la ville. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement L'Église du diable. Justice électorale. Dimanche, 21 Avril 1901. 61e année.X° 19. i'ai'aisstml le Dimatwhe. Vires acquirit ei.ndo. Réunion de l'Association générale des Brasseurs de l'Arrondissement. Ordre du jour de Al. Boone. Vœux de l'Association. L UNIOÎi fait LA force. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. oO On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypres. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Pbogbès ON TRAITE A FORFAIT. D'après la religion" dé l'Église, tout' est permis. Posséder des esclaves, c'est fiermis. Et en Europe, en Amérique, 'Eglise a soutenu l'esclavage. Amasser une fortune prise sur le travail des frères opprimés, c'est permis. Être riche au milieu des Lazares rampant sous les tables du festin, c'est non seu lement permis, mais c'est bon et loua ble, si, côté de cela, on fait un don de 1,000 francs Boit l'Eglise soit aux hôpitaux. Défendre sa fortune par la violence contre les besogneux, les enfermer dans des prisons cellulaires, leur mettre les fers aux pieds, les attacher aux brouet tes, les condamner mort, tout cela est bien pour lEglise. Passer toute sa jeu nesse en débauches, et ensuite appeler une de ces débauches mariage et avoir la bénédiction de l'Eglise, c'est permis. Il est permis, surtout, de tuer pour défendre non seulement sa personne, mais aussi ses pommes. Il est permis de tuer pour punir (punir veut dire en seigner tuer pour enseigner Et surtout il est permis, et même c'est un devoir et un acte louable, de tuer pen dant la guerre par ordre du chef. Cela, lEglise ne se contente pas de l'admet tre, elle l'ordonne. Tolstoï. L'Association générale des brasseurs de l'arrondissement d'Ypres a tenu, Samedi 13 Avril dernier, 2 heures de relevée, en son local Café Cosmopolite, Place Vandenpeereboom, une réunion laquelle elle avait convoqué le3 séna teurs et représentants de l'arrondisse ment. Cette réunion était présidée par M. Amand Donck-Tyberghein, brasseur Ypres. Une notable partie des bras seurs de l'arrondissement y assistaient. Messieurs les sénateurs Iweins et Deridder et Monsieur Nolt, représen tant, sont introduits. M. Cantillon, indisposé, s'est fait ex cuser. LE PRÉSIDENT remercie les léna- teurs et représentant d'avoir répondu l'invitation et d'avoir ainsi montré l'intérêt qu'ils portent une des prin cipales industries de l'arrondissement. Il montre les etïets néfastes que l'adop tion du projet de Sinet de Naeyer au rait pour les brasseurs de l'arrondisse ment, ceux-ci étant forcés par les be soins de la concurrence d'être les pro priétaires de la plupart des cabarets Il adjure les sénateurs et représen tant de soutenir les brasseurs dans la défense de leurs intérêts légitimes. [Applaudissements). Il donne la parole au Secrétaire pour donner lecture des procès-verbaux des séances précédentes, contenant l'ordre du jour proposé par M. Booue, bras seur Ypres, ainsi que les vœux votés l'unanimité par l'association. L'Association des Brasseurs de 1 ar rondissement d'Y près, réunie en assem blée générale, le 6 Avril 1901 Considérant que le projet de loi dé posé par le Gouvernement n aura pas pour conséquence d'enrayer le fléau de 1 alcoolisme Considérant que le dit projet lèse gravement les intérêts des propriétai res-brasseurs Considérant que le propriétaire-bras seur ne peut être rendu responsable detj actes de son I ">cf?trire Considérant d'autre part qu'il serait odieux de soumettre les cabaretiers aux perquisitions des agents du fisc perquisitions qui pourraient amener la confiscation du mobilier appartenant des tiers Proteste énergiquement contre le projet du gouvernement et décide d'u ser de tous les moyens en son pouvoir pour obtenir une législation qui sauve garde efficacement les intérêts de l'in dustrie brassicole. L'Association des Brasseurs de l'ar rondissement d'Ypres,réunie en assem blée générale, le 13 Avril 1901, décide de réclamer 1°) La suppression du droit de licen ce et son remplacement par une aug mentation des droits d'accises sur la fabrication de l'alcool 2°) L'établissement d'une taxe d'ou verture pour tout nouveau débit de boissons alcooliques ou fermentées 3°) La défense d'ouvrir un nouveau débit cTans des locaux trop exigus. M. DERIDDER, sénateur, atti re l'attention de l'assemblée sur le projet de loi déposé par MM. Maenhout et consorts qui, grâce son apparence béuigne, parait avoir rencontre un ac cueil favorable oUus> certains milreax brassicoles. L'orateur s'en étonne, car, en examinant ce projet, on s'aperçoit que sou adoption entraînerait des con séquences graves, tant pour les bras seurs que pour les débitants. L'article 3 de ce projet dit en effet Le montant du droit de patente géné rale est fixé comme suit 1° Dans les communes de 60,000 ha bitants et plus, minimum 73 francs. 2° Dans les communes de 30,000 60,000 habitants exclusivement, 65 fr. 3° Dans les communes de 15,000 30,000 habitants exclusivement, 51 fr. 4° Dans les communes de 5,000 15,000 habitants exclusivement, 38 fr. 5° Dans les communes de moins de 5,000 habitants, 27 fr. Les débits de boissons alcooliques et autres seront classés selon l'importance de leur vente, d'après le tarif B des patentes, annexé la loi du 19 Mai 1819 (classes 1 kl). Voici le tarif auquel cet article fait allusion D) 2e l 3ej 4e) 5e) 6e) 7«) 423 323 245 185 138 100 73 370 285 214 160 118 87 65 194 149 114 87 67 51 38 142 111 89 67 51 38 27 280 214 162 122 91 67 51 M. Deridder fait remarquer que l'application de ce tarif Ypres fixe rait le minimum de patente 51 fr., taux de la septième classe, et le maxi mum 280 fr., taux do la première classe, auxquels il faut ajouter des cen times additionnels perçus par l'Etat et la province, qui sont de 20 °/0 pour l'Etat et 12 pour la province, soit ensemble 32 °/0 ce qui ferait qu'en réalité le minimum payer Ypres serait de 67-32 fr. et le maximum de 369-60 fr. D'ailleurs, ces chiffres s'aug menteront encore en beaucoup de cas des centimes additionnels percevoir par la commune. Cette répartition par classe prête d'ailleurs l'arbitraire. lr rang. 2e rang. 3e rang. 4e rang o' rang. 60,000 30,000 15,000 5,000 Moins habit. 60,000 30,000 15,000 de 5000 et plus. habit. habit. habit habit. Il déclare que pour ces différents mo tifs, il ne peut admettre le projet Maen- hcJïîf1 t. Il est d'accord avec l'Association pour repousser le projet du gouverne ment. Il fait observer notamment que les amendes appliquées sont exagérées et ouvrent la porte aux transactions, ce qui prête au favoritisme gouvernemen tal. Il se déclare partisan de la liberté du commerce, que ces deux projets mena cent et estime qu'aucun des deux n'aura pour résultat d'enrayer les pro grès de l'alcoolisme. Il appuiera les vœux émis par l'As sociation et défendra autant qu'il sera en son pouvoir les intérêts de la brasse rie, tout en ne méconnaissant pas ceux de la distillerie. M. IWEINS d'EECKHOUTTE est d'avis que les projets de loi ne vien dront pas devant la législature pendant la prochaine session. L'honorable sé nateur fait remarquer que tout projet de loi passe d'abord par les sections et que les projets en question sont ren voyés l'examen d'une commission. Tous les budgets sont encore voter et il y a 172 orateurs inscrits, sans comp ter ceux qui se feront encore inscrire. Il se déclare favorable aux intérêts de la brasserie. 11 les défendra dans la li mite du possible. Il fait observer que ie^pfvljet? de bmetrde Naeyer consacre dans une de ses dispositions la viola tion du domicile privé, ce qu'il ne sau rait adme.tre. 11 se déclare adversaire de falcoolLme et trouve qu'il est ur gent qu'on prenne des mesures. Il lui est impossible de s'engager dès main tenant prendre telle ou telle attitude, car il prévoit que de nombreux amen dements seront déposés. M. NOLF, représentant, déclare qu'en présence de la multiplicité des projets, dont la Chambre vient peine d'être saisie projets de Smet de Naeyer, Maenhout, Francotte, Carton de Wjart, il ne saurait se prononcer sur toutes les questions de détail, que sug gère leur examen, il suppose que ce que l'assemblée attend de lui, c'est une déclaration de principe et sur ce terrain il se déclare prêt appuyer toute tentative qui aura pour effet d'en rayer les progrès de l'alcoolisme. Il ne saurait admettre ni le projet de Smet ni le projet Maenhout. Il se rallie aux critiques formulées par M. Deridder en ce qui concerne le projet Maenhout. Quant au projet du gouvernement, il repose sur le droit de licence et l'expé rience a démontré que l'établissement de ce droit n'a pas diminué la consom mation de l'alcool dès lors le main tien de ce droit ne se justifie pas. M. Nolf passe ensuite en revue cer taines dispositions de détail du projet du gouvernement. Il montre ce que les art. 11 et 18 notamment contiennent d'exhorbitant en ce qu'ils violent le do micile privé et vont jusqu'à frapper les propriétaires pour les fautes commises, leur insu, par leurs locataires. La né cessité de prendre pareilles mesures pour rendre efficace le droit de licence justifierait elle seule son abolition. L'orateur est d'avis que le vrai re mède, contre l'extension de l'alcoolis me réside dans la réglementation de la fabrication de l'alcool destiné la con sommation. Il déclare que les tendan ces du projet Carton de Wiart et con sorts consacrant le monopole de la fa brication de l'alcool par l'Etat ont ses préférences, tout en ne se cachant pas que le projet, dans les circonstances actuelles, soulève de grandes difficultés financières. Pendant ce discours, M. le représen tant Colaert fait son entrée. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. M. COLAERT se déclare son tour adversaire résolu de l'alcoolisme. Il est d'avis que la trop grande multiplicité des cabarets est une nuisance et qué' des efforts doivent être faits en vue d'arrêter la progression croissante du nombre de ces débits. Il y a lieu toute fois de respecter les droits acquis. A ce moment un membre interrompt l'orateur pour demander au président de faire donner lecture des vœux émis par l'assemblée. Lecture est donnée. M. COLAERT accepte les desiderata de l'Association des brasseurs, mais ré serve son opinion en ce qui concerne la suppression du droit de licence et son remplacement par une augmentation des droits d'accise sur l'alcool. Il s'élève contre la façon dont les contraventions en matière fiscale sont souvent dressées et il cite comme exem ple un cas qui s'est présenté dernière ment Zandvoorde. Il reconnaît que le projet du gouver nement, tel qu'il est présenté, ne peut être admis sans de nombreuses modifi cations, parce qu'il contient des clau ses absolument vexatoires, telles que la violation du domicile privé. L'orateur termine en déclarant qu'il s'efforcera de sauvegarder les intérêts des brasseurs. Après un échange de vues auquel prennent part MM. les sénateurs et re présentants, MM. Donck, président, Boone, Yermeulen et Six, la séance est levée. Le bureau de l'Association libérale d'Ypres, se basant sur l'art. 21 de la loi électorale communale du 11 Avril 1895, sur les art. 55, 56 et 63 du Code électoral, sur la loi du 12 Avril 1894, sur une décision de la Cour d'Appel, sur un arrêt de la Cour de Cassation du 8 Mai 1899, sur le Recueil de droit élec toral par C. Scheyven et P. Holvoet, a introduit, le 31 Décembre 1900, devant la Cour d'Appel de Gand, une demande en radiation des listes électorales com munales d'Ypres, de M. Arthur Sur mont de Volsberghe, ministre de TIndus trie et du Travail. Invoquant la loi, qui exige une résidence habituelle, réelle et effective M. Surmont habite en effet Bruxelles, rue Latérale, n° 1, et sa maison rue de Lille, Ypres, est fer mée et inhabitée depuis plusieurs mois le bureau a demandé, en ordre principal,la radiation,et, en ordre sub sidiaire^ être admis prouver par tou tes voies de droit, témoins compris, les faits articulés dans ses conclusions. Le 9 de ce mois, la Cour d'Appel de Gand, 2e chambre, 2e section, a rendu, l'arrêt suivant Attendu qu'il bésulte des ex- plications kespectives des parties et des pièces produites par le dé- fendeur (AI. le Ministredans les délais prescrits, que celui-ci RÉSiDE alternativement a ypres, a VOOR- mezeele et a bruxelles Qu'lL est établi d autre part Qu'lL exerce a Y pres le mandat électif de conseil- ler communal, que c'est donc dans cette localité que le défendeur doit être inscrit comme électeur Attendu que le demandeur sou- TIENT VAINEMENT QUE LE DÉFENDEUR N'A PAS DE RÉSIDENCE HABITUELLE a PRES ET OFFRE D EN FAIRE LA PREU- VE, QUE LES FAITS QU IL ARTICULE a CETTE FIN MANQUENT DE PERTINENCE ET DE PRÉCISION Par ces motifs, Rejette le recours et condamne le demandeur aux dépens. La 2e Chambre 2« section était com posée de MM. Roels, le plus ancien des

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1