A NOS AMIS LIBERAUX
Avis important.
de l'Arrondissement.
Nous engageons instamment tous nos amis libéraux vérifier sans re
tard les listes électorales de leur commune et signaler au bureau de
l'Association toutes les erreurs qu'ils y rencontreraient.
Un premier examen de quelques listes a fait découvrir de nombreuses
irrégularités.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
BATAILLE DE C0URTRA1
Dimanche, 29 Septembre 1901.
61e année. 59.
l'union fait la force.
Paraissant le Dimanche.
Révision
des listes électoiales.
La Défense des
Leoles publiques.
Vires acqcirit ei.ndo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
Pr LA PROVINCE
Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixjiude, 53, Ypbes. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour 1 arrondissement d près,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Les listes électorales destinées
être mises en vigueur partir du 1er
Mai 1902, ont été arrêtées provisoire
ment le 31 Août et mises la disposi
tion des intéressés dès le 3 Septembre
euivaoL_
Des exemplaires de ces listes sont
péposées l'inspection du public
1" A l'Hôtel de Ville (secrétariat)
2Au local de l'Association libérale
(Au Saumon).
Nous engageons instamment les libé
raux s'assurer PERSONNELLE
MENT si leurs noms figurent réguliè
rement aux listes en question et si elles
leur attribuent le nombre de votes aux
quels ils ont droit.
Nous les engageons également si
gnaler d'urgence l'ASSOCIATION
LIBÉRALE les irrégularités ou les
7) Feuilleton du Progrès.
LA SIGNIFICATION HISTORIQUE
de la
(11 Juillet 1302)
par G. DES MAREZ.
Extrait de la Revue de Belgique.
(Suite
A la nouvelle de l'approche des Français,
les Flamands se portèrent leur rencontre,
et prirent position sous les murs de Cour-
trai.
Le choix du terrain, que fit l'armée fla
mande. fut audacieux. Elle s'enferma vo
lontairement dans un quadrilatère délimité
par la Lys, le ruisseau de Groeninghe, un
fossé, qui aboutissait an Langhemeersch, et
le château de Courtrai aux mains d'une gar
nison ennemie. Une telle position rendait
toute fuite impossible,et il ne restait d'autre
alternative que celle de vaincre ou de
mourir.
Dans la matinée du 11 Juillet, les Fran
çais descendirent les hauteurs du Pottelberg
et vinrent se placer en ordre de bataille
dans la plaine, sur la rive droite du ruis
seau de Groeninghe, en face de l'ennemi. Ils
divisèrent leurs troupes en dix cor.'S d'at
taque et placèrent sur le devant les arbalé
triers italiens et espagnols, chargés de
donner le premier assaut.
c Cependant, les Français se convain
quirent bientô' de l'impossibilité de franchir
le ruisseau en face des Fiamauds. L'armée
inexactitudes qu'ils découvriraient,
celle-ci se chargeant gratuitement d'en
poursuivre le redressement.
Ces listes doivent être utilisées pour
les élections si importantes qui auront
lieu en Mai 1902 pour la CHAMBRE
DES REPRÉSENTANTS et elles ont
été dressées d'après les renseignements
résultant du dernier recensement dé
cennal nos amis apprécieront l'inté
rêt capital qu'ils ont en vérifier
l'exactitude.
Les demandes en inscription ou en
augmentation de votes doivent être in
troduites avant le 31 OCTOBRE PRO
CHAIN. Il conviendrait donc que tou
tes les erreurs ou omissions soient si
gnalées l'ASSOCIATION LIBÉRALE
avant le 30 Septembre 1901.
Les bureaux de l'Association sont
ouverts tous les jours de 9 h. midi
et de 2 4 h. et les Dimanches de 9 h.
midi.
Suite et fin de la remarquable cir
culaire que le Comité de Defense des
se mit donc le remonter vers la gauche
jusqu'à un point où il se trouva franchissa
ble. Elle passa alors sur l'autre rive et se
trouva ainsi en face du second ruisseau et
sur la droite des Flamands. Par suite de ce
mouvement tournant, ceux-ci se virent for
cés de changer leur ordre de bataille qui
était disposé suivant la direction du ruisseau
de Groeninghe. Pivotant sur leur gauche,
ils firent face au second ruisseau que les
Français allaient devoir franchir pour les
attaquer.
Les arbalétriers français engagèrent vi
vement le combat, facilement ils repoussè
rent les avant-postes flamands et franchirent
le ruisseau. En peu de temps leurs progrès
furent si considérables qu'il sembla que la
bataille allait être gagnée sans le secours de
la chevalerie. C'est alors que les milices fé
odales perdirent patience. Elles entendaient,
avoir part l'honneur de la journée et ne
voulaient pas se contenter du rôle de spec
tateurs. Cédant leurs instances, et malgré
l'avis de ses conseillers, Robert d'Artois
commit la faute de donner aux arbalétriers
et l'infanterie l'ordre de se replier et fit
charger la chevalerie.
Dans ces conditions ce qui devait arri
ver, arriva. Recevant en pleine attaque,
l'ordre de battre en retraite, les gens de
pied, se croyant trahis, se mirent fuir en
désordre De son côté, la chevalerie, impa
tiente de combattre, incapable d'attendre
que le mouvement de l'infanterie fut terminé,
se précipita en avant et vint heurter, au
passage du ruisseau qu'elle devait franchir,
les arbalétriers qui le repassaient en désor
dre. Une confusion formidable s'en suivit.
Plusieurs chevaux culbutèrent dans le fossé;
les escadrons se rompirent. L'attaque néan
moins fut terr.ble. La liçne des Flamands
Ecoles publiques vient d'envoyer aux
administrations communales du pays:
1! nous reste parler des instituteurs
et du droit d'agréation des communes.
L'art. 4 de la loi stipule expressé
ment que l'instituteur ne peut être
chargé de l'enseignement religieux
que s'il y consent, a
Toute pression exercée pour l'y con
traindre est illégale et véritablement
criminelle.
Lorsqu'il sont libres d'exprimer
leurs sentiments, les instituteurs con
sidèrent l'intrusion du clergé et des
choses religieuses comme funestes
l'accomplissement de leur mission.
C'est le désordre introduit dans l'école.
A Anvers, les 438 instituteurs et insti
tutrices de la commune, consultés en
1895, ont, une seule exception près,
refusé de se charger du cours de reli
gion. A Bruxelles, en 1900, tous ont
refusé
Le même résultat se produira de
main dans un grand nombre de com
munes, si les instituteurs sont libres
de se prononcer. Il importe peu que
certains d'èntr'eux aient donné, jus
qu'à ce jour, l'enseignement religieux.
fléchit. Mais le péril ne dura qu'un instant.
La solide infanterie des communes se refor
ma. Mai soutenue, mal dirigée, à-demi rom
pue, la cavalerie fut renoussée et perdit une
grande partie de son effectif en repassant le
ruisseau Les autres charges échouèrent de
même. Bientôt la déroute fut complète.
L'arrière-garde, commandée par les comtes
de Saint-Fol et de Boulogne, prit la fui'e
ava it d'avoir donné. Robert d'Artois se fit
tuer pour ne pas survivre la honte d'avoir-
perdu par sa faute une bataille dans laquelle
il avait été un moment sur le point de tri
ompher. La journée finit par une atroce
boucherie de cavaliers démontés, embourbés
dans les fossés, et de fantassins repoussés
dans le marais du Langhenmeersch fl).
Les fuyards se répandirent sur les routes
de Lille et de Tournai, et Gilles ii Muisis
qui les vit arriver dans cette dernière ville,
dit que ceux qui furent reçus dans les
murs de Tournai étaient tellement conster
nés que le lendemain encore ils tremblaient
au point de ne pouvoir manger un morceau
de pain, t
Telles furent les circonstances dans les
quelles l'armée flamande triompha, et ce
triomphe fut le résultat d'une lutte régulière
et honorable de l'infanterie flamande contre
la cavalerie française. Cependant, on a
voulu diminuer l'éclat de la victoire de 1302
en présentant ce brillant faitd'arines comme
une rencontre désordonnée et confuse, qui
n'eut d'issue favorable pour les Flamands
que grâce 1 invention d'un fallacieux stra
tagème Les artisans auraient creusé tout
autour de leur camp des fossés habilemert
dissimulés sous des gazons et des branchages,
1 H. PiRExsjt. Version française et rersion flamande de
la bataille de Courtrai. Bruxelles, 1880, p. 6 et 7.
Rien ne les oblige continuer. Sou
vent. ils ne l'ont fait que parce que les
administrations communales considé-
raient comme un moindre mal de lais
ser donner l'enseignement religieux
par l'instituteur que de le voir donner
parle curé. Mais ces administrations
ne doivent pas ignorer que, sous le ré
gime actuel, l'instituteur n'agit plus
comme chargé du cours de religion par
la commune il devient le délégué et
le subordonné du curé, qui conserve
tout de même le droit de pénétrer dans
l'école où on lui fait une situation plus
hante II acquiert, en effet, le droit de
censurer l'instituteur propos du
coursde religion. Du même chef, l'in
stituteur est soumis la surveillance
de l'inspecteur épiscopal.
Nouvelle dépendance et nouvelle
source d'humiliations infligées souvent
en présence des élèves
Que devient alors la dignité de l'in
stituteur Et que peut encore être
son autorité sur les enfants Comment
aussi conciliera-t-il l'enseignement,
élémentaire si l'on veut, mais cepen
dant d'ordre purement scientifique,
qui est sa vraie mission, avec le mysti-
et c'est dans ces chausse-trapes qu'ils au
raient attire les chevaliers français.
C'est là une légende dont le savant histo
rien, M. Henri Prenne, professeur l'Uni
versité de Gand. a définitivement fait justice
(1). Il a montré comment elle est née en
France sous la plume de Guyart, arbalétrier
au service de PhilippeleBel.Ce chroniqueur
raconte qu'au moment où le comte d'Artois
ord mne de charger les Flamands, ceux-ci le
supplient de leur laisser le temps et l'espace
de déployer leurs rangs et de pouvoir com
battre ainsi d'une manière honorable. Ro
bert d'Artois accède leur désir, mais
peine a-t-il le dos tourné que les communiers
l'atiaquent traîtreusement par derrière et
culbutent les troupes françaises dans le ruis
seau qui sillonne la plaine.
Geoffroy de Paris prend sur lui la tâche
d'enrichir cette relation de quelques com
me.itares. Il transforme le ruisseau en un
vaste marais où s'embourbent les chevaliers
français. Ne voulant pas reculer, ils se tuent
eux-mêmes de désespoir, de sorte que les
Flamands triomphent non sur des vivants
mais sur des morts, voire sur des suicidés.
Survient un chroniqueur anonyme, qui
ajoute quelques détails du plus haut pitto
resque. Il parle de fossés creusés artificielle
ment, recouverts ensuite d'herbes et de
bra '<-liage«,d'infâmes chausse-trapes inven
tés par Pierre le Roy et dans lesquels les
Français sont attirés par la ruse des Fla
mands.
A suivre.
Jl) 7,p,.wSsl°". française et la version flamande de la
bataille de Courtrai .Bull, de la Comm. 7vu. dThûlMre
1S0. p. 11-50). et la note supplémentaire même Bull îsse"
p. 8.V.îtE-t oppose aux conclusions de Pirenne FÙiièk-'
Bren i -ino - Mémoire sur la bataille de Courtrai - 'lféru de
r.\e I. des iuscriptions et belles-lettres, t. p S3S-SSR
Pans, 1831/, qni maintient l'existence du stratagème