Chroniquedela ville.
Validation définitive
Théâtre d'Ypres.
La drame de
la Concorde.
Tout le monde sait, par exemple, que pour
le transport d'un bateau de charbon ou de ma
tières pondéreuses quelconques, il faut payer
plus qu'on ne paie Koulers, Comines,
Courtrai et ailleurs Cela se comprend car
on doit les faire venir parchemin de fer et
celui-ci n'est pas suffisamment organisé pour
pouvoir opérer le transport des matières pon
déreuses un prix qui soit avaolageux pour le
négociant.
if. Tack. On est plus vite par eau
New-York qu'à Ypres. (Rires).
M Colaert Parfaitement. Donc, mes
sieurs, dans l'iutérêl du commerce et de l'in
dustrie de la ville et de l'arrondissement d'Y-
pres, l'achèvement du canal s'impose. Je répè
te qu'en votant les 250,000 fiancs celte année,
la Chambre exprimera ainsi, encore une fois,
son désir de voir le canal terminé mais si
l'honorable ministre des finances n'utilise pas
ce crédit, les choses seront telles qu'il y a deux
ans, qu'il y a quatre ans et davantage
L'honorable M. Buvl disait tout I heure
que ce crédit était insufiisant. Je lui dirai que
les 250,000 francs suffiront eflectuer les tra
vaux que nous demandons dans I année cou
rante. Ce que nous désirons, c'est qu'on mette
la main l'œuvre car il est indubitable, me
parait-il, que dès qu'on aura commencé, on
finira les travaux sans interruption.
Je serais extrêmement au regret de ne plus
pouvoir suivre le gouvernement, que je suis
d'ailleurs toujours quand il s'agit de grandes
entreprises, et de devoir demander tous les
députés de la Flandre de s'unir nous pour
voter un crédit, malgré le gouvernement, de
façon donner celui-ci l'injonction nécessai
re pour qu'il achève le canal en question
Je serais peiné d'agir ainsi, d'autant plus
que je dois reconnaître que l'honorable minis
tre des finances et des travaux publics a déjà
fait beaucoup pour la ville et l'arrondissement
d'Ypres.
Seulement la grosse question, sur laquelle
tous les partis et tous les intérêts insistent,
c'est celle de l'achèvement du canal de la Lys
l'Yperlée
J'attends avec confiance la réponse de M le
ministre. Il est superflu de me dire qu'un cré
dit est inscrit au budget extraordinaire. Je le
sais et je n'aurais même dû parler de la ques
tion que pendant la discussion de ce budget.
j'ai soulevé ce point aujourd'hui, c'est que
yai voulu préparer la voie mes collègues qui
voudront bien me suivre sur ce terrain, non
seulement mes collègues d'Ypres, mais même
ceux des Flandres, parce que tous nous avons
les mêmes intérêts.
Le bassin de l'harleroi est également inté
ressé l'achèvement de ce canal, ainsi que
l'arrondissement de Courtrai, dont M. Tack
est en ce moment le représentant le plus auto
risé.
J'insiste donc et je demande que M. le mi
nistre fasse exécuter ce travail dans un bref
délai, de même que ceux proposés pour la Lys
et autres analogues.
Cela nous permettra de voter notre tour
tous les travaux proposés par le gouvernement
dans l'intérêt du pays. Nous ne pouvons pas
être placés dans celle situation que nous n'ob
tenons rien dans les petits arrondissements,
tandis que, dans les grands, on fait des dépen
ses énormes, quelquefois même excessives
Très bien sur quelques bancs droite)
M Ruyl (1). - l'adhère tout ce qui a été
dit en faveur du poil de Nieuport ainsi qu'aux
judicieuses observations de M. Colaert concer
nant le canal de la Lys l'Yperlée. Je n'insiste
pas ayant résumé tout ce que j'avais dire
dans une brochure que j'ai envoyé tous mes
collègues et aux ministres. Si le canal s'est
fermé brusquement c'est qu'il ignorait la natu
re du sol.
M. Colaert. C'est un terrain spécial très
mauvais
M. Buyl. Une commission de géologues
devrait examirfer fond ces terrains. Pour le
surplus, nous devrions tous nous unir pour
forcer la main au gouvernement, afin d'obtenir
ce canal dont M.Nolla préconisé l'achèvemént
et dont j'ai lait une étude spéciale.
J'ajoute que j'ai consulté des hommes com
pétents.
Le ministre a donné des instructions pour
que des procès-verbaux ne soient plus dressés
aux motocyclistes qui empruntent les voies cy
clables. Mais son collègue de la justice, qui
est d'un autre avis, continue faire sévir.
M. de Smet de S'aeyer, ministre des finan
ces et des travaux publics. Messieurs, je ré
pondrai tout d'abord l'honorable M Buyl
pour lui faire remarquer que la question du
canal de la Lys a l'Yperléè ne concerne pas le
budget actuellement en discussion, mais bien
le budget extraordinaire (Rires). En attendant
l'occasion prochaine de m'en expliquer, je
constate que l'honorable M. Buyl tombe dans
une singulière contradiction en m'invitanl tout
la fois mettre la main l'œuvre et, d'autre
part, faire procéder de nouvelles éludes
par la commission complétée par l'adjonction
de géologues.
M S'olf. Il va le rapport de l'ingénieur
qui est déposé depuis longtemps.
M de Smet de IS'aeycr, ministre des finan
ces et des travaux publics C'est sans gran
de conviction, m'a-t-il paru, qu'on a parlé de
ce travail difficile et délicat. Quoi qu'il en
soit, nous pourrons traiter le sujet l'occasion
du budget extraordinaire, lequel, comme l'a
mentionné Ihonorable M. Colaert, renferme
un crédit relatif l'objet.
(1) Reproduit d'après le Compte rendu
analytique.
M. Nolf. Messieurs, cette discussion ne
serait pas complète
de Smet de Maeyer, ministre des finan
ces et des travaux publics. Une discussion
n'est jamais complète RiresI
M yolf. St je venais mon tour ap-
puver les observations présentées par mes bo-
uor.i files collègues, MM Colaert et Buvlen
tant qu'elles tendent démontrer la nécessité
d'achever le canal de la Lys l'Yperlée.
M de Smet de .Moeyer, ministre des finan
ces et des travaux publics. J'ai déjà fait re
marquer que la question concerne le budget
extraordinaire.
M. S'olf. Soit, mais je n'en regrette pas
moins dès maintenant que l'honorable minis
tre n'ait pas cru devoir nous donner une ré
ponse satisfaisante. Voila vingt ans qu'on nous
fait des promesses. M De Bruyn.lui, nous ré
pondait chaque année Le canal est en ob
servation. (Rires).
M De Bruyn C'était vrai.
M yolf L'honorable M de Smet a une
autre répouse il nous dit Je vous répondrai
plus tard, la question est délicate, difficile, etc
Messieurs, je n'entends pas revenir en ce
moment sur les arguments qui, maintes re
prises, ont été développés dans cette enceinte
et qui militent en faveur de l'achèvement (Dce
canal. Je ne veux insister que sur un point qui
a son importance et que l'honorable ministre
semble ignorer c'est qu'une solution est
proposée pour l'achèvement des travaux M.
l'ingénieur Froidure, qui a la direction et la
surveillance des travaux, a fait ce sujet des
propositions la suite d'études savantes et
consciencieuses qui ont été publiées.
La question est donc élucidée. La vérité est
que l'autorité supérieure seule est coupable
elle reste inactive et méconnaît ainsi les inté
rêts du trésor en laissant improductif un capi
tal de plus de 7 millions.
Je me permets de rappeler encore l'hono
rable ministre les travaux qui ont été décidés
pour éviter les inondations de la Lys et que
l'on n'exécute pas. J'insiste aussi pour l'eta-
biisserâent de passerelles Comines et Wei -
vicq.
L'élection du 7 Février dernier, ou
pour mieux dire la tricherie électora
le de cette journée, est définitivement
validée Le Gouverneur n'a pas ele
invite prendre son recours contre la
décision de la Depulation Permanen
te. Celle-ci est par le fait même deve
nue définitive et cela nonobstant lin-
formalton judiciaire qui se poursuit
en ce moment.
Sous tout autre régime, que celui
sous lequel nous vivons, pareille si
tuation eût fait scandale. Mats aujour-
d'hui, qui s'en étonne Le parti clé
rical, en Belgique, se maintient au
pouvoir par la fraude il l'a intro
duite dans la confection des listes
électorales, il l'a placée la base de
nos élections, il la pratique même
dans les votes parlementaires, com
ment pourrait-il la désavouer, lors
que la Justice en est saisie, moins de
se suicider
Vingt ans de cléricalisme, nous
ont donc conduits la sanction offi
cielle de toutes les malpropretés élec
torales
Le pays esl-il condamne subir
éternellement pareille déchéance mo
rale des pouvoirs dirigeants? Nous
ne le croyons pas. Un jour viendra
où le parti clérical se trouvera débor
de parla racaille qu'il prend sa sol
de et, dont les appétits iront sans
cesse grandissants un jour viendra
où le joug de ces mercenaires de la
politique deviendra tellement insup
portable que la conscience des honnê
tes gens se révoltera; ce-jour-là,
I opinion publique ira aux partis poli
tique» qui auront su garder intacts et
leur honneur et leur dignité
Déjà Vpres ce phénomène s'est
manifeste. Maigre l or verse pleines
mains, maigre les faits de pression
multiples exerces par des administra
teurs sans scrupule, maigre tout l ef-
fort fourni par un parti aux abois,
nous avons pu saluer, même au 7 Fé
vrier, la marche en avant de notre
parti Nous avons gagne 200 voix sur
le résultat obtenu en 1899 Nos ad
versaires sciaient vantés de nous
écraser sous le poids deleur or; ils ne
sont même pas parvenus nous ra
mener notre ancien chiffre.
C'est qu'il y a dans tout corps élec
toral un element qui est inaccessible
la pression et la corruption Cet
élément là vient a nous, cest incontes
table et c'e>t ce qui nous permet d en
visager l'avenir avec confiance.
Que nos adversaires aillent donc
prendre possession des deux sièges
qu'ils ne sont parvenus nous enlever
qu en se deshonorant par deux fois.
Les scrutins des 18 Octobre et 7 hé-
vrier ont accuse tous deux un revire
ment de l'opinion publique en notre
faveur.
L'administration de M Colaert a
reçu une première atteinte nous lui
porterons des coups nouveaux et dé
cisifs dans quatre ans.
D'ici là, nous renforcerons notre
organisation en continuant prati
quer une politique généreuse etdigne,
basée sur une droite solidarité entre
tous ceux qui se revendiquent de
notre parti. Pas d'exclusivisme. Bons
avec tous, amis avec les honnêtes
gens, nous placerons notre idéal un
peu plus haut que celui du Pere de la
Cité Nous navons point comme lui la
haine de nos adversaires nos senti
ments chrétiens et humanitaires nous
le défendent.
Mais nous saurons profiter des le
çons du passé. Il y a dans le parti
clérical des individus, capables des
plus sales besognes Ceux-là nous les
connaissons. Nous les tiendrons
distance, sans ressentiment, sans
désir de vengeance, uniquement par
pure mesure de précaution. On évite
les corsaires de la politique comme
on fuit des bandits de grand chemin.
Et maintenant en avant pour de
nouveaux combats Restons le parti
des honnêtes gens
Nous avons derrière nous une ar
mée dont la puissance électorale,
celle-là irréductible, se chiffre plus
de 2000 voix. Nous avons même dans
les rangs cléricaux des amis qui n at-
tendent que leur délivrance, qui ont
eu la main forcée, mais dont les
cœurs baltent l'unisson des nôtres.
La lutte dans de pareilles conditions
s'impose plus impérieuse que jamais.
Aussi dirons-nous, avec un de nos
excellents ainis Il est des défaites
que l'on subit, mais que l'on n'ac-
cepte pas
Ypres, 1G Mars 1904.
Monsieur,
Dans votre numéro de Dimanche
dernier, vous consacrez quelques lignes
de votre article notre réclamation
électorale l'un de nous.
Voue dites textuellement Il nous
revient aussi qu'un témoin a cru de-
voir protester contre la présence au
bureau de police du fils de Monsieur
Colaert.
Usant de notre droit de réponse,
nous venons vous dire que cotte alléga
tion est mensongère et nous vous dé
fions de la démontrer.
Veuillez insérer cette lettre dans
votre numéro de Dimanche prochain,
l'endroit où a paru votre susdit arti
cle, et agréer nos sincères civilités.
Valère Colaert.
Robert Colaert.
Nous donnons acte MM. Valère et
Robert Colaert de leur protestation.
Seulement, informations prises, le té
moin dont nous avons parlé, persiste
dans sa déclaration.
Nous tenons son nom la disposition
de ces Messieurs, c'est tout ce que
nous pouvons faire.
En quatre colonnes, 1 e Journal d1 y-
pres du 16 Mars, réédite toutes le- hor
reurs du dramatique événement du 27
Février.
Nous avons, avec beaucoup de mé
nagements. tait connaître notre ma
nière de voir ce sujet Nous n y re
viendrons pas. Dans une question de
cette importance il ne nous en coûte
guère de laisser le dernier mot au Jour,
nal.
Hâtons-nous, toutefois, afin de tran
quilliser notre population, d'annoncer
que le drame de la Concorde vient
de se terminer en vaudeville sur les ri
ves hospitalières de notre poétique
étang de Dickebusch.
Pendant que le rédacteur en chef du
Journal se grattait le caillou et alignait
péniblement ses quatre colonnes pour
démontrer combien avait été sanglant
l'affront infligé un ami politique, le
déshonoré (style du Journal) et son
bourreau procédaient une lessive en
règle sur les bords de notre étang et
dans leurs opérations n'oubliaient pas
de laver la boule au rédacteur du Jour
nal lui même, véritable crampon dont
le protégé ne sait comment se débar
rasser.
Non, décidément, M. Nolf a eu tort
de sourire. Les chefs cléricaux seuls
ont été clairvoyants deux d'entre'eux
surtout se sont distingués, l'un en pon- j
dant des articles kilométriques, l'an- I
tre en faisant des efforts pour les com- f
prendre. Tous deux, aux yeux des gens
sérieux, se sont couverts de gloire, an
même titre si pas plus que Don Qui- -
chotte, lorsqu'il combattait des mou- j
lins vent. Pareille gloire ne nous
porte pas ombrage noùs n'essaierons
pas de l'amoindrir.
Nous avions dit, dans notre précé- 1
dent numéro, que la montagne avait
accouché d'une souris Le Journal s'est
écrié que c'était faux, nous en tom- I
bons d'accord.
Nous devons la vérité de dire que
la montagne a surtout accouché de
bouteilles de Champagne et l'accouche
ment, paraît-il, n'est pas terminé.
Intolérance et trahison c'est bien
cela Journal.
C'est le 11 Avril prochain que sera
donnée sur notre théâtre l'extraordi-
naire représentation de MICHEL
S T R O G O F F dont nous avons pré-
cédemment entretenu nos lecteurs. Qui
ne connaît les dramatiques pièces de
D'Ennery Qui n'a pas lu les intéres- f
sants et fameux romans de Jules
Verne, dont MICHEL STROGOFF est
le chef-d'œuvre Qui ne voudra voir
ou revoir les poignantes aventures de
ce héros de la Russie
Citer le nom de M. Max Bresson, du
théâtre de l'Ambigu, dans le rôle de
Michel Strogoft et celui de Mme Made
leine Blanchet, du théâtre de la Porte
Saint-Martin et des Tournées Coquelin
aîné, engagée spécialement pour jouer
celui de Marfa Strogoft', suffit donner
une idée de la valeur artistique de la
roupe.
En se rendant acquéreur du droit de
représentation de MICHEL STRO
GOFF pour la France, l'Algérie, la
Suisse et la Belgique, M. Doria, le
consciencieux imprésario, a tenu en
cadrer cette pièce, comportant une im
portante mise en scène, par un maté-
riel spécial, entièrement conforme
celui de la création. Douze décors nou
veaux, peints par Robecchi, Lavastre,
Chapuis, Brandt et Rabuteau, parmi
lesquels nous citerons VIsba du Télé
graphe.peint par MM. Brandt et Rabu
teau. machiné par M. Brabant, chef
machiniste du théâtre de la Gaité, et
50 vers tes sur le fleuve Angaragrand
panorama mécanique (200 mètres car-f
rés) peint par le maître Robecchi, etc.,
etc. Cent costumes entièrement neufs,'
des meilleurs faiseurs,complètent l'en
semble de cet unique et merveilles
spectacle.
Dans ces conditions, MICHEL STRO
GOFF doit être et sera certainement
un grand, très grand succès dans notre
ville.
Le Conseil communal de notre ville
s'est réuni hier soir, 4 heures.
Voici les objets qui figuraient son
ordre du jour
1. Installation des conseillers élus le
7 Février 1904.
2 Election des échevins.
3. Communications.
4. Ordonnance sur la circulation de
conscrits.
5. Finances communales crédi'
pour frais d'élections en 1904.
6 Propriétés communales demaD\
de d'achat de terrain rue du Châte»11]
d'eau.
7. Proposition de modification d#