Contre l'Intolérance
MANIFESTE DU COMITÉ MARNIX
pour la diffusion des idées de Justice et de Liberté.
Contre l'Intolérance!
Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement
Notice FTEUIIAIAETON.
Dimanche, 1 Décembre 1901.
Vires acqcirit eindo.
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an -4 francs.
Par an 4 fr. 50
1842 1895.
Contre l'intolérance
L'Extension Universitaire
Nous apprenons que le Comité lo
cal de I Extension de l'Université libre
de Bruxelles est en voie de formation
dans notre ville.
Le but de l'oeuvre est la vulgarisa
tion de certains cours universitaires,
résumés en quelques leçons, vérita
bles conférences, d'ordinaire au nom
bre de six.
De nombreuses adhésions sont as
surées des maintenant et le Comité
espère pouvoir, d'ici quelques semai
nes, organiser un cours comprenant
six leçons.
Le montant de la cotisation s'élè
vera de 3 d francs maximum par
personne et dépendra du nombre de
souscripteurs.
Le choix du cours, ainsi que celui
du local, du jour et de l'heure de la
conférence, seront arrêtés bref dé
lai
L'œuvre de I Extension Universi
taire est 11> soin m e 111
étrangère toute pi*é-
oecupation politique
elle est instituée pour les Daines aussi
bien que pour les hommes.
Des listes :1e souscriptions sont mi
ses en Circulation.
L'BMO.N PAIT LA FORCE.
Paraissant le Dimanche.
pour la ville
pr la province
On s'abonne an bureau du journal, eue de Dixmude, 53, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
M. De Trooz a le triomphe facile. Le
béat nourrisson de l'Aima Mater de
Louvain s'est extasié, dans l'une des
dernières séances de la Chambre des
Représentants,devant ce faitindéniable
que ce que nous repoussons, cette
heure, l'unanimité, fut approuvé par
une majorité libérale, il y a un demi
siècle
Quoi d'extraordinaire
Plus on recule dans le dédale du pas
sé,plus on doit se trouver en opposition
avec l'état présent des choses Mais cela
ne résulte-t-il pas de la loi d'évolution
progressive, dans tous les domaines de
ia vie d'un peuple
Ce qui détermina les législateurs de
1842. la ool^bre trammaliou que l'on
sait, ce n'était n ullement un assentiment
aux doctrines u ltramont aines, mais bien
le désir de mettre un terme un état
dechosesdésespérant. En fait d'instruc
tion publique, on était en face du
néant.
Mieux valait quelque chose que rien
du tout.
Tout bien examiné,le régimescolaire
inauguré en 1895, est un recul flagrant
sur ce qui a été créé en 1842. Alors,
l'école adoptée était l'exception au
jourd'hui, elle tend, de plus en plus,
devenir la règle.
M. Woeste triomphe. Il est arrivé
son but l'enseignement religieux ser
vant de base la morale.
Cette base n'est qu'an fétu, si,comme
c'est le cas des doctrines catholiques,
elle consiste en la croyance des légen
des, des mythes et des fables. Le mal-
Feuilletos du Progrès >1 (1
MANIFESTE
du
VOtBB TÛ UÂK XMX
I
LA GUERRE AUX ISRAÉLITES,
AUX PROTESTANTS
ET AUX LIBRES PuNSEURS.
Les dernières années du xix" siècle auront
laissé, bien des égards, de rruel'es désil
lusions toutes les àrnes éprises de fraternité
et de justice. Elles se seront signalées no
tamment, parun retour despa-sioiis sectaûes,
des haines confessionnelles du moyen âge.
Faut-il rappeler cette épouvantable affaire
où l'on vit uue foule aveug ée par le fanatis
me accueillir avec une crédulité déroutante
les accusations les plus odieuses et les plus
saugrenues lancées contre un officier i*raé-
lite. accabler de sa haine les quelques hom
mes qui eurent l'héroïsme de prendre la
défense de l'innocent, et acclamer la bande
de faussaires et d'escrocs qui avaient juré sa
perte
Faut-il rappeler les tortures infligées
Bernard, ce malheureux soldat qui ses su-
heur est que quand l'esprit du libre
examen en fait justice, il se produit un
vide épouvantable, provoquant une ré
action, pleine d'excès et d'inévitables
débauches: voiries orgies de la Régence
et les soupers du Directoire On n'a
pas besoin d'aller si loin pour faire de
semblables constatations. De récents
procès scandaleux, auxquels ont été
mêlés des jeunes gens du high-life bru
xellois, n'ont que trop prouvé combien
l'éducation catholique et les enseigne
ments paternels n'est-ce pas M.
Woeste sont de faibles préservatifs
contre les écarts de la jeunesse.
Quoiqu'il eu soit, les Schollaert et les
De Trooz ont beau remporté victoire
sur victoire, l'aide d'une majorité
servile, l'heure ne sonnera pas moins
où cette majorité succombera sous la
lassitude et le mépris du_public!-
A cet effet, puissent tous les esprits
libres se pénétrer de notre devise na
tionale I'Union fait la Force.
C V.
t
Il y a environ quinze jours une bro
chure-manifeste émanant du Comité
Alarnix pour la diffusion des idées de jus
tice et de liberté et ayant pour titre
CONTRE L'INTOLÉRANCE a
été distribuée en notre ville Cette bro
chure a fait l'objet de toutes les con
versations et nous pouvons affirmer
que les fanatique» ils sont malheu
reusement nombreux Ypresont
été mis en bien mauvaise posture I)
faut croire que le clergé catholique
s'est surtout senti atteint par les révé
lations contenues dans cette brochure,
périeurs firent expier le crime d'être un
coreligionnaire de Dreyfus
Faut-il rappeler l'odieux boycottage au
quel fut soumis le capitaine Coblenz, et le
grand courage moral dont il fii preuve pour
tenir tète ses adversaires? Et s'il eut du
moins pour le soutenir dans cette lutte la
ferme et inébranlable volonté du général
André, tel ne fut pas le cas de ces petits
commerçants juifs qui, sur toute l'étendue
du territoire de la République, furent, eux
aussi, boycottés, traqués, ruinés, comme le
rappelle en termes si émouvants M Dela-
hache dans sa remarquable brochure
Juifs (1).
Et si déjà dans la métropole l'existence
n'est plus tenable pour les israelites, du
moins pour les petits et les humbles, que
dire de la colonie algérienne Là on s'y est
pris froidement et méthodiquement pour
amener laruinede l'industrie et du commerce
israelites, pour terroriser les patrons et les
forcer congédier leurs ouvriers juifs. Là
on a usé des moyens d'espionnage et d'inti
midation le» plus odieux poup empêcher les
catholiques de rien acheter dans les boutiques
juives. Là des scènes sanglantes se sont pro
duites diverses reprises, et les bandits
organisateurs du meurtre et du pillage, ont
eu l'audace de mettre leurs forfaits sous l'in
vocation du Christ
El si tels sont 1 s faits qui se passent sous
un gouvernement républicain, dans le pays
qui a solennellement proclamé les Droits de
(1) Librairie Ollendorp, Paris,
car Dimanche dernier la chaire dite de
vérité a servi de tribune un prédica
teur appelé de l'étranger pour essayer
de détruire l'effet produit en ville par
cette publication. Faut-il que les subli
mes pensées émises par les hommes de
cœur et de talent qui composent le Co
mité Alarnix mettent les catholiques
aux abois pour appeler leur secours
un moine qui a 06é dire en pleine égli
se que la brochure n'est qu'un tissu de
mensonges, qu'il est du devoir de tout
chrétien de s'abstenir de la lire, que
c'est un mauvais livre qui doit-être
brûlé, etc, etc.
Mais alors ces sentiments de tolé
rance, de fraternité, de justice et de li
berté qui sont l'apanage de tout hom
me de bien sont combattus par le cler
gé catholique! Les préceptes chrétiens
np jjont^donc pas ceux des prêtres ca
tholiques qui se disent appelés ensei
gner la religion du Christ. Les protesta
tions qui se sont fait jour Dimanche
sont donc un aveu Nous avions donc
raison de dire que le clergé romain dé
nature la belle religion du Christ et
inculque au peuple des sentiments de
haine et de vengeance contre tous ceux
qui ne veulent pas courber la tête sous
sa domination Cet aveu venant d'un
prêtre est significatif
Pour tous ceux qui, comme nous,
pensent - et ont maintenant la certi
tude que le prêtre catholique ne
remplit pas le rôle humanitaire qu'il a
toujours prétendu remplir, nous com
mençons aujourd'hui, sons forme de
feuilleton, la publication in extenso de
la brochure-manifeste Alarnix. Nos lec
teurs jugeront, comme elle le mérite,
l'attitude prise en l'occurrence par l'é-
■a. .Ti Kffahr.fi»-m iiimmiiim n-..Tgnwt \twrw ■iiinain m
I Homme et du Citoyen, que dire des autre*
nations qui eussent dû, semble-t-il, être ins
truites par l'effroyable exemple de l'affaire
reyfus et rejeter avec horreur les hontes
et les crimes de l'antisémitisme
En Allemagne, les troubles de Konitz pro
voqués par l'infâme l-gende du meurtre
rituel eu Russie, les persécutions dont M
Errera faii un tableau si navrant dans son
très attachant ouvrage Les Juifs
Russes d; en Roumanie, les actes d'arbi
traire odieux auxquels se livre le gouverne
ment au mépris des clauses formelles du
traité de Berlin, et les procédés empreints
d une froide férocité par lesquels les particu
liers secondent l'action gouvernementale
on sait que les propriétaires d'immeubles ont
eu 1 inspiration infernale de se concerter
pour refuser sans motif aucun tout renou
vellement de bail aux locataires juifs par
tir d'une date déterminée. Et, l'exception
du trè» polit nombre de ceux qui sont favo
risés de ia fortune, tous les juifs se sont
trouvés brusquement obligés de passer la
nuit en plein air. dans les rues, dans les ci
metières, réduits non seulement la plus
extrême misère par la destruction de leur
petit avoir, mais condamnés en outre aux
souffrances provoquées par l'absence de tout
abri, et ce sans que leurs bourreaux eussent
égard ni 1 âge. ni au sexe, ni aux maladies
Femmes eu couches, enfants la mamelle,
vieillards, moribonds, tous ces malheureux
ont été jetés dehors, avec l'espoir de les voir
succomber leurs privations. Et cet espoir
glise romaine.
Quand le publication sera complète
nous attendrons les appréciations du
journal catholique locale Le Journal
d'Ypres.
s est, réalise en grande pariie la mortalité,
comme il est facile de le comprendre, a été
effroyable.
En Autruhe, on a vu se renouveler di
verses reprises ce c. ime qui,commis Roine
il y a un demi-siècle sur le jeune Mortara,
avait frappé de st:peur et d'indignation
toutes les nations civilisées plusieurs fa
milles israélites de la Galnue sont pion<yées
actuellement dans le désespoir parce que
leurs jeunes tilles leur ont été voees et sont
enfermées dans des couvents,sans qu'aucune
influence, pas même celle du très catholique
empereur d'Autriche, puisse mettre fin
cette situation abominable. Il y a cinquante
ans on s'indignait de pareille choseAujour
d'hui, on laisse faire on s'habitue
L Autriche nous a encore donné le specta
cle du double crime judiciaire de Polna
ainsi que cela est exposé dans le compte
rendu du meeting du 13 Décembre 1900
(Fischlin, Bruxelles, 1901). le juif Hilsnèr a
eié deux fois condimné pour meurtre rituel
la première fois en 1899, la seconde fois en
1900. et ce au mépris de l'évidence, au mé
pris de» décisions de la Cour de Cassation
d'Autriche, au mépris des décrets formels
d'Innocent IV et des différents papes qui
condamnèrent la croyance au meurtre rituel
et interdirent aux chrétiens de continuer
colporter l'odieuse légende (I) Dans les deux
.1 Des passages de cas décrets sont cités dans i 77
t pressante etude de Salomon Reinaeh /'a,™™.,- ln"
meurtre ri' net Leopold Cerf, PariiC ia» Accusa"0 du
Les bulles papales qui ont trait a cette ou,.«ii„„
reproduitest h exteu-u, dans le remarauabîl
»track le Sang Société française deditionsd-art,Pari?"