EXTENSION Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement. La guerre Russo-Japonaise. Dimanche, 17 Avril 1904. 04e année. 16. l'union fait la force. i*uraisxattl le iPinumche. \ires acquirit kondo. L'UNIVERSITÉ LIBRE (le Bftixelles. VISITE DU MISÉE D'IIISTOIKE NATURELLE DE BRUXELLES, Leurs variations. Le péché de Libéralisme, La suppression des octrois. Dq Matind'Anvers La situation. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixhude, 53, Vpres. Les annonces, les faits divers el les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an -4 francs. pr la province Par an -4 fr. ;"50 Pour les annonces on traite forfait. de Dimanche Ir Niai 1904, 10 heures, sous la direction de M. Dollo. Prix réduit du coupon fr. 4-60. Les participants sont priés de bien vouloir se faire inscrire avant le 24 Avril pro chain. Dimanche ir Mai, VISITE-CONFÉRENCE AU MUSÉE DE BRUGES, sous la conduite de M. Pétrucci, professeur l'Extension Les Primitifs flamands de Van Eyck, Fourbus. La rétribution exigée des partici pants est de 3 francs. Celui qui aurait le loisir d'écrire l'histoire des variations cléricales en matière politique ferait non seulement œuvre utile, mais encore œuvre agréa ble, car son étude ne pousserait guère la mélancolie. On ne peut pas, en effet, s'imaginer l'impudence et le sans-gêne avec les quels nos adversaires adorent ie lende main ce qu'ils ont brûlé la veille, ni la désinvolture cynique avec laquelle ils retournent leurs opinions. Nous avons déjà, plusieurs fois, in sisté sur leur conversion l'interven tionnisme. Jadis, avant 1886, le parti clérical avait pour tête de Turc l'Etat, Monsieur l'Etat comme le disait rageusement et spirituellement feu Coomans. L'Etat était l'ennemi de tou te liberté et de tout progrès. Les libé raux étaient des statolâtres et d'abo minables centralisateurs. Feu de Hau- leville, qui avait de la verve, écrivit sur ce thème d'innombrables articles et les chefs du parti brodèrent sur ce canevas de non moins innombrables discours. Aujourd'hui, tout est changé. Les cléricaux ont fait leur paix avec Mon sieur l'Etat. Ils ne lui reprochent plus de fourrer son nez partout où il n'a que fairo. Bien au' contraire ils procla ment qu'il a le devoir d'intervenir dans tous les domaines, ils l'invitent régle menter toutes choses, et quand le parti libéral proteste, ils l'accusent d'en être resté l'individualisme mancheste- nen. La volte face est piquante Celle qu'ils ont exécutée propos de la liberté de l'enseignement ne l'est pas moins. Jadis, la liberté de l'enseignement c'était pour eux la liberté du mal, une peste et un délire, et, comme le disait élégamment le Bien Publicune des or dures du char constitutionnel. Aujour d'hui, les cléricaux ne jurent plus que par la liberté de l'enseignement. Us ^aiment, ils l'adorent, ils la défendent même lorsqu'elle n'est pas en danger. Vautre jour. M. le baron Drion du Chapoix électnsait une assemblée de cléricaux carolorégiens en se déclarant Prêt mourir pour cette liberté incom parable. Et M. Arthur Verhaegen, prêt aussi faire le sacrifice de sa vie, en thousiasmait les cléricaux gantois en disant que leur parti pratique sincère ment la liberté. Voici comment s'est exprimé M. Ar thur Verhaegen Certes, la liberté est une arme deux tran chants mais, grâce Dieu, nous avons ap-" pris en faire usage pour le bien des intérêts sacrés qui nous sont confiés. Nous revendiquons la liberté pour nous, mais nous la laissons aussi aux autres. Qui peut se plaindre que nous ayons lésé sa liberté Nous voulons la liberté pour tout et, comme conséquence, aussi l'égalité. Ainsi, sous le rap port de l'enseignement, nous demandons que les écoles libres soient mises sur le même pied que les écoles officielles. (Longs applaudisse ments Nous usons de la liberté mieux que nos ad versaires, cela est certain. Et M. Verhaegen finit par vanter les vertus de la liberté encouragée. Voilà le grand mot lâché Ce que les cléricaux veulent ce n'est pas la liber té tout court, telle que la compre naient les auteurs de la liberté encou ragée, subsidée, rentée. A leurs yeux, le droit d'enseigner n'est rien s'il n'est pas doublée du droit d'émarger au budget. Les Constituants de 1831, en accordant tous les citoyens le droit d'enseigner, se disaient qu'en fait se- raientseules viables et prospères les éco les libres qui jouiraient de la confiance des pères de famille. Les cléricaux d'aujourd'hui ne l'entendent plus ain si. Il faut que l'Etat aide les écoles li bres naître, vivre et prospérer. Et comme l'Etat c'est eux, ils accordent des subsides et des reDtes aux écoles cléricales, dont un bon nonjbre n'exis teraient pas ou disparaîtraient si elles étaient privées de la manne budgétai re. Voilà comment, selon la forte mais naïve parole de M. Arthur Verhaegen, les cléricaux, mieux que les libéraux, savent user de la liberté On sait avec quelle furie pieuse les cléricaux, aidés par le gouvernement, détruisent l'ensei gnement officiel et comment ils meitentà la place des écoles communales des établisse ments d'un congréganisme de tout repos. En vingt ans. ils ont supprimé 772 écoles offi cielles et créé, avec les subsides gouvernemen taux. c'est-à-dire avec l'argent de tous les con tribuables, 3,582 écoles congréganistes. Telle est, dans sa brutalité décisive, l'éloquence des chiffres. Depuis vingt ans, il y a donc en Belgique 3,582 écoles congréganistes de plus. Il est intéressant alors de savoir ce que l'on apprend aux enfants dans ces écoles. Dans une commune de la province de Liège, un curé fanatique enseigne le catéchisme, et voici le cours que les élèves, des bambins de douze ans, écrivent sous sa dictée L'APOSTASIE, c'est abandonner complè tement la religion catholique qu'on avait prati quée autrefois. Exemples: un chrétien qui se fait juif, ou bien franc-maçon, ou bien-protes tant, ou bien LIBEKAL... Les libéraux sont les ennemis de la religion. On commet les PECHES DE LIBERALISME de 4 manières 1° En votant pour les libéraux dans les élec tions 2° En lisant les journaux libéraux 3" En fréquentant les écoles libérales 4° En faisant partie des Associations libéra les Et voilà Il y a donc des péchés de libéra lisme, et on peut les comme'tre de quatre ma nières. Pour une trouvaille, c'est une trouvail le assurément. Mais vraiment cet enseignement n'est-il pas scandaleux? Et notez que dans cet te bienheureuse commune, que compte un nombre d'habitants assez considérable, on don ne quatre heures de cours par jour aux enfants et que. sur ces 4 heures on en prend deux pourJe cour- de religion. Si on veut bien son ger que la citation ci-dessus est extraite d'un cours dicté, on peut aisément se figurer les commentaires dont cet extraordinaire curé doit orner ses leçons. Après cela, on aura sans doute encore le toupet d'affirmer que les prêtres ne s'occupent pas de politique. Nul n'ignore que c'est Frère-Orban, le plus illustre de ses hommes d'Etat, que la Belgique doit la suppression des octrois, décrétée par la loi du 18 Juillet 1860. Comme la politique exige que l'on trouve mauvais tout ce que propose l'adversaire, quand même, dans son for intérieur, on le trouverait excellent hypocrisie contre laquelle nous ne ces sons de réagir, la presse catholique d'alors attaqua Frère-Orban avec la dernière violence et prétendit que la suppression de octrois serait une cala mité publique La Flandre libérale exhume ce sujet un curieux article du Bien Public qui disait notamment De tous les impôts, l'octroi est le s- plus juste et le mieux employé. Loin de l'attaquer, le gouvernement, tu- teur général de la nation, doit le maintenir avec respect. Du respect pour l'octroi A la Chambre, l'opposition ne ména gea pas d'avantage le grand ministre libéral. On prétendit que la suppres sion des octrois provoquerait une bais se des salaires et nous entraînerait au socialisme (^ui songerait aujourd'hui rétablir les octrois Ajoutons que l'honneur de M. Frère- Orban n'est pas seulement d'avoir abo li lesoctrois, mats d'avoir su compen ser, par la création du fonds communal et l'abandon d'une bonne partie des re cettes de l'Etat sur le produit des pos tes et télégraphes, la perte qui devait résulter de la réforme pour les gran des communes. L'abolition des octrois causa une tel le sensation en Belgique que la Cham bre de commerce d'Anvers, en 1863, émit un vœu en faveur de l'abolition des douanes. A'ouvemi désastre russe. Un cuirassé eoulé.L'état- uiiijorct ré<|ui|>a£-<> perdus L'amiral AInklim-oii noyé. Le a,i>aii«l-(Iiie Cyrille blessé. Vive émotion Saiiit-I*éter.«sl>ourîr. Un combat naval a su lieu Mercredi de vant Port-Arthur. D'après l'Agence télé graphique russe, le croiseur cuirassé russe t Petropawlowsk aurait sombré quatre officiers seulement ont été sauvés, parmi lesquels le grand duc Cyrille, qui est blessé. On télégraphie de Chefou A l'aurore l-*s Japonais ont attaqué la flot'e russe sortie toute entière contre eux, sous les ordres de l'amiral Makharoff Avec l'aide des forts, la flotte russe a repoussé les agresseurs. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Cette dépêche ne dit pas si la flotte et les forts ont souffert. *r Berlin, 13. Une dépêche privée de Saint-Pétersbourg annonce que demain aura lieu un service religieux pour l'amiral Makharoff et les officiers morts du Petro pawlowsk On télégraphie de Saint-Pétersbourg, 13; L'amiral Makharoff s'est noyé au cours du naufrage du cuirassé russe Petropaw lowsk. A Port-Arthur, le désastre a causé la plus grande consternation. On suppose que le cuirassé a touché une torpille, probable ment pendant les manœuvres. Il a été cou lé avec son équipage et l'état-major russe. Il n'y a eu que 20 hommes sauvés. Le grand duc Cyrille a été gravement blessé et n'a pu échapper la mort que par un véritable miracle. Son frère, le grand- duc Boris, a été témoin de la catastrophe qu'il a pu voir avec des jumelles marines. Un service d'actions de grâces pour le mira culeux sauvetage du grand-duc Cyrille a déjà été célébré. Le grand-duc Cyrille est le cousin du tsar. Il est arrivé il y a trois semaines Port- Arthur. Saint-Pétersbourg, 13. Une épouvan table catastrophe a eu lieu Port-Arthur. Le cuirassé Petropawlowsk» a heurté une mine et a sombré avec l'amiral Makharoff, qui est mort. Le grand-duc Cyrille, qui était bord, est grièvemont blessé. L'équi page et l'état-major ont été engloutis. La catastrophe a eu lieu ce matin de bonne heure. Télégramme officiel du commandant de Port-Arthur,général Gregorowitch, en date du 13 Avril La flotte japonaise a disparu. Les détails seront donnés par le contre-amiral, prince Oukbtomsky, qni a pris ie commandement provisoire de la flotte. Télégramme officiel du vice-roi Alexeieff au tsar, en date du 13 Avril Sur foi d'un télégramme du général Stes- sel, que je viens de recevoir, je rapporte humblement avec grande douleur Votre Majesté que, simultanément avec de nouvel les pertes graves, la flotte de l'Océan Paci fique a perdu le vice-amiral Makharoff, il lustre chef de bataille qui périt avec le cuirassé Petropawlowsk qui portait le drapeau amiral. Rapport du commaneant de Port-Arthur: Les cuirassés et croiseurs, l'apparition del'ennemi.sortirentenmer et ponrsuivivent une partie de la flotte ennemie. A la suite de- l'accroissement du nombre des forces en nemies, qui comptèrent jusque trente vais seaux, notre escadre rentra en rade. Le cuirassé Petropawlowsk toucha une mine sous-marine qui causa la perte de ce navire. Le grand-dac Cyrille, qui se trou vait sur le Petropawlowsk fut sauvé. L'escadre ren ra aux bassins. L'escadre ja ponaise est près de Liao-Cheou. Saint-Pétersbourg, 13. Outre le grand-duc Cyrille qui est légèrement blessé, on signale comme grièvemont blessés le capitaine Yakovlev, deux lieutenants, trois enseignes et 32 matelots. On a retrouvé les cadavres de 5 officiers et ceux de 12 mate lots. - Le cuirassé Petropawlowsk était presque aussi important que le «Revitsans. Il jaugeait 1 i,000 tonnes et avait une vi tesse de 17 nœuds. Il avait ré.-erament bat tu pavillon du vice-amiral Starck et était commandé par le commandant de 1er rang Fakowlow.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1