AVIS.
M. Nolf
la Chambre.
I
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Étranger.
Chambre.
Dimanche, 16 Décembre 1900.
60e année. 3ï° 50.
l'union fait la force.
Vires acqcirit eusdo
Les personnes qui
prendront un abonne
ment an PROGRÈS
ponr 1901 recevront le
journal gratuitement
partir du jour de leur
inscri ption
Pi e v n e politique.
Au lleichstag allemand.
Pour les cultivateurs
de houblon.
A propos du Congo.
J*araissttnl le MHmtmche.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
Un arbitrage dans les conditions
présentes du droit des gens implique le
consentement volontaire des deux par
ties. S'il s'agissait de l'imposer, il n<
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 51, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le PEOGRÈfe ON TRAITE A FORFAIT.
M. de Bulow a allégué au Reichstag,
pour expliquer l'attitude actuelle de
son souverain dans le conflit anglo-
boer, la crainte de voir les autres puis
sances se défiler l'une après l'autre en
laissant celui qui en aurait pris l'ini
tiative la responsabilité entière d'une
ne
s'agirait plus d'une médiation bénévo
le, mais bien d'une intervention quasi
ment hostile et ce serait le plus sûr
moyen, sous le prétexte de travailler
au rétablissement de la paix, d'étendre
indéfiniment l'aire d8 la guerre.
M.de Bulow pense et tout indique
qu'il ne se trompe pas que moins
que jamais le cabinet de Saint-James
est en humeur de consentir un arbi
trage. Il estime donc que faire cette
proposition, ce serait donner un coup
d'épée dans l'eau, au risque manifeste
de provoquer de fâcheux malentendus
et de froisser de dangereuses suscepti
bilités.
D'autre part, accorder au président
Kruger une réception officielle, fournir
au peuple une occasion d'exprimer les
sentiments généreux qui l'animent,
c'eût été, dans ces conditions, se jouer
de la crédulité d'un vaincu qui a droit
plus d'égards, faire naître dans son
esprit, dans celui des vaillants compa
gnons d'armes de Botha et de Wet, des
illusions funestes, créer plaisir une
situation fausse. L'empereur Guillau
me n'a pas cru devoir le faire et son
principal ministre l'en loue.
Il paraît difficile de récuser la valeur
des mobiles qui lui ont dicté, l'heure
présente, cette ligne de conduite il est
impossible, en même temps, de ne pas
signaler ce qu'il y a eu de regrettable,
voire de blâmable dans le contraste
entre cette attitude et celle de Janvier
1896.
L'Empereur Guillaume est assuré
ment de tous les chefs d'Etat celui qui
avait encouru la plus lourde part de
responsabilité l'égard des illusions
que les Boers ont pu se faire au sujet
d'un concours éventuel de l'Europe. Il
ne doit s'en prendre qu'à lui-même s'il
n'a pu consulter la froide raison, s'in
spirer des intérêts de son empire pour
entrer dans une politique réaliste sans
désavouer un acte naguère accompli
grand fracas et sans se donner l'air de
démentir des promesses implicites.
Le chancelier de Bùlow n'est pas,
lui, responsable de ce brusque change
ment d'orientation. Il n'en a pas moins
senti peser lourdement sur lni ce dis
crédit, et autant il a été l'aise et per-
suatif quand il a développé les motifs
pour lesquels, comme toute l'Europe,
I Allemagne croit devoir s'abstenir
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
d'une démarche inutiie, autant il a été
embarrasse quand il a dû faire allusion
ce passé.
C'en est fait. Le gouvernement bri
tannique a solennellement déclaré dans
les deux Chambres, par la bouche du
président du Conseil et du ministre des
colonies, que nulle concession ne serait
accordée aux Républiques, que même
une autonomie analogue celle dont
jouit le Canada leur serait impitoya
blement refusée. C'est donc la guerre
outrance, la lutte indéfinie.
Le nouveau général en chef des for
ces sud-africaines a carte blanche
maintenant, aussi bien en ce qui con
cerne les opérations militaires, que
pour les mesures coërcitives devant
tendre préparer la dictature de sir
Alfred Milner. Il n'y aura très proba
blement, qu'une seule colonie, divisée
en trois ou quatre districts militaires,
et dont la capitale sera Johannesburg
ou Prétoria.
A Londres, les opinions sont fort
divisées là-dessus. Ceux qui ne sont pas
guidés par des intérêts pécuniaires, se
prononcent en faveur de Prétoria, qui
est depuis longtemps le chef-lieu de la
République sud-africaine et renferme
tous les bâtiments publics nécessaires
une capitale. Mais les écumeurs, les
amis de Chamberlain, les propriétaires
des mines, ceux-là tiennent pour la
Cité de l'Or, sous prétexte que Prétoria
a toujours été pour les Boers la ville
vénérée, tandis que Johannesburg était
plutôt la ville des étrangers, c'est-à-
dire des Uitlanders anglais qui doivent,
l'avenir, être les maîtres du Traus-
vaal et de l'Orange.
Ces bons apôtres affirment égale
ment que Johannesburg est plus facile
défendre que Prétoria ce qui est
faux et qu'elle se trouve au centre
des affaires ce qui est absolument
vrai c'est d'ailleurs cette question
d'affaires business qui prime tou
tes les autres. Il est certain que la capi
tale étant Johannesburg, les capita
listes pourront plus facilement faire
sentir leur influence et imposer leur
tyrannie.
Mais il faut pour cela que les répu
bliques soient soumises, et l'on n est
pas encore près d'atteindre ce résultat.
A Westminster, on s'empresse, pour
étouffer les discussions, de suspendre
les séances. Mais sur les ridges oran-
gistes et transvaaliens, la séance con
tinue.
Séance du il Décembre 1900.
Les sections ont autorisé l'impres
sion des projets de loi
1° Modifiant la loi du 15 Septembre
1895 sur l'enseignement primaire
2° Modifiant la loi sur la milice
3° Modifiant certaines dispositions du
Code de procédure civile
4° Instituant une caisse d'assurance
ayant pour objet le payement des pen
sions aux ouvriers agricoles et indus
triels invalides et âgés, afin de leur pro
curer le strict nécessaire, soit 360 fr.
par an
Dépôt d'un projet de loi réglemen
tant le mesurage du travail des ou
vriers.
Séance du 12 Décembre 1900.
Trois propositions de lois sont prises
en considération
1° La proposition de loi réduisant la
durée du temps du service militaire
2° La proposition de loi relative la
formation des listes des électeurs com
munaux et provinciaux
3° La proposition de loi créant une
pension au profit des ouvriers houil-
leurs.
Dépôt du rapport de la section cen
trale qui a e vaminé le projet de loi ac
cordant amnistie en faveur des réfrac-
taires, des retardataires et des déser
teurs ainsi que la proposition de loi
portant amnistie pour condamnés poli
tiques et autres.
Dans la séance de Mercredi M. Nolf
a réclamé la suppression des droits éta
blis sur l'entrée des perches houblon.
Ce droit, un franc par mètre cube,
est énorme et entrave considérable
ment la culture et le commerce des
houblons en Belgique.
Les cultivateurs se plaignent, mais
nos représentants catholiques s'en sou
cient fort peu, vu que ce sont eux qui,
en 1895, ont aidé voter la taxe en
question.
Les campagnards pourront désor
mais se rendre compte de quel côté se
trouvent les défenseurs de leurs inté
rêts.
Nous publierons dans notre prochain
numéro le discours de M. Nolf in ex
tenso.
C'est M. Nolf, représentant libéral
del'arrondissement d'Ypres, qui a pro
fité de la discussion sur l'augmentation
des voies et moyens pour défendre les
griefs fondés des cultivateurs de hou
blon de Poperinghe et d'Alost.
Il a protesté contre les droits exorbi
tants et les frais énormes de transport
que les paysans doivent payer pour
amener chez eux les perches houblon
venant d'Allemagne et de Hollande.
D'après nos renseignements, M. De-
backer, député démocrate chrétien
d'Alost, va incessamment revenir sur
la question.
(Extrait de la Vlaamsche Gazet).
La représentation proportionnelle
intégrale, appliquée la province et
la commune, fait l'objet d'une propo
sition de loi déposée Mardi sur le bu
reau de la Chambre, et signée par MM.
Feron, Lorand, Vandevenne, Nolf,
Termote et Cambier.
En voici la formule
a Le chiffre local ou cantonal d'un
parti est l'ensemble de toutes les voix
recaeillies par ce parti dans le canton.
En divisant le total des votes vala
blement émis dans le canton par le
nombre de sièges y conférer, on ob
tient le diviseur cantonal et en divi
sant le chiffre local d'un parti par ce di
viseur, on obtient un résultat qui indi
que exactement sa puissance locale.
C'est le dividende cantonal du parti
il exprime en unités et fractions le nom
bre de sièges auquel le parti peut pré
tendre dans le canton.
n Lorsque l'on fera au bureau pro
vincial la division des mandats reve
nant un parti entre les différents can
tons où ce parti est entré en lutte, c'est
ce dividende qui servira de base la
distribution.
n Le total de ses chiffres cantonaux
constitue pour chaque parti son chiffre
provincial, base de la répartition pro
vinciale des sièges.
s Pour y procéder, on divise succes
sivement par 1, par 2, par 3, etc. le
chiffre provincial de chaque parti et
on attribue les sièges chacun d'eux
d'après l'importance des quotients ainsi
obtenus.
Le dernier quotient forme le divi
seur général de la province et il suffit
de diviser par ce diviseur le chiffre pro
vincial de chaque groupe pour déter
miner le nombre de sièges auquel cha
cun d'eux aura droit.
Cette première opération terminée
et chaque parti connaissant ainsi le to
tal des mandats, ce total se divise entre
les différents cantons sur la base des
dividendes cantonaux.
n Cette répartition se fait suivant le
même système, c'est-à-dire en divisant
par 1, par 2, par 3, etc., chaque divi
dende cantonal du parti et en attri
buant successivement les sièges aux
différents cantons d'après l'ordre d'im
portance de ces nouveaux quotients.
Ainsi chaque parti obtient une re-
résentation proportionnelle au nom-
re des voix qu'il a recueillies dans la
province et les groupes locaux qui for
ment le parti ont chacun leur part
dans cette représentation.
Les auteurs de ce projet déclarent
dans leur exposé de motifs se rallier au
suffrage universel.
Un groupe agricole libéral a été con
stitué la Chambre. M. Baudouin en
a été nommé président et M. Hambur-
8in secrétaire.
Ce groupe est convoqué^ pour Mer
credi.
Avant de tenter la conquête du
Transvaal et de l'Orange les Anglais
ont commencé une campagne de diffa
mation contre les Boers. Us les ont
représentés comme des sauvages, com
me des gens brouillés avec la civilisa
tion ils ont taxé leurs chefs de vénalité
et accusé M. Kruger lui-même de la
façon la plus odieuse.
La guerre a éclaté et l'on a vu de
quel côté étaient les sauvages.
Hier, M. Yoss, qui a été adjoint la
mission du Katanga, a donné une con
férence Bruxelles sur l'action des
Belges au Congo.
Au moment où il est parti pour l'A
frique centrale il habitait Johannes
burg où il faisait partie, étant du Natal,
de la colonie anglaise.
Au moment de son départ, les feuil
les anglaises qui se publiaient au Trans
vaal c'était un an avant la guerre
actuelle accusaient les Belges au
Congo de mille crqautés.
Et je m'attendais les trouver,
dans leurs stations, a dit M. Voss, oc
cupés découper toute la journée des
bras, des têtes et des jambes de nègres,
sans jamais les remettre ensemble. Or.
j'ai voyagé avec des officiers et des
agents belges, pendant un an et demi,
et j'eus la surprise de ne rien constater
de ce que j'avais pu craindre. Bien
plus, dans notre groupe, il m'arriva de
devoir moi-même faire la loi, au lieu
de devoir y trouver trop de sévérité.
s Les Belges sont un petit peuple en
Europe, mais ils sont de belle valeur
dans l'Afrique centrale, et je suis heu
reux d'avoir trouvé l'occasion de me
faire parmi eux de nombreux amis.
Yoilà les calomnies anglaises mises
néant par un loyal Anglais. Il n'a rien
constaté des méchantes nouvelles ré
pandues par les feuilles britanniques
au contraire, il a dû ss montrer sévère,
trouvant l'indulgence des officiers bel
ges trop grande