Journal de F Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement BATAILLE DE COURTRAI Un disciple de Loyola Dimanche, ir Septembre i 901 61e année. l\To oo, l'union fait la force. Paraissant te iïimauche. Vires acqcirit ei.ndo. Listes Electorales. Ecole moyenne de l'Etat a"ypres. LA SIGNIFICATION HISTORIQUE PRIX DE L'ABONNEMENT: podr la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4; h. 50 r Du 1er Juillet au 31 Août, les admi nistrations communales doivent procé der la révision des listes électorales Ces listes serviront aux élections qui auront lieu en 1902. Nous prions instamment les libéraux de veiller leur inscription et celle de leurs amis sur les dites listes, et ce avec le nombre de voix auquel ils ont droit. On peut s'adresser pour tous rensei gnements au secrétariat de VAssociation Libérale, rue du Séminaire, Ypres. L'école moyenne se compose d'une section préparatoire et d'une section moyenne. La section préparatoire comprend six années d'études dans lesquelles on enseigne la religion, le flamand, le français, l'écriture, le calcul et le sys- tème métrique, l'histoire et la géogra phie, des notions de sciences naturel les et d'hygiène, les éléments du des sin, la gymnastique et léchant. Le flamand et le français sont donc enseignés de pair dès la première an née d'études. Pour etre admis dans cette section, aucune connaissance n'est exigée il suflit que l'élève ait six ans accomplis; une dispense d'âge peut être accordée dans des cas spéciaux. La section moyenne comprend trois années d'études dans lesquelles on en seigne la religion, le flamand, le fran çais, l'allemand, l'histoire et la géogra phie, l'arithmétique, l'algèbre et la géométrie, la zoologie, la botanique, la physique, la chimie, l'écriture, la tenue des livres, le dessin et la gym nastique. Cette section e«t donc spécialement 3) Feuilleton du Progrès. de la (11 Juillet 1302) pa% G DES MAREZ. Extrait de la Revue de Belgique. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. (Suite Ces apôtres de la question sociale parcou raient les rangs du peuple. Ils se disaient envoyés par le Seigneur ponrprêcher l'Evan gile des pauvres et enseigner la notion de la dignité humaine. Rien de plus étrange que leurs théories qui sont un amalgame bizarre d'idées la fois religieuses, économiques et politiques. Ils apprennent au peuple que les indulgences accordées par les prélats ne profitent pas aux âmes qu'il n'y aura plus d'enfer après le jour du jugement que personne ne peut ni êire excommunié, ni excommunier. Ils lui inculquent en même temps des principes dirigés plus par ticulièrement contre la classe dirigeante. Aucun riche ne peut être sauvé et tout riche est avare. Et comme pendant cette maxime Aucun pauvre ne peut être damné, mais tous les pauvres seront sauvés. Celui qui possède deux vêtements de la même espèce ne peut être sauvé. Il est licite d'enlever aux riches pour donner aux pauvres. Celui qui invite un ri che un repas commet un péché mortel, de même que celui qui accepte l'invitation utile aux élèves qui ont achevé les étu des de l'école primaire et qui désirent acquérir une instruction plus dévelop pée, soit pour devenir des ouvriers, des patrons ou des commerçants capa bles, soit pour entrer comme commis dans une des administrations de l'Etat, de la province ou de la commune ou comme employé dans une maison de commerce. Pour être admis la section moyen ne, les élèves doivent avoir douze ans accomplis et posséder les connaissan ces enseignées dans les six années de l'enseignement primaire complet. Les élèves qui n'ont pas fait une étude préparatoire complète, peuvent d'abord achever cette étude la sec tion préparatoire de l'école moyenne. Tant la section préparatoire qu'à la section moyenne, l'éducation mora le des élèves est l'objet de soins parti culiers. La rentrée des classes en section prépara toire et en section moyenneaura lieu le MA RDI 2 i SEPTEMBRE8 heu res du matin. Les nouveaux élèves peuvent se fai re inscrire l'école pendant toute la durée des vacances. (S'adresser pen dant ce temps rue du Séminaire, n° 2.) i-^qpi-i Quand M. de Trooz succéda M. Schollaert en qualité de ministre de ce qui reste de l'instruction publique, les amis de l'enseignemeat poussèrent un soupir de soulagement. Dès son arrivée au pouvoir, M. de Trooz eut conscience de l'impopularité de son prédécesseur, et tout en rendant hommage en toutes occasions aux pré tendus services rendus par M. Schol laert, il voulut marquer le contraste qui le distinguait de son collègue de la députation louvaniste. Autaut M. Schollaert s'était révélé consciencieusement haineux et sincère Vous voyez quel étrange assemblage d'i dées religieuses et économiques jetées pêle- mêle dans un même moule. Le trait distinc- tif, c'est une hostilité évidente contre la richesse. On se montre implacable l'endroit des riches et rien ne vaut que la pauvreté. Au nombre des prédicateurs religieux qui font ainsi le procès des mauvais riches, ap paraissent deux figures intéressantes celle de Lambert le Bègue et celle de Guillaume Cornélius d'Anvers. Lambert le Bègue prêche en pays wallon. C'est l'abbé Polhier de l'époque. Il proclame qu'il est plus méritoire d'aider i'infortune et de soulager les misères de son prochain que de faire des donations aux églises et de dé penser follement son argent faire des pèlerinages en Terre sainte. Le moine Guillaume Cornélius d'Anvers mène la campagne en pays flamand. C'est l'abbé Daens du temps. Il attaque avec vé hémence la classe dirigeante et n'hésite pas proclamer que le riche est plus méprisable qu'une fille perdue Sous 1 influence des discours révolution naires de tels meneurs, les esprits s'échauf fent et les émeutes éclatent. En 1225. un soulèvement démocratique formidable ac cueille l'arrivée du faux empereur Baudouin de Constantinople. Les déshérites de la for tune saluent en lui un Messie qui doit mettre fin leur douleur. Ils l'acclament et l'exal tent. La comtesse Jeanne est obligée de fuir devant la colère du peuple et de se réfugier Tournai, d'où elle implore l'assistance du roi. A Valenciennes, le sang coule. Les pa triciens sont tués, emprisonnés ou bannis, et la démocratie s'empare du gouvernement ment violent, autant M. de Trooz se montra aimable et tolérant. amis que M de Trooz compte dans Ta presse ne manquèrent pas de faire la réputation du nouveau mi nistre, et quelques injustices, tardive ment réparées, tirent croire aux scep tiques mêmes que le corps enseignant pouvait désormais compter sur un homme imbu d'idées modernes et mo dérées. La discussion du budget de l'instruc tion publique pour 1901 a détrompé les plus naïfs. M.de Trooz a prouvé et déclaré qu'il continuait la politique de son prédé cesseur. Entre MM. de Trooz et Schol laert, il n'y a qu'une différence c'est que le ministre actuel défend un peu plus habilement son budget, grâce une étude approfondie des plus pures doctrines pharisiennes. G'est tout. Certes, je pense qu'au point de vue clérical et au point de vue libéral, M. de Trooz est préférable M. Schollaert. L'obstination entêtée de ce dernier compromettait fort souvent son parti. Et, quant l'opposition, elle préfère nécessairement Ignace de Loyola Torquemada. M. de Trooz ne s'est pas révélé plus constitutionnel que M. Schollaert. M. P. Hymaus a eu beau démontrer la tribune parlementaire, par des extraits de livres utilisés dans des classes, que l'enseignement subsidié et même pu blic avait non seulement un caractère confessionnel mais encore politique. M. de Trooz s'est borné se rallier au discours de M. Woeste, qui a prétendu cette chose énorme que l'enseigne ment donné dans les écoles libres devait être excellent parce que ces écoles imbues des enseignements du Syllabus ne fabriqueraient que des citoyens animés des plus pures doctri nes du Syllabus. Au point de vue des nominations, la gauche libérale a démontré que le gou vernement clérical place en grande de la cité. Il fallut un siège en règle pour réduire les démocrates la raison. Toutes ces émeutes n'étaient encore que les signes avaat-coureurs d'une grande ca tastrophe politique et sociale. Si, dépourvues d'esprit d'unité, elles restèrent sans effet immédiatelles contribuèrent, cependant puissamment fortifier d'un côté le désir de réforme parmi les classes populaires, de l'autre, la volonté de réaction chez les pri vilégiés. Esprit de défiance et de résistance des deux côtés, voilà ce que la rébellion laissait dans les âmes, mais c'en fut assez po.ir grossir le tumulte et précipiter le dénouement. Les événements de 1225, que nous venons de rappeler, marquent le commencement des hostilités entre riches et pauvres,grands et petits, patriciens et démocrates. A partir de ce moment, la Flandre reste un foyer permanent d'agitation, et. l'opposition entre le capital et le travail grandissant toujours, la lutte devient plus intense, et la démocra tie rédige bientôt un programme complet de ses revendications. Elle exige la destruction de l'échevinage héréditaire et monopolisé entre les mains de quelques familles elle désire la représentation directe de ses inté rêts au sein du collège elle demande la suppression des mesures arbitraires prises en matière de salaire et une réglementation plus avantageuse du travail enfin, elle ré clame l'abolition des gildes et le droit pour un chacun d'importer librement les laines en Flandre. Beaucoup de sang devait couler pour la réalisation de ces nevendmations. En 1280, un mouvement général éclate par tout le comté, Gand, Bruges, majorité la tête de l'enseignement officiel des adversaires de ce même en seignement. M. de Trooz a cru répondre à-cette démonstration en comparant le nombre de jeunes docteurs sortis des universités officielles, au nombre de docteurs sortis de l'Université de Lou- vain, et nommés par le gouvernement clérical. Malice cousue de fil blanc! En effet, M. de Trooz oublie que les doc teurs sortis des Universités de l'Etat et nommés par le gouvernement sont en très grande majorité des cléricaux. Les plus capables ne parviennent pas se caser. La preuve M. Hymans l'a fournie. M. Pirson, que l'Allemagne savante a nommé professeur l'Uni versité d'Erlangen, n'a pu obtenir de MM. de Trooz et Schollaert une mo deste place de surveillant. Et savez- vous ce que M. de Trooz a eu l'audace de répondre? La nomination de M. Pirson prouve l'excellence de notre en seignement. Voilà comment le minis tre de l'instruction publique se moque du pays. M. Buyl a dit avec raison que la lutte scolaire se poursuit la campagnp, âpre et impitoyable. L'an dernier, un candidat de l'opposition se permit d'aller dîner chez un de ses amis ins tituteur dans un village flamand Quel ques joursaprès, l'instituteur fut obligé de se justifier devant le Conseil com munal Nous tenons l'adresse des membres de ce conseil communal clérical la disposition de M. Carton de Wiart, dé fenseur attitré de la liberté L'attitude de MM. les cléricaux change naturellement quand il s'agit d'instituteurs pétris d'orthodoxie. A Liège, le ministre permet un inspec teur de fabriquerdes faux. Eu Flandre, il absout un maître d'école avec Dieu, moralisateur dans l'esprit du catéchis me, qui se permet d'alimenter la chro nique scandaleuse et de persécuter encore ses victimes. Un tel ministre ne pouvait faire autre chose que de faire payer par «■HM«Il III IBMOMMMHnunnHHMm Ypres et Douai. Les métiers courent aux armes, se postent la grand'place, ban nières en tête, fermement décidés d'en finir tout jamais avec les patriciens. A Ypres, les habitants appellent leur secours les gens du plat pays, ils leur ouvrent les portes de la ville, leur distribuent des armes, et pendant vingt-quatre heures ce n'est que meurtre et pillage. A Bruges, les désordres de la Moerlemai ne sont qu'un autre épisode sanglant de la lutte des classes. A la suite de tous ces désordres, le comte de Flandre Guy de Dampierre imposa son intervention dans la politique intérieure des villes et se plaça comme arbitre entre les deux classes sociales en guerre l'une contre l'autie. L'attitude du comte ne pouvait être dou teuse. Depùis longtemps déjà l'orgueil des patriciens l'avait profondement blessé, et il ne cherchait qu'une occasion d'écraser le patriciat. Il jugea utile de s'allier la dé mocratie,et celle-ci de son côté se rapprocha tout naturellement du comte afin de com battre avec plus de succès, sous sa bannière un ennemi commun les patriciens. Les dé mocrates ne remarquaient pas qu'au fond leur cause ne se confondait pas avec celle du comte et que. du jour où les patriciens se raient vaincus, ils trouveraient dans leur ancien allié le pire des ennemis. La médiation du comte, la suite des troubles de 1280, fut cependant si pleine d équivoque et de réticences, qu a force de vouloir ménager les deux partis, Guy ne pacifia rien du tout, et la lutte sociale con tinua avec une àpretë plus grande que jamais. J A suivre. )n

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1