Chroniquedela ville.
M. Nolf et M. Golaert
devant la Chambre.
IVU GLBATIOX
DU MONUMENT
Jules KILSDONK.
Messieurs,
ii M. Jules KILSDONK aimait ses
élèves, il les connaissait tous, s'intéres
sait eux d'une façon toute paternelle,
ne se ménageait nulle peine pour les
guider, les encourager et les récom
penser.
Messieurs,
s Jules KILSDONK fut un de ces
privilégiés-là.
Bourse de Bruxelles
33b0.
La nécessité d'effectuer des travaux fut re-
connue la noiice sur les voies navigables an
nexée la note préliminaire du budget des
recettes et des dépenses extraordinaires pour
l'exercice 1900 renseigne qu'après la désas
treuse inondation de 1894, le gouvernement
institua une commission chargée de recher
cher les causes des inondations et de signaler
les travaux effectuer pour eo prévenir le re
tour dans la mesure du possible que cette
commission a élaboré un programme qui com
prend notamment le recreusement de la Lys,
de manière réaliser une largeur au plafond
de 14 mètres entre Armentières et l'embou
chure de la Deûle et de 19 mètres en avant de
cette embouchure, l'exécution de nombreuses
rectifications et la reconstruction totale ou par
tielle de sept ponts qu'il sera établi en outre
partout où besoin en sera reconnu des diguet-
tes en vue d'empêcher les débordements lors
des crues d'été que le programme sera appli
qué en premier lieu la partie de la Lys com
prise entre le barrage de Vive-Saint-EÎoy et le
pont du chemin de fera Gramene.
Ces travaux, dont la nécessité a été recon
nue dès 1894, s'imposent plus que jamais. Des
travaux effectués en France et notamment la
reconstruction du barrage d'Houplines, où l'on
a remplacé les vannages primitifs par un bar
rage unique d'un débouché plus considérable,
sont venus aggraver la situation. Si jamais
une crue telle que celle de 1894 se représentait
les conséquences en seraient plus dommagea
bles encore.
Cette situation a été signalée dernièrement
au Sénat par l'honorable M. Delannoy, séna
teur provincial du Brabant. L'honorabie minis
tre des travaux publics lui a répondu que les
Iravaux exécuter la Lys mitoyenne, qui s'é
tend entre Armentières et Mentn, taisaient l'ob
jet des éludes d'une commission internationale,
une entente avec le gouvernement français
étant nécessaire.
Le gouvernement pourrait, en ce qui con
cerne cette partie des travaux, engager la dite
commission déposer son rapport dans le plus
bref délai, mais ce n'est pas là une raison pour
ne pas commencer les iravaux sur le territoire
belge, puisqu'il résulte de la noiice publiée par
le gouvernement, eu 1900, que de toute façon
les iravaux devront être entamés par la partie
de la rivière située entre Vive-Saint-EIoy et
Gramene
Ce ne sont pas les fonds qui manquent.
Les Chambres ont mis la disposition du
gouvernement, les crédits nécessaires. Un
premier crédit de 500,000 francs a été in
scrit au budget des ressources extraordinai
res on 1898. Sur ce crédit, il n'a été dépen
sé que 26,000 francs et on a laissé périmer
le reste. Un nouveau crédit de 300,000
francs a été voté en 1900. Jusqu'ici, le gou
vernement n'a pré.'evé, sur ce crédit, que la
minime somme de 222 fr. 80 c.
Il semble vraiment que le gouvernement,
qui puise pleines mains dans la caisse pu
blique lorsqu'il s agit de créer des ports de
mer et satisfaire les appétits désordonnés
des grandes villes, oublie toute justice et
devient d'une parcimonie excessive lorsqu'il
s'agit de sauvegarder les intérêts primor
diaux de nos arrondissements ruraux les
sommes dérisoires que je viens de citer en
sont la preuve.
Il fait inscrire aux budgets de gros cré
dits, mais il ne les dépense pas. Il a l'air
de donner satisfaction nos populations,
mais, en réalité, il ne fait rien pour elles.
On nous avait promis 250.000 francs
pour l'achèvement de notre canal, on en a
dépensé 100 et on ne demande plus le re
nouvellement du crédit qui sera périmé au
31 Décembre 1901.
On nous avait promis 300,000 francs
pour les travaux effectuer la Lys on en
a dépensé jusqu'ici 222 fr 80 c.
M. le président Monsieur Nolf, je
dois vous faire observer que vous avez dé
passé votre temps de parole.
M. Nolf. Je termine, monsieur le
président, en appelai t l'attention de l'hono
rable ministre sur un dernier point, qui in
téresse vivement les populations de nos vil
les frontières de Comines et de Wervicq.
Nous avons dans ces deux villes des cen
taines d'ouvriers qui vont journellement tra
vailler en France. Ces ouvriers passent et
repassent la Lys pour se rendre leur tra
vail et aux heures de repos.
Les usines Comines (France), Wervicq
(France) et Bousbecque s'ouvrent le matin
des heures différentes, 5 heures et demie,
6heures et 7 heures Les heures de repos
ne sont pas partout les mêmes il y a des
passages d'ouvriers 8 heures, 8 heures
et demie, 12 heures, 1 heure, 1 heure
et demie, 4 heures et 5 heures
Or, il arrive bien souvent qu'à ces heures
les ponts sont tournés la circulation est
interrompue. Les ouvriers arrivent en re
tard leur travail et les patrons les ren
voient ou leur appliquent des amendes. La
Chambre n'ignore pas que les ouvriers bel
ges ne sont pas toujours l'objet de beaucoup
d'égards chez nos voisins du Sad.
L'honorable ministre ne pourrait-il pas
sans plus tarder faire placer des passerelles
coté des ponts de Wervicq et de Comines
C'est là un travail d'incontestable néces
sité. Ce ne sont pas seulement les ouvriers
qui ont se i laindre de la s tuation exL'an-'
te. Les protestations sont unanimes, car le
trafic est considérable entre les diverses lo
calités qui touchent notre frontière.
J'aime croire que l'honora' le ministre
voudra bien, sans tarder, donner suite
ma demande.
Que l'on ne m'objecte pas que les ponts
devront être reconstruits que les passerel
les ne pourront être rétablies que lorsque les
travaux de reconstruction seront entamés.
Si le public doit attendre l'exécution de
ces travaux, il attendra longtemps Voilà
sept ans que la commission internationale
étudie, et nous en sommes toujours au mê
me point.
Du reste, le placement des passerelles
peut se faire indépendamment de la con
struction des ponts la place existe. L'Etat
ne fera pas une dépense inutile en les instal
lant dès maintenant il en trouvera tou
jours l'emploi, quoi qu'il arrive.
M. Nolf a demandé. Vendredi dr.
lors de la discussion du budget du
ministère des finances et des travaux
publics pour lexercice 1901, l'achève
ment du canal oe la Lys l'Yperlee,
les travaux nécessaires la Lys pour
empêcher les inondations et le place
ment de passerelles côté des ponts
de Wervicq et de Comines. (1)
Le discours de M. Nolf nous a dé
voilé, chiffres en mains, la manière
d agir du gouvernement vis -à-v(is
d'une question qui interesse au plus
haut point le commerce et l'industrie.
Cent Ira.nos ont été dépen
sés sur le crédit de 350,000 fr
volé en 1899 I Sur un crédit de
300,000 fr. on a dépense fr.
333 et 80 centimes!
Le 5 Août 1899 le Journal dVpres
annonçait que, grâce aux multiples
démarchés (sic) de nos sénateurs et
de nos députésun crédit de 250.009
fr. était proposé et serait voté pour
lachèvement du canal Eh bien
en dépensant sur ce crédit la somme
fabuleuse de cent ii*nno»s, nous
est avis que le gouvernement s'est
paye la téle de nos sénateurs et députes
aux multiples démarches et qu'il s'est
tout bonnement moqué d'eux. Bien
plus, aucun nouveau crédit pour le
canal n est demande et celui de fr.
250,000 vole en 1899 sera périmé au
31 Décembre 1901 1
El M Colaert ne trouve pas un mot
de blâme adresseraugouvernement
Il va même jusqu reconnaître que les
objections présentées par le ministre
en 1896, M. De Bruyn, ministre
des travaux publics, prohieitait déjà
une prompte solutionsont en partie
fondées Pour un peu. il l excuserait.
Mais où M Colaert dépasse les bor
nes, c'est quand il dit (Annales par
lementaires p. 2269) que le gouver
nement a fait spécialement beaucoup
de travaux dans larrondissement
d Y près
En faut- ildel aplomb et du toupet!!!
Est-ce que ce Monsieur nous pren
drait pour des imbéciles?
Non, Mais là, franchement, c'est un
comble (Il
Dimanche dernier, 10 1/2 heures,
les anciens élèves et les amis du tou
jours regretté M. Jules Kilsdonk se
son* rendus au cimetière pour inaugu
rer le monument qu'ils ont élevé sa
mémoire.
Deux discours ont été prononcés. Le
premier par M le député Ernest Nolf,
au nom de l'inion des Anciens Elèves
du Collège communal, le second, par
M. l'avocat Hector Bossaert, au nom
des amis.
Discours «le I>I. ZVolt
L'L nion des Anciens Elèves, dont
j'ai l'honneur, en cette circonstance.
1 Voir plus haut ce discours in-eztenso.
de me faire le porte parole, a tenu, en
prenant l'initiative d'ériger la mé
moire de M. Jules Kilsdook une
modeste pierre tombale, s'acquitter
d'un devoir de profonde reconnaissan
ce envers son ancien et dévoué prési
dent.
Elle a voulu, en même temps, per
pétuer le souvenir d'un homme, qui a
consacré son existence travailler au
relèvement moral et intellectuel de ses
semblables.
J'ai eu pour ma part l'heureuse
fortune de passer par son école et j'a
voue que quand j'évoque mes souve
nirs de collège, quand je pense aux
anciennes leçons, aux vieux maîtres,
entre les figures qui sortent du pasBé
déjà lointain, il en est une. toujours la
même, qui paraît la première, qui do
mine les autres et en est pour ainsi dire
la synthèse.
M. KILSDONK fut un de ces pro
fesseurs qui, tout en instruisant, savait
se faire aimer.
n Humaniste distingué, très person
nel dans sa méthode, il enseignait avec
la même autorité et les lettres ancien
nes et les littératures modernes.
Il aimait et comprenait les beautés
de style et les noblesses de l'idée et
les comprenant, il savait tout naturel
lement en inculquer le goût et l'amour
ses élèves.
Avec lui point de contrainte, point
de rigueurs C'était de leur propre au
torité que classiques anciens et moder
nes, illustres représentants de peuples
morts ou de nations contemporaines,
se faisaient écouter. Et entendre la
voix de tous ces maîtres de la pensée
humaine, nous nous taisions pleins
d'admiration.
Quand il est ainsi compris, le rôle
d'éducateur est le plus beau qui se
puisse rêver.
Et cet intérêt les suivait bien au-
delà des murs du Collège. C'était pour
lui un vrai plaisir de revoir ses anciens
disciples, de s'informer de leurs nou
velles occupations, de leur rappeler
les temps lointains de l'école.
n AussiMessieurs, était-ce toujours
avec la même joie que M KILSDONK
voyait arriver le jour de nos assem
blées générales, qui lui donnaient l'oc
casion de grouper autour de lui ses an
ciens élèves.
Il se faisait une fête de les prési
der et nous le retrouvions là, au poste
d'honneur, avec la même bonhomie du
regard, le même sourire spirituel, la
même voix doucement chantante que
nous avions connus et aimés jadis.
A la veille de Dotre réunion an
nuelle, nous sentons mieux que jamais
le vide que sa disparition a creusé dans
nos rangs.
77 M. KILSDONK n'est plus,mais son
souvenir sera religieusement conservé
et lorsque le dern.er d'entre nous aura
disparu, le modeste monument que
nous avons élevé sa mémoire, rap
pellera aux générations de demain
qu'ici repose la dépouille mortelle
d'un homme, qui durant sa vie tut en
touré de l'estime et de l'affection de
tous ses concitoyens.
77 Je souhaite mon pays, notre
Belgique, qui malheureusement en res
sent le besoin, beaucoup d'éducateurs
de la jeunesse possédant de leur mis
sion une idée aussi élevée que l'avait
M. KILSDONK.
77 Aussi est-ce avec le plus profond
respect que je m'incline devant sa der
nière demeure.
Discours
«le M. Bossaert
■7 C est le privilège des hommes uti
les, dévoués et modestes, de laisser
après eux des souvenirs durables et
des attachements fidèles au-delà de la
tombe.
Aussi, dès le moment de sa mort,
ses amis, profondément affligés, conçu
rent-ils le pieux dessein de consacrer
la fois, par un signe extérieur, et sa
mémoire, et leurs regrets
s Ainsi avait-on fait pour quelques
autre?, qui. eux aussi, avaient été des
amis modèles et des citoyens méritants.
- Attiré vers les études littéraires et
philosophiques, KILSDONK. peine
sorti de l'Université de Gand, fut nom
mé professeur au Collège communal de
notre ville, et y demeura attaché du
rant tout le cours de sa longue carriè
re, depuis son entrée, en 1853, jusqu'à
son départ, en 1890.
n Une autre voix vous a dit quel fut
le maître, absolument dévoué son
ministère et ses élèves non moins
dévoué l'établissement qui 1 avait
d'abord accueilli, au point qu'il décli
na, plus d'une fois, l'occasion d'être
promu ailleurs au point encore,
que, lorsque l'heure de la retraite eut
sonné, il s'arracha un repos devenu
nécessaire et de légitimes préoccupa
tions de santé, pour se consacrer, tout
entier, la difficile création d'un col
lège nouveau, collège destiné rem
placer l'ancien amoindri d'abord, sup
primé ensuite il vous souvient, Mes
sieurs, par qui, et la suite de quels
revirements politiques.
Il me suffira moi,si ce n'est même
chose superflue, de rappeler quel fut
l'homme privé et surtout l'ami.
77 KILSDONK était un homme bon
parmi les meilleurs mesuré et digne
dans sa conduite simple et modeste
dans ses goûts et ses habitudes
pondéré dans ses opinions sincère
et ferme dans ses convictions tant re
ligieuses que politiques respectant
celles des autres dévoué de cœur et
âme toute œuvre de bienfaisance,
d'éducation ou d'instruction toute
généreuse entreprise d'émancipation
intellectuelle ou morale.
77 Et ce même amour qu'il portait
ses fonctions; cette même fidélité qu'il
mettait les remplir, KIL8D0NK les
prodiguait dans ses relations d'amitié
tout empreintes de franchise et de cor
dialité. Dans la peine ou dans la joie,
on était sûr de le trouver partageant
l'une comme l'autre compagnon assi
du dans les mauvais jours aussi bien
que dans les bons.
77 Et c'est par ces rares et solides qua
lités qu'il sut s'attacher tant de cœurs
encore attristés par sa mort, et qui ont
érigé sa chère mémoire le modeste
monument que nous inaugurons au
jourd'hui.
7) Notre amitié, Messieurs, veillera
sur cette tombe consacrée son souve
nir et, après nous, il le faut espérer,
d'autres cœurs y veilleront avec le
même soin, mus par les mêmes senti
ments de pieuse et jalouse sollicitude.
77 C'est l'honneur des vivants de gar
der le culte de ceux qui ont disparu.
DU 7 AOUT 1901.
De notre correspondant spécial
L'animation du terme est de bon
augure. Brésil 65 5/8.
Au comptant l'allure reste encore
hésitante. La Rente recule jusque 98
pour faire le cours moyen de 98.30.
Les lots de villes conservent leur clien
tèle habituelle. Anvers 107.75. Bruxel
les 106 1/2.
Nos valeurs de banques ont encore
un marché assez étroit. Banque de
Bruxelles 727 1/2. Compagnie Nationa
le Financière 141 et Banque Nationale
Au groupe des Chemins de Fer nous
ne notons aucune amélioration Che
min du Congo 1580 et 5037 1/2.
Les Tramways semblent moins résis
tants. Espagne Electrique 68 1/4 Mu
tuelle 88 et Secondaires 287 1/2.
Le marché des Sidérurgiques reste
stagnant. En Aciéries d'Anvers on re
marque de bons achats 126 et 63
1/2. Verschny 186 1/4 et 87 1/2. Les
Sarrebruck reviennent 7000.
Les charbonnages sont stationnaires
Bonne Fin 591. Produits au Flénu
Les valeurs minières sont diverse
ment influencées.
Lien d intéressant en Glaceries ni en
Eclairage.
Aux Diverses nous notons un bon
courant d'affaires en Belge Roumaine
a 112 et en Delin 81 et 36 1/2. Les Co
loniales sont mieux disposées. Haut
Congo 1655 et Katanga ordinaire 1291.
Les Etrangères se soutiennent sans
trop de difficultés.
M. van de Kerkhove, agent de chan
ge près de la Bourse de Bruxelles. Di
recteur de la Belgique Financière60,
chaussee de Louvain, Bruxelles (Télé
phone 301/ et 4026) se tient la dispo
sition des lecteurs du Progrès d'Pures
pour leur fournir tous les renseigne
ments nécessaires sur toutes les va-