Le Meeting du Gheer. M. Colaert met la lumière sous le boisseau. Warnêton. Wervicq. Association libéra^ Favoritisme. Une question au Journal d Y près. La police. Un aveu de M. Colaert. Comme le Roi. Chronique électorale. d'à rro u d isse men t Aujourd'hui les préoccupations re ligieuses sont reléguées l'arrière- plan. Dans aucun pays, le clergé n'est plus libre que chez nous et personne ne songe entraver les services du culte. Ce sont les réformes économiques qui a présent dominent tonte la politi que ce sont celles-là qu'il faut réali ser au plus vite. Or, sous ce rapport, l'action du parti clérical, depuis qu'il détient le pouvoir, a été nulle. Il B'est montré impuissant les résou dre. La majorité servile dont il dispose la Chambre a eu beau voter quelques lois soi-disant économiques, on a bien tôt vu ce qu'elles valaient et l'opinion publique les a baptisées du surnom de lois de façade Véritables étiquettes trompeuses, destinées cacher la mau vaise drogue. C'est pourquoi le peuple et la bour geoisie, en présence de l'impopularité qui s'attache au parti clérical, se tour nent vers les libéraux et les accueillent comme des sauveurs Ils se rendent compte qu'eux seuls sont ca pables de doter le pays des réformes militaires, économiques, financières, électorales qui s'imposent. Voilà pourquoi les candidats libé raux sont si bien accueillis partout où ils se rendent. Les catholiques, de leur côté, n'ont autre chose offrir que des personna lités aux électeurs. Cela n'est plus de saison M. le notaire D'huvettere, bien qu'il ait parfois des idées originales, est peut-être le seul conseiller qui s'occupe sérieusement des affaires de la ville. Il veut voir clair en tout et examiner par lui-même les objets sur lesquels il est appelé voter En cela, il a parfaite ment raison. C'est ainsi que, dans une précédente séance du conseil communal il a déclaré que s'étant rendu l'hôtel-de-ville pour demander jusqu'à quel point cer tains crédits étaient entamés, les em ployés lui ont refusé tout renseigne ment ce sujet. M. le Président lui fit observer que n'ayant pas été prévenu de son inter pellation comme il est de règle de le faire, il ne pouvait lui donner une réponse certaine que d'ailleurs le Col lège échevinal a des droits qui doivent être respectés, mais promit cependant d'examiner la question et de donner satisfaction l'honorable conseiller dans une prochaine réunion. Donc, la séance du 14 cl M. Colaert satisfaisant sa promesse, a fait con naître M. D'huvettere, qu'à l'hôtel- de-ville, on tient un registre mention nant toutes les dépenses, au fur et mesure qu'elles sont effectuées, sur les crédits votés par le Conseil que pen dant l'exercice en cours le Collège échevinal ne doit, ne peut même pas être tenu de lui rendre compte de l'em ploi de ces crédits. Nous ne pouvons partager la manière de voir de notre nouveau maïeur ce sujet aucune disposition de la loi communale ne justifie d'ailleurs une pareille interprétation. Bien au contraire, l'article 69 3 de cette loi, dit aucun acte, aucune pièce concernant l'administration communale ne peut être sôustraite l'examen des membres du conseil.» En présence de cette disposition claire et précise nous trouvons que la prétention de M. Colaert d'obliger les conseillers demander en séance publi que les renseignements dont ils ont besoin chaque instant pour s'éclairer, est inadmissible. Comment voulez vous que dans de pareilles conditions ils puissent se rendre compte par eux- mêmes des affaires qu'ils »ont appelées contrôler et discuter Il faut qu'ils soient au préalable en possession de tous les éléments d'appréciation sur lesquels ils puissent fonder leur opi nion. Cela est surtout vrai dans les cas, comme il n'arrive que trop souvent, qu'on demande d'urgence des crédits supplémentaires ou extraordinaires. D'après M. Colaert, ils devraient donc se contenter des renseignements donnés par lui sans pouvoir vérifier leur exactitude et admettre tout com me parole d'évangile. Après avoir entendu les exp.ications donnés par le Président, M. Begerem a cru devoir intervenir en disant qu'ils devaient avoir confiance dans le Col lège. Sur quoi M. D'huvettere a répondu avec beaucoup d'à propos Eh bien donnons alors un blanc seing au Col lège et approuvons tout en fermant les yeux Notre nouveau premier va bien comme on voit. Il sera aussi autoritaire que son prédécesseur. D'après cela n'est-on pas fondé croire que M. Surmont, cet administrateur hors ligne comme ses flatteurs l'appellent, doit avoir laissé les finances de la ville dans un état bien précaire pour que son successeur défende ses subordonnés de communiquer aux conseillers com munaux la situation réelle des crédits. L'administration communale vient de voter un nouveau supplément de 1715 fr. inscrire au budget de 1901, pour couvrir le surcroit de dépenses nécessitées pour le château d'eau, par suite de l'augmentation des prix des charbons. Si nos fameux administrateurs se conformaient aux prescriptions de la loi en mettant en adjudication publi que cet important article de consom mation, ils n'auraient pas payer tous ces suppléments qu'ils doivent inscrire sur un exercice suivant. Mais il ne leur convient pas d'administrer régulière ment et avec impartialité parce qu'ils ne pourraient alors avantager des amis politiques. Et ce qui mérite d'être noté, c'est que le fournisseur de charbons est pré cisément cet énergumène du Volkshuis qui, dans l'opposition, demandait cor et cri que tous les articles un peu importants livrer pour la ville, le Bureau de Bienfaisance et les établis sements hospitaliers fissent l'objet d'adjudications publiques, dans l'inté rêt de tous. Le bruit court que l'exploitation du tram Ypres-Neuve-Eglise est en déficit d'une vingtaine de mille francs. La chose est-elle vraie Dans la séance du 14 de ce mois, M. le Bourgmestre, répondant M. D'Hu- vettere qui s'était plaint de l'état de malpropreté dans lequel se trouve la rue Porte des Récollets, a promis de donner l'ordre la police d'empêcher qu'on y verse encore des ordures de toutes sortes. La police, d'autre part, a-t-il ajouté, est déjà plus vigilante. Ainsi, depuis longtempspersonne ne veillait l'entre tien du Jardin public. La police croyait que celui qui est chargé d'ouvrir et de fermer le Jardin en avait la garde aussi. Le Jardin public vient d'être mis en bon état, et je veillerai ce qu'il le reste. Il était plus que temps, en effet, qu'on y songeât. A maintes reprises nous avons signalé l'état d'abandon dans lequel on laissait notre Parc situé au beau milieu de la ville, derrière le Palais de Justice, mais nos plaintes res taient sans suite. Les gamins y arrachaient impuné ment les fleurs et les arbustes. Des voi sins ou des passants le prenaient pour un dépotoir et y jetaient, par dessus la grille, toutes sortes d'ordures, papiers maculés, vieilles bouteilles et détritus de ménages. Si la police est aujourd'hui plus vi gilante, tant mieux. Sous l'administra tion néfaste de M. Surmont, elle avait été désorganisée. Les agents étaient chargés de toutes sortes de missions de nature politique et ne trouvaient, pour ainsi dire, plus le temps de faire conve nablement leur service. Ace propos, M. Colaert ne pourrait- il pas veiller aussi ce que le règle ment, pour l'enlèvement des boues et immondices qu'on a laissé tomber en désuétude, soit remis en vigueur et observé Les hommes du Volkshuisqui sont chargés de ce service, sont parfois d une négligence inconcevable et lais sent traîner pendant des semaines en tières des tas d'ordures, surtout dans les petites rues des quartiers populeux, au grand détriment de la santé publique On sait que, lors du 25me anniversaire de son avènement au Trône, le Roi a manifesté le désir que les deux mil lions, votés par le Parlement pour sub venir aux frais des fêtes commémora- tives, fussent affectés la création d'une caisse pour les accidents du tra vail. Sa Majesté la Reine a fait comme son royal époux, lors de la souscription patriotique ouverte dans le but de Lui offrir un souvenir national. Monsieur le baron Surmont, imitant ces nobles exemples, a voulu que l'ar gent, provenir delà souscription due l'initiative de M. le Conseiller D'Hu- vettere, fût employé l'érection d'une maison ouvrière, dont la première pierre a été posée aujourd'hui même. Ne voulant s'arrêter en si beau che min et n'être généreux qu'à demi, notre ex-maïeur, dit-on, a résolu de pousser l'imitation jusqu'au bout, et aurait, en suite d'une décision prise le lr Avril courant, aussitôt communi quée au susdit Conseiller pour la trans mettre au Conseil, fait don la ville d'Ypres, de sa belle campagne de Voormezeele. Voilà qui est vraiment chic, si c'est vrai. La maison ouvrière, c'est après tout l'argent des autres. Décidément les Meetings organisés par notre Comité de l'Association libé rale d'arrondissement sont du goût des électeurs campagnards et obtiennent un immense succès. La foule qui se pressait, Dimanche dernier, dans la vaste salle de M. Par- mentier, au Gheer, démontre suffisam ment que nos braves ruraux en ont assez de seize années de domination cléricale. M. Emile Méauxsoone, ancien con seiller communal, Warnêton, prési dait le Meeting et, après quelques paroles bien senties, a fait la présenta tion des candidats salués par les accla mations enthousiastes de l'assemblée. Immédiatement après, l'honorable Président a donné la parole M. Aug. Lesaffre qui a exquissé la situation politique de l'arrondissement et a insisté sur les chances certaines de succès. Il a rappelé la division se produisant chez nos adversaires et la révolte des électeurs agricoles et des ouvriers leur rés toujours par de fausses promesses. L'orateur a terminé sa belle impro visation en réclamant le dévouement de tous dans la lutte qui vient de com mencer. Ces paroles ont été vivement applaudies. M. l'avocat Nolf, le sympathique candidat pour la Chambre, a prononcé un long et éloquent discours pour faire connaître ses aspirations politiques il s'est arrêté spécialement démontrer que le suffrage plural a été trituré par les cléricaux au point de devenir une inique arme de combat au lieu de ten dre établir l'équilibre entre la force intellectuelle et la brutalité du nom bre. C'est un système condamné, prêtant toutes les fraudes il faut marcher la conquête du suffrage uni versel pur et simple, seul capable de donner une solution définitive la question électorale. Le tempérament de la Représenta tion proportionnelle, auquel nous vou lons joindre l'instruction obligatoire, offre, d'ailleurs, des garanties suffisan tes contre ce que la réforme pourrait avoir d'excessif. L honorable candidat s'est longue ment étendu sur le programme écono mique du parti libéral protection du faible contre le fort. Il a insisté sur les réformes agricoles préconisées par les libéraux. Puis a fait le procès au gou vernement clérical. Le discours de M l'avocat Nolf a soulevé des applaudissements vraiment frénétiques. Avant de lever la séance, M. Emile Méauxsoone a remercié les électeurs d'être accourus si nombreux au Mee ting et a fait un appel vigoureor dévouement de tous. Il a été fait s K la demande d'un grand nombre A diteurs de donner des Meetings V- les autres hameaux de Warnêton et1 canton. Il était 7 heures, quand la f0 pleine d'espérances, s'est séparée Dimanche dernier le Comité del'i sociation libérale de l'arrondisse^ d'Ypres faisait annoncer, au m0ec* d'affiches collées aux endroits h'I^ tuels d'affichage, qu'un meeting pQî. serait donné au Gheer (hamea-^' Warnêton i le même jour 4 heures Un garde de Warnêton qui devîe rouge de colère quand il voit du bj m s'est permis de lacérer l'affiche appc,8-'.' sur un pilier du cimetière, près l'église. 01 Ce fidèle serviteur de M. le curé et ci- son copain le bourgmestre, quisecrr tout permis étant sûr de l:impao^e-' a-t-il agi par ordre ou de son proV«, chef Il y a cependant sur l'affichage uE!. loi qui doit être respectée Warnêtor comme partout ailleurs. P. S. Nous apprenons au momenl de mettre sous presse que le Comiti de l'Association libérale a demandé M. le Procureur du Roi d'Ypres dl vouloir bien ouvrir une enquête sur ce faits. Lundi dernier a eu lieu la réceptio: de M. Gustave Bonneel, sous-chef e trombone solo de la fanfare Les Ami Réunis qui vient d'obtenir le 2 prix d'exécution au concours de solis tes de Lens (Pas-de-Calais) le 15 Avn dernier. D'après les journaux du départemen du Nord, ce concours, auquel 308 solis tes ont pris part, a été un véritabh régal artistique. Voici le résultat officiel du concour pour les trombones. Groupe A. Six concurrents 1er prix, félicitations et prime de 25 fr. M. Flo rentin Morel d'Hénin Liétard, accessit du Conservatoire de Paris. 2e premier prix non décerné. 2* prix non décerné. 3e prix non décerné. Groupe B. Six concurrents 1er premier prix M. Léon Delbarre de Douai. 2e premier.prix M. Octave Ombreui d'Avion. 2* prix M. Gustave Bonneel de Wer vicq. 3e prix non décerné. Faisaient partie du cortège 1° la fan fare Les Amis Réunis 2° la Jeune Garde Libérale progressiste, 3° la So ciété de Réthorique* De Droogaars la Société de Secours Mutuels De Broederlijkheid. L'Union Chorale de Wervicq-Sud s'était fait excuser cause j de la maladie de son président. De superbes gerbes de fleurs et dej bouquets furent offerts aux lauréat? pendant l'exécution de la Brabançonne Voici l'itinéraire du cortège de la Gare, rue des Moulins, place dt Steenacker, rue des Pigeons et ruf Neuve. Arrivé au local de la fanfare M Emile Dewulf, vice-président des^'i gaars a félicité le héros de la fête et remercié pour son dévouement icûf' gable comme chef d'orchestre de Société Dramatique. Si M. Gustave Bonneel a obtenu 2e prix d'exécution au concours v Lens, dit-il, c'est qu'il l'a bienmdr- n'ayant sollicité, ni fait sol lici® l'intervention de qui que ce soit De frénétiques applaudissements cueillirent ces dernières paroles- La Jeune Garde et son orche?_ composé de musiciens de la faiiP. ont fait ensuite une sortie en vl'k l'animation a été grande durant toi' la soirée. Un bal privé a clôturé cette bf- fête, dont nous conserverons le ®r leur souvenir. Nous engageons vivement nos a se taire inscrire comme membres l'Association libéraled'arrondisse111^

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1900 | | pagina 2