Contre l'Intolérance MANIFESTE DU COMITÉ MARNIX pour la diffusion des idées de Justice et de Liberté. Contre [Intolérance! Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement 7K V I S. PROPAGANDE. Dimanche, 22 Décembre 1901. 6Ie année.51. l'giio.i pait la force. i'araisttanl le Dimanche. Vires acqcirit eindo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pocr la ville Par an -4 francs, p' la province Par an 4 fr. 50 On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypbes. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'EtraDger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires :*1 fr. la ligne. talRE NOTRE EEUllalaETON. Les personnes <jni prendront un abonne" nient au pour 1ÎM>:2, recevront lejoiiriialgrntuiteinent partir <ln jour de leur inscription. Jeunes Gardes libérales de la Flandre Occidentale. La prochaine réunion générale aura lieu Y près La suppression du casuel. Voici l'aveu de ce que l'Eglise perd de sou prestige en faisant payer ses services C'est un journal catholique, Le Revoir qui demande lasuppres- sioD du casuel. Nous pourrions donc enfin voir l'E- glne romaine eutrer dans la voie sui vie par les protestants et les juifs, et ne plus réserver l'entrée du Ciel ceux qui ont les moyens de se payer un en terrement, de lre classe et quelques cen taines de messes. Le casm i Question délicate et gra ve, et cependaut brillante d'actualité et digne de toute l'attention de nos ca- t holiques et de l'épiscopat On ne veut pins payer le casuel disent dans bien des diocèses des centaines manifeste couiiû it \n\ix de prêtres il est odieux, la religion en devient victime, il rend le clergé impopulaire et de là, des voix auto risées qui, de toutes parts et de tous les camps, se font entendre, s'écriant que le casuel devrait être supprimé et le traitement du clergé augmenté. Sur une matière aussi importante, nos gouvernants et Rome devraient soumettre cette question une étude sérieuse et loyale. D'abord, il est cer tain que, depuis le Concordat, le ca suel fut. plus ou moins, aux époques d'indifférence et d'hostilité religieuse, une cause souvent avantageuse de pro sélytisme. La religion catholique est une re ligion d'argent, s'écriera de tout temps le libre-penseur malveillant ou hosti le... Chez nous, on ne paye pas, tout est gratuit, dira le protestant ou le juif... Aussi que de catholiques, même in différents, ne peuvent se faire l'idée de voir les fonctions sacrées rétribuées, et hésitent demander l'Eglise le concours de ses ministres dans l'admi nistration des sacrements. Or, ces prétextes ou ces reproches peuvent-ils être écartés et disparaître Il est certain que plus un peuple se ra irréligieux ou indifférent, et je dirai même instruit dans sa foi, moins il se fera l'idée que les fonctions sacrées et divines doivent être salariées. La prière et les choses saintes, di ront même les paysans et les ouvriers dans leur gros bons sens, ne devraient pas se vendre ni se payer.» Que de prêtres déplorent cette obligation où ils se trouvent de réclamer les honorai res exigés des paysans ou des ou vriers. S'ils sont favorisés de la fortu ne, od les verra volontiers faire le sa crifice de leur petit casuel, ce qui les rendra populaires et fera grandir la re ligion dans l'estime de leurs parois siens. Le casuel, en effet, répugne la di gnité du caractère sacerdotale, la grandeur et la sainteté de la religion. L'indifférence religieuse, aujourd'hui véritable marée montant e, ne subit pas ses lois et ses exigences sans murmurer et même sans résistance. A combien de difficultés et de mesures odieuses ou de plaintes amères ne donne-t-il pas prise dans beaucoup de paroisses. Ici, c'est un prêtre contraint de recourir aux tri bunaux pour eu exiger le payement. Là, en une paroisse pauvre et manu facturière, il est abandonné Et ce cri du cœur de certains curés Paye t-on le casuel Leurrefut ou leur accep tation dépendra souvent de la réponse cette question. Pourquoi, disait un grand évêque dans une assemblée de prêtres, dans l'ardeur de sa foi et la vivacité de son zèle, des prêtres timides et découra gés, si vous avez dans vos paroisses des francs-maçons, des juifs, des libres- penseurs, un instituteur indifférent, une représentation municipale reli gieuse et hostile, ou si on vous suppri me quelques-unes de vos faveurs et certains privilèges, souvent, plus préju diciables qu'utiles la cause de l'E vangile, pourquoi vous désespérer? L'erreur existera toujours sous ses for mes diverses, et l'Eglise, qui est sainte et véritable, aura sans cesse des enne mis combattre. Dès lors, soyez des i rètres de tous les partis, car tous for ment votre troupeau... Les prêtres, qui ne sont que les re présentants (ie Celui qui vint sur la ter re dans une étable et déclara qu'il n'é tait pas venu pour être servi,mais pour servir, buvaient les paroles du grand évêque, et l'un d'eux, humble desser- vant d'un petit village, fit remarquer Monseigneur la trop grande inégalité, odieuse, et injuste et antichétienne, qui existait eutre les desservants des petites paroisses qui, en moyenne, se font peine 100 francs de casuel par an, et celui des curés des grandes pa roisses, dont le casuel s'élève des sommes fantastiques. Cette inégalité, disait-il, se com prendrait dans la vie civile, adminis trative et militaire, où les fonctions, les capacités, les charges et les respon sabilités sont très disproportionnées. Quelle différence de valeur personnelle et scientifique entre le soldat et le gé néral, entre le facteur et un percepteur des postes, entre un garde-barrière et un ingénieur en chef Dans le corps ecclésiastique, cette différence existe- t-elle ce degré Assurément non. L'humble curé de campagne, comme le curé de la grande ville, est prêtre et exerce les mêmes fonctions il est re vêtu du même caractère, possède les mêmes vert us et bien sou veut les mê mes capacités. En outre, tous deux vi vent dans la privation de toute société et souvent de toutes les cousolations et les joies de l'apostolat. Un tel ministè re est toujours bien méritant. Mais que leur destinée est différente. Or, cette inégalité scandaleuse, auticatholique, antisociale n'est-elle pas une injustice révoltante e tre les petits desservants En effet, lui dit le bon évêque, ce grave et important problème, dont la prompte solution s'impose, mérite d'ê tre étudié Mais pourrait-on en trou ver une satisfaisante et serait-il possi ble de rendre gratuites les fonctions sacrées Et le desservant de campagne expo sa son évêque tout un système simple et pratique et dès lors avantageux la religion, que ce casuel discréditera de ■■IF.ICAIIOA des TiMMMW— Feuilleton du u Progrès (3 du I. (suite.) On ne saurait assez recommander es sujet la très instructive lecture de la Ques tion juive de M Hocart (1) L'aufeur ayant procédé une enquête approfondie sans le moindre parti pris et avec un esprit entière ment scientifique, fait bonne justice de toutes ces petites préventions sans importance ap parente. mais qui constituent l'un des fac teurs les plus puissants de la propagation de l'antisémitisme. Ce sont d'ailleurs ces mêmes personnes si promptes colporter les préjugés antisémi- tiques, qui disent Ne parlez pas de l'an tisémitisme vous risqueriez de le faire naître Nous nous permettons de leur répondre pir ce dilemme: Ou l'antisémitisme n'existe 0. Pari*. Fiachbacber, 18». pas ou il ex'ste. S'il n'exista pas, ce nVsr pas en nous adressant des gens non pré venus, non contamines encore par le virus antisémitique, en leur signalant les odieuses persécutions exercées contre les juifs que nous éveillerons chez nos auditeurs de la sympathie pour les persécuteurs et de l'an tipathie pour les victimes. Et si l'antisémitisme existe(et malheureu sement les faits rappelés ci-dessus ne prou vent que trop qu'il existe); ce n'est pas en nous abstenant de le combattre que nous parviendrons le vaincre. En France aussi, on croyait agir très habilement, il y a quinze ans, eo feignant d'ignorer les antisémites. Et c'est par là que l'on a abouti a toutes les hontes de l'affaire Dreyfus. Mais lorsqu'on a Gru devoirs'abstenir chez nos voisins du Midi, on avait du moins l'ex cuse de ne pas savoir quelles conséquences devait conduire l'abstention. Cette excuse, nous ne l'aurions pas. Il importe d'ailleurs d'observer que tout au moins dans les pays catholiques l'antisé mitisme ne revêt nullement un caractère spécial ce mot d'antisémitisme n'e-t qu'une étiquette qui couvre l'intolérance dans son acception la plus générale, la guerre sans merci déclarée non pas seulement aux juifs, mais aux protestants, aux libres penseu s, aux francs-maçons. Voilà pourquoi les membres du Comité Marnix, quoique étrangers la religion et la race juives, se savent menacés l'égal de tous les dissidents par leffroyable poussée d'intolérance qui se manifeste actuellement Que l'on se rappelle les attaques violentes et passionnées des antidreyfusards contre le protestant Stheurer-Kestner, contre le jro- testant Buisson, coupable d'avoir rendu hommage au noble caractère du protestant Pécaut, contre le libre penseur Trarieux transformé en protestant pour les besoins de la cause. Que I on se rappelle ce meeting organisé par le Comité électoral Justice-Égalite, l'hôtel des Sociétés Savantes, Paris, le 12 Mai 1901, et où le général de la Rocquequi présidait prononça les parole- suivantes Je suis convaincu qu'une révolution ca tholique, comme on n'en a point vu depuis plusieurs centaines d'aunées, est sur le point d'éclater. Pour la mener bien, il est néces saire que nous nous groupions, que nous ayons confian ce en notre majorité. Ayant le nombre, n>us avons la force, et nous de vons agir. On persécute les bons catholiques, dit un des orateurs, nous savons pourquoi c'est pour substituer l'esprit de l'Eglise celui de la Réforme, de la philosophie et de la Raison. 4 De tous temp--, ajoute un autre orateur, de Coligny Dreyfus, les protestants ont protège les traîtres. Et I assemblée se sépare aux cris de Vive l'insurrection Vive Dieu Vive la Saint-BarthJlemy D'autre part, le Siècle du 17 Avril 1901 rappelé, d'après l'ouvrage de M. Julien Cordier, une bataille pour une idée ces paroles de M. Maurice Barrés Je tiens l'écrasement des bandes protestantes par le duc Antoine pour un des événements les plus heureux de ma vie antérieure, et j'en tends bien maintenir, selon mes forces |e bénéfice de cette victoire. Le même journal cite encore ce chef- d'œuvre d'intolérance émanant de M. Gau- thier-\ illars 4 J ai peine comprimer ma rage. Ce n'est pas en phrases polies que ie voudrais repondre. Raca sur I esprit protes AhJ! reSrette les temps de l'Ecole d A exandrie, et je souhaite qu'une guerre civile nous permette de passer de la littér» ture l'action Cera_ 4 On ne rendra la santé ce pays Q»Vn rifla.nt un tiers des électeurs au moins (a suivre.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1901 | | pagina 1