutée devant la Chambre.
Élections législatives.
Comment faut-il voter
1
2
5
jpg!
iiiPiSiii
SUPPLÉANTS.
1
2
5
Le vote peut donc s'exprimer de
quatre façons
I. L'électeur fidèle d'un parti, ap
prouvant la liste de son camp dans
l'ordre où elle est présentée, aussi bien
pour les candidats effectifs que pour
les suppléants, votera uniquement dans
la case en tête de liste. 11 noircira, au
moyen du crayon mis sa disposition,
le point clair central de cette case. Et
c'est tout. Cet électeur a fini. Quoi de
plus simple
II. Un autre électeur approuve
l'ordre des candidats effectifs de la
liste de son parti; mais, parmi les sup
pléants, il désire voir arriver en pre
mière ligne tel candidat que les par
rains de la liste n'ont placée qu'en se
cond rang. Cet électeur se bornera
voter dans la case placée côté du
nom de ce candidat suppléant. C'est
tout ce qu'il doit faire.
III. Un troisième électeur veut
modifier, au contraire, l'ordre des can
didats effectifs, et admettre l'ordre des
candidats suppléants. Cet électeur vo
tera côté du nom du candidat effectif
de son choix et ce sera tout.
Par le fait même qu'il ne donnera
aucun vote spécial un suppléant en
particulier, il montrera son intention
de voter pour chacun d'eux dans Tor
dre de présentation.
IV. Enfin, un quatrième électeur
entend déroger Tordre des candidats
effectifs et des candidats suppléants, et
marquer un choix personnel pour un
candidat effectif et pour un candidat
suppléant de la même liste. C'est son
droit il votera donc côté du nom du
candidat titulaire qui représente le
mieux ses idées et côté du nom du
candidat suppléant de la même liste
qui a sa préférence.
Les cas de nullité sont donc an nom
bre de quatre
I. Est nul, tout d'abord, le bulle
tin comprenant plus d'un vote en tête
de liste.
II Est nul encore tout bulletin
portant des votes côté du nom de
plus d'un candidat effectif ou côté du
nom de plus d'un candidat suppléant.
III. Est nul aussi tout bulletin
portant un vote en tête de liste et un
vote côté du nom d'un candidat effec
tif ou suppléant.
IV. Est nul enfin tout bulletin
portant la fois un vote côté du
nom d'un candidat effectif d'une liste
et nn vote côté du nom d'un candi
dat suppléant d'une autre liste.
Installation de M. Colaert
en sa qualité de
Bourgmestre d'Ypres.
Nous avons eu Dimanche dernier
l'installation du Roi dans quelques
semaines nous aurons celle de l'Empe
reur. Ne croyez pas, cher lecteur, que
nous exagérons c'est le Journal T Y -
près, l'organe officiel de l'Hôtel de
Ville, qui nous le dit. Nous ne saurions
mieux faire que de reproduire textuel
lement notre délicieux confrère
Au lit de mort des anciens rois de
Trance, écrit-il, quand le vieux sou-
verain venait de rendre le dernier
soupir, un antique usage voulait que
les chevaliers, les grands seigneurs,
les dignitaires de la maison royale
présents, s'écriassent Le Roi est
mort, vive le Roi pour rendre té-
moignage que malgré la mort du
i province Par ar 4 fr. 50
P L
Depuis la délivrance de Ladysmith
et la capitulatiou de Oronje, les Boers,
eu train de se concentrer dans la partie
nord de l'Etat d'Orange, sont étroite
ment surveillés par lord Iioberts et
lord Kitchener. Mais jusqu'ici rien n'a
transpiré de leurs mouvements géné
raux. De qu'on sait de plus clair, c'est
qu'un corps d'eDviron trois ou quatre
milliers d'hommes occupe Osfontein,
cinq milles au nord de Paardeberg,
et qu'un autre fortifie Abram's kraal,
trente milles l'est. Mais ce n'est point
là toute l'armée boer et, derrière ces
positions, la résistance se réorganise
fut 8- 'e *9 Julllet 1899 que plainte
introduite auprès du procureur
général de Gand, par le secrétaire de
l'Association libérale d'Alost nou
velle plainte le 5 Octobre dernier.
Que répondirent les députés d'Alost,
ces graves dénonciations qui les
atteignaient comme des flétrissures?
g0D8.
2.
ca8 de nullité.