Contre l'Intolérance MANIFESTE DU COMITÉ MARNIX pour la diffusion des idées de Justice et de Liberté. Contre l'Intolérance! PROPAGANDE. Adolphe BUYL, Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement JEUNE GARDE LIBÉRALE D'YPRES. Chambre des Représentants. Dimanche, 15 Décembre 1901. 61e année. N° 50. l'dmo* paît la force. Paraissant le Dimanche. Vires acocirit eodo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pocr la ville Par an 4 francs. Par an 4 fr. 50 On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmude, 53, Ypbes. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d Ypres les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Notre: p-EUibbETON. A Vis. Les personnes qui prendront un abonne ment au PROGRÈS pour 1902, recevront le journal gratuitement partir du jour de leur inscription. DIMANCHE 15 DÉCEMBRE 1901, 3 heures précises de l'après-diner, au local des ANCIENS POMPIERS, CONFÉRENCE par Monsieur Représentant libéral des arrondissements Dixmude-Furnes- Ostende. FÉDÉRATION Jeunes Gardes libérales La prochaine réunion générale aura lieu Ypres. manifeste CO.fi i Tl£ 711 «111 Il a été répondu, en séance de Mardi dernier, aux deux questions posées par M. Nolf. Erection de Poelcapelle en commune séparée de Langemayck. yn. oit avait posé la question que voici 8 En séance du 12 Juin 1901, une question que j'avais eu l'honneur de lui poser, quant la présentation nouvelle d'un projet de loi, devenu caduc par suite de la dissolution de 1900, portant érection de la commune de Poelcapelle, l'honorable ministre de l'intérieur me fit savoir, en séance du 18 Juin 1901, que l'examen de la question de la séparation du hameau de Poelcapelle de la commune de Langemarck avait été repris. L'honorable ministre pourrait-il nous dire où en est cette question M. le ministre de l'intérieur a répon du qu' il entre dans les intentions du gouvernement de reproduire le pro- jet de loi relatif la séparation du hameau de Poelcapelle de la corninu- ne de Langemarck. Cette réponse sera, nous n'en doutons pas, favorablement accueillie par les habitants de Poelcapelle," qui depuis plus de trente ans mènent campagne pour obtenir leur séparation de Lan- gemarck. Ils sauront gré M. d'avoir, par son insistance, arraché une réponse favorable leurs intérêts. Slands pour la Garde civique. En séance du 7 Août 1901, l'houo- rablo ministre de l'intérieur a pro- mis de déposer un projet de loi modi- liant la loi organique de 1897, fixant un tiers seulement la part d'inter- vention du gouvernement dans la construction de stands. Monsieur le ministre ne pourrait-il nous dire quand il compte donner suite cette promesse M. le ministre de l'intérieur a fait MM. rvolf et 1 tuy l la ré- que voici 8 Au cours de la séance du 7 Août 1901, répondant M. (Jolaert, rap- porteur de mon budget, j'ai annoncé mon intention de demander la lé- gislature de modifier la disposition de la loi sur la garde civique qui limite un tiers l'intervention de l'Etat dans les frais de la construction des stands. J'ai ajouté que j'agirais ainsi an cours de la prochaine session celle- ci est peine ouverte depuis quel- ques jours. Je n'ai pas perdu de vue cette question, qui pourra être reprise lors de la discussion du budget de l'inté- rieur. Cette réponse signifie-t-elle que M. le Ministre donnera suite sa promes se Espérons-le. En tout cas, la'question posée par MM. IVolf et Buyl s'impo- sait, étant donné que dans une séance précédente Al. le ministre de l'Inté rieur, répondant une interruption de M. Buyl au sujet de l'interveution fi nancière de l'Etat dans la création de stands, avait répondu M. TE5uyl qu'il n'avait qu'à user de son initiative parlementaire. Cette réponse de M. le ministre de l'intérieur devait être interprêtée com me une renonciation sa promesse du 7 Août 1901 Dès lors la question posée par MM. JVolt et Buyl s'impo sait. La Chambre a consacré sa séance de Mardi la discussion de l'interpella tion de M. Vandervelde, sur l'attitude qne prendrait le gouvernement belge dans le cas où d'autres gouvernements feraient une démarche commune au près de l'Angleterre afin d'obtenir un meilleur traitement des femmes et des enfants dans les camps de concentra tion de l'Afrique du Sud. Deux ordres du jour ont été déposés. L'un de M. Vandervelde disant p' la province a* des de la Flandre Occidentale. Feuilleton du Pbogbès (2 du I. (suite.) Eu Belgique.des faits monstrueux comme ceux que nous venons de rappeler ne se sont pas encore produits, nous sommes heureux de le reconnaître. Mais l'antisémitisme nous envahit et fait chaque jour des progrès. En veut-on des preuves? Dans les demandes de naturalisation qui parviennent notre législature il est fait deux parts l'une concernant les non juifs, 1 autre concernant les juifs. Les secondes sont systématiquement repousséc-s il faut des circonstances absolument exceptionnelles pour qu'il soit dérogé cette règle. Certains de nos jour naux, tels notamment le XXe Siècle et le Patriote font ouverte ment campagnecontre les juifs, et leurs polé miques diffèrent bien peu de celle de la Libre Parole. Dans une discussion provoquée par le crime judiciaire de Polna, le premier de ces journaux, après avoir reconnu l'au thenticité des bullespapalesqui proclamèrent la fausseté de l'accusation lancée contre les juifs, se livre, sous la date du 19 novembre 1900, de subtiles distinctions la suite desquelles il conclat que le meurtre rituel est une réalité. On se demande comment le pieux journal peut concilier cette thèse avec le respect qu'il doit au dogme de l'infaillibi lité papale. On rencontre le même parti pris dans un simple prospectus de la librairie Schepens, où il est fait mention de l'ouvrage de Strack: Le Sangécrasant réquisitoire dirigé contre la légende du meurtre rituel. L'auteur du Sang discute le crime judici aire dont Hilsner est victime. Or le prospec tus en question se fonde sur la seconde condamnation d'Hilsner, condamnation aussi inique que celle de Dreyfus, pour conclure la réalité du meurtre rituel A diverses reprises ce cri de haine A bas les juif.s t a été affiché sur les murs de Bruxelles. Au moment où des hommes de tous les partis organisaient un meeting pour protester contre l'odieux crime judiciaire commis sur la personne d'un prolétaire juif, les affiches qui annonçaient ce meeting fu rent recouvertes par des placards portant ces mots Socialistes, soutiendrez-vous l'or juif Une partie notable de notre presse a, dès le début de l'Affaire, pris parti contre Drey fus et a conservé son attitude malgré la mort tragique d'Henry, malgré l'enquête de la Cour de Cassation, malgré le procès de Rennes. Et l'on n'a pas oublié qu'un de nos journaux conservateurs les plus modérés, le Journal de Bruxelles, a publié des corres pondances de Paris dans lesquelles les juifs sont menacés d'une St Barthélémy. Mais il est encore un autre poiDt qu'il im porte de signaier comme étant l'un des VL. TSolf avait demandé symptômes les plus graves des progrès que fait chez nous l'antisémitisme beaucoup de gens 4 éclairés beaucoup de gens qui con damnent et réprouvent la campagne de la Libre Parole, les persécutions exercées con tre Dreyfus et les dreyfusards, les scènes sanglantes de l'Algérie, les trésors de man suétude d'un gouvernement de défense répu blicaine pour les crimes de l'antisémitisme, beaucoup de gens n'en continuent pas moins envelopper tous les juifs d'une commune antipathie, et citent alors, l'appui de ce jugement général, une série de petits faits particuliers, d'histoires de portières, de ra contars dépourvus de toute valeur et de tout intérêt. Ces gens-là qui pourtant ne lisent ni la Libre Parole, ni le Patrioteni le XXe Sièclene se rendent pas compte qu'ils su bissent indirectement l'influence de ces journaux, qu'ils respirent un air vicié, qu'ils sont plongés dans une atmosphère d'intolé rance pénétrant partout, nous empoisonnant petit a petit et nous rapprochant du jour où nous serons mûrs notre tour pour une af faire Dreyfus. Ces gens-là ne se rendent pas compte qu'ils sont eux-mêmes les facteurs, les véhi cules involontaires et inconscients de la pro pagation du fléau. Telle était exactement la situation en France il y a quinze ans alors on dédaignait, on ignorait i'antisémitisme, on se refusait prendre au sérieux les ci is de haine des antisémites, mais ces cris, on les répétait sous une forme mitigée dans les conversations, et ceux mêmes qui affichaient le plus profond dédain pour cette épidémie Semaine parlementaire. Considérant que dans les cas non prévus parla convention du 9 Juillet 1894 sur les lois et les coulumesde la guerre sur terre, les populations et les belligérants restent sous la sauvegarde et sous l'empire du droit des gens tel qu'il résulte des usages établis entre les nations civilisées, des droits de l'huma- d'intolérance en étaient les propagateurs inconscients. On ne voit pas ce qu'il y a de monstrueu sement injuste dans ce procédé qui consiste rendre tous les juifs responsables de tel acte peu louable accompli par un des leurs, tandis que jamais on ne songera faire un mérite tous les juifs des actes de grande générosité et de haute délicatesse par les quels certains d'entre eux se signalent si souvent. On ne voit pas que ce procédé est précisément celui «des antidreyfusards qui ont inauguré une ère de persécutions contre tous les juifs pour les punir delà trahison prétendument commise par l'un d'eux. Et, chose bizarre, les personnes qui ap portent leurs jugements ce singulier esprit de généralisation lorsqu'il s'agit de blâmer les juifs, n usent jamais de ce procédé pour blâmer les non juifs jamais, la suite d'un reproche fait un individu déterminé, on n'entendra ces paroles: 4 En voilà encore un qui n'est pas juif Tel est le mal que tous nous devons com battre, non pas seulement parce que nous nous trouvons en présence d'une tendance malveillante et injuste, et que partout où l'on rencontre l'injustice, on a pour devoir de la démasquer, mais encore et surtout parce que l'antisémitisme constitue un péril un péril chaque jour grandissant, et qu'au point où en sont les choses, c'est par mesure de conservation sociale et de conservation personnelle qu il y a lieu de le combattre dans toutes ses manifestations, même celles qui paraissent les plus inoffensives. (A suivre.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1