Chronique de la ville.
Démission.
LaJK clEUHESSE
Catholique Belge.
-)X(o)X(-
Incurie.
heures et demie, la salle de la Tète
de Bronze, rue de Lille. La première
leçon sera gratuite, mais il sera exigé
la présentation d'une carte d'entrée
pour la fréquentation des conférences
suivantes. Ces cartes seront délivrées
du 10 au 25 Janvier, par le trésorier
du comité de l'œuvre.
Les inscriptions seront reçues au lo
cal, où une liste est déposée.
Il sera donné ultérieurement com
munication de la manière dont sera
organisé le deuxième cours.
M. Georges Herlant, secrétaire gé
néral de l'Extension de l'Université
libre, vient de publier son rapport sur
l'année académique 1900-1901. Ce rap
port montre excellemment les progrès
constants de l'œuvre extensionniste,
ce dont ne manqueront pas de se
réjouir tous ceux qui s'intéressent au
travail d'éducation et d'émancipation
populaire poursuivi par l'Université de
Bruxelles. Dans le courant de cet exer
cice 1901, six comités locaux ont été
organisés ceux de Termonde, la Hul-
pe, Braine-le-Comte, Fontaine-l'Evê-
que, Dison et Spa. Par contre, celui de
Dour s'est dissous.
Quelques chiiires indiquent, du reste
éloquemment les progrès accomplis.
Alorsqu'en 18941'Extension ne compre
nait que 10 comités locaux, ayant don
né 19 cours devant 3,250 auditeurs, elle
a, durant l'exercice 1900-1901 compris
30 comités locaux et donné 45 coure
devant 6,200 auditeurs. 11 est remar
quer aussi que l'élément ouvrier, que
l'on n'avait pu jusqu'ici attirer aux
coure de l'Extension, commence dans
certaines localités assister aux leçons
avec une certaine assiduité.
C'est un nouvel échantillon de la façon
d'écrire l'histoire des chroniqueurs sacrés
d'Outre-Quiévrain.
Que dirait ce bon M. Bonnefon s'il enten
dait la chaste chanson qui nous charme de
puis deux ans et que les éliacins de l'exquis-
se jeunesse universitaire catholique beu
glaient encore hier en pleine rue
Ma mèr', vivent les étudiants
Ils ont des femmes et pas d'entants
Ces colossales bourdes et ces risibles
vantardises n'en sont pas moins noter et
retenir, car elles démontrent, une fois de
plus, ce que serait la réalité si on pouvait
l'imposer.
Mais les raisins sont trop verts et le sang
louvaniste est trop bleu.
Sous ce titre, un catholique militant, M.
Jean de Bonnefon, écrit l'article ci-après.
La Belgique est le seul pays de VEurope
vieillie où le gouvernement soit catholique,
non seulement de foimais de profession
Le gouvernement de l'empire austro-hon
grois a des refroidissements avec Rome. Le
Portugal expulse les religieux. La catholi
que Espagne viole la clôture des monastè
res. En Belgique seulement, le ministère vit
dans la catholicité absolue, dans la pratique
obligatoire des rites et c'est une prière pu
blique qui ouvre chaque délibération du con
seil des ministres. Au milieu de tout cela,
le bon roi Leopold seul a. l'air un peu
païen.
Les adversaires disent même qu'au pays
où l'Union fait la force, le catholicisme a ces
sé d'être une religion pour devenir un par
ti politique.
Les associations de la jeunesse belge se
divisent en deux catégories. Voici d'abord
les étudiants. Us sont environ six mille
dans tout le pays: quatre mille c tholiques,
deux mille libéraux. Ces derniers se divisent
en radicaux et en progressistes. Il y a même
une petite association socialiste veuve de
président.
A côté des étudiants, se placent les jeu
nes gardes catholiques Ceux-là se perdent
peu dans les régions de l'idée. Ils agissent
et forment l'armée de la propagande politi
que. Ils collent les affiches ils distribuent
les prospectus. Us vont aux réunions pour
écouter et pour faire nombre, comme le
chœur antique. A m besoin ils appuient de
leurs poings la parole du bon orateur pour
la faire mieux pénétrer dans l'adversaire.
Ces jeunes gardes forment des sociétés de
gymnastique et portent des uniformes va
riés. Us marchent sons des bannières et des
oriflammes, prêts au combat, plus prompts
de gestes que d'idées.
La vie des étudiants catholiques se montre
dans son curieux éclat Louvain C'est
l'existence commune comme au moyen-âge
Les petits groupes de dix on vingt sont in
connus Les jeunes gens vont par troupes
de deux cents. Pendant huit jours, quinze
parfois, toute la troupe travaille de jour et
de nuit les lampes sont allumées vers le
soir et les hautes fenêtres éclairées disent
aux bourgeois de la ville que leurs turbulents
pensionnaires sont au travail. Les mantes
couleur puce, et les habits boutons de cui
vre des vieux habitants de Louvain se ris
quent dans la ruetimidementavec pru
dence, en relative sécurité. Mais, tout a
coup, la troupe des deux cents amis est lasse
de calme elle descend dans la rue, se ré
pand dans les brasseries. Les bocks se cho
quent les conversations s'animent notre
troupe va de porte en porte, circule toute la
nuit, casse ici un réverbère, là les carreaux
d'une fenêtre Messieurs les bourgeois ren
trent vite chez eux et se terrent avec pru
dence.
Toutes les classes de la société belge sont
mêlées dans ces groupes d'étudiants La vie
est la même pour les riches et pour les pau
vres, en une fraternité digne des premiers
siècles. Seule, la vieille aristocratie balda
quin, celle qui est alliée aux maisons royales
par la droite ou par la gauche, s'abstient
d'envoyer des rejetons aux facultés Mpif
cette aristocratie-là travaille dans l'ombre
des hôtels ou dans la verdure des châteaux
elle aide financièrement au succès commun.
A Louvain, les étudiants se divisent, hors
des cours, en groupes d'études. Les uns
vont au cercle d'études sociales les autres
aux études philosophiques d'autres se
groupent pour se former l art de parler en
public. Ces petites académies vivent en par
faite harmonie sans hiérachie, sans inter
vention de professeurs. Chacun pense au
lendemain de sa vieet au lendemain de la
patrie.
Depuis que le parti catholique est l'Etat,
il y a certes des entrées de brebis galeuses
dans la bergerie. Toute la jeunesse catholi
que n'est pas désintéressée et convaincue
comme aux temps d'épreuve, comme aux
heures où, vaincue, elle luttait pour le suc
cès Les fonctionnaires de tous ordres, les
magistrats de tous robes se recrutent par
mi la jeunesse catholique. Le parti a donc
des opportunistes qui sont ici aujourd'hui,
q ui seraient ail leurs de main s i 1 a v i c toi re tai t
dans un autre camp. On ne peut guère em
pêcher les rats de se sauver quand la soute
aux biscuits fait eau. Mais ces catholiques
d'actualité sont rares. Il leur faut une
grande habileté pour ne pas se trahir et fort
heureusement la jeunesse compte peu de
fourbes jamais Molière n'aurait imaginé
Tartufe, jeune et étudiant. D'ailleurs, beau
coup sont attirés par la tendance démocra
tique du parti toute la jeunesse cflthpli-
que veut une législation sociale.
O i demandait un des chefs parmi les
étudiants catholiques
Que faites-vous en temps d'élections
Rien de plus qu'à l'ordinaire: car pour
nous le temps d'élections ne cesse jamais.
Nous le préparons toujours comme ce candi
dat perpétuel l'Académie qui, en France,
ne cessait jamais Ls visites préparatoires
même quand il n'y avait pas de vacance
dans l'illustre compagnie.
La jeunesse catholique tient des registres
où les noms des électeurs sont inscrits. L'o
pinion de chacun est enregistrée avec preu
ves, indications et documents au besoin.
Le café étant le théâtre de la vie publique,
il y a les bons et les mauvais cafés Tel va
dans un estaminet douteux. Il y est aussi
relancé et le siège de sa conscience commence.
D'autres jeunes gens s'occupent surveil
ler les listes électorales, effacer celui-ci,
ajouter celui-là, ce qui est très important
dans un pays où fleurit le vote plural.
Si l'heure des élections approche, les
groupes se divisent pour se partager le tra
vail. Les propagandistes flamands et fran
çais se répandent dans toute la province, di
visée en sections. Causer dans les estami
nets, distribuer des imprimés la sortie de
la messe, organiser des meetingstout cela
est flaire de jeunesse catholique
Cette puissante organisation demande un
budget. La cotisation de chaque étudiant est
de cinq francs. Cela donnerait un maigre to
tal Mais les catholiques ajoutent beaucoup
l'Etat vient en aide les èvêques aussi. Les
étudiants organisent par surcroît des séan
ces et d s cor.certs qui sont d'un beau rap
port.
La grande dépense de la jeunesse catho
lique est consacrée aux œuvres ouvrières,
celles qui doivent attirer dans le parti les
gens du peuple. Ses dix-neuf patronages de
Brux lies co optent trente mille enfants.
Quand ces enfants deviennent des hommes
on ne les abandonne pasLes villes ont des
maisons d'ouvriers où les dimanches se pas
sent en distractions et jeux. La campagne a
ses gildes ou cercles de paysans qui font
suite aux patronages. Ici et là, partout en
Belgique, Yalcool est un moyen de propagan
de catholique Les sociétés antialcooliques
n'auraient aucun succès dans le pays du
Faro.
Du haut en bas de la société, chez l'étu
diant philosophe comme chez l'apprenti-.ou
vrier, l'autorité la plus grandea valeur
égale, reste celui qui boit le plus de bocks
sans être incommodé. Les chefs de l'Eglise
belge ont toutes les indulgences pour les
ivresses du dimanche. Du côté des mœurs,
c'est autre chose. Les étudiants catholiques
sont farouchement chastes. Ils pénètrent en
troupes dans les maisons publics pour les
détruireexpulser les pensionnairesbattre
les tenanciers.
Le clergé a la haute main sur toute cette
jeunesse et prêche avec succès la croissade
de chasteté. Dans les campagnes les bals
sont interdits, la danse est sacrilège. Selon
e mot d'un doyen belge, il faxit mettre
dans les têtes les plus dures que le prêtre
est le premier partout où il est au cabaret
comme l'eglise. Paysans et ouvriers sont
attirés dans des maisons de retraites diri
gées par les aumôniers du travail. Là, de
simples manœuvres vivent trois ou quatre
jours et prennent des bains de mystique.
Telle est l'organisation de la jeunesse
catholique dans un pays où l'Eglise a triom
phé. Il était intéressant le signaler l'heu
re où les religieux français essayent de se
réfugier dans cet Éden. Le jour de la réac
tion sera terrible, s'il vientet ce jour-là
la Belgique aura son 93. plus sanglant et
plus rapide que celui de la France où les
échafauds se dressèrent contre la couronne
du roinon contre la couronne du Christ.
Jean de Bonnefon.
On sait que l'élargissement de la rue
S'Jean, dans sa partie étroite, a néces
sité la démolition de la moitié de la
maison formant le coin de la rue du
Marais, jusqu'au nouvel alignement
et que le fonds en a été incorporé. Il
en est résulté que les bornes limitant
cette propriété se sont ainsi trouvées
plantées au milieu de la rue élargie.
Par une négligence inconcevable, ces
bornes, qui dépassaient d'environ qua
rante centimètres le niveau du pavage,
y ont été laissées pendant plusieurs se
maines, au risque d'occasionner cha
que instant, et surtout le soir, des acci
dents dont la ville aurait été rendue
responsable.
Cet état des choses avait fini par at
tirer l'attention d'un conseiller com
munal.
Dans la séance du Conseil communal
du 14 Décembre, l'honorable M. Van
den Booga<*rde a demandé qu'on en
levât les dites bornes, comme présen
tant un danger pour la circulation.
M. le Président Colaert lui a répon
du Je suis vraiment étonné d'ap-
prendre que les bornes sont encore
n là J'avais donné des ordres pour leur
enlèvement pourtant. C'est fort singu-
lier ni la Police, ni la Direction des
travaux ne nous renseignent ce su-
t> jet. Il faudra que cela change. Je don-
nerai des ordres pour que ce travail
n soit fait rapidement.
Quelle pitoyab'e réponse de notre
Maïeur. Ne prouve-t-elle pas que, de
puis longtemps, ni lui, ni aucun des
Echevins, n'étaient allés examiner les
travaux qu'on exécutait dans la rue S'
Jean
A la suite de l'interpellation de M.
Van den Boogaerde, la ville a fait en
lever les bornes en question, et les
trous ont été tant bien que mal com
blés, mais la grille de l'égout, et le
ruisseau au milieu de la rue subsistent
encore. On n'a, ni nivelé, ni rendu pra
ticable le terrain incorporé dans la
voie publique, de sorte qu'en atten
dant qu'on se décide paver cet en
droit, il reste encore aujourd'hui un
bourbier, un véritable casse-cou
N'avons-nous pas raison de répéter
ici, ce que nous avons déjà dit plu-
siers reprises, et ce que tout le monde
peut constater, du reste, qu'il y a un
relâchement général dans tous les ser
vices communaux.
Plus que jamais, depuis que M. Co
laert se trouve la tête de la ville, rien
ne se fait sérieusement tout va vau
l'eau.
Quand on est Bourgmestre d'une vil
le comme Ypres, il ne suffit pas, M.
Colaert, de donner des ordres, il faut
surtout veiller leur exécution, ne pas
se fier aux rapports d'un personnel in-
sousciant. et parfois incapable. Il faut,
avant tout l'œil d'un maître vigilant
et un contrôle sérieux.
Voici la lettre que vient d'adres-
qui de droit notre sympathique ç5er
citoyen, Monsieur Arthur Mereh^
lynck
Ypres, le 28 Décembre 1901
A Messieurs les BourgmestreEcheti
et Membres du Conseil communal de latiJi
T Ypres.
Messieurs,
t J'ai l'honneur de vous adresser par
présente ma démission de mombredela Com
mission administrative des deux bibliothè in -
communales (publique et populaire), au
travaux de laquelle je suis resté étranger
lorsque j'ai vu, du train dont marchaient les
choses, mon concours ne plus y être d'au
cune utilité.
La perte de vue de ma part de l'expira-
tion du premier terme du mandat que vous
a*ez bien, voulu me conférer, a été seule
causedel'acceptation de son renouvellement
Désigné par la Commission administra-
tive des dites Dibllotb&ijues, lurs de la. iiuiuî-
nation de M. Edmond Liégeois comme
bibliothécaire, pour le diriger dans le clas
sement des livres et la rédaction du catalo
gue, je me suis bientôt vu supplante dans
cette besogne par M. le Bourgmestre delà
ville, alors le baron Surmont de Volsberghe,
qui a imposé M Liegeois, une méthode
absolument différente de celle que je préco
nisais.
C'est dater de ce moment que com
mença le désarroi dans lequel se trouve ac
tuellement cet établissement, où, par suite
du manque de rayons, le plancher du local
ainsi que les tables sont, jonchés de livres au
grand dam de ceux-ci et celui de l'aspect
de la belle salle de la Bibliothèque.
En effet, plutôt que de conserver le nu
mérotage et le placement des livres de l'an
cien fonds, ainsi que le catalogue de ces
livres, qui coûta plus de 3,000 francs la
ville et dont il reste un grand nombre d'ex
emplaires disponibles, on préféra annuler le
tout et au lieu de faire un catalogue des
accroissements destiné l'impression, en
prenant une lettre pour chaque division et
en continuant le numérotage de l'ancien ca
talogue pour chaque partie, chose toute
indiquée et qui se pratique partout, même
la Bibliothèque Royale, on exécuta grands
frais un nouveau catalogue manuscrit en
intercalant les livres du fonds Alphonse
Vanden Peerebooin et ceux entrés la
Bibiiotneque depuis iao/.
Il eût cependant, été si facile de laisser
en place les livres de l'ancien fonds et d'éta
blir dans la grande salle de la Bibliothèque,
presque sur toute sa longueur et occupant le
milieu du local, un autre corps de bibliothè
que ayant en pitchpin des rayons des deux
côtés, percé de baies pour permettre le pas
sage et terminé chaque extrémité par un
second corps de bibliothèque formant mar
teau Ce travail n'aurait, pas coûté beaucoup
plus cher que les bibliothèques basses en
chêne que la ville a fait confectionner et où
l'on ne peut mettre qu'un nombre restreint
de volumes.
En outre, cette combinaison aurait per
mis de poser les ouvrages du nouveau fonds
et ceux qui viendront s'y ajouter en regard
des ouvrages similaires du fonds ancien et
de former ainsi pour chaque divisioa un
compartiment quasi séparé.
Rien n'a été fait de tout cela, on a
dressé grands frais un catalogue monu
mental, nullement pratique et qui a une in
fériorité marquée sur son aîné, présentant
le grand avantage d'avoir été publié, par
conséquent mis la portée de tous et rendu
consultable domicile.
Avant de déposer la plume, je ne puis
m'empêcher de protester contre la dJpos-
session dont la bibliothèque a dernièrement
été l'objet je veux parler de l'enlèvement
d'office d'une partie du mobilier qui formait
un tout homogène avant son remplacement
par des sièges modernes, et spécialement de
celui d'une très jolie horloge-cartel du
XVIIIe siècle, valant plusieurs centaines de
francs, laquelle portait la mention suivante.
u donné la Bibliothèque publique écrite,
datée et signée par le donateur M. Alphonse
Vanden Peereboom, sur une étiquette collée
derrière le poids du balancier et que j'aivlie
de mes yeux vue Eh bien malgré cela ce
cartel orne aujourd'hui le cabinet du Bourg
mestre de la ville, où il doit fortement dé
tonner dans ce milieu conçu dans le style de
la pseudo Renaissance flamande de la pre"
mière moitié du XVIIe siècle.
b Ces protestations paraîtront peut être
tardives, mais il ne m'a pas été donné de
m'élever plutôt contre cet acte arbitraire
dont je n'ai constaté le résultat que quelque
temps après son exécution.
b Désirant dégager la part de responsabi
lité qui m'incombe, en qualité de membre
la Commission des dites bibliothèque-. J*
saisis l'occasion qui m'est offerte pour éieveC