Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Chambre des Représentants. Dimanche, 4 Aoûl 1901. 61e année. ATo 51 Paraissant le Dimanche. Les enfants martyrs. L'État abdiquant entre les mains (les petits-frères Les Finances belges. L'invasion monacale. Le renouvellement des Conseils généraux en France. L UNION PAIT LA FORCE. Vires acqurit elvdo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. 5() On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. L'interpellation de M. Crombez au ministre de la justice, relativement aux enfants mis la disposition du gouvernement»,eût,eu d'autres temps, produit un joli tapage dans le pays. Mais le parlement belge a donné en ces derniers temps trop de spectacles ridicules pour que le public s'intéresse encore ce qui s'y passe. Le public a tort le gouvernement profite admirablement de notre indiffé rence, résultat de la satiété, pour nous traiter sa fantaisie. Voici donc ce que le zélé député li béral de Tournai a découvert et révélé; le fait vaut la peine d'être précisé et commenté. Les enfants mis la disposition du gouvernement r, délinquants ou vaga bonds, doivent être confiés des éco les de bienfaisance sortes d'institu tions que M. Lejeune a substituées aux anciennes maisons de correction. Ces écoles sont dirigées par le gou vernement, surveillées constamment par lui et constituent un service public de la plus haute importance. S'il est vrai, en effet, que mieux vaut pré venir que punir ces écoles, bien organisées, peuvent rendre d'éminents services Mais, telles qu'elles fonction nent, actuellement, elles sont encore loin de la perfection. C'est dans ces circonstances que M. Vanden Heuvel, ministre de la justice, sans consulter personne sauf, sans doute, son confesseur, a eu l'idée d'envoyer en pension chez les petits- frères une partie des enfants qui sont confiés ainsi l'Etat. D'autre part, comme ces bons reli gieux ne font rien pour rien, et que le ministre n'a rien leur refuser, notre garde des sceaux leur a payé la co quette petite somme de cent cinquante mille francs sur les deniers de l'Etat. Il a prélevé ce subside sur les fonds mis sa disposition sous la rubrique Ecoles de bienfaisance de l'Etat, ma tériel, loyer d'immeubles M. le député Crombez a soutenu qu'il y avait là un virement de tonds absolument irrégulier. La défense du ministre a été piteuse; il s'est, borné dire qu'il n'y avait plus de place dans les écoles de l'Etat, qu'il avait dû appeler les petits-frères son secours et que, d'ailleurs, la situation durait depuis huit années. Ainsi, depuis huit ans, les pauvres enfants que la misère ou le défaut d'é ducation jettent aux mains de l'Etat n'ont point d'école prête les recevoir: on les envoie alors des éducateurs re ligieux dont le nom seul est tristement significatif. On n'a pas une minute de temps pour proposer la Chambré de créer de nouvelles écoles. Alors que l'on bâtit nue cathédrale au camp de Beverloo avec autant de hâte que s'il s'agissait d'élever un rem part contre l'invasion étrangère, on ne s'avise pas qu'une ou deux écoles de bienfaisance viendraient fort point. Le ministre n'ignorait pas la situa tion pourtant, puisque, sans l'avis des Chambres, il a disposé de cent cin quante mille francs, qui au moins d'après le libellé du budget, ne de vaient pas tomber dans les coffres des petits-frères. Il est vrai que la cour des comptes, instituée pour couper court des fan taisies financières de ce genre, n'a pas, cette fois, mis le holà La cour n'a pas vu le virement. Il faut l'excuser ces bons conseillers, habitués étudier la loupe les comp tes des pins modestes fonctionnaires pour y rechercher une erreur d'un vingtième de centime, ne sont pas ou tillés, matériellement ni intellectuelle ment, paraît-il, pour déjouer une opé ration aussi magistrale que celle dont M Crombez a été le révélateur La presse catholique, naturellement, proclame que la défense du ministre a été triomphale et que M. Crombez, l'indiscret scrutateur de budgets, a été honteusement battu. L'exposé tout simple des faits mon tre quelle est la situation vraie. L'Etat a manqué son devoir eD se déchargeant sur des particuliers, sus pects un grand nombre de gens, d'une obligation dont seul il devait- assurer l'exécution. Il a manqué de loyauté en dissimu lant cette opération dans un remanie ment de chiffres budgétaires. Il a manqué de franchise en n'a vouant pas l'irrégularité et en ne pre nant pas l'engagement formel et im médiat d'y porter remède. Un dernier détail un député coura geux a demandé si les représentants du pays auraient au moins le droit d'aller voir ce qui se passe daus les écoles de bienfaisance subsidiées. M. Van den Heuvel a répondu que, peut-être, les bons frères auraient l'extrême amabi lité' d'accueillir chez eux les manda taires du peuple qui les subsidie... son insu, il est vrai.' Mais M. le ministre n'a rien promis de positif: un membre du gouverne ment n'a rien ordonner aux petits- frères il doit se trouver déjà suffisam ment heureux et honoré de leur verser notre argent. Prodiguer l'or du budget aux cou vents les associer l'administration de tous les services publics abdiquer devant eux toutes les prérogatives de la puissance laïque voilà toute la po litique de nos maîtres. Le ministre de l'intérieur et de l'in struction publique vient de rappeler aux inspecteurs de l'enseignement et aux directeurs d'écolo la circulaire par laquelle il les engageait prendre des mesures prophylactiques surtout en ce qui concerne là propagation de la tuberculose pulmonaire. La ministre invite les intéressés profiter de la période des vacances pour améliorer l'état hygiénique des locaux scolaires en s'inspirant des re commandations contenues dans cette circulaire. M. Louis Strauss, dans un article do cumenté qu'il publie sur les finances belges dans la Belgique Financièreéta blit comme suit l'effrayante progres sion de la dette publique depuis la chute des libéraux La dette de la Belgique s'élevait, en 1870 682 3/4 millions de fr. en 1880,5 1,422 3/4 militons, en 1890, 2,650 3/4 millions de fr. Eo 1870 et 1880, la dette flottante était nulle elle était de 20 millions en 1899. de 63 1/2 millions et, sans doute, son importan ce aura augmenté en 1900. M. Strauss déplore la confusion qui règne centre le budget des chemins de fep-e* celui des dé enses ordinaires. L'Etat utilise les excédents de recettes du railway pour couvrir le déficit de l'administration du pays et lorsqu'il doit faire une grosse dépense de maté riel, il la porte l'extraordinaire. C'est un procédé extravagant. Comme le dit M Strauss, tout industriel prudent prend régulièrement une somme qu'il met laréserve pour le renouvellement et le perfectionnement de l'outillage de son entreprise. S'il contractait un em prunt chaque fois qu'un progrès l'oblige de transformer ses machines, il abouti rait certainement la faillite. C'est pourtant ce dernier système que l'État a adopté. La nation vit sur son capital et non sur son revenu. Il importe de séparer nettement et loyalement le budget des chemins de fer du budget ordinaire. Cela gênera le gouvernement qui, par suite de cette confusion, parvient dissimuler ses déficits, mais la Chambre a le droit d'exiger une comptabilité claire et contrôlable. L'invasion noire continne. Ou an nonce, en effet, que des jésuites fran çais viennent de se rendre acquéreurs du château que possède, Alost, l'an cien Sénateur M. Liéuart. D'autre part, des capucins espagnols ont transformé en couvent une ancien ne brasserie Oupeye, province de Liège. Une vingtaine de moines sont déjà installés et on en attend un nou veau contingent. Les opérations électorales pour le re nouvellement triennal des Conseils gé néraux se sont achevées dimanche. D'après les indications fournies au ministère de l'intérieur, le nombre des ballottages était de 93. Les élus se répartissent ainsi, au point de vue de leurs opinions politi ques Radicaux et radicaux socialistes, 49 Républicains, 22 Socialistes, il Conservateurs, 7 Nationalistes, 3 Rallié, 1 Total 93 Les républicains ont gagné sur les conservateurs et les nationalistes 14 cantons. D'autre part les radicaux et les so cialistes ont gagné 13 cantons sur les républicains modères. Les républicains ont perdu six sièges. D'après la statique du ministère de 1 intérieur, les républicains gagnent 27 sièges et eu perdent 6, soit un gain total de 21 sièges. Le premier tour ayant assuré un gain de 60 sièges, les républicains ga- gneraientdonc plus de soixante-dix siè ges. Séances du Vendredi 26 Juillet. Budget des chemins de fer, postes et télé graphes. 3X. IVolf" avait deman dé, entre autres choses, une ligne grande section entre Ypres et Dixmu de. M. le ministre Liebaert refuse l'éta blissement de cette ligne qui est récla mée par tout l'arrondissement et qui serait un grand bien pour la ville. Le Gouvernement ne fait absolument RIEN pour notre arrondissement. Il est vrai qu'il ne doit pas se gêner malgré tout les électeurs apportent leurs votes au gouvennement. Pension des instituteursMde Trooz fait l'apologie des traîtres qui ont dé serté l'enseignement de l'État en 1879 et qui ont obtenu une place dans l'en seignement libre. Il demande que l'Etat leur accorde aujourd'hui une pension M. Giroul démontre l'évidence que les déserteurs de 1879 ont obéi leur intérêt personnel et escompté une si tuation meilleure que leur promettait alors le parti catholique qui ce mo ment n'avait ni écoles ni instituteurs. L'enquête scolaire fourmille de cas de pression et de corruption. De nombreux curés ont reconnu qu'ils recherchaient une révolution dans le pays propos de cette lutte scolaire. Les instituteurs officiels ont été partoutcirconvenus par les curés. M. Huysmans propose d'ajourner au 15 Octobre la discussion de la question militaire. Il est inadmissible, dit-il, que le gouvernement fasse discuter et voter immédiatement un projet qu'il vient seulement de déposer. Cette proposi tion est rejetée par 63 voix contre 44 et 1 abstention. Attendons-nous voir l'opposition demander journellement l'appel nomi nal, comme l 'a annoncé M. IJuysmans. Ce sera de bonne guerie en présence de l'attitude de la droite. M. Demblon propose la Chambre de s'ajourner Mardi La Chambre n'est plus en nombre 60 membres seule ment répondent l'appel nominal. Séances du Mardi50 Juillet 190]. Séance du matin. M. Buyl constate que le nombre des membres présents est très restreint. Il propose la Chambre de s'ajourner jusque Jeudi et demande l'appel nomi nal sur cette motion. M. Tackdoyen d'âge, qui préside, refuse de mettre cette proposition aux voix. Il s'en suit un boucan infernal qui se prolonge pendant toute la séance. M. Hubin re proche la droite de commettre une lâ cheté en faisant présider la séance par un vieillard de 83 ans. Séance de Vaprès-midi. M. de Sadeleer, président, regrette et blâme les incidents du matin il les attribue un grave malentendu. - La.iéance est suspendue pour per mettre aux différents groupes de la Chambre d'examiner les moyens de mener bonne fin la marche des tra vaux. Discussion de l'art. 1 de la proposi tion de loi sur la pension des institu teurs. Séances du Mercredi, 51 Juillet 1901. Budget des chemins de fer. postes et télé graphes. Pension des instituteursLa disjonc tion des trois premiers articles de mandés par M. Feron est rejetée par 73 voix contre 41 et 1 abstention. Six ameudements et un sous-amendement l'art. 1 proposés par M.Cambier de même qu'un amendement proposé par M. Buyl sont rejetés. Les 10 premiers, articles sont adoptés avec certaines modification.

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1