Le scandale de Heyst Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement A V I S. Le Réveil de Bruges et de la West-Flan- dre Dimanche, 24 Xovembre 1901. 6Ie année.47. Vires acqurit eisdo. Ldâ personiios <liti prendront 1111 aboime- îiient au PROGRÈS pour 1902, recevront lejournalgratuitement partir du jour* de leur inscription. Un nouveau confrère Le Réveil de Bruges et de la West ^Flandre La presse de province. LCSIOS FAIT LA FOIK K- B'nrdiss;n)t la B)imunche. l'UlX DE L'ABONNEM KNT pour la ville Par an 4 Irancs. p' la province Par an 4 ir .*>0 On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixjicde, 53. Ypbes. Des an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal u Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Partout dans le paya le parti libéral redresse la tête Nos amis comprennent qu'il est temps enfin de se réveiller et de se couer le joug clérical qui nous oppri me depuis 1884 Quand la coupe est tiop pleine il faut qu'elle déborde Nos amis de Bruges, eux aussi, se jettent dans la bataille. Ils ont créé un journal quotidien dont le premier nu méro a paru Samedi 16 Novembre 1901. Ce journal a pour titre: Nous souhaitons une cordiale bien venue notre nouveau confrère Certes,dans notre malheureuse Flan dre inféodée au parti clérical et asser vie un clergé avide de richesses et de domination, la besogne sera rude et difficile Dix-sept ans de gouvernement clérical ont rendu les belg. s pusillani mes et ont. abaissé bien des carac tères Le peuple est en extase de vant une soutane il suit en cela l'exemple qui lui vient d'en haut. C'est par la parole et par la presse que nous devons instruire ce peuple, que nous devons lui mettre devant les yeux comment et combien les cléricaux au pouvoir l'ont trompé Nous voulons lui faire comprendre que. pour le bien de l'humanité tonte entière, le prêtre doit rester dans son église et ne pas en sortir. Le pouvoir civil doit être le seul et unique pouvoir auquel tous, piètres comme laïcs, doivent se sou mettre L'égiise, comme le premier citoym venu, doit obéissance aux lois. Et malgré tout nous vaincrons, nous avons pour nous la justice de uotre causa et la ju-tice finit toujours par t nompher. Courage et en avant Nous engageons fortement nos amis s'abonner au Réveil de Bruges et <1«ï Iîi West - Flan dre et répandre partout le journal. On s'abonne aux bureaux 6, Quai Vert, Bruges. Le prix de l'abonnement est de 15fr. pur an. 8f'r. par semestre et 5 fr. par trimestre. Le 19 Mars 1901, M Termote posait MM les ministres de la Justice et de l'intérieur uue question relative l'ui- h motion du Sieur Léopold Hnyghe. t cfe dans le coin des réprouvé» dn ci- in tière d'Hey-t, par ordre de M. le bourgmestre Troôaes, avec ce raffinr- Ui. ip I bnUaiité que le b mrgmestre avait int» rdit an fossoyeur d'élever ?ur la tombe du malheureux Hnyghe le p-- t.t ierlre d'usage, destiné, u Heyst* comme ailleurs, indiquer que le ter rain recouvert par ce tertre sert do sé pulture. M. Terni ite relevait dans ce fait la violation de» dispositions du décret du 23 Prairial an XII, aux termes duquel il n'est pua permis d'établir dans Us communes, où un seul culte est profes sé publiquement un lieu spécial d'iu humation pour tel autre culte et bieu moins eucore, pour tous ceux qui meurent eu dehors du culte de la ma jorité n comme le dit un arrêt de la cour de Gand du 22 Juillet 1882, rap porté la Pasicruie de 1882, II, page 273. Un tel lieu, continue la cour, n'est pas légalement affecté l'iuhu- n mation des morts et il importe peu que ce terrain soit compris dans n l'enclos général du cimetière loin n de servir, comme le veut la loi, l'in- humation régulière de tous les habi- tants de la commune, il sert en réa- lité, exclure du cimetière commun une ceitaiue catégorie de citoyens n uniquement raison de considérations purement religieuses. Le pouvoir for mé contre cet arrêt fut rejeté par la Cour de Cassation le 23 Octobre 1882 (l'asicrisie 1882, 1, page 354). Depuis iors, une j urisprudence con stante a consacré ce: principes. La loi défend donc l'inhumai Von dans un endroit spécial ne servant pas aux inhuin tioiis ordinaires,cet endroit fût il compris dans l'onceinle du cime tière et il y a violation du décret de Prairial, dès que. pour un motif d'or dre religieux, un citoyen est enterré part des autres. Peu importe d'ailleurs, que le terrain où se fait cette inhuma tion séparée soit béni on non par les ministres du culte, la bénédiction n'é tant d'aucune importance au point de vue civil et aucun procès-verbal de cet te opération ne venant d'ailleurs, indi quer où commence et finit le terrain que le clergé a béni. Une circulaire du ministre de l'Inté rieur du 6 Avril 1882, que le Gou vernement actuel n'a pas rapportée, déclare illégaux les actes qu'un bourg mestre commet a en réglant 1rs inhu- mations d'après les cultes n A peine de se mettre eu opposition avec la jurisprudence des tribunaux et celle de son propredépartement. M. le Ministre de l'Intérieur ne pouvait par conséquent couvrir le bourgmestre d'Heyst. 11 ouvrit donc, on fit semblant d'ouvrir, une enquête et déclara la Chambre qu'il en résultait, ce qui était indiffèrent et du reste affirmé sans preuve, pour jeter de la poudre aux yeux, que Léopold Huyghe avait été enterré en terre béuite et qu'au surplus, l'inhumation avait eu lieu dans une partie du champ de re pos, où déjà d'autres inhumations avaient été faites M de Trooz bernait la Chambre eu on l'avait berné lui-même, comme nous le verrons tantôt. Cependant l'enquête j udiciaire se fai sait par lessoinsde M le j uge d'instruc tion Haileux et, malgré les réquisitions du parquet, qui demandait le renvoi du prévenu devant le tribunal correc tionnel, pour violation des dispositions qui règlent e< inhumations, elle abou tit une ordonnance de la chambre du conseil du tribunal de Bruges, confir mée par ariêt de la chambre des mises en accusation, prononçant le non-lien du chef de la prévention relevee contre M. Troffaas. retenant seulement uue prévention d'outrage envers le défunt, du chef de l'interdiction faite au fos soyeur d élever un tertre sur la tombe du »ieur Huyghe. L'outrage envers un mort est cerUs un des délits les plus odieux que l'on puisse commettre et i'oit s'étonne de voir la juridiction d'accusation trouver là matière circonstances atténuantes de nature jusnfi r le renvoi du pré venu en simple police. Passons, tontes les autorités ont, dans cette affaire fait preuve «l'un jobanhsme étonnant. Nous n'avons pas le texte de ces dé cisions mais jusqu'à preuve du con traire, nous nous refusons croire que la Chambre du conseil et la Chambre des mises en accusation, bien que com posées de cléricaux notoires, se soient insurgées contre la jurisprudence de la Cour de cassation et aient juré licite le fait de l'inhumation de Huyghe, opé rée dans un coin séparé du cimetière il est plus probable qu'on leur aura fait prendre, comme M. le Ministre de l'Intérieur, des vessies pour des lan ternes et que leur décision est basée sur une erreur de t'ait. Aujourd'hui,en effet, que le nou-!ieu le couvre, M Trottaes est en aveu. Devant le tribunal de-simple police, le prévenu Trottaes, qui ne pouvait plus y être condamné de ce chef, a d'après le compte-rendu de la Patrie fait plaider (nous copions) le bourgmes- meslre de Heysl. fitlôle s-îess convictions profondé- ment catholiques, a voulu que le cadavre du suicida Huyghe ne fût pas enterré la suite des autres croyants ruais dans un endroit spécial dn cimetière, enaroit absolument décent d!ailleurs et r. séparé des autres tombes par un sen- tien- n Cet aveu ne concorde-t-il pas exactement avec ce que les arrêts des Cours d'appel et de la Gourde cassa tion, c'est-à-dire le jurisprudence belge tout entière, avaient déclaré constituer une violation du décret de Prairial Eit-cechez .M. Trottaes l'inconscien ce d'un nigaud qui s'illusionne, ou le cynisme d'un bas instrument des ven geances sacerdotales Le prévenu ajoute, avec une réj musante satisfac tion de lui-même, qu'il a très-crâne ment fait le même aveu au cours de l'instruction et que la Chambre du con seil comme celle des mises en accusa tions lui ont reconnu le droit d'agir comme il dit avoir fait. Il importe, l'honneur de ces deux juridictions, que ce point soit tiré an clair et que le public sache, si M Trottaes s'est vanté on si la magistrature des Flandres s'est réellement départie en sa faveur des principes du droit, mis hors de contes te par une j urisprudence constante des cours de justice et par la jurisprudence même du département dirigé par le clérical ministre de Trooz. Nier le fait matériel posé par M. Troffies, n'est plus possible nujour- d hui, en présence de l'aveu qui en est lait. Par le plan du cimetière, il est fa cile de voir que Léopold Huyghe a été enterré duns une partie spéciale du ci metière, dont elle est séparée par une pelouse, l'ouest, et, de tous cô'és par un sillon l'inhumation du malheu reux s'est. faite 22 mètres 60 de l'en droit où se trouvait la dernière fosse ouverte rôté de laquelle le fossoyeur avmit d abord creusé la fosse destmée Hnyghe, que le bourgmestre a fait combler. Dans cette partie spéciale du cime tière, on n'a jamais inhumé que les enfants morts sans baptême, un cada vre inconnu, rejeté par la mer en état de complète décomposition et, il y a environ vingt ans, le corps d'un suicidé dont la tombe fut rouverte et les osse ments rejet es épars sur le sol pour faire place Huyghe C'est là l'endroit dont M le .Ministre de l'Intérieur osé dire que a déjà d'à;»: m s inhumations y avaient été faites D'autres inhu- mations On voit lesquelles Ce sont précisément ces autres mhuona- tions qui démontrent que, quoique compris dans l'enceinte générale du ci metière. ce terrain avait pour destina tion. comme l'a dit l'arrêt dil 22 Juil let 1882. d'exclure du cimetière com mun une certaine catégorie de ci toyens, raison de motifs religieux. Comme individu, M Trottaes nous laisse absolument froid dans ce débat. Ce piteux bourgmestre, nommé dans la minorité du couseil communal pour taire Heyst les besognes comman dées par les prêtres a dû faire plaider que son instruction ne le préparait nul lement aux fonctions de bourgmestre d'une commune importante et que, vu son ignorance administrative, il devait consulter ses subordonnés, pour con naître son devoir. Il procède, dit-il des inhumations provisoires et, dans sa naïveté, il se fait devant le tri bunal de simple police un mérite d'a voir donné aux parents de Huyghe' l'autorisation de planter une croix sur la tombe de leur fils, ce qui prouve qu'il n'a même jamais In le décret de Prairial, dont l'article 12 donnait d'a vance la famille Huyghe le droit de planter, sans l'autorisation de qui que ce soit la croix destinée, défaut de tertre, marquer l'endroit où le mal heureux était inhumé. La triste personnalité du bourgmes tre nous est donc fort indifférente, mais la question soulevée pur des actes dont M.Troff;i"s s'est f ut l'instrument, dépasse de beaucoup l'intérêt qui s'at tache la triste individualité du mayeur heystois. Il importe de savoir si, désormais, les bourgmestres tout faire que le cléricalisme impose aux communes, ont le droit de rétablir le coin des éprouvé», le vêrloren h'oek comme on dit Heyst. La suppression de ce moj'en de ven geance clérical paraissait acquisse M. Woeste, lui-même, n'avait pas oeé le rétablir, et le Pape avait passé condam nation, il y a plusieurs années déjà, en admettent le système de la bénédiction par fosse il importe de savoir si le premier imbécile venu, c Crit d'une écharpe municipale, peut rétablir cet abus que l'on croyait disparu. Pour cela, il importe do connaître le texte des décisions de la chambre du conseil et de celles des mises en accu sation il importe aussi de savoir si M. le Ministre de l'Inférieur, dont l'action reste absolument, libre, rompt avec les principes établis dans les circulaires émanées de sou département et non rapportées par lui En d'autres termes, il importe de savoir si la Magistrature et l'Administration ont canné de vant les prêtres. Plus que jamais la question posée par M. Termote a sa raison d'être et devant la publicité étourdissante, don née aujourd'hui aux aveux du malhe'u- renx Trottaes. il ne sera plus possible aujourd'hui, M de Trooz, de s'en ti rer par une pirouette (Réveil de Bruges et de la West-Flandre.) Nous extrayons d'un article de La Patrie. les passages suivants Oublieux du rôle important qne joue la presse locale dans la politique du temps, trop peu de lecteurs s'abon nent essentiellement sinon exclusive ment aux journaux delà capitale né ghgeant de soutenir le bras droit de ces mê~

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1