Œuvre de la presse.
Journal de rAlliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement
i'ftrftisxuHl le SPimanr/n'.
La situation politique.
Le traité
d'alliance libérale.
Lettre de .11. Colaert,
F.
L'CNIÛN PAIT LA FORCE.
Vires acqurit eindo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
focr la ville Par an 4 francs,
rla province Par an 4 fr. 5(>
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Ypres. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d Y près,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
\oiik eii^a^eon»! tous nos
umis déposer, après lec
ture» les journaux libéraux
locaux ilans les boîtes ail
hoc
«Au Petit Ypres
A bi Tète île ISronze
A la Tète d'Argent»,
A la Ville île Tliourout
i-iie «le Tliourout. eliez M.
Arnaud D'Iiae.ver.
Ou peut aussi les déposer
dans la boîte aux lettres du
bureau «le l'Association lil»<>-
rale, rue «lu Séminaire.
Dans trois mois, le pays décidera s'il
est satisfait du gouvernement et de la
majorité parlementaire.
C'est le moment d'établir les respon
sabilités.
Après une campagne acharnée, coû-
duite aux cris de A bas les impôts
les conservateurs de 1884 réussirent
renverser le ministère libéral.
11 fallait faire des économies, rogner
sur le budget de l'instruction publique
et celui de la guerre, dégrever les con
tribuables surtaxés, arrêter le gaspil
lage gouvernemental.
Faut-il dire que toux l<** iiii|><Yt*
ini'cnt conservée Le ministère
clérical en est arrivé dépenser, cha
que aunée, cent ciii«|imiite mil
lion* «le plu* que les libéraux d'a
vant 1884. Le gaspillage le plus éhonté
fleurit dans tous les départements.
Il a fallu, directement ou indirecte
ment, sous prétexte d'enseignement,
d'agriculture ou de bienfaisance, sub-
sidier les neuf dixièmes des couvents
de Belgique.
Il a fallu créer des légions de fonc
tionnaires et de bureaucrates, pour ca
ser tous les amis et les clients.
Quant au peuple, on lui fait de
temps en temps une aumône, pour l'em
pêcher de crier. Telles les pensions de
vieillesse. Encore les sacrifices aux
humbles ne sont-ils consentis qu'en
échange du maintien de privilèges
odieux ou de scandaleuses exploita
tions fiscales.
Tels le remplacement militaire et
1 accroissement de l'impôt sur l'alcool.
Depuis dix-huit ans, au lieu d'assis
ter l'organisation de la démocratie,
nous subissons un gouvernement ne
réaction et d'exploitation.
Le vieux parti conservateur s'est
désagrégé il s'est soustrait l'influen
ce de ses anciens chefs.
Abandonnant les principes de modé
ration et de sagesse qui avaient t'ait sa
force, il cherche rallier «es troupes
"ous un drapeau qui lui donne un ca
ractère nettement sectaire et confes
sionnel.
D'est le clergé qui est devenu le
ptand'maitre de l'Etat, le grand orga
nisateur des élections, le grand dispen-
®ateur des prébendes et des faveurs
Four faire de nouvelles recrues, les
prêtres organisent des Boerenbon-
den des mutualités, des coopératives
agricoles ils exploitent des distilleries
•t des syndicats; ils procurent des
pensions de vieiLesse. ils vont, de-
maiD, se transformer en agents recru
teurs pour penpier nos casernes de
sans-travail et de malheureux, quitte
exciter des haines et des révoltes
contre les lâches qui déconsidèrent la
patrie.
La Belgique est bien près de réaliser
l'idéal du gouvernement des curés. La
magistrature, l'armée, l'enseignement,
l'administration, sont rongés par la po
litique et asservis la sacristie.
Jusques quand cela durera-t-il
Le moment d'agir est venu, car la
couvictiou s'impose, avec une force
irrésistible, que le pays est las du gou
vernement qui nous régit.
Il faut que le libéralisme s'unisse sur
un programme court et net et s'apprê
te donner satisfaction toutes les
justes revendications populaires.
Réforme électorale, réforme militai
re, reforme scolaire, voilà ce qu'il doit
promettre au pays.
Suffrage universel, service person
nel, instruction obligatoire, voilà ce
que réclament la liberté et la justice.
Les cléricaux, tout le monde s'en
aperçoit,n'ont cessé de sacrifier leurs
intérêts politiques les intérêts supé
rieurs de la uatiou de la natiou. Celle-
ci, si nous le voulons, saura réagir en
un vigoureux élan d'honnêteté.
L'uhion est faite entre les deux frac
tions du parti libéral Bruxelles. De
vant l'ennemi commun, les divisions
ont cessé, les amours-propres se sont
effacés, les bonnes volontés ont triom
phé. C'est un événement heureux entre
tous, qui rend aux libéraux de toutes
nuances l'espérance de revoir les jours
brillants d'autrefois. Les hommes dé
voués qui ont entrepris et réussi l'œu
vre de pacification, ont droit la re
connaissance publique.
Et, maintenant, la bataille avec
courage et confiance.
Voici le texte du traité d'alliance
conclu entre la Ligue et l'Association
libérales de Bruxelles
L'Association libérale et la Ligue
libérale de l'arrondissement de Bruxel
les,
Voulant assurer l'union de tontes
les forces libérales dans les prochaines
élections législatives
Considérant, en outre, qu'il est
urgent de réformer un régime électoral
qui sacrifie les intérêts de la bourgeoi
sie autant que ceux de3 ouvriers et que
d'innombrables fraudes ont rendu in
tolérable
Considérant que l'adhésion unani
me du parti libéral la revision de la
Constitution est de nature maintenir
la propagande révisionniste le carac
tère pacifique et légal que l'intérêt du
pays commande île lui conserver
Déclarent arrêter comme suit les
conditions de leur alliance électorale
I Déclaration des gauches libéra
les parlementaires. Les réformes
énoncées dans la Déclaration des gau
ches libérales du Sénat et de la
Chambre des représentants constitue
ront la platf'orm commune de l'As-
Bociation libérale et de la Ligue libé
rale pour le3 élections législatives de
1902.
II. Electorat pour les Chambres
législatives. La revision de l'article
47 de la Constitution comportera
1° Le maintien dn suffrage univer
sel dès présent inscrit dans la Consti
tution
2° La suppression du vote pl irai.
Toutefois, la Ligue libérale se ré
serve le droit de proposer l'attribution
d'un second vote aux chefs de famille
ou aux citoyens d'un certain âge, ponr-
vr.«fluq ce second vote ne soit subor
donné aucune condition de fortune
ou de cens.
111. Représentation proportionnel
le. L'inscription de la représenta-
tion proportionnelle dans la Constitu
tion sera poursuivie en même temps
que la revision de l'article 47 de la Con
stitution
IV. Instruction obligatoire. Les
deux Associations s'accordent pour
proclamer l'urgence d'une loi établis
sant l'instruction obligatoire. Au nom
bre des sanctions destinées en assu
rer l'exécution, il est légitime d'inscri
re la suppression du droit électoral
des chefs de lamille qui refuseront de
faire instruire leurs enfants.
V. Réorganisation du Sénat. Les
Associations contractantes se pronon
cent en faveur d'une réforme du Sé
nat ayanf pour objet, soit d'y assurer
la représentation des intérêts sociaux,
soit de rendre éligibles, sans condi
tions de cens, les citoyens occupant ou
ayant occupé des fonctions supérieures
dans la magistrature, l'enseignement,
l'administration, ou placés la tête des
grandes institutions d'ordre scientifi
que ou social universités, académies,
conseils supérieurs de l'industrie, du
commerce, de l'agriculture, etc., etc.
Modification éventuelle de la loi sur
les incompatibilités parlementaires
VI. Programme politique général.
La politique générale de l'Alliance
comprendra l'ensemble des réformes
sur lesquelles l'accord existe dès pré
sent entre les programmes des deux
Associations. Pour le surplus, chacune
d'elles maintient intégralement son
programme et il est notamment enten
du que l'accord sur la platf'orm
électorale n'implique aucun abandon
des solutions plus étendues ou plus
précises qui auraient été précédem
ment adoptées.
VII. Candidatures - L'Association
libérale et la Ligue libérale désigne
ront chacune un nombre égal de candi
dats effectifs et de candidats suppléants
pour le Sénat et pour la Chambre des
représentants.
Les candidats seront inscrits sur
la liste commune, suivant l'ordre dans
lequel ils figureront sur la iiste de l'As
sociation qui les aura présentés et de
façon ce que les candidatures d'une
as-ociation succèdent alternativement
aux candidatures de l'autre.
En ce qui concerne la Chambre des
représentants, les parties contractan
tes. tenant compte des résultats électo
raux de 1900, sont d'accord pour attri
buer aux candidats effectifs et sup
pléants de la Ligne, les places portant
les numéros impairs 1, 3,5, 7, et ainsi
de suite, le3 candidats de l'A-»sociatiou
occupant les numéros pairs 2, 4, 6 8
et ainsi de suite.
En ce qui concerne le Sénat,l'Asso
ciation libérale occupera la première
candidature effective et la première
suppléance.
VIII. Le présent traité sera soumis
dans la quinzaine la ratification des
assemblées générales de l'Association
libétale et de la Ligue libérale.
Fait Bruxelles, le onze Mars mil
neuf cent et deux
Les délégués de la Ligue libérale
(s.)Ang Smets, Goblet d'Alviella. Alf.
Monville, Georges Herlant, Em. Jacq-
inain.
Les délégués de l'Association libé
rale (s Emile Féron. Eug. Robert,
Herm Dumont, Henri Frick, Emile
Max
Le Journal (TYpres, se demande si
nous reproduirons la lettre que M. Co
laert a adressée au Peuple.
Et pourquoi pas
La voici
Ypres, le 3 Mars 1902.
Monsieur le Directeur,
Le Peuple a publié, au sujet de mon dis
cours de Jeudi dernier, un article désobligeant
pour moi. Mon attitude la Chambre y a été
absolument dénaturée.
Pour I édification des femmes socialistes qui
vous lisent, et usant de mon droit de réponse,
je vous prie d'insérer, la place où votre arti
cle a paru, cet extrait d'une interview que j'ai
envoyée, il y a plus de deux mois, M™" An
drée Téry et qu'elle a publiée dans la Revue
des Revues, de Paris
Je ne redoute pas toutes les conséquences,
soi-disant funestes, du sulirage des lemmes.
J'avoue, sans boule, que j'ai été un des der
niers me rallier la révision de la Constitu
tion et l'extension énorme, dangereuse, du
suffrage, en 1893. Mais je me hâle de recon
naître que le zèle catholique a trouvé moyen
de protéger l'ouvrier contre la propagande des
ennemis de la religion et de la sociélé. Sans
doute, la femme l'ouvrière surtout sera
en butte une propagande acharnée et corrup
trice, dès l'instant où elle sera investie du
droit de vote mais nous redoublerons d'ar
deur pour la défendre contre la séduction de
ces mêmes ennemis.
C'est dire que je pourrais me rallier dès
maintenantje ne parle ici qu'en mon nom
au suffrage universel tempéré par l'électoral
féminin. Mais je poserais une condition le
suffrage des femmes est proposé pour les élec
tions provinciales et communales je n'en
veux pas si. en même temps, nos Chambres
ne donnent la femme l'accès la législative.
Ce serait duperie de ne pas l'hab laerà voter
tous les degrés.
Or, pour les élections législatives, il fau
drait une révision de notre Constitution; ei,
l'adoption d'une réforme de celle nature exi
ge, dans chacune des Chambres, une majorité
des deux iieis La Chambre, probablement, le
Sénat, certainement, ne fourniraient pas ce
contingent, aujourd'hui.
Ensuite, les résultais des élections provin
ciales et communales, avec la femme électeur,
seraient désastreux pour nos adversaires, com
me ils viennent de l'être, en Norwège, pour le
parti radical. En présence de pareils résul
tats, la revision constitutionnelle ne se réalise-
rail jamais ei il est presque certain que si
un revirement politique, peu probable, il
est vrai, ramenait les libéraux au pouvoir,
l'électoral des femmes sombrerait avec notre
majorité dans les Chambres. Nous serions
donc dupes nous aurions le suffrage universel
pur et simple, sans son contrepoids naturel et
logique, le suffrage des femmes.
El les femmes seraient dupes aussi. Ce
n'est que par l'électoral aux Chambres qu'elles
peuvent voir réaliser tout, s les réformes que
nous préconisons dans l'ordre civil et social.
Nous, c'esi-à-dire les féministes chrétiens.
Comme je l'ai écrit récemment, l'éleclorat
féminin est, notre avis, un des meilleurs re
mèdes sinon le meilleur la situation
inférieure de la femme dans la famille et dans
la sociélé.
Nous pourrions obtenir, et déjà nous avons
conquis, sous le régime électoral actuel, quel
ques réformes sociales favorables la femme
mariée. Nos adversaires nous en offriront peut-
être d'autres, pour nous subtiliser le suffrage
universel pur el simple. J'ai la profonde con
viction que le suffrage universel masculin ne
nous donnerail rien de plus que le vote actuel.
Si l'on veut sincèrement améliorer le sort
de la femme, l'armer dans la vie économique
lui donner un époux et des lils sobres et tra
vailleurs, la protéger, elle et ses filles, contre
les ravages de l'immoralité, c'est par les lois
qu il faut agir, et les lois n'agiront pas tant
quelles seront faites sous l'impulsion du seul
sexe masculin. L'expérience est là
Les femme> qu: liront ces lignes el mes dé
clarations la Chambre, feront le départ en
tre la marche par étapes des députés so
cialistes et m i façon de concevoir la réalisation
des droits électoraux féminins la législative
et des réformes qui doivent résulter de l'exé- -
cice de ces droits.