Extension
Universitaire
AVIS.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement
LE DÉSERT.
Dimanche, 9 Xovembre 1902.
62e année. X° 45.
l'union fait la force.
Vires acqiirit eindo.
DIMANCHE 9 NOVEMBRE,
La politique du ventre
i\os maîtres
el l'ignorance publique.
Un appel.
Le deuil la Chambre.
M'nrftéssani le iPinumehe.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
p' la province Par an 4 fr. oO
IjOS personnes <l»ii
prendront un abonne-
meut au PK( )CrRL]S
pour 1903 recevront le
joui'iiïil gratuitement
partir clti jour tle leur
inscription.
15 1/2 h précises.
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«lu cours «le
AI. I«» professeur MASSART,
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C'est le Mardi 11 Novembre pro
chain que la Chambre reprendra ses
travaux.
La situation du parti clérical va s'y
trouver encore effet des dernières
élections renforcée an point de vue
du nombre des droitiers.
Ce ne sont pas les services rendus au
pays, les initiatives généreuses, les lois
sagement réformatrices, l'administra
tion équitable et progressive, qui lui
ont valu ce renforcement de puissance.
Oh Que non Nous sommes les
spectateuis et les victimes d'une ges
tion financière détestable, d'une comé
die démocratique leurrant le peuple
par des lois de façade, d'une trahison
éhoutée des plus graves intérêts natio
naux sur le terrain militaire, d'uue
augmentation considérable des impôts,
des encouragements incessants prodi
gués la maiu morte monacale.
Et cependant le corps électoral,
adultéré, il est vrai, par les fraudes
du régime plural, a donné une puissan
te approbation la politique de nos
maîtres
Pourquoi
Parce que nos maîtres, s'ils se sont
pen souciés des grands intérêts du
pays, ont largement exploité et habi
lement satisfait les intérêts égoïstes de
la partie I i moins intelligente, la moins
désintéressée et malheureusement la
plus nombreuse du corps électoral or
ganisé suivant leurs vues et en dépit de
la plus élémentaire justice.
Les cléricaux l'ont compris bien
avant nous les grandes questions de
liberté, de droit, de justice, appliquées
la politique d'un pays, tendent de
plus en plu- prendre la seconde place
«t s'effacer devant la préoccupation
des intérêts matériels.
Sans entrer bien profondément dans
la p-ychologie des électeurs, il est cer
tain que les discus-ions de nos Cham
bres sur la question du droit de suffra
ge, sur la réforme militaire, sur la si
tuation scolaire, sont restées presque
sans retentissement dans le pays
Le corps électoral ne s'occupe pas
de ces grands problèmes sociaux et
Politiques. Parlez lui du prix du beur
re et des engrais, de la plus grande ré
munération des miliciens.
La politique du ventre a eu raison
de la politique intellectuelle C'est
malheureux, mais c'est comme cela.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmcde, 53, Y près. Les an
nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres,
les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du
journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT
Et voilà ce qui fait la force du parti
clérical. Depuis la victoire des saucis
sons d'Alost jusqu'au chantage politi
que de M. de Smet-de Naeyer agitant
devant les socialistes, la Chambre, la
menace de cent millions de travaux
extraordinaires demeurant en suspens
si l'on ne votait les douzièmes provi
soires, tout tend donner satisfaction
aux appétits.
Les victoires cléricales n'ont pas
d'autre raison.
M. Edgard Cantinieaux écrit dans le
Journal des Instituteurs
La race des démolisseurs d'écoles
ne sera-t-elle jamais éteinte
An début du vingtième siècle,alors
que l'humanité entre daus de3 voies
nouvelles, alors que de toutes parts on
réclame l'envi de l'instruction et
toujours de l'iustruction, il se trouve
encore des autorités assez osées pour
supprimer an peuple les moyens qu'il
a de s'instruire, il se trouve des gens
revêtus de mandats publics tellement
peu soucieux des intérêts de leurs com
mettants qu'ils usent du pouvoir qui
leur a été concédé pour commettre,
sans doute par inconscience, de vérita
bles crimes de lèse-humanité
Ah nous le savons, ce n'est plus
guère dans l'enseignement primaire
que cela, se produit, la loi oblige y
mettre des formes, le gouvernement
a un droit de veto, il a l'arme du re
fus des subsides sa disposition et le
ministre actuel ne laisse plus accom
plir facilement ces sortes de méfaits.
Mais il n'en est pas de même dans
l'enseignement des adultes. L'article 2
de la loi du 15 Septembre 1885 ne dit-il
pas Le conseil règle, s'il y a lieu,
tout ce qui concerne l'établissement et
l'organisation des écoles d'adultes
Dès lors, pourquoi se gêner
C'est l'autonomie communale dans
toute sa splendeur.
Gouvernement, ministre, députa-
tion, inspection, n'ont rien y voir, ils
doivent se croiser les bras et laisser
faire. C'est l'impuissance absolue de
vant des actes manifestement contrai
res l'intérêt public.
Et alors que pour des riens il faut
des autorisations n'en plus finir, alors
que pour supprimer un bout dechemin
iuutiie, il faut entasser enquêtes sur
enquêtes, formalités sur formalités,
passer par la filière de tout un person-
nel-v<>yer, obtenir autorisation de la
députation, etc., pour une chose essen
tiel!''. vitale, d'un intérêt public pri
mordial, pour ce qui touche l'instruc
tion de l'ouvrier adulte.il ne faut rieu,
ni enquête préalable, ni autorisation
une simple délibération du conseil
suffit.
C'est la loi qui le dit formellement
et l'on ne se fait pas faute dans certai
nes localités de revendiquer ce droit
exorbitant, triste fruit de l'autonomie
communale.
N'est-il pas profondément triste de
voir supprimer des classes d'adultes
ayant presque cent élèves N'est-i!
pas humiliant de constater qu'il y a
deux jours l'administration de Saven-
them a pu prendre une délibération
supprimant l'école d'adultes fréquen
tée régulièrement par 75 élèves et dort
52 viennent de recevoir la prime de
fréquentation allouée par la province
de Brabint
Comment des choses semblables
peuvent-elles être encore possibles,
c'est se le demander. Et c'est la loi,
toujours la loi la grande cpupable, la
loi qui laisse faire au lieu de réprimer,
laioiqui autorise au lieu d'empêcher,
la loi qui favorise les démolisseurs d'é
coles, la loi qui contient en elle-même
l'éteignoir pour étouffer la lumière
trop vive de la science dont s'offus
quent les rétrogrades inconscients des
responsabilités qu'ils encourent devant
le jugement de l'histoire.
s A quand le jour béni où de telles
absurdités auront vécu s
L'auteur de cet article s'indigne.
Il en veut beaucoup la loi, cette
loi scolaire abominable qui permet les
choses qu'il dénonce très juste titre.
Mais M. Cantinieaux qui, dans an
organe dea instituteurs, ne veut sans
doute faire de la politique, ne s'en
prend pas directement la cause même
du mal.
Les lois ne se font pas tontes seules,
par génération spontanée.
Quand on les loue ou quand on les
blâme, il faut en chercher les auteurs
responsables et puis s'enquérir des in
tentions les plus cachées de ses au
teurs.
Or, nous qui n'avons pas spéciale
ment assumé la garde des intérêts pro
fessionnels des instituteurs et qui dé
fendons la cause du progrès au nom
des principes généraux du libéralisme,
nous dirons que les intentions cachées
des auteurs do cet article 2 de la loi de
1895 n'étaient pas tant de sauvegarder
l'autonomie des communes, mais plu
tôt de charger d'une nouvelle entrave
l'instruction des masses
L'autonomie communale est le mas-
nue perfide derrière lequel s'abrite
l'aise l'hypocrisie cléricale. Si nos maî
tres étaient vraiment, comme ils le
prétendent, les plus chauds partisans
de l'instruction publique, s'ils vou
laient siucèremer.t entreprendre la lut
te contre l'ignorance, jamais, ils n'au
raient permis le vote de cet article 2,
m°ttant les cours d'adultes la merci
des innombrables bourgs pourris dont
la Belgique est parsemée. Une des
œuvres les plus salutams que l'on
doive encourager, quand ou est gou
vernement, c'est précisément l'instruc
tion des ouvriers qui ont dû quitter
l'école pour l'atelier et qui sont par
tant exposés oublier les connaissan
ces qu'ils ont acquises. Et quand ces
modestes travailleurs ont le courage,
après avoir peiné toute uue journée, de
revenir, le soir, sur les bancs de l'école
pour compléter leur instruction, on
doit reconnaître qu'ilssont dignes d'ad
miration et que l'on ne saurait assez
faciliter leur tâche.
C'est ce que la majorité cléricale n'a
pas voulu, car elle juge qu'il est con
traire ses intérêts politiques d'éclai
rer le peuple. Aus.-i a-t-elle abandonné
au bon vouloir des administrations
communales, qui sont généralement
du fanatisme catholique le plus aveu
gle, le soin de maintenir on de suppri
mer les écoles d'adultes.
Et le Journal des Instituteurs nous ap
prend cette chose inouïe que des éco
les d'adultes comptant jusqu'à 75 élè
ves ce qui est énorme pour un villa
ge comme Saventhem ont été sup
primées d'un trait de plume, sans qu'il
y ait le moindre recours possible au
gouverneur ou au cabinet.
Cette situation intolérable, les cléri
caux l'ont prévue machiavéliqnement.
Il n'y a pas d'article de la loi qui n'ait
été mûrement délibéré, en vue de rui
ner les écoles officielles et de maintenir
les masses dans l'ignorance. Souvent on
ne s'est aperça du bat caché d'une dis
position législative que lorsqu'on en a
constaté les effets déplorables, qui
avaient même échappé la sagacité de
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25 s 3
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
l'opposition pendant les débats parle
mentaires,
La loi scolaire de 1895 nous condui
ra bientôt 50 ans en arrière, si le
corps électoral n'y met pas bon ordre.
Elle consacre des mesures tellement
contraires l'intérêt bien entendu du
pays que les partisans les plus décidés
du gouvernement doivent s'en rendre
compte, s'ils veulent être de bonne foi.
Eu tout cas, ces mesures ne présentent
notre point de vue qu'un seul avan
tage, c'est do percer jour l'hypocrisie
cléricale, qui ne cherche qu'à favoriser
son puissant auxiliaire l'ignorance
publique.
Flandre Libérale
Nous trouvons dans La Belgique Mi
litaire le discours prononcé par M.
Léon Chômé, son distingué directeur,
la dernière réunion de la Société pa
triotique des Ex-soux-officiers d'An
vers. 11 déborde d'excellents conseils
et si les Auciens Militaires les écoutent
ils deviendront, du mouvement patrio
tique, les éléments les pins purs et les
plus actifs.
Au cours de cette ferme et intéres
sante harangue M. Léon Chômé a rap
pelé que le 13 Juin 1897 le roi des Bel
ges, recevant les généraux délégués de
la manifestation des Anciens Militaires,
a déclaré que le service personnel de
vait être la base du régime de l'armée.
Tout le discours de Sa Majesté fut,
du reste, un pressant appel au pays en
faveur du renforcement de l'armée.
Le pays, hélas désavoua par l'or
gane de ses représentants le comman
dant en chef responsable de la défense
nationale Des hommes qui se disent
patriotes et loyalistes et qui se croient
tels parce qu'ils portent la santé du
Roi la fin dateurs banquets et qu'ils
figurent dans tous les Te D"um et les
cérémonies officielles n'ont pas craint
de voter une loi militaire, qui est le
contre-pied du programme de Léopold
II. Leur patriotisme et leur loyalisme
sont ret tés au seuil delà Chambre et
du Sénat, tandis que leurs intérêts
électoraux y pénétraient insolemment,
forts d'un pou voir absolu
Le pays est égaré, trompé, bercé par
eux dans uue fausse et dangereuse sé
curité. Les Anciens Militaires ont qua
lité et autorité pour le désabuser et le
tirer de son ignorance.
M. Chômé, en des lignes éloq entes
et chaleureuses, les invite confondre
les médisants, rallier les égarés,
éclairer les profanes, en leur citant
l'exemple admirable du général Brial-
mont, de ce viril et illustre vieillard,
qui poursuit la lutte avec une vaillan
ce et une per.-évérance qu'on ne saurait
trop louer.
Jamais besoin plus pressant de bon
nés volontés, de courages et d'énergies
ne s'est fait sentir toute l'éducation
du peuple belge est corriger. Aussi,
l'appel de M. Léon Chômé aux Anciens
Militaires devrait-il être entendu pour
amener la revanche du patriotisme pac
la naissance et le développement de
foyers de propagande capables de
réagir contre l'inertie générale, en
amenant quelque jour la défaite des
adversaires de la défense nationale.
Le groupement des députés, la
Chambre, présentera cette année un
aspect inaccoutumé en effet, les re
présentants de la droite et de la gau
che libérale ont décidé de porter le