SUPPLÉMENT AL PROGRÈS D'ÏPKKS DU 18 MAI 1902.
A Messieurs les Electeurs
Que voulons-iious
Quel
esl notre programme?
légalité, rien <]uc par la
légalité, et nous répudions
toutes menées révolution
naires.
Le vote plural
Que veulent les cléricaux?
Où est leur programme?
QuOnt-ils fait
la Chambre
Quont-ils obtenu pour
l'arrondissement
Ou fait passer ai. .Voir
pour socialiste.
Les voles émis par MNolf.
Le parti clérical, depuis des semai
nes, nous donne on écœurant exemple
de déloyauté politique. Ses organes ont
abandonné le terrain de la discussion
courtoise et honnête c'est au
mensonge, f'iniui-e, la ca
lomnie qu'il* ont recours.
Dans leurs manifestes, dans leurs
journaux, nos adversaires ne soufflent
mot de leur programme pas un mot
de ce que feront au parlement les can
didats qu'ils présentent vos suffra
ges, pas un mot non plus de ce qu'ils y
ont fait II n'y a dans leurs écrits que des
injures l'adresse de M. Nolf, qu'ils
font passer pour un socialiste, un révo
lutionnaire, un ennemi de la Royauté
et de nos institutions, autant de men
songes qu'il est étonnant de trouver
dans la bouche d'adversaires qui se po
sent en défenseurs d'une religion qui
enseigne qu'il est défendu de mentir et
surtout de calomnier son prochain.
lis ne discutent pas le programme
libéral qui est celui de \1. Nolf. ils le
dénaturent, le tronquent et le
falsifient. Aveu d'impuissance, car
celui qui a de bonnes raisons faire
valoir n'a pas besoin de recourir la
diffamation.
Nous ne suivrons pas nos adversaires
sur ce terrain un parti politique qui
use de pareilles manœuvres se désho
nore. L'honneur politique pour nous
n'est pas un vain mot nous ne som
mes pas de ceux qui pensent que la
fin iu*tific le* moyens.
Nous exposerons donc franchement
notre manière de voir qui est celle du
parti libéral tout entier.
EN MATIÈRE RELIGIEUSE.
Nous luttons pour la liberté de con
science. Nous faisons la guerre non pas
au catholicisme mais au cléricalisme,
qui entend asservir la domination
d'une confession religieuse tous les
rouages de notre organisme commu
nal, provincial et gouvernemental.
Nous ne faisons pas la guerre la re
ligion, nous la respectons. Nous voulons
que le prêtre se renferme dans sa mis
sion évangélique et comme le disait
très bien M. Hymans, lors de sa confé
rence Ypres Si le prêtre descend
dans l'arène électoral et lait servir
n la religion aux intérêts d'un parti, il
salit sa robe et compromet la reli-
gion. C'est ce qu'ont compris les évê-
ques français qui ont engagé le cler-
gé rester étranger aux luttes poli-
tiques
Le libéralisme reconnaît la liberté
religieuse de tout un chacun, qu'il soit
de religion catholique, protestante,
turque ou Israélite le libéralisme res
pecte toutes les convictions religieuses
sincères le libéralisme est entin le dé
fenseur naturel de tous ceux qui sont
lésés dans l'expression de leurs senti
ments religieux.
Mais ce que le libéralisme combat
de tontes ses forces, c'est le clérica
lisme, qui a pour devise Le prêtre
souverain maître et le bourgmestre
l'exécuteur des volontés du prêtre.
Le libéralisme a pour devise Le
bourgmestre l'hôtel de ville et le prê
tre dans l'église
EN MATIÈRE MILITAIRE. - Nous
voulons le service personnel, parce que
nous trouvons qu'il est inique que le
pauvre seul doive servir son pays.
L'impôt du sang, le plus lourd eutre
les impôts, doit peser sur les épaules
du riche comme sur celles du pauvre.
Nous voulons la suppression du tira
ge an sort parce, que si le jeu est immo
ral pour les joueurs de Spa et d'Osten-
de, il est tout aussi immoral lorsqu'il
est organisé par l'Etat et que l'enjeu
est non plus une somme d'argent, mais
la vie humaine, car l'armée est insti
tuée en vue de la guerre, sinon elle
n'aurait pas sa raison d'être
Nons voulons. non?. remplacer
le tirage au sort par un large
système d'exemptions applicable sur
tout aux familles nombreuses qui ont
déjà fourni un fils l'armée et aux la-
milles nécessiteuses. Il n'y aurait
|>a* plu* de *ol<lnt* qu'au
jourd'hui, mais au moins on ne
verrait plus de ces tiagrautes injus
tices comme aujourd'hui, que sui
vant les chances de la loterie plusieurs
fils dans une famille servent, tandis que
dans une autre, tous soDt dispensés.
Nous voulons enfin réduire le
temps de service au temps stric
tement nécessaire pour faire l'éduca
tion du soldat. Et M Nolf a voté le
service réduit 12 mois pour l'infante
rie.
EN MATIÈRE SCOLAIRE. - Nous
voulons la liberté du père de famille de
choisir pour ses enfants l'école qui a
ses préférences. Mais nons voulons que
l'enseignement que l'Etat organi
se,comme c'est son devoir,soit neutre,
c'est à-dire qu'il respecte les convic
tions religieuses et philosophiques des
enfants qui le fréquentent. La neutra
lité de l enseignement donné par l'Etat
s'impose, parce que cet enseignement
est donné avec l'argent de ton*
le* contribuables, ce qui ne
veut pas dire que le prêtre sera exclu
de l'école. Le prêtre y a tou
jours eu accès et le gouverne
ment de demain n'aura pas d'autre po
litique que celle pratiquée par le
parti libéral dans le passé
Nous voulons que l'enseignement
soit obligatoire, parce que tous les Bel
ges doivent posséder les éléments d'un
enseignement primaire.
Dans un pays où tout le monde vote,
disait M. Hymans, il faut largement
répandre les lumières. Il faut faire de
chaque homme un citoyen conscient
et capable de participer la direction
des affaires publiques. Et il faut
aussi perfectionner l'habileté profes-
sionnelle et la capacité technique de
l'ouvrier pour que nos producteurs
puissent permettre la Belgique de
lutter contre la concurrence sur le
marché international du travail et de
l'industrie.
EN MATIÈRE ÉLECTORALE. -
Nous voulons l'abolition du vote
plural, qui a rétabli le privilège du
cens, qui fait une part infime la capa
cité et qui excite 1» fraude et la
corruption.
Nous voulons le suff rage u-
niversel pur et simple,
complété par la repré
sentation proportion
nelle.
Nous voulons une application juste
de cette réforme, c'est-à-dire qu'il soit
tenu compte des excédents obtenus par
chaque parti.
Nous voulons la revision constitu
tionnelle, parce que nous estimons
qu'il faut résoudre le problème électo
ral et rameuer ainsi la paix et le calme
dans le pays. Il y a trop longtemps que
la question électorale pèse sur la poli
tique de notre pays. Il faut en finir,
mais nous voulons y arriver par la
a été condamné dès le jour où il a été
introduit dans notre législation. Il l'a
été par M. Woeste, qui l'appelait
barrière de carton par M. de Smet
de Naeyer, par MM. Bara, Frère-
Orban, par la grande majorité de ceux
qui l'ont voté, dans une heure d'affole
ment, sous la pression de la rue, com
me le disaient en 1893 M.V1. Woeste,
Bara et Frère-Orban.
Ce -ystème condamné par tons ne
vaut pas d'être maintenu plus long
temps il est cause de trouble et d'agi-
tatio i il faut qu'il disparaisse dans
l'intérêt de la nation, qui ne peut se
développer que dans le calme et la
paix. Du reste, est-il encore un Belge
qui doute de l'avènement du suffrage uni"
versel Pourquoi dès lors
résister davantage Tâ
chons plutôt de l'entourer de garanties
conservatrices telles que ia Représen
tation Proportionnelle bien appliquée,
la Représentation des intérêts au Sénat.
C'est ce que nous proposons.
EN MATIÈRE FINANCIÈRE. -
Nous voulons la révision des lois
d impôt en vue d'une répartition des
charges mieux proportionnée la for
tune réelle et la *iippi*iv*sioii des
impôts qui pèsent le plus lourdement
sur les classes nécessiteuses.
Nous voulons la réduction de
l'impôt foncier. Aujourd'hui la terre est
grevée au delà de toute mesure et la
fortuue mobilière qui compte des mil
liards dans notre piys ne paye rien.
Nous voulons la réduction dps
droits payer pour les petite? succes
sions, la révision de la loi sur la
patente en vue de venir en aide au petit
commerce.
Nous voulon? l'abolition du
droit de licence.
MESURES EN FAVEUR DE
L'AGRICULTURE.
Extension des comices agricoles.
Révision du contrat de bail
réduction du privilège du bailleur
dans le but de faciliter et d'étendre
le crédit agricole.
Dispositions légales pour assurer au
fermier sortant une équitable in
demnité raison de la plus value
qu'il a donnée aux terres.
Obligation du congé préalable
pour les baux sans écrit.
Abai**einent au minimum pos
sible du prix de transport de toutes les
matières destinées l'agriculture.
ltcvi*ion de la loi sur la chasse.
Abolition du droit d'entrée surles
perches houblon, voté par MM Co-
laert et Van Merns.
Révision de nos traités de com
merce avec les pays étrangers, en vue
de sauvegarder efficacement les inté
rêts de nos producteurs.
MESURES DESTINÉES A AMÉLIO
RER LA CONDITION des CLASSES
OUVRIÈRES.
I ^organisation de la loi
sur les pensions ouvrières
^VnnM ioi-ation des lois sur
la bienfaisance publique.
ICg'alité des deux langues.
Us n'en parlent pas, c'est le meilleur
moyen de tenir leurs promesses. Leurs
candidats se bornent dans leurs mee-
tiogsà diffamer leursadversaires
il® ont voté pour la loi militai
re qui coûtera, suivant le gouverne
ment, »ix millions de plus;
par an au pays, 14 million»
suivant le Patriote.
Ilo ont voté contre l'amendement Gi-
roui augmentant la ré
munération des facteurs
Ils ont voté contre l'améliora
tion de situation des géomètres du
cadastre
Ils ont voté une pension pour les
sous-officiers l'âge de 40 an*.
Us ont voté contre l'ordre du jour
Crombez al>olissant le droit
de licence.
Ils ont, voté contre la revision
constitutionnelle.
Ils ont voté le droit, d'entrée sur les
perches houblon.
ItlEA
Le canal d'Ypres Comines reste
inachevé.
Les travaux de la Lys ne *e font
pu*, pas même le* pu**crcllc*
réclamées par les habitants de Co
mines et Wervicq.
Notre Ecole d'Eqnitation tombe
en ruines, «le mémo nos monu
ments publics.
Nos communications par chemin de
fer sont détestables, dans toutes les
directions.
Le gouvernement impose nos cul
tivateurs de houblon des traités de
commerce «pii sont désastreux.
Le droit sur les perches reste
maintenu de crainte de froisser
les propriétaires de sapinières.
Des réductions sur les prix de trans
port par chemin de fer sont accor-
dées aux charbonnages, refusees
nos cultivateurs.
Ce»t faux. AI.A'olf est
libéral il se présente ccmme tel.
Personne ne lui a demandé d'abdiquer
ses idées, JAMAIS, du reste, il n'y
aurait consenti. C>'e»t de la
polémique déloyale.
Que le Journal d'Ypres combatte la
candidature de M l'avocat Nolf, c'est
assurément son droit et. au point de
vue politique, il n'y a rien redire.
Mais là où il dépasse la mesure,
c'est lorsqu'il s'efforce de faire accroi
re que M Nolf est un socialiste. Le
7oKr)i«/*ait «pie cela n'est
pas xTrai et ses allégations cet
égard sont de pur* iiien*onge*.
Ce n'est plus de la polémique loyale et
permise mais du «l«;uigr<»meut
et de la mauvaise foi.
Et que dirait M. Colaert si on le ta
xait de socialiste lui-même Et pour
tant, il y aurait de meilleures raisons,
du moins apparentes, pour justifier
semblable imputation. Est-ce que M.
Colaert n'a, en effet, pas tendu la main
M. Smeet8 lors de la discussion de la
loi sur la représentation proportionnel
le Et n'a-t-il pas, se faisant le cham
pion d'une idée chère aux socialistes et
d'un article de leur programme, écrit
une brochure et parcouru tout le pays
pour plaider le droit des femmes l'é-
lectorat N'a-t-il même, cette occa
sion, banqueté avec des socialistes, no
tamment avec M. Vandervelde et Mlle
Gatti de Gamond?... Ah Si M. Nolf
avait fait de pareilles campagnes, avec
quelle âpreté de langage et quelles
feintes indignations on l'eut attaqué
Mais non M Nolf, nature droite et
esprit pondéré, n'a point versé dans
des extravagances semblables. II n'est
point socialiste, sans qu'il
se croie tenu pour cela de répudier ce
qui, parmi les revendications de ce
parti, apparaît comme raisonnable et
juste, et a été accepté par les partis
d'opposition, voire même
pnr «le» cléricaux.
On reproche M. Nolf, avec une
punique persistance,
d être l'allié et le prisonnier de? so
cialistes Or, on sait encore que cela
n'est pas vrai.
Les socialistes, sachant que notre
honorable candidat tient pour le suf
frage universel mitigé par la représen
tation proportionnelle,et qu'il adhèreà
la revision constitutionnelle, ont
spontanément promis
leur appui. Est-ce là une com
promission Ah! si, au lieu de don
ner leurs suffrages M. Nolf, les
socialistes offraient leurs voix M.
Colaert comme apôtre du féminisme,
est-ce que par hasard celui-ci les répu
dierait? Non, n'est-ce pas Avec quel
empressement, au contraire, il ouvri
rait les bras ces alliés inattendus
fît faut-il rappeler que, aux élections
de passé deux ans, nos cléricaux ont,
eux, scandaleusement pactisé
avec tout ce qu'il y avait de moins
honnête parmi les socialistes pour faire
échec la liste libérale, et assurer le
complet triomphe de la leur
Les électeurs de n'importe quelle
opinion ne se laisseront pas prendre
ces malices et ces petite»
perfidie».
On a dit que M Nolf a toujours voté
avec les socialistes. C'est faux,
et nous tenon» mille
francs la di»po»iti«>n
de <»elui qui le prouve
rait.
La vérité est que M. Nolf s'est trouvé
souvent d'accord avec tous les partis
d'opposition, libéraux, socialistes et
démocrates chrétiens, pour voter con
tre le gouvernement.
M. Nolf est député d'opposition, il
n a pas été envoyé la Chambre pour
faire le jeu du gouvernement et voter
en toutes circonstances pour lui, com
me l'ont fait MM. Colaert et Van Mer-
ris.
M. Nolf a cependant aussi voté avec
le gouvernement. lorsque ce-
lni-oi faisait de» propo
sitions j ustes.