Journal de TAlliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Etranger. Dimanche, 25 Septembre 1900. 60e année. X° 58. l'union fait la force. Z kii'aintmtU le iïimanc/te. Le Président Kriiger cl le Portugal. Fanatisme et Hypocrisie. Lue nouvelle encyclique. Dans l'armée. Bruit du massacre du colonel Fivé. Procédé incorrect. Vires acouirit eindo PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. 50 On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 51, Ypres. Les an nonces. les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A I ORFAIT ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. ii e v u e politique. Une note officieuse, transmise par le gouvernement de Lisbonne aux agences télégraphiques, est enfin venue noua rassurer complètement sur les inten tions du Portugal l'égard du prési dent Kruger. Le Daily Telegraph et le Daily News ont décidément calomnié le gouvernement portugais en nous le représentant comme prêt livrer Krii ger l'Angleterre. Ayant commis la Faute grave de laisser passer des trou pes britanniques par Beïra, le Portugal n'a pas voulu transformer cette faute première en un crime monstrueux par la remise de l'illustre vieillard ses implacables ennemis. Il faut lui en savoir gré, car nous savons que, depuis le début de cette guerre anglo-boer, la pression britannique sur le cabinet de Lisbonne a été si formidable qu'elle aurait pu contraindre, en somme, le Portugal toutes les inj ustices. Kriiger est gardé vue, afiu qu'il ne puisse administrer, de Lourenço-Marquez, territoire neutre, les affaires de son pays. Ce n'est pas très généreux, sans doute, dans les circonstances actuelles, mais c'est strictement correct, le Por tugal n'ou bliant jamais qu'il est neutre, quand cette neutralité peut sauvegar der les intérêts anglais. Le président Kriiger restera donc Loureuço l'hôte du gouvernement por tugais jusqu'au moment où il s'embar quera pour l'Europe. Mme Kriiger est venue l'y rejoindre et on peut croire que son embarquement sera assez pro chain s'il accepte l'offre que lui a faite le gouvernement de La Haye de met tre sa disposition un navire de guerre Hollandais. Cette offre généreuse, ve nant de la part d'un petit pay3 qui a craindre bien pins encore que le Portu gal les représailles de la puissante Grande-Bretagne, contraste heureuse ment avec l'attitude du gouvernement de Lisbonne. Elle parait indiquer aussi que c'est en Hollande qu'ua résider Krùger, ou tout au moins que c'est par la Hollande qu'il commencera sa tour née diplomatique pour protester con tre ies agissements anglais dans le sud de l'Afrique. D'ailleurs, il n'y a pas un pays sur le continent qui ue considére rait comme un honneur de pouvoir donner au héros vaincu l'hospitalité la plus large. lin Cliiiu*. V oici que les bruits les plus pessi mistes sont de nouveau mis en circula- bon au sujet de la situation Pékin. A en croire certaines dépêches de sour ce anglaise, les ministres étrangers, au cours d'une conférence, auraient déci dé qu'ils n'avaient pas de pouvoirs Pour traiter avec le prince Cheng. •Nous connaissons, en effet, les négocia teurs chinois, mais les puissances n'ont Pfc», que nous sachions, désigné de plénipotentiaires chargés de traiter en jeur nom avec la Chine. Ou avait parlé, a un moment donné, de transformer la mission militaire du comte de Wal- uersee en mission diplomatique inter nationale, mais ce projet n'a jamais eté sérieusement examiné car il serait a°gereux. pour la paix du monde, de charger d'une négociation où tant d'in- Çrets divers sont engagés, un pléuipo- entiaire représentant plus spéciale ment une des puissances lésées dans la n-e chinoise. Il semble donc tout aturel et infiniment plus pratique que aque puissance désigne un négocia- °r spécial qui ne paraît pouvoir être PékLi ^U6 'eur mInlstre accrédité 11 y a là une situation diplomatique assez délicate. Hes ministres accrédités la Cour de Pékin gardent-ils encore, dans les circonstances actuelles, tous leurs pouvoirs? 8i les puissances con sidèrent que jamais la guerre n'a été déclarée entre elles et la Chine et qu'il s'est agi uniquement de réprimer une révolte au cours de laquelle aucun con flit ne s'est élevé directement entre le gouvernement de Pékin et les gouver nements étrangers, il est bien évident que, dans ce cas, tes ministres actuelle ment Pékin, peuvent se considérer comme régulièrement chargés de pou voirs pour traiter toutes les questions pendantes. Dès lors, ou ne comprend pas bien cette attitude que leur prêtent des dépêches anglaises, et l'on est en droit de se demander si ce n'est pas là une simple manœuvre pour retarder encore le début des négociations pacifi ques. Nous l'avons déjà dit, mais il con vient de le répéter encore l'intoléra ble fanatisme de la presse cléricale s'é tale impudemment dans les articles consacrés blâmer les organes libéraux qui, au moment de la reprise des cours dans les écoles, rappellent aux parents que lu loi leur permet de dispenser leurs enfants de suivre les leçons de re ligion. Voyez-vous les ennemis de la reli gion l'œuvre s'écrie la bonne presse cagote. u Voilà la tolérance libérale dit- elle encore. Ces Dons journaux transforment donc eu ennemis de la religion les citoyens qui ne fout, eu somme, que profiter d'une permission que la loi leur accorde. El notez qu'il ne s'agit pas d'une loi faite par des libéraux il s'agit d'une loi proposée par un gou vernement catholique et votée par une majorité catholique. Mais si se conformé aux prescrip tions d'une loi cléricale, c'est agir eu euneun do la religion alors, les premiers ennemis de la religion sont ceux qui ont eu la déplorable faiblesse de proposer la dispense et de la voter. Et, pourtant, la bonne presse les traite eu amis. Pourquoi cette différence de traite ment En faut-il plus pour faire éclater aux yeux de tous i'hypocrisie de nos cagots Si recourir la dispense est faire ac te d hostilité contre la religion, avoir inventé la dispense et l'avoir inscrite dans la loi est un acte d'hostilité beau coup plus grande. Pourquoi, dans ces conditions, la presse cléricale ne fulmine t-elle que contre la presse libérale qui conseille de recourir la dispense, tandis qu'el le se roule aux pieds de ceux qui l'ont inventée Cette différence d'attitude montre que la presse cléricale ne croit pas sincèrement au reproche d'intolérance qu'elle formule. Son accès de fanatis me s'est renforcé d'un véritable accès d'hypocrisie. D'après un journal clérical, on an nonce de Rome, pour une époque très proche, une importante encyclique du pape aux démocrates belges, traçaut ceux ci une ligne de conduite unifor- me. L'encyclique ne sera donc pas adres sée aussi aux conservateurs Ce se raient seulement les démocrates qui recevraient du pape une ligne de con duite toute tracée Cependant, le journal qui publie cette nouvelle, emet cette opinion que cette encyclique est dictée sans nul doute par cette ardeur que, constam ment, le pape a manifestée au point de vue de l'union si nécessaire de toutes les forces catholiques. 11 semble que, puisqu'il s'agit de l'union, le pape devrait s'adresser aussi aux conservateurs. Le pape va tracer une ligne de conduite aux démocrates chrétiens. Les conservateurs, eux, n'auront pas de ligne de conduite suivre. C'est la conduite seule des dé mocrates chrétiens qui préoccupé le pape, ce qui signifie que ce sont eux et non les conservateurs qui, dans sa pen sée, compromettent l'union catholique. Le journal rappelle les conflits qui s'élevèrent il y a quelques années et dans lesquels le pape intervint. L'iutervention du pape fut d'une ambiguïté qui fit durer le conflit plutôt que de l'apaiser. C'était sur une ency clique de Léon X1H que pivotait le conflit, l'encyclique Rerum Novarum conçue en un sens tellement équivoque que les démocrates chrétiens et les conservateurs l'invoquaient également eu Leur faveur contre leurs adversaires. La nouvelle encyclique du pape sera-t-eile plus explicite Il faut le croire, si, comme ou l'annonce, le pape va tracer une ligue de conduite au -c démocrates chrétiens. On l'appellera l'encyclique de la ligne de conduite, et il s'agira pour les démocrates du parti catholique de ue pas y déroger. Quand il leur viendra une idée, ils auront se demander si elie est con forme la ligne de conduite qui leur est tracée. S'il arrive aux démocrates de dévier de la ligne de conduite, les conserva teurs leur diront Voyez votre ligne de conduite. Vous en sortez. L'essentiel, c'est que la ligue de con duite soit bien tracée. Si ie pape man que de précision, il arrivera ce qui est arrivé avec l'encyclique Rerum Nova rumles démocrates chrétiens affirme ront qu'ils suivent la ligue de conduite, taudis que les conservateurs préten dront avec 1^ même autorité que les démocrates ne la suivent pas. Quand un congrès catholique aura lieu, on affichera dans la salle la ligne de conduite, et ce ne sera jamais un rappel 1 ordre qu'on infligera un orateur, mais, le cas échéant, un rap pel la ligue de conduite. Opinion Libérale). i.. «- -_V Le ministre de la guerre vient d'or donner que lors de l'arrivée sous les drapeaux des miliciens de 1900, le 1er Octobre prochain, ils soient soumis une visite médicale minutieuse avant d'être équipés. Les recrues qui seraient atteintes d'infirmités pouvant motiver leur li cenciement par réforme seront mises en observation l'hôpital militaire le plus rapproché et obtiendront un con gé de convalescence de trois mois, si leur inaptitude au service y est con statée. Au moment du départ en congé des hommes inaptes, ies chefs de corps transmettront au département de la guerre un rapport circonstancié rela tant d'après les déclarations du mili cien s'il a déclaré son affection (origine, cause, date) 1° l'administration com munale lors de son inscription pour le tirage au sort, 2° au conseil de milice, 3° au conseil de révision et 4° aux mé decins militaires qui l'ont examine, lors de son incorporation. Au cas où ces déclarations n auraient pas été faites, le milicien devra en in diquer les motifs dans le cas con traire, les raisons pour lesquelles il n'a pas été exempté devront être indi quées. Ce document renseignera en outre si l'examen par le conseil de revision a eu lieu en suite d'un appel interjeté par le milicien ou par un tiers ou par le renvoi de l'autorité militaire ainsi que le nombre de frères de l'intéressé et leur position sous le rapport de la milice. Depuis deux jours le bruit court avec persistance Bruxelles que le lieutenant-colonel Fivé, qui a fait plu sieurs séjours au Congo et qui est de puis d.ux ans en mission spéciale, en Chine, aurait été massacré par les Boxers. Le colonel Fivé se trouvait avec deux autres Belges dans le Thibet, au nord de la Birmanie. D'autre part, le commandant d'ar tillerie Wittamer, belge également, est assiégé en Mongolie dans une mission où il a été obligé de se réfugier l'ap proche des Boxers. Le colonel Five et le commandant Wittamer se trouvaient eu Chine la tète des missions commerciales que le roi Léopold y avait envoyées pour ouvrir des débouchés au com merce belge. Le colonel Fivé était ab sent depuis deux ans. Le commandant Wittamer était parti l'année dernière. A l'Etat indépendant du Congo, du quel dépend le colonel Fivé, on n'ose encore confirmer complètement le mas sacre, mais ou y paraît avoir bien peu d'espoir de pouvoir démentir la triste nouvelle. Un monsieur, se disant fonctionnaire du ministère du Travail, s'est présenté hier matin dans nos bureaux et a exi gé sur un ton discourtois qu'on lui donnât entrée libre dans nos ateliers. C'était, peut-être, un inspecteur du travail mais, comme il n'avait aucu ne pièce établissant sa qualité et son droit de visite, comme il formulait, de plus, ses exigences dans une forme in acceptable, nous avons dû le prier de revenir muni de preuves qui nous per mettent de lui accorder l'autorisation de pénétrer chez nous. II est inadmissible que le premier inconnu venu puisse formuler de pa reilles exigences sans justifier de sou mandat. Gazette du 18 Septembre.) QWiuft - Une commerçante se rend dernière ment daus une de nos grandes admi nistrations, où elle avait un renseigne ment prendre. Les bureaux devaient être ouverts au public de dix deux heures. Elle se présente uu moment qu elle croyait congrûmeut choisi, entre les limites iudiquées. Personne. Des couloirs déserts. Des portes muettes. Enfin, elie découvre quelqu'un qui ressemble un employé et qui veut bien la renseigner. Mais. Madameke, tu viens trop tard Il n'y a plus personne une heure pareille. 11 n est pourtant pas deux heu res. Ouïe mais, deux heures De quoi ce que vous ma parleïe, là. deux heu res Tenez je vais vous dire tu fau

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