Chroniquedela ville.
Chambre
des Représentants.
Le féminisme a ppliq ué
la table.
Tramways vicinaux
Lreclion de la commune
de Poeleapelle.
Rue de Lille.
\1. Aug. Lambin.
M. Félix Struye.
Le féminisme Colaert.
Colaert, le bien-aimé.
Théâtre Opitz.
Une réclamation.
Carrousel-Salon Opitz.
Actes officiels.
lice de sa souillure et de son in
fluence sur l'homme
Le Jésus de la légende chrétienne
n'a pas compris la femme, parce qu'il
ne l'a pas connue. Ses amours furent
platoniques xl montrait le ciel aux
pécheresses publiques. Son célibat ob
stiné et son pardon facile de l'adultère
prouvent son peu d'enthousiasme pour
la femme.
Les évangiles, les pères, les conciles
et les dévots, enchérissant sur le Maî
tre, se sont plu jeter l'insulte et l'a-
nathème la plus belle moitié du genre
humain.
L'homme, dit S. Paul, n'a point été
créé pour la femme, mais la femme
pour l'homme
La femme, dit S. Jean Chrysosto-
me, est la plus grande des pestes
La femme, dit S. Jean de Damas,
n'est qu'une méchante bourrique
La femme, dit S. Bonaventure, est
la larve du démon
La femme, dit S. Grégoire-le-
Grand, n'a pas même le sens du bien
La femme, dit S. Jérôme, est l'ar
me du diable, le chemin du crime et la
porte de l'enfer aucun animal n'est
aussi dangereux
La femme, dit S. Jean Bouche
d'or, souille l'homme dans le maria
ge
Quand vous voyez une femme, dit
S.Antonin,ne croyez pas que vous avez
devant vous un être humain, ni même
une bête féroce, mais le diable en per
sonne
Et chaque fidèle doit encore, cer
tains jours de l'année, proclamer, en
latin, la honte de sa mère In peccatis
concepit me mater mea (ma mère m'a con
çu dans les péchés)
Aussi les papistes hésitèrent long
temps donner une âme la femme
le concile de Màcon ne lui fit cette
concession (1) qu'à trois voix de majo
rité.
Ge mépris séculaire devait empêcher
les prêtres d'attribuer la femme son
véritable rôle social tous leurs efforts
tendirent l'enfermer dans le cloître,
(2) la jeter genoux dans le temple,
lui faire honte de ses charmes, l'a
bêtir de petites idées superstitieuses,
l'occuper de petites pratiques ridicu
les, l'isoler de l'homme, et l'ame
ner n'être partout, dans le monde,
son foyer et jusque dans le lit nup
tial, que l'instrument inconscient
du clergé.
(Extraits des Coups droits Dieu
et au Diable par Jules Bos-
mans, p. 70.)
Nous lisons dans le Petit Bleu du
Mardi 18 Février 1902
Tels les apôtresde la foi chrétienne,
les apôtres du féminisme ont décidé
d'organiser chaque mois des agapes.
Ce sont Mlles Marie Popelin et Léonie
Lafontaine qui ont pris cette initiative.
Cesilîners auront lieu au Restaurant
hygiénique fondé place du Grand-Sa-
blon, 10, par l'Union des femmes bel
ges contre l'alcoolisme. A chaque dî
ner, une question féministe sera mise
l'ordre du jour et discutée. Des per
sonnes étrangères au mouvement fémi
niste y seront admises sur invitation.
Ces dîners se donneront le premier
Jeudi de chaque mois Le dîner inau
gural aura heu le 6 Mars prochain Les
personnalités invitées sont MM Jules
Le Jeune.ministre d'Etat, LouisFrauk,
René Colnort, (3) Emile Vander-
velde et Henri La Fontaine.
(1) La Genèse (II. 22) dit que Dieu for
ma une femme de la côte qu'il avait enlevée
Adam mais elle ne mentionne pa3
comme pour Adam qu'il souffla dans
ses narines une respiration de vie ni
qu'il la c fit eu âme vivante Donc, ce
livre sacré n'attribue pas d'âme la femme.
(2) La femme, dit le Dr Thulié, ancien
président du conseil municipal de Paris,
n'est pour l'Eglise qu'un être infirme et
faible, souillé de tontes les impuretés, sa-
lissant tout ce qu'il touche, ne se relevant
un peu que dans le monastère où elle peut
faire oobl'er ses taches natives par la
prière, l'humiliation et la stérilité.
(3) (N. d. I. R Fuyez donc le conta t,
M. le maïeur vous de donner l'exemple
la jeunesse.
DE
PoperingheWatou, Fur nés, La Panne
et de PoperingheCrombekc
Westvleteren Dixmude.
En la séance du 11 Février 1902 M.
Aioli a posé la question suivante au
ministre des chemins de fer, postes et
télégraphes
c M. le ministre ne pourrait-il nous dire
quand il espère pouvoir mettre en adjudica
tion les travaux de construction des lignes
de tramways de Poperinghe, Watou, Far-
nes, La Panne et de Poperinghe, Crombeke,
Westvleteren, Dixmude Les populations
que ces lignes sont appelées desservir sont
dépourvues de tout moyen de communication
parchemin de fer une prompte solution
s'impose.
En la séance du 18 Février M. Lie-
baert répond la question de M. Nolf
C'est la Société nationale des chemins
de fer vicinaux et non l'Etat qui doit mettre
en adjudication les travaux de construction
des lignes vicinales concédées.
D'après les renseignements fournis par
la société nationale, celle-ci dresse actuelle
ment les plans pour la ligne vicinale Pope
ringhe, Watou, Furnes et Dixmude, Pope
ringhe, Furnes. La partie entre Furnes et
la Panne est exploitée depuis l'été dernier.
La Chambre, après s'être occupée
de plusieurs interpellations en sa séan
ce de Mardi, a repris Mercredi, Jeudi
et Vendredi la discussion de la loi élec
torale.
L'événement de la semaine c'est le
discours magistral de M. Paul Hy-
mans se ralliant la revision et au suf
frage universel pour la Chambre.
C'est un grand pas de fait vers le S
U. et aussi et surtout vers l'union libé
rale.
A noter aussi une motion de M. Paul
.lanson répudiant le suffrage des fem
mes et annonçant que si cette question
n'était pas écartée ses amis et lui ne
voteraient pas la révision.
La Commission s'est réunie Mardi
dernier. M. Golaert en a été nommé
Président. Le rapporteur sera nommé
ultérieurement
La Commission s'est ajournée pour
permettre chacun de ses membres de
prendre connaissance du volumineux
dossier sur la question.
On travaille ferme dans la maison
d'habitation de Mme la directrice de
l'Ecole communale. Maçons, plafon-
neurs. charpentiers, carreleurs sont
occupés depuis doux mois et transfor
ment complètement les vieux locaux
habités par M. et Mme Lahousse-De-
wachter.
Les travaux sont poussés très active
ment mais sont encore loin d'être
achevés, paraît-il.Inutile de dire qu'ils
sont faits en régie par des patrons triés
sur !e volet et des ouvriers bien pan
sants, membres du Volkshuis et de la
garde catholique. Il n'y en a plus que
pour ceux-là
Un employé de l'Hôtel de Ville a été
spécialement désigné pour surveiller
ces travaux, défaut de M. l'Echevin
compétent et de M. l'Ingénieur de la
ville que leurs nombreuses occupations
retiennent l'un sa banque et l'autre
la maison des aliénés. Disons son hon
neur que cette surveillance est très
bien faite et que Mme la Directrice doit
être satisfaite de la façon dont elle est
faite.
Mais que dira le Conseil communal
quand viendra le quart d'heure de Ra
belais? Car tout cela ne se fait pas
l'insu du Conseil, nous assure-t-on, et
de fait nous ne sachions pas que ce
point ait jamais figuré l'ordre du jour
d'une séan e ou ait été introduit d'ur
gence ainsi que cela se pratique....
quelquefois.
Le mandat de M Aug. Lambin,
membre de la Commission des Hospi
ces, a pris fin le 31 Décembre dernier.
M. Lambin avait déclaré diverses
reprises ses collègues qu'il n'en ac
cepterait pas le renouvellement. Ceux-
ci lui décernèrent néanmoins une pre
mière candidature. Le Conseil commu
nal, ne tenant aucun compte de la vo
lonté nettement exprimée par l'estima
ble septuagénaire, lui conféra un nou
veau mandat de cinq années.
M. Lambin refusa et toutes les in
fluences qu'on mit en mouvement ne
purent avoir raison de son inébranla
ble résolution
M. Lambin allégua son grand âge et
son droit au repos, auprès des négocia
teurs et des ambassadeurs dépêchés
chez lui. Mais, avec ses amis, M Lam
bin donne d'autres raisons Je suis
las, dit-il, de voir gaspiller bêtement l'ar
gent des pauvres. Je suis las de signer des
mandats de paiement pour des travaux con
sidérables au sujet desquels je n'ai pas été
consulté. Je suis las de n'avoir qu'a enre
gistrer des décisions prises mon insu par
chacun de mes collègues, en dehors de la
Commission toute entièrecar tout le monde
est maître aux Hospices et tout le monde
commande. La plus humble nonnette de nos
établissements a plus de pouvoir que le pré
sident de la Commission. J'en ai assez
la fin
Telles sont les jérémiades de ce bon
M. Lambin qui pendant dix années a
joué aux Hospices le triste rôle qu'il
dénonce lui-même aujourd'hui.
Nous n'apprécions pas nous nous
bornons enregistrer.
L'opinion publique jugera
C'est, paraît-il, M. Félix Struye qui
remplace M. Aug. Lambin la Com
mission des Hospices et c'est le véné
rable M. Napoléon Meersseman qui se
ra appelé présider, en sa qualité de
doyen d'âge, aux destinées de notre
richissime administration charitable.
Quelle que soit notre estime pour ces
honorables concitoyens, nous pensons,
et la majorité de la population parta
gera certainement notre manière de
voir, que MM. Struye et Meersseman
ne sont pas précisément les hommes
qu'il faut pour gérer d'une manière
intelligente et ferme, l'immense patri
moine des Hospices. M. Meersseman a
74 ans et, méprisant les biens et les
soucis de ce monde, ne songe guère
qu'à la vie future. M. Struye, lui, ne
songe rien du tout
N'y a-t-il donc plus personne dans le
parti clérical pour s'occuper sérieuse
ment des intérêts des pauvres
Nos lecteurs ne s'attendent certes
pas rencontrer dans les colonnes du
Progrès un compte-rendu de la Confé
rence sur le Féminisme donné.) Dimanche
dernier, en la salle Iweins, par M Co
laert. Ce serait, quant nous, attri
buer une importance qu'elle n'a pas
une tactique cléricale imaginée pour
emb l'opposition. M. Colaert lui-
même nous prendrait pour des naïfs
La conférence sur le féminisme, an
noncée tous les coins de rue par d'af
fiches grands caractères, a eu un suc
cès Dœuf jamais, depuis que la ville
d'Ypres existe, pareil délire n'a existé.
Le bon et sympathique René peut
désormais se considérer comme l'enfant
le plus gâté, le plus adoré d9s femmes
de la ville et de l'arrondissement d'Y
pres si, partout, il a été accueilli
comme ici, il peut se vanter d'être
compris par le beau sexe et peut pré
tendre devenir un jour Ministre
d'Etat.
Disons que la Salle Iweins, qui peut
contenir au moins cinq cents personnes
bien casées, était archi comble on y
était tassé comme des harengs les
femmes étaient en majorité elles
étaient nerveuses et regardaient les
hommes d'un air de défi.
Quelques autorités très en vue et qui
depuis longtemps ont pu apprécier
toute l'utilité au point de vue électo
ral, que le parti catholique pourrait
tirer du vote de la femme, connaissant
sa volonté impérieuse et ses moyens
d'action, se sont empressées d'assister
cette intéressante conférence.
René, par sa parole chaude et en
traînante, s'est emparé immédiatement
de l'attention de tout l'auditoire lei
femmes, mêmes les plus incrédule*
étaient épatées elles encourageaient
par des gestes sympathiques l'agréable
et spirituel orateur.
Ses improvisations, l'appui de cer
tains textes de l'église, reconnaissant
l'égalité de la femme avec l'homme,
étaient on ne peut plus heureuses le,
dames présentes devenaient fières et
orgueilleuses et se retournaient volon
tiers pour voir la mine un peu rébar
bative et piteuse du sexe fort.
Heureusement pour la tranquillité
publique, l'orateur, quoique très lancé
la vue du beau sexe souriant et tou
jours disposé applaudir, a eu le bon
espiit de ne pas abuser d'un auditoire
complètement gagné la belle cause,
dont il est devenu l'apôtre le plus ar
dent et le plus écouté du pays déjà
quelques jolies femmes, aux regards
tendres et au cœur de beurre, pre
naient feu et étaient tout disposées
imposer, partout, comme cela se prati
que en Amérique, leurs volontés aux
récalcitrauts.
Des mesureo d'ordre avaient été pri
ses, la gendarmerie était consignée et
trois agents armés de pied en cap se
trouvaient la porte de la Salle, prêts
toute éventualité.
Nous en savons gré au bien-aimé
René.
Le Théâtre Opitz installé sur la
Grand'Rlace nous donnera une série de
représentations.
La composition du spectacle sera ab
solument remarquable tant par la qua
lité des artistes de tout premier ordre
et dont le genre sous tous les rapports
nouveau, sera bien fait pour étonner
et surprendre les plus difficiles, mais
aussi par l'Américain Biographe dont
la netteté, la précision et le choix des
vues laissent bien en arrière tout ce
qu'on a pu voir jusqu'à ce jour.
Le Théâtre Opitz qui ouvre ses por
tes, Dimanche soir, 23 Février, promet
de nous faire passer de fort bonnes et
agréables soirées Nous en reparlerons
dans notre prochain numéro et nous
donnerons nos lecteurs de plus am
ples détails sur ces magnifiques repré
sentations.
Les soirées données par le Théâtre
Opitz sont spécialement recomman
dées aux familles.
De nombreux commerçants et détail
lants de la ville se plaignent d'une in
novation qu'on a faite au marché du
Samedi et qui est de nature leur cau
ser préjudice
Depuis quelque temps on a permis
toute une série d'échoppes de s'instal
ler devant les Halles dans la partie
comprise eutre le Donkerpoort et
le Nieuwwerk
Celles qui sont là depuis tout temps
ont leur étal tourné du côté de la Pla
ce les nouvelles venues au contraire
font face aux Halles et attirent facile
ment toutes les paysannes qui sortent
du petit marché au beurre.
Cette situation a encore le grave in
convénient de rendre la circulation très
difficile en cet endroit. Nous adressons
la réclamation M. Quidedroit, espé
rant qu'il prendra les mesures néces
saires pour donner satisfaction ses
administrés.
nsna
Le célèbre Carrousel-Salon Opitz qui
avait été détruit par un incendie a été
complètement reconstruit.
Il est installé sur notre champ de foi
re et l'ouverture aura lieu demain Di
manche 23 Février.
On en dit des merveilles.
Ordre de Léopold.
M Hyn lerick de Theulegoet (cheva
lier), est promu au grade de commaii"
deur de l'Ordre.