Œuvre de la presse. Contre l'Intolérance! Le Paladin Colaert. Extension Universitaire Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement Dimanche, 2 Février 1902. 62e année. X° o. Cours de M. Philippson, LA VIE AU SEIN DES MERS. Le Suffrage des Femmes. l'ckio.n paît la f&rce. missent ie Dimanche. Vires acqcirit eundû. On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypres. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres les deux Flandres, le restaut de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT. PRIX LE L'ABONNEMENT focs la ville Par an 4 francs. p' la province Par an 4 fr. 50 Professeur extraordinaire a l'Université libre de Bruxelles EN TROIS LEÇONS LES SAMEDIS 15, 22 FÉVRIER ET lr MARS, 20 heures précises, avec projections lumineuses P S. Le prix de la souscription pour ce 2e cours seul est fixé 1 II*. La première leçon est gratuite. Il est bien entendu que ce cours de 3 leçons est compris dans la souscription de 3 fr 30 déjà payée par les adhé rents au cours de M. Desinarez. .Vous engiigeons tous nos amis déposer, après lec ture, le» journaux lil)éi aii\ locaux ilans les l»oite» ad hoc An Petit Ypres A lit Tête tic ltrouzc A lu Tète <l\Vi-*ei»t A lu Ville tic Tliourout rue tic Tliourout, chez Al. Ama u «I D'iiaeycr. Ou peut nu»»i le» tlcposici* dans lu Imite aux lettre» tlu biii't'uu tle l'A-i-iociat ion lilié- calc, rue tlu Séminaire. Il L'Express de Liège, qui est considé ré bon droit comme l'organe le plus Feuilleton du Progrès (G MANIFESTE du 4 JS XiX il (suite.) A la «le liraii<> du P. Mhuiiiiis nous de- v"iis opjio er i.mis l-s écrits «io Uniment, S"! donnent un ialniit demuuli cette con- clusjn i du a optimisme outré Tels sont L* principes dont personne aujourd'hui en F-ance ne conteste la justice et la gran deur Nous devons éjalempfit leur opposer le Cours (Tapologétique chrétienne du Père l°soite W Devivier, qui en est aujourd'hui a va quinzième édition, et dont l'auteur ap prouve ors paroles de M. Bourgoing J'a- vouerai, pour rendre hommage la vérité, ^oe l Inqui-itioii pourrait, être citée de ..os Jours comme un modèle d'équité Et l'au- '-ur ajoute C'est parce qu'il* étaient pé nétrés de ces vér té< que Théodose le Grand, Justinien, Charlemagne, Othon le '""and, Louis XI, tous les princes et tous s peuples eivi ises, n'ont pas cru violer la ciberté de conscience en punissant l hereslii et l'apostasie En résumé, il s'est trouvée toute époque x ames généreuses qui revendiquèrent les <lro,ls de la conscience humaine Ce n'e-t autorisé du parti progressiste, a reçu de son correspondant bruxellois des nouvelles intéressantes an sujet de la réunion, que les sénateurs et les dépu tés libéraux ont tenue Jeudi dernier. Nous détachons de cette lettre le passage suivant C'est M. Janson qui, la réunion des gauches, a formulé le plus énergi- quemont l'opinion de tous les libéraux, en disant que si les socialistes parve naient, avec le concours des cléricaux, taire passer le suffrage des femmes, lui qui faisait campagne pour le S U. longtemps avant la naissance du parti ouvrier et quia consacré au S. U. le meilleur de sa vie politique, voterait contre le projet de loi qui consacrerait la fois le S. U. et le vote des femmes, le statu quo étant encore moins mauvais que ce que donnerait eu Bel gique le suffrage des femmes. Cette attitude de M. Janson a mê me vivement impressionné les députés flamands, qui avaient demandé la con vocation de la gauche et qui ont pu constater avec quelle loyauté et quel souci de l'uninu du parti, les chefs progressistes n'ont cessé d'agir, tandis qu'un tout petit groupe de doctri naires rendent par leur intransigean ce stérile et sans efficacité pratique, le ralliement presque général des libé raux au S. U. Quant aux socialistes, qui l'as semblée de Jeudi avait délégué MM Janson et Cambier pour leur faire part de ses résolutions et de ses vœux, ils ont paru comprendre que cette ques tion du suffrage des femmes, si mala droitement jetée dans le débat du S U. par M. Vandervelde, pouvait consti tuer un sérieux obstacle et faire échouer au port la réforme laquelle ils demandent aux libéraux de travail 1er avec eux Pour le parti socialiste même d'ailleurs, la très grande majo rité ne tient nullement au vote des femmes et si un Congrès était appelé se prononcer, il le ferait certainement dans le sens rie la motion très oppor tune que MmJ Vandervelde, féministe moins intransigeante que son mari fit pas parce que ces v.> x se "font entendre au jourd'hui, comme elle: se sont fait entendre depuis plus de quinze siècles, que le danger de l'Inquisition se trouve écarté. La question qui se pose et la suivante: ceux qui poursuivent le rétablissement de l'Inquisition et qui ne s'en cachent pas se- ro .t-ils assez forts pour no;s l'imposer Les catholiques qui son conviés choisir entre deux voies opposées, celle que 'eur trace Druraont, et celle que leur traça saint Grégoire, il y a treize cents ans, se range ront-ils en assez grand nombre sous la ban nière de celui qui, plus qu'aucun autre pape, a des titres leur obéissance, puisqu'il est canonisé et est en outre rangé au nombre des pères de l'Église A défaut de ces con sidérations, écouteront- Is leur cœur et leur raison qui leur diront que les préceptes de saini Grégoire sont conformes la justice et la vérité, et découlent directement de l'enseignement du Christ, tandis que l'œu vre de Drnmonf est un défi lancé au christia nisme L'influence des catholiques sur l'avenir delà société est grande. De leur attitude prése te depjnd la question de savoir si îles bûchers se rillum iront bieutôt sur nos pla ces publiques. Mais la soc.été e*t assez forte pour se défendre contre les entreprises de quelques fous '•rim'nels. Que venez-vous donc nous parler de péril, au moment où s'accomplit en France ce fait considérable et unique dons l'H'sto're le vote de la loi sur les as sociations Le pouvo'r -ivil. fi lèle aux tra- adopter dernièrement conquérante S. U. des hommes d'abord et nous nous occuperons du S. U. des femmes après. Tous les libéraux, qui souhaitent de voir disparaître le suffrage plural, ap plaudiront la fermeté et a la clair voyance, que M. Paul JansoD a mon trées en l'occurrence. Que feront maintenant les socialis tes? Prendront-ils position leur tour? Déclareront-ils enlin, qu'ils accep tent la R. P. er qu'ils ne tendront pas la main la droite, pour accorder le droit de suffrage aux femmes? Il n'est que temps qu'ils le disent franchement. «Jl/VU-^7. Nous lisons dans Le Matinjournal quotidien d'Anvers, du Mardi 28 Jan vier 1902 Lorsque M. Vandervelde, au nom des socialistes, a proposé la Chambre le droit de suffrage pour les femmes, M. Woeste, qui accuse parfois certains libéraux de suivre les socialistes, a aussitôt embrassé le drapeau rouge. Parfaitement, a-t-il répondu, nous sommes prêts appuyer votre proposi tion M. Woeste est donc partisan du vote des femmes Par une contradic tion piquante, Mme Woeste, intervie wée sur cette question quelques mois auparavant, s'était déclarée hostile la réforme en se basant sur la bienséance, l'intérêt de la famille et la paix du foyer. Il est certain que les femmes, en gé néral, ne demandent pas voter. Quand le Jeune Barreau d'Anvers, après une conférence en partie double, procéda son référendum cet égard dans son auditoire féminin, il y eut un grand nombre de non contre un, petit nombre de oui Le suffrage des femmes a trouvé droite un champion déterminé en M. Colaert, député d'Ypres, qui donne ilitions de la Révolution, ne vient-il pas de donner l'aurore du xx® siècle une preuve de vigueur et l'indépendance qui marque une étap- dans l'histoire du monde? La loi vuiée par la Chambre des députés sur l'ini tiative du ministère Wald ick-Rousseau, loi qui montre la société décidée ne pas se laisser dévorer ptr la mainmorte, cette loi n'est-elle pas un gage certain de la campa gne victorieuse que nous saurons mener s'il lé faut contre le rétablissement de l'Inquisi tion Arrière les oiseaux de mauvais augu re qui, eu presence de faits aussi significa tifs, nous ramènent l'anachronisme de la crainte des bûchers A ceux qui tiennent pareil langage il importe de faire lire la très remarquable é'ude de L'oa, intitu ée Esquisse d'une histoire de la mainmorte. Ils y verront que la lutte contre la mainmorte est aussi vieil'e que le catholicisme. Ils y verront que ceux qui les premiers tentèrent, de pr iteger la société contre l'avi dité du clergé, ce ne furent pas des impies, des mécréants, des libéraux ce furent les empereurs chrétiens du iv" siècle. Ils y verront que s int Ambroise et saint Jérôme approuvèrent les lois pr. inulguées contre la mainmorte. Lorsqu'une loi de Valentinien eut déclaré nuls (comme le rappelle le Siècle du 31 Mars 1901) les legs faits par des femmes des ecclésiastiques et vies moines, saint Jérôme s'éciia J'ai honte de le dire, il est per mis aux prêtres des idoles, aux gens de théâtre, aux cochers du cirque, même aux femmes publiques de recevoir des legs et des donations, et cela est défendu aux clercs et ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. force conférences sur son thème favori. Il est décidé réclamer le vote des femmes la Chambre si le plural n'est pas maintenu». Pourquoi cette restriction? D'après M. Colaert, deve nu sur le tard le paladin du beau sexe, le suffrage des femmes est une ques tion de justice. Or, le plural multiplie le vote des hommes, il leur donne jus qu'à 3 et 4 voix selon qu'il s'agit du Parlement on de la commune, et, par conséquent, il est particulièrement of fensant pour les femmes. Il y a aujour d'hui des hommes qui en valent trois ou quatre, alors que la femme est comptée pour rien du tout, et M. Co laert, champion du beau sexe, accep terait le maintien de ce système Il ne proposerait le suffrage des femmes que si l'on réduisait celui des hommes l'unité, ce qui serait moins vexant pour ses protégées Voyons, M. Colaert, soyez sérieux Quand on défend le suffrage des fem mes, on ne vient pas leur dire qu'on préfère encore le plural exclusivement mâle Jamais, dans un tournoi mené de la sorte, la Dame de vos pensées ne vous donnera une écharpe brodée ses couleurs. Il faut opter ou bien vous voulez conserver le plural mâle, et alors vous êtes l'ennemi des femmes ou bien vous voulez le suffrage univer sel pur et simple pour tout le monde, hommes et femmes, et alors il faut le dire. Nous croyons quo M. Colaert n'a cherché qu'une occasion de se mettre en vue Jusqu'ici il avait passé son temps, la Chambre, protester con tre les droits d'auteur au nom des fan fares et des orphéons de son arrondis sement. Il a compris que ce n'était pas le moyen d'arriver la notoriété, et, après avoir hésité entre plusieurs ques tions excentriques, il s'est jeté sur le suffrage des femmes,, sans même se de mander si cela n'était pas contraire aux canons de l'Eglise. Car c'est une question Les pères de l'Eglise, consi dérant que le péché d'Eve entraîna la chute du genre humain, ont toujours jugé la femme avec une extrême ri gueur Trace.it (Qu'elle se taise aux moines, non par des princes persécu teurs, mais par des princes chrétiens Je ne me plains pas de la loi, mais suis fâché que nous nous la soyons attirée le remè le est bon, mais si je n'avais pas de plaie, je n'aurais pas besoin d'appareil. Et cette p aie, que déplore saint Jérôme, continue sévir jusqu'à nos jours Pen dant quinze cents ans, les princes chrétiens cherchent euraver le mal. Pendant quinze cents ans, leurs efforts e houent. Au ix" siècle, c'es' Charlemagne, et après lui son fils Louis le Débonnaire, qui luttent contre la mainmorte. Est-ce vraiment re noncer au monde, demande Charlemagne ses évêques, que de chercher sans cesse augmenter ses biens en exploitant la crainte de l'Enfer et en poussant les fidèles dé pouiller leurs héritiers naturels Et celui qui s'exprimait ainsi n'en mani festa pas moins son zèle en faveur de l'Egli se. Et ce zèle alla même jusqu'à l'exécrable hérésie stigmatisée par saint Athanase, lorsque Charlemagne mit son glaive au ser vice de la propagation de la foi. Au xme siècle c'est saint Louis qui fait de vains efforts pour enrayer l'accaparement des richesses par le clergé. Et lui aussi, dans ses ardeurs de prosélytisme, il alla jusqu'à l'hérésie de la violence, jusqu'à la croisade, jusqu'aux monstrueux édits par lesquels il organisa l'Inquisition. Au xvi' siècle c'est Charles-Quint et c'est Philippe II Et ces deux monarques ne sont pas précisément connus pour leur indifféren ce en matière religieuse, pour leur mansué tude l'endroit des hérétiques. (a suivre.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1902 | | pagina 1