Chroniquedela ville.
Journal de l'Aliiance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Étranger.
Dimanche, 26 Août 1900.
60e année.
X° 54.
l'union fait la force.
M'ai'tiissatil le Dimanche.
PRIX DE L'ABONNEMENT
rocR la ville Par an 4 francs.
pr la PRoviscE Par an 4 fr. 50
Revision
Jisles électorales.
Nous engageons vivement nos amis
vérifier s'ils sont inscrits sur les
listes actuellement en vigueur et s'ils
y figurent avec le nontbre suffisant de
voles auquel ils ont Woit et de pro
duiresans aucun retard,
les pièces établissant leur droit
lelectorat ou des votes supplémen
taires.
Votes supplémentaires.
f IL
III.
IV.
Rev
Le Présidonl delà République française
et les nationalistes
La pension des
vieux ouvriers.
Calomnie.
Vires acquirit eindo
an-
On s'abonne au bureau du journal, ruebe Dixmcde, 51, \pres. Les
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restaut de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
ATTE3fTI(»
Le Collège des Bourgmestre et Eche-
vins procédera jusqu'au 31 Août pro
chain, la revision annuelle des listes
électorales, pour les Chambres législa
tives, pour la Province et pour la Com
mune, devant entrer en vigueur le lr
Mai 1901.
C'est le mode le plus facile d'obtenir
satisfaction et il est absolument gra
tuit, tandis qu'ultérieurement la voie
de la réclamation électorale coûte des
ennuis et de l'argent.
Ils peuvent s'adresser directement
l'Hôtel de Ville ou au bureau de l'As
sociation Libérale, rue du Séminaire.
A chaque élection, beaucoup de per
sonnes s'aperçoivent qu'elles ne figu
rent sur les listes électorales avec
le nombre de voix auquel elles ont
droit mais alors il est trop tard, l'er
reur est irréparable.
Il y a donc intérêt pour chaque ci
toyen de s'assurer, lors de la confection
des listes, si on lui a attribué les votes
qui lui reviennent.
Voici les conditions exigées pour fi
gurer sur les listes en 1900
I.
Pour être électeur la Chambre des
représentants, il faut
1° Etre Belge de naissance ou avoir
obtenu la grande naturalisation
2° Etre âgé d'au moins 25 ans au lr
Mai 1901
3° Etre domicilié dans la commune
depuis le 1' Juillet 1899
II.
Pour être électeur au Sénat et la
Province on doit réunir les conditions
reprises sous les nos 1 et 3 ci-dessus et
être âgé d'au moins 30 ans au 1' Mai
1901
III.
Pour être électeur communal, il faut
réunir les mêmes conditions que pour
1 électorat sénatorial et être domicilié
dans la commune depuis le 1' Juillet
1897.
I
Un vote supplémentaire est attribué
l'électeur âgé de 35 ans accomplis,
marié, on ayant, s'il est veuf, descen
dance légitime, qui paie en principal
et additionnels, au profit de l'Etat, au
moins 5 francs de contribution person
nelle ou qui, cotisé pour pareilie con
tribution, est exempté du paiement
conformément l'art. 10 do la loi du 9
Août 1889, modifié par l'art lr de la
'oi du 18 Juillet 1893.
Cette contribution doit avoir été
Payée eu 1899 et exister pour 1900.
Pour Vélectoral communal la contribu-
'°n personnelle doit être de 5 francs
ooos les communes de moins de 2,000
"abitants de 10 francs dans les com
bines de 2,000 10,000 habitants et
15 fr. dans les communes de 10,000
ihitauts et au-dessus.
Un vote supplémentaire est attribué
le ir teur propriétaire, depuis avant
Juillet 1899, d'immeubles ayant
un revenu cadastral de 48 francs (cor
respondant fr 3 36 de contribution
foncière) ainsi qu'à celui qui, depuis le
lr Juillet 1898, est propriétaire d'une
inscription au Grand Livre de la dette
publique ou d'mm carnet cle rente belge
de la caisse d'épargne et de retraite
d'au moins 100 fr. de rente.
Ces votes ne peuvent être cumulés,
c'est-à-dire que l'électeur qui aurait
un immeuble de 48 francs de revenu
cadastral et un carnet de rente ou une
inscription au Grand Livre de la dette
publique n'a droit qu'à un seul vote
supplémentaire.
Deux votes supplémentaires sont
attribués l'électeur porteur d'un di
plôme universitaire, ou d'un certificat
de fréquentation d'un cours complet
d'enseignement moyen du degré supé
rieur homologué ou encore celui qui
occupe certaines fonctions reprises
l'article 19 de la loi du 12 Avril 1891.
Pour l'électorat communal un se
cond vote supplémentaire est attribué
l'électeur propriétaire d'immeubles
ayant un revenu cadastral de 150 fr.
au moins.
L'électeur communal peut donc
avoir 4 voix.
Les listes sont arrêtées provisoire
ment le 31 Août les réclamations peu
vent être adressées au Collège échevi-
nal avec les pièces l'appui jusqu'au
31 Octobre au plus tard. La clôture
définitive des listes a lieu le 30 Novem
bre et les recours la Cour d'appel
doivent être déposés, avec pièces et
conclusions, au Commissariat d'arron
dissement, le 31 Décembre au plus
tard.
11 est remarquer que les demandes
en inscription ou en augmentation du
nombre de votes ne sont recevables
devant la Cour d'appel que si elles ont
été introduites devant le Collège éche-
vinal et. que des pièces nouvelles ne
peuvent pas être produites devant la
Cour.
Nous engageons nos amis s'occu-
p«r sérieusement des listes électorales
dans leur commune. Ils ont le droit de
prendre connaissance et même copie
des listes au Secrétariat communal, dès
le 3 Septembre.
il es
p o 1 i t i <i ne.
Il n'est pas sans intérêt d'envisager
le changement de front subit que les
nationalistes viennent d'accomplir
l'endroit du Président de la Républi
que.
On sait que depuis son élection, M.
Emile Loubet était en butte aux atta
ques et aux injures les plus violentes
de la part des organes cléricaux et cé-
sariens. La campague atteignit son pa
roxysme peu de temps après l'attentat
d Auteuil qu'elle avait provoqué. Lors
des élections municipales de Paris, les
candidats chers la Patrie française
prodiguèrent les invectives au premier
magistrat de la République II est per
mis de dire que jamais, même au temps
des luttes civiles les plus intenses, on
n avait assisté pareil débordement
d'outrages.
La violence n'a pas servi les nationa
listes. lisse sont aperçus que le pays
était d'autant moins avec eux qu'ils
faisaient plus appel aux bas senti
ments et aux diffamations. Avec l'ad
mirable souplesse qui caractérise tous
te#-partis où domine l'esprit de la Con
grégation, ils ont subitement on di
rait même brutalement modifié leur
attitude. Ils ont substitué la ruse, l'in
sinuation, aux armes plus franches,
mais partant moins redoutables dont
ils avaient usé jusque-là.
Ils se sont plu découvrir que M.
Loubet suivait contre-cœur ses mi
nistres et qu'il ne cessait de désap
prouver leurs actes ou plutôt ils se
sont partagé la besogne. Tandis que
les journaux de la démagogie, quel
le qu'elle fût, Intransigeant, Libre
Parole, continuaient déverser les ca
lomnies sur l'Elysée, les journaux de
la grande bourgeoisie cléricale, les
feuilles du nationalisme de droite s'ef
forçaient de séparer le Président de M.
Waldeck-Rousseau et de ses collègues.
L'Echo de Paris, le Journalle Gaulois,
le Soleil, d'autres encore, laissaient en
tendre, puis affirmaient couramment
que M. Loubet regrettait les mesures
de rigueur prises contre certains offi
ciers et contre certains fonctionnaires.
Ils énuméraient même complaisam-
ment des cas où le premier magistrat^
de la Républiqueaurait pesé sur le con
seil pour empêcher certains actes par
ticulièrement graves. D'après eux, au-
joud'hui le conflit serait en permanen
ce, et l'Elysée intriguerait pour faire
renverser le cabinet la rentrée.
Voilà la tactique nouvelle. Elle sera
déjouée comme l'autre Aucune des pa
roles de M. Loubet loin de là ne
laisserait soupçonner qu'il fût en dés
accord avec les ministres. Tout ce
qu'on sait de lui atteste, au contraire,
qu'il a participé toutes leurs déci
sions et dans le sens de la parfaite loy
auté républicaine. Elu par la fraction
démocratique de la Chambre pour
faire front au péril de droite, le Pré
sident ne veut ni renier, ni oublier ees
origines. Il s'est fait un honneur d'ap
prouver toutes les initiatives qui ont
déconcerté les tentatives césariennes.
On peut affirmer de source sûre qu'il
persévérera dans cette voie. Les nati
onalistes en seront donc pour ieurs in
ventions ils n'auront leur actif
qu'une insinuation mensongère de
plus.
Un journal clérical reçoit de son cor
respondant bruxellois l'information
suivante
Je vous ai parlé, il y a quelques se
maines, des études auxquelles on se li
vrait dans plusieurs départements mi
nistériels, principalement celui du
travail, pour arrêter les règles d'appli
cation des récentes dispositions législa
tives sur la pension des vieux ouvriers.
Je vous ai indiqué alors quels étaient
les différents systèmes en présence.
Les études dont il s'agit sont, d'après
mes renseignements, près d'aboutir.
Voici la solution laquelle on paraît
décidé s'arrêter en ce qui concerne
les demandes de pension.
Celles-8i seraient adressées l'admi
nistration communale l'administra
tion communale les transmettrait,avec
avis, au comité régional de patronage
des habitations ouvrières et des institu
tions de prévoyance c'est ce comité
qui statuerait. Il pourrait y avoir appel
de ces décisions auprès d'une commis
sion provinciale, qui serait instituée
cet effet. La moitié des membres de
cette commission, plus un, seraient
nommés par la députation perma
nente l'autre partie, par le gouver
nement. Les comités de patronage des
habitations ouvrières et institutions
sont, on le sait, nommés de cette fa
çon. .t
Il résulte de cela que la pension des
vieux ouvriers continue n'exister
toujours que sur le papier.
On a voté la pension dérisoire que
l'on sait, 18 centimes par jour, la
veille des élections, pour paraître faire
quelque chose en faveur des ouvriers.
Mais il n'y avait rien d'organisé dans la
loi.
Depuis, on n'avait rien fait. On dit
bien qu'on étudiait et que les études
vont aboutir, mais c'était une loi sans
application, qu'on s'était empressé de
voter la hâte.
Elle rentre ainsi dans la catégorie
des lois dites de façade. On s'est em
pressé la veille des élections de faire
une façade, et la maison n'était pas
habitable. Elle ne l'est pas encore.
Il s'agit de voir maintenant comment
on va appliquer laloj.
Comme ceci prouve bien que ce
qu'on voulait faire lorsqu'on était si
pressé de la voter, c'était de la parade;
les élections approchaient et il fallait
jeter de la poudre auxyeux des travail
leurs La loi n'était pas en état d'être
appliquée.
Le Journal se mat en colère parce que
nous avons relaté l'acte irréfléchi et
ridicule qu'a posé M. Colaert lors de la
procession de la Tuindag en dressant
procès-verbal nn individu qui s'était
permis de crier armes après que le
mirifique commandant des pompiers
avait lancé son commandement d'aver
tissement présentez
Nous sommes loin d'approuver cette
gaminerie, mus nous avons dit et nous
maintenons que s'il y a eu scandale,
c'est M. le bourgmestre qui l'a causé
en voulant faire excès de zèle.
Il y a quelque temps, c'était M.
Baus qui se fit, distinguer par un abus
de pouvoir en faisant incarcérer un
pauvre diable, qui, sans penser mal,
avait prononcé, un peu trop haut peut-
être le mot: marche. Il est vrai qu'il
s'est empressé de le faire mettre en
liberté après la procession, en le sup
pliant de n'en rien dire personne,
alors qu'il était lui-même l'auteur de
l'esclandre.
C'est la seconde fois, s'écrie le
Journal d'Ypres, que le même fait se
présente cette année, avec la compli
cité des journaux libéraux, qui, au lieu
de blâmer les malappris, les défendent
contre l'autorité communale et celle
du commandant des pompiers.
Ceci est une pure calomnie. Les
journaux libéraux se garderaient bien
de défendre ceux qui, même incons
ciemment, voudraient troubler une
solennité religieuse; ils seraient les
premiers au contraire les blâmer,
mais ils ont dit que M. Ch. Baus. tout
commandant des pompiers qu'il soit, a
commis un abus de pouvoir en se sub
stituant la police, et que le Bourg
mestre, par son zèle intempestif, est
cause du scandale qui a été fait lors de
la procession de la Tuindag, sans lui
l'incident se serait passé inaperçu.
Le Journal regrette encore que pa
reille mesure n'ait pu être prise contre
un certain M. Tulten, qui, au moment
du passage du S' Sacrement, rue de
Lille, engageait un gamin de trois ans
faire aller son tambour.
Nous voudrions bieu savoir quel
M. Tulten le Journal fait allusion, et