Association Libérale 04* année. 20. Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement. Conseil communal Dimanche, 15 \lai 1904. Vires acqlihit «ijudo. POUR L'ÉLECTION SÉNATORIALE Vital De Ridder, Raymond Valide Venue, M. Colaert promet de faire étudier la question. La lulte anticléricale. AIiO L'UNION PAIT LA FORCE. i'araÎHsimt le iàhnutwhe. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs, p' la province Par an 4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. de rArrondisaeuM'iit d'Ypres. CANl^I^ATS du -4i) Mai 1904 MM. Notaire Kerkhove, Sénateur sor tant, lr candidat Notaire Sweveghem, Membre de la Chambre des Représentants, 2e candidat et lr suppléant. ■nbhmhhuhumbmmnaani D'Y PRES. Séance pul>li<|iic du Sumc«li 3© Avril 1 î)04. (Suite et fin.) Voirie plan général d'alignement au quartier de la gare M. le Bourgmestre. Il s'agit d'adop ter définitivement un plan général d'alignement des abords de la Gare et de décréter la distribution de ces ter rains. Comme vous le verrez, d'après le plan, le Collège vous propose de créer une nouvelle avenue parallèle au bou levard Malou. On répartirait en trois rectangles le terrain situé entre ces deux chaussées, ces rectangles seraient délimités par les prolongements des rues de Stuers et d'Elverdinghe. D'a près le projet, on établirait une rue large donnant peu près en face de l'immeuble de M. de Posch. La pro longation de la rue d'Elverdinghe irait derrière le'cabaret VEtoile, rejoindre la chaussée de Poperinghe. On suppri merait le chemin oblique qui va du Café des Boulevards au Château d'eau. La partie située entra le prolongement de la rue de Stuers et la rue de la Gare serait maintenue comme jardin. Les deux autres parties seraient converties en terrains bâtir au fur et mesure des besoins. Dans ces conditions, les nouveaux terrains auraient une plus grande va leur et se vendraient au moins de 12 15 francs le mètre carré. Il va sans di re que le Collège prendrait toutes les mesures pour que la ville n'y perde pas d'argerit, comme le cas s'est pré senté, malheureusement, pour le bou levard Malou. L'ensemble de tous ces travaux a coûté plus de 150,000 francs et le boulevard Malou n'a pas, jus qu'ici, rapporté 100,000 francs. Le nouveau boulevard atteindrait une largeur de 10 mètres indépendam ment des trottoirs et des plantations. Nous vous proposons donc de voter ce plan soumis an Conseil Nous ferons là une bonne opération et ce travail sera fait au fur et mesure que nos ressour ces nous le permettront. M. Sobry (en flamand) ne peut sous crire une pareille dépense parce qu'il la considère comme un luxe superflu. La ville ferait une économie de 25.000 fr.en portant la largeur 7 mètres pour le pavement et 2 mètres au lieu de 3 pour les trottoirs. M. Sobry pense qu'on pourrait également donner la même largeur que la rue de Stuers son pro longement. Il admettrait de faire de si importants projets de faste si la ville On s'abonne au bureau du journal, rue de Uixnlde, 33, Ypres. Les annonces, les fails divers el les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau dn Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230 était sur un mont d'or. Les 25,000 fr. économisés de cette façon seraient plus atilement employés d'autres travaux Pour ces raisons, l'honorable conseil 1er s'abstiendra au moment du vote de ce projet. En parcourant le Monitevr, MSobry a pu constater que l'Etat fournit de bi généreux appoints aux villes d'Ostende et de Spa pour la création de nouveaux quartiers et pour l'érection de nou veaux boulevards et il semble l'ora teur que l'Etat pourrait également ac corder des subsides la ville d'Ypres. M le Président s'empresse de répon dre aux diverses observations de M Sobry. M. Colaert est diamétralement oppo- 8é la conception de M. Sobry eu ce qui concerne la largeur des rues. Il admet que dans l'intérieur de la ville où tout est habité, il serait difficile et peut-être impossible d'élargir les rues; mais daus les nouveaux quartiers, où rien n'empêche de faire des rues spa cieuses, bien éclairées, bien aérées, l'honorable bourgmestre pense qu'il serait funeste de ne pas les aménager en vue de l'hygiène et de la santé pu blique. Ce &erait là une économie blâ mable au surplus, l'honorable con seiller se fait des illusions sur ces éco nomies possibles. MSobry. Aucunement. Mes cal culs sont faits d'après la surface et le prix du mètre carré. M. le Bourgmestre. Je l'admets, mais loin de restreindre la largeur des rues, mon avis, il eût été préférable de faire la rue Fiers, par exemple, plus large. Il n'entre dans l'idée de personne, je suppose, de soutenir que la rue de la Gare a la largeur qu'el le aurait dû avoir. Quand de tels exemples vous frappent, pourrait-ou se laisser aller créer des rues capables de produire d'éternels regrets. En ce qui concerne les subsides de l'Etat pour les villes d'Ostende et de Spa, M. Sobry oublie, peut-être, que ces allocations sont faites sur le crédit de cinq millions voté pour dédomma ger ces villes des pertes subies par la suppression des jeux. Tout le monde sait, que Narnur même n'a rien obte nu, serait-il alors possible qu'Ypies parvienne obtenir un subside de ce côté Il est probable que notre ville obtienne une somme extraordinaire pour la construction d'égonts et con duites d'eau, mais pour la création de nouveaux quartiers,franchementil n'y faut pas compter. M. Fiers (eu flamand) éveille l'atten tion du Collège pour qu'il soit bien ob servé d'éviter les coins perdus ou im propres la construction ou trop en castrés au moment où se fera la répar tition des lots de terrain l'honorable conseiller insiste sur ce point M. D"Buveltere espère que les person nes qui bâtiront sur ces nouveaux ter rains, auront la faculté d'avoir une porte de service donnant sur une ruelle englobée dans le carré de constructions et dont l'issue sur la rue serait dissi mulée par des étages surbàtis. Ce se rait une espèce de servitude. M. Iweins partage pins ou moins l'i dée d'économie de M. Sobry. Il donne rait moins de largeur aux pavements sans rien enlever l'aération et il y aurait peut être possibilité de mettre deux rangées d'arbres. L'honorable conseiller entre dans de iougues consi dérations sur les différents points sou mis au Conseil par M Colaert. D'après ses conclusions, le bastion du Boterplas serait maintenu, en partie comblé ou détourné jusqu'à la propriété de M. Peitsegaele, de cette façon l'un due côtés de la Gare ressemblerait quelque peu l'autre côté et partant l'aspect de nos vieux remparts, si cher aux coeurs des Yprois, serait conservé l'entrée de la ville M le Président fait remarquer que la distribution du terrain aura lieu plus tard, pour le moment, il n'est question que de décider l'alignement. On pour ra revenir sur les considérations émises par MM. Fiers,.D'Huvettere et Iweins lorsqu'il sera procédé au lotissement. Le Conseil, l'unanimité, adopte le plan d'alignement M Sobry s'ab stient et la séance publique est levée 7 h. 35 m. A la veille de l'importante consulta tion électorale, qui doit ébranler défi nitivement le gouvernement clérical, il est intéressant de constater combion la question cléricale plus que jamais est devenue menaçante pour le bien du pays. La lutte pour nos libertés constitu tionnelles devient d'autant plus néces saire, que les cléricaux, se faisant d'é tranges illusions sur leurs forces réel les, pensent le moment propice pour se souvenir de ce qu'ils écrivaient en 188-1 Nous vous laisserons les liber tés de penser et d'écrire aussi long temps que nous ne serons pas assez forts pour vous les enlever Avec le toupet d'un filou criant au voleur, les cléricaux nous accusent d'en vouloir aux libertés, qui ont été condamnées sans merci par les papes infaillibles et que, dès lors, aucun d'eux ne peut plus défendre. Les empiétements de l'Eglise sur le domaine de l'Etat deviennent de.plus eu plus audacieux. C'est le clergé *a- tbolique qui administre en réalité les régions, où nos adversaires sont les maîtres. La Patrie constatait, il y a quelques mois,qu'uu village sans regis tre d'état-civil, n'était, pas rare. On tenait un registre l'église et cela suf fisait pour la sainte feuille. Nous avons vu déjà une église transformée en salle de meeting, et la chaire de vérité en tribune pour les propagandiste! cléri caux Nous voyons les journaux bien- pensants, au lendemain d'une victoire, rendre hommage l'admirable clergé qui a collaboré l'œuvre des pressions scandaleuses et des corruptions éhon- tées, et nous voyons qu'aucune beso gne ne leur répugne, puisque la distri bution de pamphlets est faite dans cer tains villages par le curé lui-même et par son enfant de chœur, tous deux re vêtus de leur surplis, pendant que les fidèles rentrent dans l'église pour écou ter la grand'messe On n'y met plus de formes, vrai ment. Il n'y a pas bien longtemps qu'un clérical n'eût jamais avoué que le prê tre s'occupait de politique. Ce qui n'empêche d'ailleurs que tou jours les ecclésiastiques furent les agents électoraux les plus actifs du parti clérical. L'ingérence du clergé daDs la politique résulte d'une série de documents devenant plus nombreux de jour en jour. L'Union libérale de Verriers vient en core de révéler l'existence de deux piè ces d'une belle importance. Elles datent de 1879, époque la quelle le clergé fomentait la factieuse guerre scolaire. Pour beaucoup, ce se ra, d'ailleurs, de l'inédit. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. M Malou et ees amis avaient prépa ré un plan de résistance et tout natu rellement l'avaient soumis au cardinal archevêque de Malines, le grand chef, qui en exprima son sentiment l'évê- que de Tournai, M. Dumont, dans les deux missives que voici textuellement Lettres du Cardinal-Archevêque de Malines Mgr Dumont, évêque de Tournai, Malines, le 11 Juin 1879. Monseigneur, V. G. se souvient de l'appel aux pères de famille signé le 29 Janvier dernier par les chefs des associations catholiques et des cercles de toutes les provinces belges. Ils étaient présidés par le comte Charles de Mérode. le prince Eugène de Caraman- Chimay, MM. Malou, Beernaert, etc., etc. Ces messieurs désirant établir un lien entre toutes les œuvres locales qui ont pour but l'érection et l'entretien des écoles catholi ques, viennent de rédiger un plan d'action commune et de résistance légale. MM. Malou me l'a rapporté hier, afin que je l'examine et que je le soumette l'exa men de tous les évêques de Belgique. J'en voie donc ce plan chacun de mes VV. Col lègues. Ces chers lutteurs veulent marcher sous notre directioncomme vous le verrez dans l'épreuve confidentielle ci-jointe. D'un autre côté, nous avons besoin d'eux. Encourageons-les. Ja prie donc: V. G. de vouloir bien m'envoyer ses observations sur ce plan, dont le numéro V111 seul me parait de trop, du moins dans cette pièce. Je ferai connaître votre avis ou nos avis ces Messieurs qui désirent être éclairés le plus tôt possible. Veuillez agréer. Monseigneur, mas plus respectueux hommages. (Signé) V. A. Card.-Arch, de Malines. f Jésus, Marie, Joseph, Alphonse. Malines, 6 Juillet 1879. Fête du Précieux Sang. Cher et Vénéré Seigneur, Je dois rendre cette justice M Malou qu'il ne veut et ne voudra que ce que veut l'Egliseque ce que veulent les Evêques de Belgique. Son plan repose tout entier sur la soumission l'autorité ecclésiastique dans les écoles catholiques et sur l'union des forces ecclésiastiques el laïques, des pasteurs et des fidèles dans la grande cause de Venseignement Cependant son projet, son organisation des forces catholiques semblait vouloir ré pondre priori aux cris des libéraux Ce n'est là que l'œuvre du clergé et non l'œuvre des catholiques belges, des citoyens catholi ques. Mais ce n'est plus l'heure de craindre ces criailleries. Il faut y aller franchement et hautement, en appelant les fidèles catholiques, les ci toyens belges l'aide de leurs pasteurs. C'est ce qu'a fait Monseigneur de Gand, et il a bien fait. M. Malou croit que l'on réussirait mieux en suivant son plan, maisy'e lui ai fait dire que pour réussir, il faut hardiment tout asseoir sur la base vivante, pratique, per manente de la hiérarchie de l'Eglise. Le Curé dans sa paroisse, le doyen dans son doyenné, Eveque dans son diocèse, en touré, de laïques dévoués, militants, au jourd'hui si nombreux, voilà le vrai systè me suivre, le vrai plan de la grande lulte pour les âmes. Je dis donc, avec Votre Grandeur, que la méthode de Monseigneur de Gand est la meilleure. Restons unis dans la prière, et la Très- Sainte-Vierge obtiendra tout ce que nous devons désirer.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1