Chronique de la ville. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Étranger. Dimanche, 10 Juin 1900. 60® année. A0 25. l'union fait la force. Paraissant le Dimanche. acqlirit eundo. Les Anglais Préloria Province et Sénat. Paroles d un croyant. L'élection du 27 Mai. A propos des élections provinciales dans notre arrondissement. PRIX DE L'ABONNEMENT: rodr la ville Far an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. 50 On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 51, Ypb.es. Les an nonces. les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Pbcgbès ON TRAITA A FORT AI T. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. e v u e politique. Les Anglais sont enfin entrés Pré- toria, et pour la seconde fois Londres a célébré ce succès des armes bri tanniques. Elles n'ont du reste pas eu l'occasion de se couvrir de gloire, puisque la ville n'a fait aucune résis tance Quant aux Boers, ils ne sont pas là de faire leur soumission. Même ils con tinuent d'infliger des échecs aux ar mes anglaises, partout où ils ont enco re des armées organisées. Ainsi, les deux divisions que lord Ro- berts a envoyées sur son flanc droit, dans le sud-est de l'Etat d'Orange, pour contenir l'armée boere qui existe en core dans cette région, viennent tou tes deux de subir des pertes considéra bles. Le général Rundle annonce qu'il a perdu 180 hommes dans les combats du 29 au 31 Mai. Le général Brabant n'a pas été moins éprouvé. D'autre part, le général Colville, dé taché avec la brigade écossaise pour re prendre Heilbron, annonce qu'il a réus si, mais que ses troupes ont beaucoup souffert. il est vrai qu'on annonce de Maseru que tout ce qui reste des forces boeres dans l'Ktat d'Orange est cerné Ficks- burg. Mais cette nouvelle demande confirmation. Lo président Kriiger a abandonné la capitale et a transporté le gouverne ment Lydeuburg. Les Boers décla rent que do là il créera tant d'embarras aux conquérants du Transvaal qu'il leur faudra d'ici plusieurs années y entretenir une armée considérable. Il semble démontré aujoud'flui que lea Boers ne sont point d'humeur déposer les armes comme on le préten dait, et que le général Botha et le com mandant Delarey entendent conti nuer la lutte et la poursuivre jusqu'au bout. Ils se préparent inaugurer la guer re de guérillas, ce qui ne laisserait pas de donner de sérieuses préoccupations au maréchal Roberts car, alors, ce se rait pour lui une tâche très dure que de maintenir ses communications sans lesvoir coupéessur une ligne aussi éten due En opérant par grandes masses, u a pu remporter des succès décisifs. Il en serait tout autrement s'il était obli gé de disséminer ses troupes et d'épar piller ses forces. Reste voir si cette continuation de 3 lutte ne se fera pas exclusivement an détriment de toute la nation trans- v'aalienne, laquelle le vainqueur fera Payer chèrement la nécessité où il se trouve d'entretenir une armée de 100,000hommespourfaire faceaux corn- •naudos qui continueront la lutte dans le nord au Transvaal 11 est indiscutable que la Grande- Bretagne s'est emparée des Républi ques sud-africaines d'une façon odieu- Se ot que le monde civilisé tout entier a Qualifiée de criminelle. Mais, la con quête faite, il tant tenir compte du fait **ompli, et il faut songer, au lieu de P°Usser Iroidement l'extermination -s Boers, assurer ces malheureux aine us les conditions de paix les plus yorables, 1 autonomie la plus com- Fe e possible, et la possibilité, dans uu /enir prochain, de s'affranchir du imë b"tannlflue formant avec lea tin 3 Bud"africains une fédéra- i ri Poissante n ayant plus craindre df5 "gUeUr6 du gouvernement de Lon- En eux-mêmes les résultats des élec tions provinciales de Dimanche dernier n'offrent pas grand intéiêt part un certain recul des cléricaux dans le payswallon,il n'y a noter qu'un point ayant de l'importance le fait que l'as saut clérical n'a pas réussi dans le Bra bant et que cette province, pendant quelque temps conquise par l'ennemi, demeure perdue pour lui. Si l'opinion publique s'est préoccupée des élections provinciales ç'a été sur tout raison de l'influence qu'elles pouvaient avoir sur la composition du Sénat. Les conseils sont convoquéss pour Sa medi en huit afin d'élire les sénateurs provinciaux 2 dans les provinces de Limbourg, Namur et Luxembourg, 3 dans celles de Liège, Flandre Occiden tale, Flandre Orientale et Anvers, 4 dans celles de Brabant et de Hainaut. Le Brabant ayant échappé aux clé ricaux, l'opposition disposera de 11 sièges contre 15 qui reviennent aux cléricaux. Si le résultat du Brabant avait été autre, la situation était 7 sièges contre 19 Soit dit entre parenthèse, cette éventualité montre combien, sous le ré gime de la R. P., l'institution des séna teurs provinciaux est devenue absur de. Quoi qu'il en soit, pour le moment, l'institution subsiste et il va s'agir de pourvoir aux sièges vacants. Pour les sortauts appartenant l'op position il n'y aura qu'à les réélire. D'un article écrit par M. Hector Planquaert, dans le journal décno- chretien, Het Recht, nous extrayons le passage significatif que voici Les socialistes et les progressistes formeront un groupe de 42 45 mem bres. Ce groupe brillera, certainement, au-dessus de tous les autres sous le rapport du talent Janson, Féron et Lorand sont des orateurs de premier ordre, dans toute la droite, ils trouve ront difficilement leurs pareils. Chez les socialistes l'on trouve Van- dervelde qui est bien l'homme le plus éloquent du Parlement, Anseele, Fur- némont, Destrée et Bertrand. Sans compter quelques nouveaux éléments qui, certainement, feront parler d'eux. Fin ce qui concerne donc l'éloquence, la droite se trouve dépassée, de loin. Mais ce n'est pas là, la chose princi pale. Tous ces hommes sont des démocra tes convaincus dans tous les débats relatifs aux droits et l'amélioration du sort de la classe populaire, ils joue ront le rôle capual, alors que tous ceux qui se prétendent religieux part De Backer, naturellement) siége ront au Parlement en qualité de con servateurs, de défenseurs des riches. N'est-ce pas caractéristique Pendant des semaines entières on répète, on prône, que sans les prêtres et les églises, les hommes s'entretue- raient le vol serait d'usage courant la religion seule est capable d'inspirer 1 amour pour ses semblables et surtout le dévouement aux pauvres et aux op primés. Mais quand il s'agit de mettre ces belles paroles en pratique, quand les opprimés doivent être efficacement se courus, quand le pauvre doit être pro tégé contre le riche ou le puissant qui le lèse, on ne trouve plus de catholi ques et ce sont des hommes sans reli gion, des socialistes et des progressis tes qui osent parler. -Ces millions de catholiques, qui l'on a dit, dès la tendre jeunesse, que l'injustice est mauvaise, que les petits doivent être aidés et protégés, se ran gent du côté des riches dont ils peu vent obtenir quelqu'aumône ou dont ils ont peur, bien que ces riches soient dépourvus de foi. Toutes les idées nobles et démocrati ques font, chez tous les hommes anti religieux, d'étonnants progrès chez les hommes croyants, l'homme qui ose lutter pour le pauvre gardien de vaches ou l'ouvrier est honni et pour suivi. Les partis antireligieux mentent très peu leurs écrits parient de poli tique générale et il est très rare d'y voir les adversaires calomniés la pri vation du pain est très peu connue chez les partis antireligieux des villes chacun est laissé maître absolu de son idée. Il n'est d'exception que pour les luttes communales, où les questions de famille jouent souvent un très grand rôle. Lisez les journaux des catholiques il n'y a place que pour le mensonge et la calomnie. Voyez les principaux ca tholiques l'œuvre ils volent le pain et l'honneur de leurs adversaires. Ecoutez le prêtre qui va travailler l'électeur la calomnie et le mensonge contre celui qui ne pense pas comme lui jaillissent sur ses lèvres, même quand il est en chaire de vérité. Il maudit ses adversaires, les affame quand il le peut et les réduit la be sace puis, sans confesser son péché, il célèbre la messe et honore le Sei gneur, bien qu'il sache que l'on ne peut approcher de la Sainte-Table quand on a la conscience chargée d'un péché. On trouve donc chez les hommes non religieux l'amour du peuple, la lutte pour la justice, plus de dignité et de respect pour son semblable c'est chez l'athée que l'on découvre cette pensée divin6 que Notre Seigneur révéla aux hommes Aimez les petits et proté gez-les. Chez les catholiques de notre temps on découvre le vol de l'honneur et du paiu, le mensonge, l'attaque méchan te, pas le moindre sacrifice pour élever les petits et chasser l'injustice sou mission aux puissants du jour, en un mot, le vieux péché des juifs l'adora tion du Veau d'Or C'est bien pensé et c'est bien dit, M. Planquaert. Mais ce puissant ré quisitoire atteint non seulement 1 Eglise moderne et ceux qu'elle sert pour la defense de leurs privilèges; il condamne les insensés qui, sous prelexie de démocratie chrétienne, rêvent de diviser les travailleurs croyants et ceux qui ne croyent plus. Le Journal d'Ypres est on ne peut plusjatisfait du résultat de l'élection du 27 Mai dernier. Le parti clérical a. d'après lui, remporté une éclatante victoire. 23,000 suffrages se sont repor tés sur ses candidats, tandis que les libéraux n'ont eu que 8,200 voix. C'est la certitude pour les cléricaux de con quérir les 3 sièges en 1902. Un moment Puisque le Journal veut bien comparer notre résultat celui que nos amis remportaient en 1894 il nous permettra de faire la même com paraison au point de vue clérical. De l'élection de 1896, il n'y a pas lieu d'en parler puisqu'on 1896 nos amis se sont abstenus. D'un autre côté, l'élec tion de 1896 a présenté tant de bulle tins panachés, qu'il est impossible d'en tirer des déductions précises quant la force exacte de nos partis politiques. Prenons donc l'élection de 1894, que le Journal d'Ypres invoque pour dire que nous avons reculé de 2,000 voix. En 1894, deux listes se trouvaient en présence la liste cléricale et la liste libérale. Les cléricaux obtenaient 24.000 suffrages les libéraux, 9,800. Quelle est la situation aujourd'hui. Les cléricaux n'ont pins que 23,000 voix, soit une perte de 1000 voix. Les libéraux n'obtiennent plus que 8,233 voix, soit une perte d'environ 1,600 voix. Seulement, côté de la liste libérale il y avait cette fois la liste Lefèvro et la liste des faussaires cléricaux pa- tronant Lambot et Cio. Or, la liste Lefèvre a obtenu 4,382 voix, malgré qu'on n'ait cessé de répé ter que voter pour Lefèvre c'était voter pour M. Nolf. Les soi-disant socialistes sont parve nus extorquer 278 voix. De telle façon que les voix d'opposi tion, qui en 1894 s'élevaient ensemble 9,800 voix, se chiffrent aujourd'hui 8233 4382 278= 12,893 voix, soit environ 13,000 voix On peut se demander après cela qui a reculé le plus les cléricaux ou les partis d'opposition Alors qu'en 1894, toutes les voix d'opposition ne réunissaient que 9,800 voix, elles s'élèvent aujourd'hui 12,893, soit un gain de 3000 voix, tan dis que les cléricaux, malgré l'augmen tation du corps électoral, malgré la pression excessive et scandaleuse du clergé, ont reculé de 1,000 voix. Si le Journal d'Ypres est satisfait, nous le sommes autant que lui. Quand les listes électorales de la campagne auront été revisées, nous re parlerons des chiffres. En attendant, que le Journal d'Ypres fasse son deuil quant au 3e siège. Il est perdu pour lui et il le restera. Gare au second. --^w^îsaïaw»--. A part dans les cantons de Messines et de Wervicq.où des ouvriers libéraux ont courageusement entamé la lutte, nos amis se sont tort désintéressés des élections provinciales dans notre arrondissement. Dans ces deux cantons les cléricaux ont remporté un succès facile. Ce qui n empêche pas le Journal d'Ypres de clamer victoire histoire de consoler ses amis de la veste qu'ils ont rempor tée le 27 Mai écoulé. Laissons notre conlrère cette mince satisfaction. Nous reparlerons de ses lauriers aux élec tions législatives de 1902. Que 1 Journal d'Fprès se proclame Messines le vainqueur de MM. Victoor et Demeester, signataires de la liste des ouvriers libéraux de ce canton nou3 le lui concédons. C'est une exagération tout fait inoffensive, qu'il serait du reste difficile au Journal de justifier et que personne ne prendra au sérieux. Mais il sied mal au Journal d'Ypres de venir en l'occurrence reprocher ces Messieurs d'avoir manqué de franchise. Les candidatures libérales ouvrières de Mil. Vaudemoortel et Gruson ont été présentées par des libéraux Alessmois.

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Le Progrès (1841-1914) | 1900 | | pagina 1