Nécrologie.
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Dimanche, 9 Juin 1901.
61e année. X° 23.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
i'm-aissaui ie tPhnauche.
LUMO.N FAIT LA FORCE.
Vires acqlirit eixdo.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, \pres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès OA TRAIT h A I OUI Ail
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Toute la ville, on pourrait presque
dire tout l'arrondissement de Courtrai,
a tenu rendre Mercredi, Monsieur
Emile LUST, un hommage de respec
tueuse reconnaissance et de sincères
condoléances.
Toutes les classes de la société
étaient représentées dans le long cor
tège qui, de la mortuaire l'église S'
Martin, de l'église au cimetière de la
Madeleine, a défilé entre deux haies
compactes de spectateurs.
Dès bien longtemps avant dix heu
res, les amis de la famille et les amis
politiques arrivaient la mortuaire sa
luer la famille du regretté défunt.
Le cortège se forme lentement en
tête la musique de la Société Philhar
monique, aveô son drapeau immédia
tement derrière, les députations des
cercles politiques de Courtrai, de Me-
nin. de Mouscron, d'Ypres, avec les
drapeaux de VAvant-Garde Aleninoise
et l'Union Libérale de Menin, de V Asso
ciation Libérale de Mouscron et de VAsso
ciation Libérale d'Ypres. Suivait un pe
loton de gardes civiques. Encore un
groupe compacte de drapeaux avec
chaque drapeau une députation les
Décorés, la Broederlijke Weldadigheid, la
Cour Irakienne, les Kruisbroedersla So
ciété de S1 Georges.
Remarqué dans le cortège M. Ray
mond Vande Venne, député libéral de
l'arrondissement de Courtrai M Her-
man Yan Leynseele, député suppléant;
M. Paul Verschoore, Lieutenant-Colo
nel honoraire de la Garde Civique et
des Officiers honoraires M. Raikem,
Major Commandant laGardeCivique et
des Officiers de l'Etat-Major M.
Georges Vandale représentait l'admi
nistration communale de Courtrai.
Les coins du poêle étaient tenus par
M. Vital De Ridder, sénateur libéral
des arrondissements Courtrai-Ypres
M. Raymond Gillon, Président de l'As
sociation Libérale de Courtrai M.
Adolphe Baelde, Président de la So
ciété de GymnastiqueZaCourtraisienne
M. Henri Bersou, membre de la Com
mission administrative de la Broeder
lijke WeldadigheidM. le député Er
nest Noli, représentant l'Association
Libérale d'Ypres, et M. O-unin Oat-
teaux, Capitaine honoraire, représen
tant les Officiers honoraires de la Garde
Civique de Courtrai.
La compagnie d'honneur, comman
dée par le capitaine Goorierkx, a dmi-
né devant la mortuaire les salves régle
mentaires.
Le service funèbre, commencé
onze heures, a duré jusqu'à midi.
Au cimetière quatre discours ont été
prononcés.
M. Raimond GILLON, Président de
Y A ssociation Libérale de Courtrai, a pro
noncé le discours suivant
Messieurs,
Il y a un an, les suffrages de nos
amis politiques conféraient M. Emile
Lust un mandat électif.
J'eus l'honneur, alors, de lui porter
au nom des Associations fédérées et
des Sociétés libérales de notre arron
dissement, nos remercîments et nos fé
licitations Vous tous, qui êtes réunis
en ce moment autour de cette tombe,
vous nous aviez suivis jusqu'à sa de
meure en un long cortège triomphal et
7ous partagiez notre joie et nos espé
rances.
Aujourd'hui Sans doute, c est
le même concours d'amis, mais hélas
c'est un autre cortège car, nos ban
nières et nos drapeaux sont en deuil et
j'ai, une fois de plus, la mission dou
loureuse d'apporter la dépouille
mortelle d'un ami, auquel m'attachait
une vive et longue sympathie, l'hom
mage de nos regrets et de notre recon
naissance.
Il n'est pas dans notre ville, et je
pourrais dire peut-être il n'est pas
dans notre arrondissement, d'œuvre
libérale que la mort d'EMiLE Lust ne
vienne cruellement atteindre. Si l'As
sociation Libérale est plus particulière
ment frappée, il est juste de le dire,
car c'est uu éloge, toutes les entrepri
ses de propagande libérale éveillaient,
et retenaient, avec un égal intérêt, la
sollicitude éclairée et généreuse de ce
lui que nous avons perdu.
Emile Lust fut de toutes les luttes
que depuis trente ans nous avons sou
tenues pour le progrès et le triomphe
de nos idées. Pendant près de vingt
ans, il fut membre du Comité de notre
A&sociation. Il remplit, de 1886 1889,
les fonctions de Vice-Président il ac
cepta l'honneur de nous représenter
devant le corps électoral aux élections
communales de 1878 et de 1881 et le
27 Mai 1900, enfin, le suffrage des
électeurs libéraux des arrondissements
réunis de Courtrai et d'Ypres l'elevè-
rent la dignité de sénateur-suppléant.
Jamais sa constance politique né
s'est un instant démentie jamais sa
confiance n'a faibli aux heures les
plus sombres, il a conservé une iné
branlable espérance dans la victoire
définitive.
n C'est qu'il avait foi dans la lorce
immanente de nos principes. Il savait
que, si les idée» de tolérance et de so
lidarité, d'indépendance intellectuelle
et de liberté philosophique peuvent
parfois s'obscurcir un îustant, elles ne
sauraient s'effacer de nos âmes, parce
qu'elles sont la force éternelle qui, ir
résistiblement, pousse l'humanité en
avant, dans son évolution vers le pro
grès.
Il avait bien compris le devoir so
cial qui s'imposait ceux d'entre nous
que la destinée a favorisés de ses dons.
Jamus, et mieux que personne
peut-être, nous pouvons l'affirmer
nous ne l'avons vu hésiter mettre au
service des idées qui nous sont chères,
l'influence d'une légitime popularité et
les ressources d'une situation brillante.
Son activité politique et sociale ne se
dépensait pas en théories vaines uu en
une aide platonique et dédaigneuse
mais, il apportait l'accomplissement
des missions qu'il acceptait, une initia
tive personnelle qui était efficace et
précieuse, parce qu'elle était admira
blement servie par les sympathies
qu'elle éveillait autour de lui.
Et c'est Ainsi qu'en un temps qu'a
gite de redoutables problèmes, il a su
nous montrer tous, l'exemple du de
voir social et marquer leur voie tant
de privilégiés du sort que laissent in
différents les luttes passionnées et in
quiétantes auxquelles nuits assistons
Lui aussi, comme d autres que
nous pleurons encore, ne connaissait-
que des ainis. Il était tolérant et bon,
secourable aux infortunes et aux mi
sères. Sa mort, si brusque et si soudai
ne, vient rompre de longues et fidèles
affections et laisse autour de lui un vide
qui ne sera pas comblé.
n Hélas en ce moment, nous ne
pouvons songer sans une poiguanie
émotion, ceux qu'il laisse derrière
lûi, ses eufauts si jeunes encore et si
fiésarmés contre les viciBSitudes de la
vie.
n Mais du moins, il leur reste et
c'est une consolation peut-être, il
leur reste l'affection fidèle, presque
maternelle, la touchante sollicitude qui
depuis si longtemps veillent sur leur
enfance. li leur reste aussi l'universelle
sympathie qui s'attachait leur père
et que nous reporterons sur eux,
payant ainsi la mémoire de celui que
nous pleurons la dette que nous impo
sent nos regrets et notre reconnaissan
ce.
n Au nom de l'Association libérale,
au nom de tes amis, Emile Lust, je te
dis adieu Repose en paix
M. Eugène VOSSEN, secrétaire de la
a Broederlijke Weldadigheid s'expri
me comme suit en flamand
a MlJNE HeEKEN,
j> Er valt mij heden eene pijnlijke
taak te vervullen. in naam der Eere-
eu Werkende Leden van de Broederlijke
Weldadigheid, ben îk geroepeu,om eene
laatste Juulde te breugen auu deu duur-
baren afgestorvene, die, als Voorzitter
en Weldoeuor, de beiaugen onzer
wei kmausmaatschappij waarnaai.
De schoone hoedauighedeu, de ver-
diensten hier doen uitschijneu van den
heer Emiel Lust is mij oamogelijk.
Onder zijn beheer, door zijne wijze
raadgevmgen werd de maatschappij
eene der bioeiendste van het laud en
bekwam menige schitterende ouder-
scheiding vanwege het IStaatsbestuur.
De diensten, die hij aan de mutuali-
teit bewees, werden belooud met het
bijzonder kruis van eerste klas
Hij was uitnemend voorzichtig in
besluurlijko zaken en rneu mocht met
zekerheid zeggen dat zijn genomen be-
sluit iedereen zou bevredigen. Ook
stelde de Broederlijke Weldadigheid, die
het geluk ging genieten binnen eemgu
dagen zijn vijf-en-twintigjarig Voor-
zitterschap te vieren, eon bliud ver-
trouweu in hem.
Hij genoot de algemeene achting.
Zijne minzaamheid en zijne rechtzin-
nigheid waren door iedereen, door rij-
keu en armen, geprezen. Zijne onuit-
pntbare liefdadigheid was de grond-
steen van zijn schoou karakter eu deed
ht m het hart van den werkman win-
nen.
De armen vergat hij nooit en, zon-
der het te zoeken of te wiilen, w s hij
een echte volksvriend.
De heer Emiel Lust bezat een
gonden hart. Begunstigd door het lot,
\vist hij zijne giften uit te deelen met
eene bewoudereuswaardige beschei-
denheid. Hoeveel pijnen heeft hij ge-
stild hoeveel ellenden heeft hij ver-
zacht hoeveel wanhoop heeft hij in
biijdschap en in zegemngen doen ver-
anderen, daar waarhij, bliudelings en
zonder tellen, troost en halp heeft uit-
gestrooid
Het is dus niet te verwonderen dat,
op dit plechtig oogenblik, al degenen,
die ziju graf omringen, zijne dood be-
treuren dat de tranen vloeien van
zijne kinieren, die hij zoo vurig be-
minde en aan wier liefde hij zoo
vroeg ontrukt wordt dat de tranen
vloeien van zijne zoo toegenegene zus-
ter, aan wie, in den winter des levens,
deze harde beproeving met gespaard
werd het is met te verwonderen dat
er op dit oogenblik ook tranen gestort
worden in menigschamele woonst door
degenen aan wie hij zoo dikwijls eu
zoo edelmoedig zijne milde hand toe-
reikte.
Heer Voorzitter Onherstelbaar is
uw verlies De doo.ï heeft u wegge-
rukt op 't oogenblik dat gij er voor
allen nog zoo noodig waart.De Broeder
lijke Weldadigheid en al degenen die U
gekend hebben zullen van u een onver-
getelijk aandenken bewareu voor het
goede dat gij in deze wereld verricht
hebt.
Vaarwel heer Voorzitter, in naam
van onze leden, en ook, als het mij
toegelaten is. in naam van de armen
Vaarwel en rust in vrede
ïjc
M. Victor DE CONINCK, secrétaire
de la Société Philharmoniques'exprime
en ces termes
Messieurs,
C'est comme secrétaire de la Com
mission directrice de la Société Philhar
monique, dont le regretté défunt fut
Président durant 21 ans, que m'échoit
le douloureux honneur de venir rendre
un dernier et solennel hommage
Emile Lust qu'on vient de descendre
en cette tombe.
C'était en 1880. La Société venait
de traverser une crise pénible elle
avait été exposée de rudes épreuves
mais, grâce l'indomptable énergie du
directeur et au dévouement inébranla
ble des rares éléments qu:i lui restèrent
fidèles, son existence, un moment com
promise, resta assure©.
Tant de courageux efforts méri
taient d'être soutenus quelques amis
dévoués le comprirent la Société fut
réorganisée une nouvelle commission
tut instituée et Emile Lust en accepta
la Présidence.
Cet heureux événement stimula
l'ardeur de nos musiciens qui se remi
rent au travail avec un nouveau zèle
nous avons été témoins, Messieurs, de
leurs persévérants efforts nous avons
constaté leurs progrès continuels, et
c'est avec une légitime fierté que nous
assistons aujourd'hui leurs succès et
leurs triomphes.
Cette brillante situation acquise
par notre phalange musicale, sans au
cun patrouage officiel, nous la devons,
en grande partie, au dévouement sans
bornes et l'appui généreux d'EaiiLE
Lust.
n Nous comptions encore sur lui pour
continuer mener la Société dans la
voie du progrès aussi, quand, il y a
quelques jours peine, malgré la ma
ladie qui le minait, il tenait, encore
nous recevoir l'occasion de sa fête
patronale, pour nous serrer chaude
ment la main et exprimer tous ses
vœux pour la prospérité de sa chère
Philharmonie, nous le quittâmes con
fiants en son prompt rétablissement.
n Le Destin en a voulu autrement la
mort inexorable a accompli son œuvre
Elle cause parmi nous un vide immen
se, et nous ne perdons pas seulement en
Monsieur Emile Lust le Président
dévoué, mais aussi l'ami franc et droit;
car, il nous portait tous, membres de
la commission et musiciens, une amitié
protonde et inaltérable.
u Pin ce moment suprême où la terre
qui couvrira ta tombe nous séparera
désormais, nous te disons Cher Prési
dent, noble Ami, tu fus toujours bon
et juste, sincère et généreux et tes ver
tus rendront ton souvenir impérissable
parmi nous.
Puissent ce souvenir et les marques
d estime et d'affection de tes nombreux
amis qui entourent ici ta demeure der
nière, apporter quelque consolation
tes chers enfants et a ta digne famille
si profondément éplorés.
s Repose en paix, Emile, adieu