AVIS. Journal de l'Alliance libérale d" Ypres et de l'Arrondissement Chambre des Représentants. L'atlentat Vive le Roi Dimanche, 25 \ovembre 1902. 62e année. 47. Les personnes qui «ndront un abonne ment au PROGRÈS pot 11* 1903 recevront le iournul gratuitement partir du .jour de leur inscription. contre le Roi des Belges. L'CNION fait la force. ë*arais#ant le MPimanche. Vires acqurit eindo. PRIX DE L'ABONNEMENT ioor la ville Far an -4 francs. la province Par an -4 fr. 50 On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres. Les an nonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres, les deux Flandres, le restant de la Belgique et de l'Etranger, au bureau du journal Le Progrès ON TRAITE A FORFAIT p> Séance du Mardi 18 Novembre 1902. M le Président prononce une allocu tion au sujet de l'attentat contre le Roi et propose de nommer une commission qui rédigera une adresse et la remettra àS M. MMde Smet de Naeyerau nom du gouvernement, Woeste, au nom de la droite, Neujeanau nom de la gauche, s'associent aux paroles du président if Vanderveldeau nom des socialistes, déclare ne pouvoir adhérer, cause de tas convictions républicaines, l'adres- 88 envoyer au Roi. Mais, dit-ilres pectueux de toute vie humaine, les so cialistes s'associent pleinement aux sentiments de réprobation exprimés pour la tentative criminelle. Lh rapport de la commission de vé rification des pouvoirs des élections de Dinant-Philippeville n'étant pas dépo sé, la séance est remise Jeudi. La Chambre se réunit en sections pour l'examen des budgets de 1903 Séance du Jeudi 20 Novembre 1902- M. Vandervelde interpelle le gouver nement au sujet du retard apporté la promulgation de la loisur les jeux. MM de Trooz et de Smet de Naeyer déclarent Qu'elle sera rendue exécutoire le lr Janvier 1903. M Anseele interpelle M. le ministre des chemins de fer sur la situation des employés et ouvriers de la société du chemin de fer de la Flandre occiden tale. M Liebaerl déclare que le gouverne ment ne peut intervenir. Cette inter pellation, dit-il, est un discours-confé- tence qui peut servir d'appât ceux qui croient aux promesses de M. An seele Celui-ci, continue-t-il, n'a pour suivie qu'un simple but politique. Il n'y a pas eu assez d'accidents sur 'es lignes concédées pour que le gou vernement intervienne, dit le Ministre Combien en faudra-t-il donc Séance du Vendredi 21 Novembre 1902 La séance est consacrée l'examen '"un projet de loi de M Woeste com plétant l'article 385 du Code Pénal. La discussion générale sera poursui ve Mercredi prochain. La h- commission chargée de véri fier les pou voirs des éius de Dinant- Philippeville aura terminé ses travaux aujourd'hui. Tous les bulletins ont été recomptés. Il ne restait plus, hier Ven dredi. que quatre bureaux vérifier. L élection sera validée purement et Amplement l'audience de Mardi pro chain. Les sections se sont réunies. Mardi pour examiner les budgets La -■ section a désigné M. Aoli comme ^Pportenr pour le budget de la £Qerre. Un événement dramatique et pro fondement déplorable s'est produit Sa- midi 15 Novembre, midi 10 minutes, au moment où la famille royale ve nait de quitter l'église Sainte-Gudu- le, après la célébration du service fu nèbre la mémoire des reines Marie- Henriette et Louise-Marie. Les équipages arrivaient rue Roya le, en face de la Banque internationale. La première voiture royale (voiture fer mée contenant le Roi et le comte de Flandre) et la deuxième (contenant la comtesse de Fiau ire) et les princesses Clémentine et Elisabeth), venaient de dépasser le restaurant des Frères Pro vençaux, lorsqu'un petit vieiliard. pro prement mis, placé au premier rang de la foule sur le trottoir de droite, tira au passage de la troisième voiture deux d'autres disent trois coups de revolver. Une des balles a brisé la vitre de la troisième voiture, dans laquelle se trouvait le comte John d'Oultremont. Le grand maréchal du Palais a été cou vert d'éclats de verre. Après le premier mouvement de stu peur, une ruée de colère se produisit parmi les assistants. Dix mains s'abat tirent en même temps sur l'individu il y eut une bousculade très violente le peloton des guides qui formait le cortège accourut ai\ galop. Dans la bagarre le revolver de l'hom me tomba par terre. Pour soustraire celui ci la fureur de la foule, la poli ce le fit entrer dans le vestibule de la Banque de Bruxelles. L'homme déclara se nommer Rubi- no, et être de nationalité italienne. Il déclara avoir tiré parce qu'it avait été agacé de voir défiler tant de gens cou verts d'or et de galons Dès que la bousculade devint moins forte, la police fit sortir Rubino et le conduisit dans un fiacre au commissa riat de police de la rue de la Régence, où il subit un premier interrogatoire. L'auteur de l'attentat a déclaré ,V1. Nagels au commissariat de la rue de la Régence, qu'il est sans travail et n'a pu. en dépit de ses recherches, s'en procurer, malgré une démarche auprès du ministre d'Italie Bruxelles, auquel il avait demandé les moyens de rapa triement. Le consul d'Italie lui avait donné un secours eu l'engageant écri re aux sienseu Italie Rubino est petit, trapu, avec une moustache très forte et des yeux bril lants. Il est presque chauve. Voici son nom exact Gennaro Ru bino di Rnbini. Il est né Bitendo (Ita lie) le 24 Novembre 1859. Interview «lu comte <rOulti*emont. Le comte d'Oultremont, grand ma réchal de la Cour, interviewé, a décla ré Je me trouvais dans la troisième voiture avec le comte d'Assche et l'ai- de-de cauip de service quand, tout coup, la vitre de la portière de droite, près de laquelle ]'étais assis vola en éclats et je fus atteint au visage par quelques éclats de verre qui n'occa sionnèrent aucune blessure. Questionné sur l'impression du Roi. le comte répondit Le Roi, pas plue qu'aucun membre de la famille royale, n'entendit le brait des détonations et il n'apprit l'at tentat que rentré au palais Le Roi s'inquiéta alors de savoir si quelqu'un avait été touché et sur la réponse né gative la conversation prit fin. Pendant le déjeûner qui suivit, plus aucune (il lusion ne fut faite. Le comte de Flandre, les princes ses (Uémentinp et Albert ne s'étaieut pas aperçues des coups de feu et se tranquillisèrent quand elles surent que personne n;avait été atteint. Après avoir déjeuné, le Roi accom pagné du commandant Curaont est par ti en automobile pour la gare de Lu xembourg où il a pris le train pour Groenendael. L'cii<|iiète. De la Banque de Bruxelles, Rubino a été transporté en voiture au commis- sari it de police de la rue de la Régence. Quand on l'a fait entrer dans le fiacre, la foule massée devant la Ban que l'a hué d'importance et les gendar mes cheval ont eu toutes les peines dégager la voiture. Au commissariat Rubino a été mis en présence du com missaire Desmedt. 11 s'est assis, a ôté son veston, déchiré en plusieurs en droits. et les bras croisés, attendu tran quillemeut l'arrivée du parquet. M. Nagels, procureur du Roi, M. Wilmaers, procureur général, et M d'Oubremont, juge d'instruction, sont arrivés vers 1 heure. M Nagels s'est en- quis tout d'abord du revolver dont s'est servi l'auteur de l'attentat. Ce revolver n'a pu être retrouvé. 11 est tombé dans la bagarre et aucun agent n'a songé le ramasser. Plusieurs personnes pré tendent que Rubino était accompagné d'un autre individu qui a disparu. L'interrogatoire. Dans t on interrogatoire, Rubino a re connu qu'il avait voulu atteuter la vie du Roi. L'attitude de l'auteur de l'attentat est très calme II répond en souriant et paraît très satisfait de son acte. Rubino est marié et père de famille. Je suis venu de Londres, il y a dix jours, avec l'intention bien arrêtée de tuer le roi des Belges. C'eût été plus facile de viser Léo- pold II aux abords de l'église, mais j'aurais pu blesser des curieux j'ai payé mou voyage de Londres Bruxel les de mes propres deniers: j'ai mê me pu, ayaut un peu d'argent, venir en aide en Belgique des ouvriers sans travail. Ma femme et mon enfant sont, encore Londres et habitent Mount- park Je suis en rapports suivis avec les anarchistes de Barcelone, mais j'ai agi pour mon compte personnel. Au cours de son interrogatoire, Ru bino a aussi déclaré qu'il avait obtenu dans une ambassade, Londres, quel ques livres sterling et s'était t'ait enga ger comme espion la surveillance anarchiste pour le compte du gouver nement italien. Il a été renvoyé parce qu'on s'est aperçu qu'au lien de com battre les anarchistes, il faisait leur jeu. U'est alors qu'il s'est acheté un re volver et un paquet de 50 cartouches. Il est venu Bruxelles mais n'a pa trouvera s'occuper. Il résolut alors de faire un grand coup. Il est allé Sain te Gudule. Samedi matin, 9 heures, dans l'intention de tirer sur le Roi. Il est sorti de l'église parce qu'il crai gnait de blesser les soldats qui faisaient la baie II s'est alors rendu au Treuren berg dans l'espoir d'attendre le passa ge du cortège l'arrivée, mais la poli ce a fait déblayer la rue C'est alors qu'il s'est, placé rue Roya le entre l lmpassedu Parc et la Mon- tague du Parc d'où il a tiré. huerrogé sur les motifs qui l'ont poussé tirer sur la 3me voiture an lieu de ia première il s'explique ainsi An moment la voiture est arrivée sa hauteur, le cortège a pris brusque ment le trot II a en de la peine déga ger son revolver et lorsqu'il a tiré la 3me voiture passait devant lui. Il n'a tiré que deux coups de revolver. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la litrne On a trouvé sur lui deux caites pos tales illustrées représentant le Roi des Belges, le prince Albert et la princesse Elisabeth. Il a dit qu'il avait, acheté cps cartes pour mieux les reconnaître Il ne regrette pas son acte. Il aurait tiré sur n'importe quel Roi aussi bien sur le roi d'Italie que sur le Roi des Belges. 11 n'aime pas les socialistes parce que ce sont des amis de la police On a également trouve sur lui quel ques papiers, un passepoitc* une tar tine avec une omelette au jambon. Il avait encore sur lui 12 ceutimes. Il a déclaré qu'il n'avait pas de complices. Les antécédents de Ituldno Rubino a été soldat dans l'armée italienne et avait appartenu au 50e ré giment de ligne, où il avait acquis le grade de sergent-major. Au cours dè son service, un article qu'il avait publié dans un journal ré volutionnaire, contre un de ses géné raux, lui avait valu un emprisonnement de cinq ans. A la suite de cette con damnation, il resta pendant neuf ans sous les drapeaux. Rubino a deux frères et deux sœurs. Son père fut conseiller communal. Gennaro Rubino était considéré com me un garçon intelligent. Après sa sor tie de l'armée, il avait été professeur de français Milan, puis employé dans un établissement de Trêves 11 fut con damné Milan, en 1893, quatre ans de réclusion pour faux Eu 1890. il avait épousé Mlle Fauelli Marie de Ru- ve. qui, actuellement, est folle La peine «le l'attentat. De quelle peine sera frappé Rubino si le jury brabançon décide qu'il y a eu ATTENTAT PUNISSABLE CON TRE LA VIE DIJ ROI L art. 101 du Code pénal répond en ces termes la question L'attentat contre la vie ou contre la personne du Roi sera puni de mort. S'il n'a pas eu pour résultat de porter atteinte la liberté du Roi, et s'il ne lui a causé ni effusion de sang, ni blessure, ni maladie, l'attentat con tre sa personne sera puni DES 'I UA- VAUX FORCÉS A PERPÉTUITÉ. La moralité de l'attentat ou du pseu do-attentat d'hier contre la personne royale, la foule bruxelloise l'a dégagée tout de suite elle-même en criant avec enthousiasme Vive le Roi aux oreilles mêmes du coupable. Vive le Roi c'est-à-dire Nous n'avons aucune raison pour désirer la disparition de notre souveraiu, et vus coups do revolver nous l'ont r- ndu plus cher Cest bien cela. Il est arrivé beau coup d'entre nous en Belgique et no tamment dans deux circonstances ré centes d'apprécier avec une absolue franchise certains actes de Sa Majesté et de ne pas toujours lui épargner nos respectueuses critiques Mais ces appré îations et ces criti ques n'ont jamais été dictées par un sentiment hostile Sa Majesté, bien au contraire, mais par an sentiment de patriotique attachement qui voudrait écarter du Roi et de l'institution roya le toute cause quelconque de desaf fection Cela est probablement indiflérent aux anarchistes, ces criminels ou ces fous dont les stupides attentats prou vent qu'ils sont inaccessibles toute espèce de raisonnement on de logique. Mais si quelqu'un d'entre eux ce Rubino, par exemple a imaginé

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Le Progrès (1841-1914) | 1902 | | pagina 1