LE PETIT GUIDE
Chambre
des Représentants.
Les explications de
AI. Cou se ban t.
Le Congrès Progressiste.
Chronique judiciaire.
Passages pour lous pays
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Suite de la Séance du Mercredi 9
Décembre 1905
Voici le résumé du discours de M
Hymans sur la questiuu de l'enseigne
ment.
La question de l'enseignement, dit M.
Hymans, a été de t <us temps la cause de
routlits politiques. Cela se comprend étant
donnée l'influence qu'elle peut avoir sur la
mentalité d'un pays. Les catholiques deman
dent la liberté de l'enseignement la Con
stitution la leur garantit. Les libéraux et
les socialistes demandent l'enseignement
laïc et neutre, base de science et de tolé
rance, organisé par l'Etat, uii enseignement
public pour tous les partis. Ce sont là aussi
des principes constitutionnels. Si ces idées
étaient adoptées, il y aurait une concurren
ce libre eutre les ecoles libres et les écoles
officielles, concurrence qui ferait progresser
renseignement.
Ce fut là le principe de la loi de 1879;
jamais on ne fit de loi aussi conciliante
elle donnait l'instruction religieuse, mais
sans l'imposer. Elle accueillait le prêtre
l'école. Les catholiques français l'accueilli
rent avec faveur et vous savez avec quel
acharnement le clergé belge la combattit
cependant.
Mais l'Eglise veut plus que la liberté
elle la veut sans concurrence. Elle veut le
monopole de l'enseignement, et elle est en
train de le réaliser. Pour cela, elle a inven
té une nouvelle liberté le droit aux subsi
des. la liberté d'enseigner aux frais de la
collectivité. Elle poursuit un système qui
supprime la concurrence et le choix. Où il
n'y a plus ni concurrence ni choix, il n'y a
plus liberté.
L'Etat est le défenseur de tous les inté
rêts il no peut favoriser aucun d'eux a i
préjudice des autres. Que l'Eglise ouvre des
écoles ceux qui veulent un enseignement
religieux. Ce n'est que par conciliation que
l'Etal peut ouvrir ses écoles au clergé d'une
religion. La vraie règle est toujou's l'in
stituteur l'école, le prêtre l'église. On l'a
vu Bruxelles, où les pères de famille ont
dispensé leurs enfants du cours de religion
l'école, et les ont envoyés le suivre l'é
glise. En effet, il n'y a pas eu une première
communion de moins que pré édernment
Bruxelles.
Peu peu, l'Eglise se glisse la place de
l'Etat. L'esprit confessionnel pénètre tous
les degrés de notre enseignement public. Ce
sont là des faits attestes par des chiffres
Il y a aujourd'hui 400 écoles communales de
moins qu'il y a treize ans mais il y a plus
de 2,000 écoles adoptées de plus qu'alors.
La proportion est id-ntique en matière d'é
coles d'adultes, pour garçons, pour filles,
d'écoles gardiennes, etc En Flandre, la
conquête est complète, presque toutes les
école» sont entre les mains des congréga
tions.
Eu ce qui regarde la formation des maî
tres, les chiffres sont encore plus probants
l'Eiat n'a plus que 13 ecoles normales les
congrégations en ont 37. De plus, 1 Etat li
mite le nombre des élèves qu'il admet dans
ses éco'es. S'il y a pléthore d'institut» urs,
comms vous le dites, pourquoi subsidiez-
vous les écoles normales épiscopales En
vérité, l'Etat modère sa production, pour
permettre aux écoles agréées d'activer la
leur. De p;us, en allant dans ces écoles, ou
tre les chanses plus nombreuses d'être nom
mé, on a encore le grand avantage des étu
des et des examens beaucoup p'us faciles.
Les diplômes se délivrent sans la moindre
surveillance de l'Etat.
M. Woeste. Vous oubliez l'inspecteur
de l'Etat.
Vous êtes président d'une de ces éco
les, riposte M Hymans, et je suis certain
que, dans cette école, l'inspecteur de l'Etat
ne peut faire que s'incliner Son rôle est pu
rement décoratif. Oserait-il bouger en votre
présence (Rires Et cela ne suffit pas
vous avez encore votre jury central, dont
les membres sont d'une orthodoxie parfaite,
qui a délivré 403 diplômes dans la dernière
période triennale. Ainsi, clericalisation et
décadence de l'enseignement sont œuvres
simultanées. Vos écoles ne nous offrent
aucune garantie au point de vue national
M. Furnémont. Ni au point de vue
moral.
Vous développerez ce po'nt, répond
M. Hymans Mais je dis que,en combattant
la mora'e religi use, vous faites acte d'into
lérance. L'évolution re igieuse se fait en de
hors des Parlements, par la science. Car le
propre de la science est de ne pas s'incliner
devant un dogme. Mais ce n'est pas nne
raison d'attaquer les croyances d autrui La
place des discussions philosophiques n'est
pas ici.
Si on me demandait quel e est mon opi
nion en matière religieuse, je ne répondrais
pas. Cela ne regarde que moi.
M Daens. Vous m'avez bien deman
dé si je croyais 1 Enfer (Longue hilarité).
M fymaus Je me rappelle aussi
n'avoir pas eu de réponse. (Nouvelle hilari
té. Ali an a droite.)
Le ministère va tellement loin qu'il subsi-
die des congrégations étrangères qui ont
ouvert des ecoles. D'où aucune garautie au
point de vue national
Ces écoles n'offrent non plus aucune ga
rantie au point de vue scientifique 38 p c.
des instituteurs de ces écoles ne sont même
pas diplômés.
Daus l'enseignement de l'histoire, l'esprit
confessionnel agit en dénaturant les plus
belles pages de notre histoire. On ne mesu
re pas les écrivains leur style, mais leur
dose d'orthodoxie, en ce qui concerne la lit
térature.
Ici l'orateur donne lecture d'extiaits de
livres scolaires, où la littérature et la bio
graphie des écrivains est traitée la façon
c'ericale Hugo y est appelé galérien, Re
nan faussaire, et ainsi de suite.
L'esprit confessionnel se transporte enco
re sur le terrain politique dans l'enseigne
ment religieux. Tout le monde connaît le
livre de Mgr Rutten. Au collège communal
de Tirleinoot, In cours de religion apprend
aux elèves que les prisons de l'Inquisition
étaient, quelle que fut la rigueur des sup
plices, plus salubres que les autres. (Hila
rité.) D'autres passages de ce cours con
damnent sévèrement toutes les libertés mo
dernes.
Je voudrais bien que le ministre nous
dise, une foi*, ce qu'il pen-e de cet ensei
gnement, qui nous insulte, qui est contraire
la Constitution, qui prêche la haine contre
une opinion politique qui a donné au pavs
des hommes illustres.
M. De Trooz. J'ai répondu en 1901.
Je referai nia réponse.
M. Hymans. J'espère qu'elle sera plus
complète.
M. De Trooz. Elle sera identique.
M Hymans. - C'est donc dire que
vous répondrez côté. M-iis, au lieu de fai
re un discours, le ministre devrait faire une
enquête, et prendre des mesures, si ce que
je dis est vrai.
Il en est de même dans l'enseignement
supérieur. Un professeur de droit naturel de
l'Université de Gand met des restrictions
la liberté de conscience, d'opinion et d'au
tres, selon les termes mêmes de l'Encycli
que de 1832, qui furent désavoués alors par
les catholiques mêmes, mais qu'on enseigna
aujourd 'hui aux frais de l'Etat. Cela est-il
permis Je le demande au ministre C'est
de la casuistique hypocrite chaque mot,
il y a une réticence. Votre devoir est de dé
fendre qu'on donne cet enseignement
M De Trooz Nous nous expliquerons
là-dessus
M. Hymans. Voilà une promesse dont
je vous suis reconnaissant.
L'Eglise possède les petites communes II
reste donc détruire l'enseignement i eutie
des grandes villes.
Il s'est formé, ici, une Jeune Droite, qui
a une orthodoxie auprè* de laquelle celle de
M. Woeste pâlit. Pour «die, la loi de 1895
est démodée. M. Verhaegen veut la rempla
cer par une autre, mettant les écoles libres
sur le même pied, par rapport aux subsides,
que les écoles officielles. Et, cela, c'est la
destructiou des écoles neutres des grandes
villes. Car comment pourraient-elles subsi-
dicr toutes les écoles qui viendraient s'é a-
blir sur leur territoire N'aya.t pu pren
dre les grandes communes par la force, on
veut les prendre par la ru>e.
La pen-ée dit M. Verhaegen est il ne
s'en cache pas l'E'at hors de l'école II
reconnaît que cette formule n'est réalisable
que dans l'avenir mais il ajoute qu'on
peut en trouver des modalités. La Jeune
Droite dit qu'il faut recommencer la lutte
scolaire Je voudrais savoir ce qu'en pense
le ministre.
M. De Trooz Le jour où le gouverne
ment estimera que la loi de î»95 doit être
revisé», il déposera un projet. (Vive hilarité
gauche).
La fatuité du ministre est un signe de
faiblesse, constate M Hymans qui poursuit
Ce système serait l'organisation de l'anar
chie intellectuelle «ar les écoles seraient
divisées en écoles de secte ou de parti
Mais je préfère le cléricalisme arrogant
et batai leur de M. Verhaegen. au clérica
lisme hypocrite du gouvei nement. Le jour
où M Verhaegen sera ministre, le pays ne
pourra plu< ne pis voir e danger clérical.
(Approbation gau<he.)
Non seulement de nombreuses écoles
souffrent de la surpopulation, n ais encore
beaucoup d'ins'itutcurs cumulent. Comment
peut-on enseigner avec fruit dans ces con
ditions Vous trouvez de 'argent pour les
intérêts matériels du pays ne ponrriez-
vous en trouver pour les intérêts intellec
tuels, desquels !es premiers dépendent
aussi
l'orateur réel<ine d* s mesures pour re
médier a I aosenleisrne, car il se mefie des
slatisiiq es faites sa' s cou"rôle, par ceux
qui ontinUiêi voir-les é.-oles fiéqu u'ée*
le plus pos-ible. La mu,etine de la fréquen
tation scolaire annuelle n'e-t q e de -ix
mois, ce qui est insuffisant. Il ii y a m 20
p. c. de< enfants qui reçoivent une in-truc-
tion primaire complèie.
Nos lecteurs oui lu le débat qui s'est produit
la Chambre entre la gauche et le gouverne
ment au sujet du rendement du volontariat.
L'op 'osilion prétendait, notamment par l'or
gane de MM Huysmans et Hymans, que le vo
lontariat avait fait faillite, et ils tiraient argu
ment du fait que l'on n'avait pas réussi raco
ler les 1,800 volontaires requis chaque année
pour former une parue des effectifs de paix.
D'après les orateurs de la gauche, la loi veut
que ces volontaires soient des voloutaires en
AGE DE MILICE.
M. Cousebant a contesté l'ex ictitude .de cette
interprétation II a prétendu que les 1,800 vo
lontaires ne doivent pas nécessairement être
des volontaires en âge de milice, et comme le
nombre des volontaires déliasse 1.800, le systè
me du volontariat aurait donné le rendement
désira ble.
Comme l'ont fait observer MM. Hymans et
Huysmans, c'est la PREMIÈRE FOIS que l'on
donne celle interprétation la loi
M Hymans a immédiatement démontré que
la Chambre a rejeté un amendement de M
Colfs, qui justement voulait insérer dans la loi
un texte conforme aux explications nouvelles
du ministre de la guerre
Mieux encore Le rapport présenté au Sénat
par M. Hubert, membre de la majorité clérica
le, contient le passage suivant que nous repro
duisons textuellement et qui tranche définiti
vement la question
Où preadra-t-on ces 1.800 hommes? Uni
quement chez les VOLONTAIRES DE CAR
RIÈRE QUI SONT ARRIVES A L'AGE DE
PARTICIPER AU TIRAGE AU SORT.
Nous disons les volontaires de carrière.
On ne pourra donc pas tenir compte des volon
taires du contingent, qui, eux aussi, cepen
dant, contractent un engagement de volon
taire avant de participer aux opérations de la
milice Et nous ajoutons qui sont arriver
l'âge de participer au tirage au sort N'enire-
ront donc pas dans la formation de ce chiffre
de 1,800, les volontaires de carrière qui n'au
ront pas atteint leurs dix neuf ans au plus
tard le 31 Décembre de l'année qui précède le
tirage au sort, et en seront excita également,
les volontaires plus âgés qui déjà ont dépassé
cet âge. En d'autres termes et pour chercher
notre point de comparaison dans la législation
existante, on aura égard qu'aux seuls volontai
res de cariière qui actuellement peuvent venir
en déduction du contingent, sans plus distin
guer toulef is s'ils prennent un bon ou un mau
vais numéro.
Celte interprétation a été acceptée sans ré
serves et nous en concluons que M Couse
bant d'Alkemade A DIT SCIEMMENT LA
CHOSE QUI N'EST PAS.
Le Congrès progressiste préalahle aux
élections législatives de 1904 se réunira le
28 Février prochain.
Le conseil général de la Fédération pro
gressiste, qui vient d'en fixer la date, a dé
cidé »n même temps de convoquer au com
mencement du mois de Janvier une réunion
plénière des correspondants du Comité dans
les provinces, pour arrêter, d'accord avec
eux, les mesures de propagande.
Les associations libéra'es du pays seront
spécialement invitée* se faire représenter
au Congrès.
Cour d'Assises de la Flandre Occidentale.
Liste des jurés appelés siéger dans la session
de la Cour d'assises, qui s'ouvrira le Lundi
io Janvier, sous la présidence de M. Verbe-
ke, conseiller la Cour d'appel de Gand.
Jurés titulaires.
MM. Benninck, A., bijoutier, Bruges.
Borrev, A., marchand, Ostende
de Clerck. M industriel, tleule.
Van Neder, J cultivateur. Avelghera.
Hage, H conseiller comm Courtrai
van Caloen. E baron, échevin. Bruges
Ottevaere. J cons. comm.. Deerlyk.
Somerlinck. E négociant, Bruges.
Casteleyn. J brasseur, Ostende.
de Ciombrugge de Looringhe, oaron, Al
bert, propriétaire. Moere.
Vanden Bergbe, H échevin, Ardoye.
van Caloen de Basseghem, J propriétai
re, Aertrycke.
Baeckelaendt, Ch. marchand de lin, Gul-
ieghem.
Dassonville, H cons. comm Heule.
Colpaeit, J cultivateur, Gits.
De Walcque, F ingénieur. Brug-s
Lamury, J pensionné, id.
Sloniie, J ingéii agnc Lichtervelde.
Waiguein, A cons. comm Gheluwe
De Vliegliere, A., nég. en lui, Courtrai.
Piers de Kgveschool, E propriétaire,
Couckelaere.
Bruynooghe, R secrétaire communal
Eei neghem.
Van de Velde, C., id., Hooglede.
Van Houtryve, 0 rentier, Bruges.
Ghyselen, M., cultivateur, Coxyde.
Cloet, H., cons. comm., Harlebeke.
Borgers, A., uég.-expéditeur, Ostende.
Sengier, V., négociant, Courtrai.
Roelaudt, A., id. Oostcamp.
Vuylsleke, H poëlier, Bruges.
Jurés supplémentaires
MM. Blondeel, A., négociant, Bruges.
Vanden Abeele, E., id. id
Saelehs. P., cabaretier, id.
Sioen, G., tentier, id.
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