Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
Dimanche, 26 Octobre 1902.
62e année.
M0 43,
i*araiK8finl le ifimttur/te.
Nous engageons vivement tous
nos amis politiques consulter
les liste s électorales provisoires
pour 1 année 1903, qui viennent
de paraître.
Des exemplaires sont déposés
au local de F Association Libérale,
rue du îiéiïiinaire.
Le bureau est ouvert tous les
jours, de six huit heures uu
soir.
Aux libéraux.
La nomination
d'un instiluteuren Fland re
Deux projels
Le droit de licence.
Les deux méthodes.
L UNI0.1 FAIT LA FORCE.
Vires acqcirit eurdo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
four la ville Par an 4 francs.
f la province Par an 4 fr. 50
On s'abonne au bureau du journal, eue de Dixmcde, 58, Ypbes. -- Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès h. OAr TRAITE A FORFAIT.
Aux électeurs
libéraux.
S'ils n'y sont pas inscrits ou s ils
n'y sont inscrits qu'avec un nom
bre de voix inférieur celui au
quel ils ont droit, ils sont instam
ment priés de s adresser sans re
tard au Comité de l'Association
Lire; alk
Nous ne saurions trop engager les
électeurs libéraux s'assurer s'ils sont
inscrits sur les listes électorales avec
le nombre de voix auquel ils ont droit.
Les listes actuellement en révision, et
contre le3 énonciations ou omissions
desquelles on peut réclamer jusqu'au
5/ Octobre prochain, ODt une grande
importance elles serviront aux élections
de 1905.
Les 9/10 des citoyens se reposent,
tort, sur les administrations commu
nales, et trouvent inutile de vérifier
leur inscription. Or, quel que soit le
soin apporté la confection des listes
des erreurs sont possibles, nous dirons
même inévitables, tl importe donc de
contrôler le# li-tes, car quand vient le
uiomeut de l'élection, les récrimina
tions sont absolument vaines: il est,
trop tard
A chaque scrutin, des omissions, des
attributions de voix inexactes sont con
statées il n'en serait pas de même si
tons les intéressés prenaient la peine,
bien minime, d'aller jeter un coup
d'œil sur ies listes électorales.
Rappelons les principales conditions
de l'électorat
l'île voix doit être attribuée pour la
Chambre des représentants toute person
ne nee avant le 1er Mai 1878 et qui étant
l'elge, est domicilié dans la commune depuis
un an au moins au 1er Juillet de l'année
courante. Pour avoir droit celte voix pour
le Sénat et la Province, il faut être né avant
'e 1er Mai 1873 pour la Commune, il faut
è're né avant cette même date, être Belge
eu avoir obtenu la naturalisation ordinaire
et re domicilié dan.-< la commune depuis
3 ans au moins au 1" Juillet 1903.
Une voix supplémentaire
doit être attribuée tout électeur né avant
le 1" Ma> 1868 et qui. étant marié ou veuf
avec descendance légitime, paye cette année
et a payé l'an dernier des contributions per
sonnelles de cinq francs au moins, au profit
de 1 Etat..(Pour la commune, la contribu
tion personnelle au profit de l'Etat, doit
etrede 10 francs afo moins, dans les com-
raunes de plus de 2000 habitants et de 15
francs au moins dans les communes de plus
de 10 000 habitants).
Une voix supplémentaire
doit également être attribuée tout électeur
qui p
>ssède depuis un an au moins, au 1er
Juillet, des immeubles d'un revenu cadastral
d au moins 48 francs ou qui est porteur dé
çois deux ans, au l?r Juillet, d'une inscrip
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
tion au Grand Livre de la dette publique ou
d'un carnet de Rente Belge la Caisse d'E
pargne et de Retraite, d'au moins cent
francs de rente
(Poiu* la Commune.des immeu
bles d'uu revenu cadastral de 150 francs
donnent droit deux votes supplé
mentaires.)
lieux votes supplémentai
res doivent être accordés tout électeur
porteur d'un certificat homologué d'huma
nités complètes ou d'un diplôme universi
taire.
Line place d'instituteur l'unique
école publique de X... devient vacante.
La nouvelle en était parvenue dans
toutes les cures du doyenné avant que
le poste ne fut déclaré vacant au Mo
niteur officiel.
M. Y. fraîchement sorti de l'école
normale, apprend la chose par son con
fesseur, qui lui conseille de postuler
l'emploi et lui doune un certificat de
bonne conduite et une bonne recom
mandation poqr M. le curé de X...
M. Y... ne se le fait pas dire deux
fois et se met immédiatement en tour
née.
11 sonne d'abord chez le curé, le sei
gneur et maître du village de X...
Après explications sur le but de la
visite, le curé était sur le point de re
procher au postulant sa demande inop
portune, quand celui-ci lui remet sa
petite recommandation et son diplôme
d'école normale adoptée.
Quelques instains après le curé lui
dit Vous êtes mon homme allez
chez les membres du Conseil commu
nal et dites-leur que je tiens absolu
ment votre nomination
Joyeux et content, M. Y... se rend
chez le bourgmestre, qui luiexprimeses
regrets 11 a déjà donné sa parole un
jeune homme du village. M. A.. ex
cellent sous-instituteur, depuis une de
mi-douzaine d'années dans une coin
mune limitrophe. Pourtant rép'i-
que le postulant, M. le curé m'a
formellement promis la place
Et immédiatement le bourgmestre
change de résolution, il retire sa paro
le par un a je vote pour vous.
La seconde visite est destinée M.
l'échevin de l'instruction publique,
un gros fermier du village.
Il reçoit le sol iicitant dans son étable
vaches et lui déclare qu'il a déjà reçu
la visite de M. A. mais que celui-ci a
l'air d'être un instituteur trop instruit
Pas n'est besoin d'avoir des maîtres
d'école trop 'lettrés X. S'ils par
viennent enseigner suffisamment le
catéchisme, cela suffit, car une bonne
instruction est très désavantageuse
pour les cultivateurs... On ne trouve
plus de vachers... Mon vote est donc
pour vous condition que vous ne né
gligiez pas les intérêts de l'agriculture
M. Y... se rend ensuite chez le se
cond échevin.
Une gentille demoiselle ouvre la por
te et le conduit la boulangerie où il
se rencontre avec M l'échevin, qui cu
mule avec ses fonctions civiles, les pro
fessions de boulanger, épicier, bouti
quier, marchand d'étoffes, etc. etc.
(Jette visite fait tourner la tête M.
l'échevin, car le concurrent de M. Y...
a promis d'épouser sa demoiselle et
la campagne on n'a pas toujours la
chance de trouver un mari avec 1200
francs de rentes annuelles, plus loge
ment et jardin.
Dans l'intérêt de sa fille, il votera
d -ccpoiir m A... moins que m. Y
ne sollicite également la main de sa
fille.
M. Y.. tout en rougissant, promet
d'en référer son confesseur, et s'en va
frapper ensuite la porte du sacristain,
brasseur et conseiller communal.
Celui-ci fait une réception cordiale
au candidat.
M. A... ne peut pas compter sur le
sacristain, car,ancien élève d'une école
normale de l'Etat, il ne connaît pas les
premièresnotions dumaniementde l'or
gue... Le sacristain, devant s'absenter
beaucoup pour lesaffaires de brasserie,
trouvera en M Y... un bon remplaçant
pour allumer les cierges, sonner la
cloche et chanter les vêpres et le
salut.
Cinquième visite chez un conseiller
communal, cabaretier. M. Y... promet
dans la maison de celui-ci, un bon sou
per pour le conseil communal et le
marché est conclu.
Un autre conseiller communal qui
ne sait plus de quel bois faire flèche,
D'y va pas de main morte. Il se f.
bien des promesses des autres. Finale
ment l'affaire s'arrange il échangera
son bulletin de vote contre un billet de
100 fr.
Enfin, la dernière visite chez le n° 7,
distillateur agricole, M. Y n'a pas le
.emps de s'expliquer, il doit s'asseoir
et goûter le genièvre spécial, le nec
plus ultra des connaisseurs, le prix
d'excellence la dernière exposition
hygiénique.
Le candidat se laisse faire une, deux,
trois, quatre fois Voilà un institu
teur s'écrie notre homme. u Votre
concurrent est venu également et a re
fusé mon offre avec dédain, sous pré
texte qu'il fait partie d'une société de
tempérance Pour de tels hommes, qui
nuisent tant mes intérêts, je ne vo
terai jamais Ayez confiance en moi
Troublé etétourdi par cette dernière
visite M. Y... reprend le chemin du
village natal, pour y apprendre quel
ques jours après qu'il est nommé insti
tuteur X... l'unauimité des voix.
(Journal des Instituteurs). P. Cnddde.
Le mémoire du général Brialmont
sur l'agrandissement d'Anvers met de
plus en plus en mauvaise posture le
projet Vaudenpeereboom.
C'est l'ancien ministre il ne fau
drait pas l'oublier qui l'a imposé
au général Liénart afin de donner sa
tisfaction aux députés cléricaux d'An
vers.
Ce projet imprudent fait disparaître
l'enceinte d'Anvers nécessaire la dé
fense de la métropole pour la rpporter
la première ligne de défense, c'est-à-
dire jusqu'aux forts 1 8.
D après les évaluations du général
Liénart, l'exécution de ce projet coû
tera pour la création de cette gigan
tesque ceinture 31,500,000 fr et pour
les premières lignes de la défense
48.500,000.
Projet imprudent, puisqu'il suppri
mera l'une des lignes de défense du
camp retranché
Le nouveau projet Brialmont ré
pond. lui toutes les nécessités d'un
siège braver, tout en permettant
la métropole de se développer au Nord.
En effet, le long de l'Escaut, droite,
il incorpore d'immenses territoires
daus l'enceinte, capables de permettre
aux installations maritimes de se dé
velopper l'aise.
La cité peut donc prendre un im
mense développement de ce côté sans
faire tomber la ceinture actuelle au
tour d'Anvers.
Tout en coûtant 23,362,000 francs
de moins que le projet Vandenpeere-
boom, le projet Brialmont renforce les
fronts attaquables de l'enceinte, la
prolonge au Nord et étend la ligne
avancée en créant 11 forts moyens, 2
forts énormes, 4 redoutes, en renfor
çant les forts de Zwyndrecht et de
Oruybeke, etc., etc.
Représentants et sénateurs lironj
avec le plus grand intérêt le mémoi^
de l'illustre ingénieur, et quand, j
question viendra devant les Uhar 0;s
ils se rallieront certainement P j^i-
tion la plus claire, celle qui as; le
mieux la défense d'Anvers et qu. 1 jir-
gne au pays la bagatelle de vingt-trois
millions
Que de travaux publics l'on pourra
exécuter avec cette somme rondelet
te
0e droit est absurde pour doux rai
sons
1° Pour tâcher d'améliorer une situa
tion lamentable, il frappe le commer
ce
2° Il ne frappe qu'une partie de ce
commerce, laissant l'autre parfaite
ment indemne.
Ces deux poids constituent une ini
quité et cette iniquité est d'autant
plus blâmable qu'elle n'a d'autre ré
sultat que de faire deux catégories de
contribuables, sans les j ustifier.
Le droit de licence n'a aucunement
frappé l'alcooliste et l'alcoolisme sévit
toujours avec la même violence.
Nous avons cent fois indiqué le vrai
remède mais on fait la sourde oreille,
pour raison politique.
Depuis que M. Vaudenpeereboom,
renonçant aux chemins de fer, Satan
et ses pompes, s'est retiré sans bruit
dans son musée d'Anderlecht, l'admi
nistration met en pratique des idées
qui sont l'opposé des siennes.
L'ancien ministre voulait des trains
de voyageurs aussi courts que possible.
Les rares wagons qu'il fit construire
pendant son long règne étaient trapus
et offraient un minimum de reliefs. Les
gardes avaient ordre d'y encaquer les
voyageurs. On ne pouvait entrer dans
un wagon vide avant que les comp.irti-
ments voisins ne fussent parfaitement
remplis. La consigne était d'éviter le
poids mort, d'utiliser tout le matériel,
et c'était eu grande- partie pour réali
ser ces trains «courts» que M. Vau
denpeereboom avait supprimé les pre
mières.
Aujourd hui le vent a complètement
tourné. On fait les trains aussi longs
que possible et, pour les allonger en
core, on construit des wagons double
plate-forme Pourquoi ces plates-for
mes, puisqu'on n'y reçoit pas de voya
geurs Pour permettre aux gardes,
dit-on, de circuler d'un bout du train
l'autre. En attendant on ne parvient
plus abriter ces trains immenses.
11 est curieux de voir une même ad
ministration passer ainsi en peu de
temps du blanc au noir, mais ce phé
nomène trouve une explication., poli
tique. M. Vandenpeereboom, pour
procurer le plus de ressources possi
bles au gouvernement cher son cœur,
s abstint d'acheter du matériel et ex
ploita outrance le matériel existant.