Chronique de la ville.
Le Banquet
offert M. Golaert
A la Concorde.
Un pari.
Renversant.
en sa qualité de Bourgmestre.
Le cadeau Surmont.
Les candidats catholiques
Hl. Berghman
et nos Halles.
Armée.
Ah !- celles-là nul ne peut repro
cher l'absentéisme Quel feu, quelle
ardeur On entend ciiculer travers
leur babillage les arguments de poids
que le révérend conseiller lenr a four
nis. Elles ont mis tout leur cœur dans
leur œuvre. Elles circonviennent l'hom
me, l'électeur de la maison.
Que répondre une femme, une
sœur, une mère convaincue, exigean
te Comment résister cette aôection
qui s'occupe aussi de vos intérêts Car
cette dernière note n'est jamais négli
gée dans le concert, le révérend con
seiller n'étant pas confesseur pour
rien
Et pendant que cette force immense
de la féminité, force que Michelet a si
bien étudiée propos des guerres de
Vendée, bat en sourdine la brèche de
notre parti, les femmes libérales s'en
gourdissent dans cette idée extraordi
naire Cela ne regarde que les hom
mes a
Quoi nous sommes citoyennes com
me ils sont citoyens, de la même cité où
nous payons également les même ta
xes et les mêmes impôts, où nous exer
çons des professions semblables, où
nous jouissons d'avantages pareils, où
nous subissons de mêmes ennuis Quoi,
nous sommes les mères, les sœurs, de
ces enfants dont l'éducation, les prin
cipes établissent la base indélébile de
la vie future, et nous nous désintéres
serions sans raison, sans danger et sans
honte du mouvement électoral qui va
donner ces cités un mouvement vers
la gauche ou vers la droite, aux écoles
des principes blancs ou noirs, aux en
fants une impulsion droite ou torte
C'est folie! c'est aveuglement.
La vie moderne nous a faites les
égales des hommes et c'est pour que
nous les suivionset assistions dans tou
tes leurs luttes, dans tous leurs efforts.
Et cette force immense de la tendres
se, de l'habitude, du rappel constant
d'une même idée, Mesdames, mettons-
la au service du droit, de la cause juste,
d6 la cause libérale dans le sens lar
ge et généreux de ce mot Sans vou
loir, sans daigner recourir la corrup
tion par la brigue ou par la terreur,
sachons cependant éclairer ceux qui
nous approchent, usons de notre talent
de persuasion, enfin ne vivons pas
l'écart de ce qui nous entoure, mais
soyons sur la brèche, sur la grande
route, au milieu du peuple, dans le
fracas des idées, non sottement en
fouies dans une absurde indifférence.
Marguerite Coppin.
11 n'a décidément pas de chance,
notre nouveau maïeur. Le banquet de
Dimanche dernier a été le pendant de
la piteuse manifestation du second Di
manche deCarnaval. 133 souscripteurs,
dont 110 ont répondu l'appel. C'est
bien peu de chose, lorsqu'on songe la
réclame, qui a été faite pour rehausser
l'éclat de la fête annonces dans les
journaux, listes de souscription dépo
sées droite et gauche... etc.
Et dire que parmi ces 110 présents,
il n'y avait pas mal d'obligés, com
mencer par les conseillers communaux,
les fonctionnaires de la ville, les curés
des paroisses, etc., etc. Heureusement
que la température a pu être invoquée
pour sauver les apparences.
Voyez-vous ces 110 convives perdus
dans l'immense Salle Pauwels, la
quelle on avait soDgé avant la rentrée
des listes de souscription On s'est ré
fugié dans la Salle Bleue et pour
cause. Malgré cette sage précaution,
un froid de loup n'a cessé de régner
pendant tout le festin, jusqu'au mo
ment, où le compatissant échevin Jus
tin Berghman a évoqué, devant ses
auditeurs, engourdis, le souvenir cui
sant de Marie Antoinette.
Il faut supposer que la recette laisse
désirer, malgré toutes les précautions
prises pour faire avaler la pilule. Voilà-
t-il pas qu'on annonce que des listes de
souscription sont déposées dans les
écoles, et que les enfants, auxquels on
a probablement fait la leçon, agacent
leurs parents tant qu'ils n'ont pas reçu
de quoi contribuer l'œuvre, sortie
de toutes pièces du front de notre ex
cellent conseiller D'Huvettere.
Pourtant, il y a on règlement, qui
est toujours en vigueur dans nos écoles
primaires et qui devrait être respecté
Ce règlement l'article 18 dit Qu'il
est défendu aux instituteurs de laisser
circuler dans leurs écoles des pétitions
et des listes de souscription.
Pourquoi cette infraction au règle
ment Ne devrait-on pas laisser les
enfant3 en dehors de la politique Et
n'est-il pas concluant de devoir consta
ter que pour arriver encenser M. le
Baron Surmont, nos adversaires en
soient réduits user de pareils moyens?
Dans notre dernier numéro, nous
avions dit que la liste cléricale aux
prochaines élections législatives serait
composée comme suit
lr candidat, M. Golaert.
2e candidat, M. Van Merris.
3e candidat, M. Bruneel.
S'il faut en croire le Journal dTpres
du 28 Mars, il paraîtrait que nous nous
serions trompés Nous maintenons ce
pendant que la première candidature
est définitivement adjugée M. Co-
laert, la seconde M. Van Merris.
Monsieur Iweins passe au Sénat. Il ne
lui plaît pas de servir de victime.
A qui reviendra ce beau rôle. Il pa
raît que les avis sont partagés au sein
du comité de l'Association conserva
trice. Les uns tiennent pour M. Bru
neel, les autres, dont MM. Surmont et
Golaert, soutiennent plutôt la candida
ture de.... devinez qui M. Lefevre
de Zillebeke.
Geci demande confirmation
Lors de l'installation de M. Colaert
comme Bourgmestre, M. Berghman
prononça un long discours qui, vrai
dire, n'est d'un bout l'autre, qu'un
tissu de louanges et de flatteries, tant
l'adresse de notre nouveau maïeur
qu'à celui de son prédécesseur, M.
Surmont, que l'honorable échevin, lui
aussi, cite comme un administrateur
hors ligne.
Nous ne voulons pas relever toutes
les banalités, les platitudes et les con
tre-vérités dont ce discours est composé,
bornons nous seulement pour le mo
ment y découper le passage suivant
G'est dans ces vastes et splendides
bâtiments, dans ces Halles, que Vad-
ministration conserve avec un soin jaloux,
dans ce monument qui fait l'admira-
tion de quiconque l'approche, que
n vous êtes appelé travailler au bon-
heur de vos concitoyens et la pros-
périté de la ville d'Ypres.
Est-ce du persifflage ou bien M.
Berghman a-t-il voulu se moquer du
public On serait tenté de le croire.
Il est un fait certain et généralement
reconnu que, jamais, aucune époque,
l'autorité locale n'a fait preuve de plus
d'incurie l'égard de nos monuments
que l'administration cléricale actuelle.
En 1891, l'occasion de la visite
officielle du Gouverneur de la Provin
ce, M. Surmont eût la singulière fan
taisie de faire enlever le pavement de
la grande salle de l'étage qui s'étend
du côté ouest du Beffroi, pour la trans
former en jardin, où furent exposés ses
produits horticoles et ceux d'autres
châtelains. Pendant les huit jours
que dura l'exposition, des ouvriers
arrosèrent les fleurs et les pelouses,
tel point que l'eau finit par percer les
voûtes, qui supportent 1 étage et com
promettait la solidité de l'édifice. Les
carreaux provenant de cette démoli
tion furent vendus vil prix des amis
politiques, et c'est ainsi que, depuis
lors, cette belle salle que l'artiste
Delbeke orna de peintures murales
remarquables, se trouve sans pave
ment. On y marche toujours dans le
sable et la poussière et il est fort pro
bable qu'il en sera ainsi pendant long
temps encore.
En 1893, quelques moellons s'écail
lèrent et de minimes parties en tombè
rent sur la voie publique. Sous pré
texte de préserver les passants de tout
accident, M Surmont, un vrai vandale,
fit abattre par des ouvriers peu intel
ligents, et sans aucun discernement,
une grande partie des ornements for
mant saillie sur la façade.
Dans le courant de l'année 1899 une
crevasse se déclara dans la gouttière en
plomb qui se trouve au-dessus de la
salle Delbeke. On croirait peut-être
que nos édiles s'empressèrent de faire
réparer immédiatement le dégât. Nulle
ment Ge petit travail d'entretien qui
ne nécessitait que quelques heures
d'ouvrage d'un plombier fut négligé
pendant plusieurs mois, de façon que
la pluie pénétra, tant l'intérieur
qu'à l'extérieur de la muraille qui
porte encore aujourd'hui les traces de
l'humidité.
Ge qu'il y a aussi reprocher nos
fameux administrateurs, c'est d'avoir
laissé mutiler les statues en plâtre
ayant servi de modèles des monu
ments érigés Bruxelles, et dont un
sculpteur de talent, M. Fiers, avait
fait don sa ville natale. Ces statues
avaient été placées dans la salle Del
beke.
Ne doit-on pas convenir que c'est un
véritable scandale, une honte pour nos
maîtres et notre députation, de laisser
la dite salle dans un état de délabre
ment qui fait pitié? Aussi Jes nom
breux touristes qui viennent visiter nos
monuments sont-ils unanimes pour blâ
mer leur coupable insouciance cet
égard. La déplorable situation faite
nos Halles, une des plus remarquables
constructions civiles du pays, ne cesse
cependant pas de provoquer des plain
tes et des protestations, mais elles res
tent sans effet.
Tout le monde se rappelle qu'il y a
trois ans un esthète de notre ville qui
avait adressé un rapport consciencieux
la société d'Archéologie de Bruxelles
sur l'état déplorable de nos monuments
et dans lequel il formula des critiques
justifiées contre notre administration
communale il en résulta une polémi
que assez vive entre lui et notre ancien
maïeur Surmont qui ne fit pas honneur
celui-ci.
Et récemment encore parut dans
La Ligue artistique un article de M. A.
Hannotiau qui signala, la suite d'une
visite qu'il avait faite nos Halles, les
actes de vendalisme et de dégradation
qu'on y avait commis. A cette occasion
il étrilla vivement notre fameuse mu
nicipalité qui, il faut bien le dire, s'oc
cupe beaucoup plus de politique et des
moyens de se maintenir au pouvoir que
de la conservation de nos monuments.
Voilà comment notre administration
cléricale conserve avec un soin jaloux
n nos splendides Halles qui font Vadmira-
tion de quiconque les approche Vrai-
ment, elle peut s'en vanter, n'est-ce
pas M. Berghman
Mardi, 27, il y avait réunion intime
salle comble et beaucoup de gentes
dames.
Pour varier, Soirée dramatique.
Une troupe d'artistes, appartenant
divers théâtres de Bruxelles, est venue
donner Le Flibustierdrame en 3 actes
de Jean Richepiu, et Le Klephtelever
de rideau d'Abraham Dreyfus.
De l'aveu de tous, l'interprétation
de ces deux pièces a été excellente.
On connaît généralement Jean Ri-
chepin, l'auteur de la Chanson des
Gueuxun poète ardent et un maître
styliste, maniant le rhythme comme
pas un parmi ses contemporains.
Le Flibustier est un drame émouvant,
plein de situations délicates et où s'ex
hale, en sentiments généreux, traduits
en vers superbes, l'âme franche, loyale,
intrépide et honnête du vieux peuple
breton.
Tous les acteurs, commencer par
le directeur, M. José Max, jusqu'à
Madame Gharels, ont été la hauteur
de leur tâche sachant bien leurs rô
les pénétrés de leurs personnages
8'exprimant d'une façon claire, intel
ligible par toute la salle, et, faisant,
dans leur correcte diction, ressortir ad
mirablement le mérite littéraire de la
belle petite œuvre qu'est Le Flibustier.
On sait que les grands acteurs de la
Comédie française, quand ils interprè
tent les œuvres des grands écrivains
du grand siècle, Corneille, Racine, Mo
lière, s'efforcent de dissimuler la rime
dans leurs récitations. Ils ont, sans le
moindre doute, leur bonne raison pour
cela.
G'est bien mais dussions-nous pas
ser pour béotien, nous avouerons que,
dans des œuvres d'une moindre volée,
il ne nous déplaît point d'entendre les
cousonnances des vers, alors qu'aucnne
cheville ne vient les gâter alors que,
sous la prestigieuse plome ff'D
maître tel que Richepin,la rime.mier."
qu'une esclave qui ne doit qu'obéi1
accourt quasi d'elle-même se ranger'
toujours juste, assortie, irréprochable'
près de sa sœur jumelle. Plaisir n0'^,
l'oreille et pour l'esprit tout la fol5J
sans que la satisfaction de l'une nuise j
celle de l'autre.
Il va sans dire que M. José Max et
sa vaillante petite troupe ont été chatjl
dement applaudis. Nous les recora.
mandons vivement toutes lessociétéj
qui défirent offrir une jolie fête lear«
membres.
Demain, par le train d'Ostende, nous
arrive une société d'entrepreneurs an-
glais ces Messieurs veulent juger
visusi les éloges faits par le guidé
Becker des échafaudages placés rue de
Lille, pour la nouvelle poste, sont réel
lement mérités un pari très impor
tant est en jeu voici en quoi il con
siste
Les uns prétendent qu'en Belgique
les échafaudages précèdent générale
ment les travaux au moins dix ans
l'avance et que c'est pour ce motif que
le gouvernement exige une solidité
toute épreuve les autres soutiennent
que c'est Ypres seulement qu'on voit
de ces échafaudages monumentaux et
l'appui de leurs dires, ils citent ceux,
qu'ils ont vus, il y a du temps de cela,
qui entouraient une tourelle, laquelle
on n'a pas fait la moindre restaura
tion ils ont dû être démolis parce
qu'ils étaient devenus pourris.
Il s'agit donc de savoir, si les écha
faudages montés grands frais, rue de
Lille, auront leur utilité et quand, ou
bien s'ils devront disparaître un jour,
la nouvelle poste projetée étant dé
commandée par le gouvernement,
comme cela a été le cas avec la tou
relle des Halles.
L'enjeu de ce pari est un grand
Plum-pudding que les entrepreneurs
offrent aux autorités de la ville, sous
la condition de le manger l'Hôtel de
Ville, arrosé d'une bonne bouteille de
Champagne nos maîtres se sont enga
gés s'y conformer.
Notre aimable échevin des tvavaur
publics ayant été demandé comme ar
bitre, ce qu'il n'a pas osé refuser, est
fort perplexe il ne sait quel saint
se vouer on le serait moins
Prière de ne pas chanter ce jour,
l'air national du Transvaal.
Nous lisons dans tous les journaux
que le ministre des finances et des tra
vaux publics a reçu une délégation
Heystoise, composée de MM. le comte
Amédée Visart de Bocarmé, représen
tant de l'arrondissement de Bruges;
Iweins d'Eeckhoutte, député d'Ypres,
président d'honneur de la ligue des
intérêts matériels d'Heyst, etc., etc.
Nous sommes loin de vouloir criti
quer cette démarche, car nous avons
toujours soutenu qu'il fallait pour
obtenir des faveurs du gouvernement
se donner beaucoup de peine, mais nous
sommes extomiqués de voir notre
député s'occuper des intérêts d'un
arrondissement étranger alors qu'il est
d'une indifférence coupable pour ceux
de son propre arrondissement.
Quand avons-nous pu lire, dans un
journal quelconque que notre admi
nistration communale, accompagnée
de nos sénateurs et de nos députés, eut
fait une démarche en haut lieu pour
obtenir le maintien de l'Ecole d'Equi-
tation, l'achèvement du canal Lys-
Yperlée et la construction d'un chemin
de fer grande section d'Ypres
Dixmude Jamais.
Avant de soigner les intérêts des
autres MM. les sénateurs et MM. Ie3
députés de l'arrondissement d'Ypres,
soignez en premier lieu ceux de vos
commettants.
Par divers arrêtés royaux, en date du
26 Mars 1900, les nominations suivan
tes ont eu lieu dans les divers services
de l'armée, savoir
Bans le corps d'état-major.
Colokel M. le lieutenant-colonel
Ghevalier Hynderick de Theulegoet,
chef d'état-major de la 4e circonscrip*
tion militaire.