Nécrologie.
62e année. A0 15,
Journal de FAliiance libérale d Ypres et de l'Arrondissement
Obsèques de
M. Eugène Iweins.
Obsèques de
M. J. Onraet-Parret.
Obsèques de
M. Emile Verschaeve.
Dimanche, 15 Avril 1902.
II
-fé
L'union FAIT I v FORCE.
Paraissant le ÊïhnuHche.
Vires acourit elndo.
"i'KIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
p' la province Par an 4 fr. 50
Le parti libéral est en deuil
La mort cruelle a fauché dans nos
rangs
Nous avons perdu.quelques heures
d'intervalle, M. IWKI.VS,
premier Vice-Président de l'Associa
tion de l'arrondissement; M. Emile
VEItSCHAEVE, Trésorier de l'As
sociation de l'arrondissement, membre
du Comité de l'Association cantonale,
et M. Jules OAItAET, Trésorier
de l'Association cantonale.
C'est pour nous uue perte immense
MM. Iweins, Verschaeve et Onraet,
dévoués aux immortels principes du
libéralisme, ont été des travailleurs
infatigables, luttant avec ardeur pour
le triomphe de leurs convictions politi
ques, qui ont été celles de leur vie en
tière.
ils ont donné aux jeunes l'exemple
du devoir et du dévouement le plus
absolu.
Ils ont passé sur cette terre en fai
sant le bien.
De tels hommes honorent le parti
auquel ils appartiennent de tels amis
ne s'oublient jamais
C'est avec une poignante émotion
que le parti libéral tout entier se dé
couvre respectueusement devant leurs
dépouilles mortelles. C'est avec la plus
profonde estime et la plus vive recon
naissance qu'il témoigne,ces lutteurs
de la grande et noble cause, sa sym
pathique admiration et leur adresse
son suprême adieu.
Interprète des sentiments qui ani
ment tons les libéraux, nous prions
leurs proches et leurs parents d'agréer
nos plus sincères condoléances.
Puissent ces marques de gratitude
du grand parti de la liberté et de la
tolérance contribuer adoucir leur
douleur
Le» funérailles de M Eugène hveins
ot eu lieu Zonnebeke, Jeudi, 11
heures, au milieu d'un immense con
cours de moude. Toute la commune
a tenu rendre son ancien bourg
mestre les honneurs qui lui étaient
dûs L'harmonie, dont Ai. Iweius était
propriétaire et qu'il ding. ait avec tant
de talent, ouvrait la marche, du collè
ge funèbre. L<'s coins du poêle étaient
tenus par MAI. le député Ernest Nolf,
au nom de l'Association libérale de
1 arrondissement dont le 'défunt était
premier Vice- Président Charles De-
boucq,au nom de l'harmonie; Jules
llenty, au nom de la Société S1 Sébas
tien, et le notaire Parret, au nom dè la
Société de Secours Mutuels
Jamais, Zonnebeke. on n'a vu des
f'iuérailles si imposantes et où les habi-
'ants s'asiociaieut avec tant de sincéri-
la douleur de la famille. Nous
a*oiib. en ellet, sur le parcours du cor-
>eg.- et an cimetière, vu couler bien
des larmes
C est que M. Iweins était le bienfai
teur du pauvre son cœur compâtis-
*ant lui a lait soulager bien des misè
res. Que de fois son nom ne sera t-il
prononcé avec reconnaissance dans
<a cabane du pauvre et sous le toit de
rhanoie, quand l'àpre et rude hiver
•uvrira la terre de sou linceuil blanc
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmude, 53, Y près. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arroudissemeut d Y près,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT.
M. Eugène iweins était un libéral
sincère et convaincu libéral de vieille
roche attaché au parti auquel sa fa
mille a toujours appartenu, et dévoué
toutes les œuvres qui font la gran
deur de ce parti, il était de ces libéraux
de campagne qui, quoi qu'il arrive et
malgré tout, ne bronchent jamais. Ces
libéraux sont certes plus méritants que
ceux de la ville. Ils doivent tenir tête
l'insulte, l'outrage, la calomnie.
On les fait passer pour des ennemis dos
prêtres, de la religion, alors que le li
béralisme repose tout entier sur le res
pect de toutesles convictions religieuses
et philosophiques, sur la tolérance la
plus absolue et sur la liberté la plus
entière alors que le libéralisme veut
le prêtre respecté dans son église, le
bourgmestre seul maître dans sou hôtel
de ville. Certes il y a du courage
être libéral la campagne, mais aussi le
mérite est-il d'autant plus grand Ah
si le prêtre restait dans son rôle de prê
tre, s'il ne s'occupait exclusivement que
des choses de sa religion, on ne verrait
pas comme aujourd'hui des dissenti
ments d'opinions poussés jusqu'à l'ini-
mitié, voire même jusqu'à la haine 1
Non, les libéraux ne sont pas enne
mis du prêtre et de la religion. Ce
qu'ils attaquent chez le prêt'e c'est la
manière dont celui-ci se sert de la reli
gion pour attirer a lui les faibles d'es
prit et les embrigader dans un parti
politique, sans doute uetaste, mais qui
vient en aide a sa soif inextinguible de
possession et de domination.
M Eugène Iweins, comme tous les
libéraux, voulait que le peuple fût in
struit et fût armé dans l'âpre lutte
pour l'existence. Ancien élève de notre
Collège communal, supprimé par no
tre administration cléricale par haine
de l'enseignement, M. Eug. Iweins fut
un des fondateurs et administrateurs
du Collège de l'Union Plus tard il prit
eu mains la direction du Collège Mo
derne. Le dévouement, dort il fii preu
ve eu cette circonstance, a fait l'admi
ration de tous les amis de l'Instruction
publique.
M. Eugène Iweius a bien mérité du
libéralisme
C'est Mercredi, 10 heures, qu'avait
lieu la funèbre cerémouie. Dès 9 1/2
heures, le»nombreux amis de M. Jules
Ouraet se pressaient devant la mor
tuaire.
Le cortège se forme bientôt eu tête
np*rche l'Harmonie des Anciens Pom
piers. Puis viennent le drapeau de l'As
sociation libérale et celui de la Société
de tir S: Sébastien, suivis de nombreu
ses couronnes que portaient de jeunes
orphelins.
Les coins du poêle étaient tenus par
MM. le dépaté Ernest Nolf, Maleveys
et l'avocat Lesaffre. représentant les
deux Associations libérales; par MM.
Polvdore Vermeulen, représentant le
Cercle Commercial Arthur Stoftèl.
leprésentaut le Sport Hippique, et par
M. Henri ermeulen, représentant la
Société S1 Sébastien
Au cimetière, deux discours ont été
prononcés.
M Polydore A ermeulen, Président
du Cercle Commercial, prononce le
'ommercial
discours suivant
Messieurs,
L n devoir bien pénible ni'écboit
eu ce moment.
n C'est celui d'exprimer, au nom des
membres du Cercle Commercial et in
dustriel de la ville et de l'arrondisse
ment d'Y près, les regrets que cause la
mort de leur Secrétaire, Monsieur Ju
les CNR A ET.
n Ce devoir m'est d'autaot plus dou
loureux, que ce malheur a frappé un
ami de jeunesse, dont j'étais habitué
beutir le coude-à-coude dans des lut
tes de tous les jours, pour des vues et
des aspirations qui nous étaient com
munes.
Jules ONRAET, sous des dehors
modestes, avait d'inestimables qualités
de cœur et d'esprit.
n II fut l'enfant de ses œuvres. A
l'âge de 18 ans, il eut le malheur de
devenir orphelin de père et mère. 11
fut, ce jeune âge, sans guide ni con
seil pour affronter l'âpre lutte pour
l'existence.
Par son assiduité au travail, son
jugement sûr, il sut non seulement dé
fendre et maintenir la situation com
merciale qu'il tenait de son père, mais,
aussi, conquérir pas-à-pas une si
tuation prééminente dans le commerce
yprois.
Et, pendant ce temps, il sut, au
milieu de ses nombreuses occupations
particulières, trouver le loisir de parti
ciper maintes œuvres généreuses
tendantes développer la vie mo-rale,
ou relever la prospérité matérielle de
ses concitoyens.
Son labeur, méthodique et inlassa
ble, répondait a tous les appels faits
sou dévouement
Dès la fondation du notre Cercle,
en 1868, Monsieur ONRAET fut un
membre assidu, un collaborateur zélé.
En 1883, ses confrères du Cercle
Commercial lui confièrent le poste ardu
de Secrétaire. Leur choix fut des plus
heureux.
La préoccupation constante du Se
crétaire ONRAET était de servir les
intérêts multiples autant que com
plexes du commerce et de l'industrie.
Son espnr, érait toujours en éveil
pour découvrir tous Jes besoins en
tendre tous le* irriefs et étudier tou-
c5
tes les questions l'ordre du jour. Il
était constamment sur la brèche pour
faire toutes les démarches, toutes les
recherches, tous les travaux néc3S«ai-
re» pour ootenir satisfaction.
n Vous nous avez, cher Secrétaire,
rendu de nombreux services
Vous nous êtes trop brusquement
et beaucoup trop tôt ravi
n Les négociants, vos camara Ls du
Cercle Commercial, vous conserveront
ùu impérissable souvenir de sympathie
et de reconnaissance
En leur nom tous.
Cher ami Jules,
Cher Secrétaire,
je vous adresse le suprême adieu.
M Auguste Lesaffre, Secrétaire de
l'Association libérale cantonal»-, s'ex
prime comme suit
u Messieurs
La mort fauche dans nos rangs .avec
une impitoyable ardeur: elle vient
encore d'enlever notre amitié «t
notre estime l'homme de bipn dont
nous saluons en ce moment la dépouil
le.
C'est sous le coup d'une poignante
émotion que je viens, au noni de l'As
sociât ion libérale cantonale d'Y près,
dire un dernier adieu notre cher et
regretté Trésorier.
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Jules ONRAET était un de ces
hommes convictions sincères et fran
ches dans la société desquels on s'ho
nore.
Toute sa vie a été une lutte conti
nue pour la défense et le triomphe des
grands principes de solidarité et de li
berté dont il avait le culte.
Il fut, dans tous les combats que
nous avons soutenus, le travailleur ac
tif, aussi modeste que simple, qui met
tait au service des niées qui lui étaient
chères l'influence de sa grande et légi
time popularité
Jamais sa confiance dans la victoi
re définitive ne s'est un instant dé
mentie,et,aux heures les plus sombres,
il s'est mis résolûment en avant, dé
daignant la calomnie et l'injure.
C'est le 6 Novembre 1887 que Ju
les ONRAET entra au sein du Comité
de l'Association. Son assiduité et son
intégrité le firent immédiatement re
marquer et on lui confia les délicates
fonctions de Trésorier, dont il s'ac
quittait d'une façon admirable.
Eu 1890 et en 1899, ou put eucore
compter sur son dévoûment, lors des
élections communales malgré son
aversion pour les honneurs, il se laissa
porter comme candidat sur notre liste.
Il n'est pas en ville d'œuvre libé
rale que la mort de Jules ONRAET De
vienne Cruellement atteindre "car il
était de toutes.
Et nous ne perdous pas seulement
en lui notre dévoué et précieux auxi
liaire. mais encore un ami franc et jus
te, dont la bonhomie et la jovialité
étaient proverbiales.
n Cher ami. puisse ton souvenir que
nous garderons fidèlement, puissent les
nombreuses marques de sympathie qui
entourent ton cercueil constituer une
consolation pour ta digue épouse et tes
proches éplorée
Au nom de l'Association libérale
je te dis adieu
Dors en paix
Elles ont eu lieu Jeudi, 10 heures
du matin L'affluence de monde était
considérable, car notre dévoué Tréso
rier avait énormément d'amis.
La Société de Secours Mutuels, dont
M. Verschaeve était le zélé Président,
a pris la tête du cortège les nombreux
membres de cette Société étaient fort
affectés par la perte immense qu'ils
venaient de faire.
M Emile Verschaeve a fait partie
du Couseil communal de 1884 1890.
Ses avis y étaient très écoutés.
Les coins du poêle étaient tenus par
M. Arthur Dalmote, Secrétaire de
l'Association libérale d'arrondisse
ment par M. Aug. Lesaffre. Secrétai
re de l'Association iibérale cantonale
par M. Achille Thiebault, au nom de
la Société des Anciens Pompiers, dônt
le défunt était Commissaire, et par M.
Henri Uhristiaeu, au nom de la Société
de Secours Mutuels Onderlingen Bij-
sland
Le défunt avait refusé les honneurs
et les fleurs, désirant que ses funé
railles tussent simples comme sa vie.
Cependant, sur les instances de la So
ciété de Secours Mutuels, qui était
pour ainsi dire l'œuvre de M. Ver
schaeve. la tamilie a accepté que. fus
sent prononcées, par M le Secrétaire
sa