Discours de M. Vestibule. Discours du Bourgmestre. Monsieur le Président Discours de M. Staelens, Remercîments de la famille. Lettre de M. Germàin. Ville les sociétés étrangères venant participer la fête, leur souhaite la bienvenue Messines et leur offre le vin d'honneur. Les réceptions termi nées, toutes les sociétés se forment en cortège dans l'ordre suivant et vont se grouper autour du monument l. Musique de Messines. 3. Pompiers 3. Les Ecoles oommunales. 4. Société de S1 Sébastien, Messines. 5. S'Georges. 6. Musique du Vert Tilleul, Wytschaete. 7. Société S' Sébastien du Bon Fermier, Messines. 8. Société du Billard (Canon), Messines. 9. Arbalétriers (Postillon), 10. du Billard (Postillon), 11. Musique de Plo*»gsteert. 12. Société Secours Mutuels, Messines. 13. du Billard (Progrès), 14. Arbalétriers (Tonnelier), Messi nes. 15. Société de l'As de Pique, Messines. 16. Musique de Wytschaete. 17. La Messinoise Prévoyante. 18. Société des Longues Pipes, Messines. 19. Colombophile, (Pomme d'or), Messines. 20. Vélo Club, Messines. 21. Musique de Neuve-Eglise. 22. Société du Billard (Sapeur Pompier), Messines. 23. Société Colombophile (Cerf), Messines. 24. Gymnastes, Messines. 25. Musique des Anciens Pompiers d'Ypres. Déjà avaient pris place, autour du monument, un grand nombre de Dames parmi lesquelles nous remar quons Mme Victoor, ayant ses côtés M. le Sénateur suppléant Raymond Vande Venne, député de Courtrai et M. le député Ernest Nolf. Nous avons remarqué aussi la présence de Mrae D'Haeseleire, directrice pensionnée de l'Ecole communale d'Ypres, qui se rencontre toujours où il s'agit d'af firmer ses sympathies l'enseigne ment. Bientôt arrivent M. le Bourgmestre et son Conseil communal au grand complet, qui se joignent aux mem bres de la famille Deleu, aux pré sident et membres du Comité du Monument. —(Ce Comité estcomposé comme suit MM. Eudoxe Victoor, bourgmestre, président d'honneur Camille Vestibule, greffier de la Jus tice de Paix, président Anatole De Coninck, échevin, trésorier Arsène Coppin, brasseur Emile De Lannoy, propriétaire et horticulteur Emile Rommens, secrétaire communal Louis Vuylsteke, percepteur des postes, membres Désiré Moenaert-institu teur comm1', membre secrétaire M. Staelens, président de la Fédéra tion générale des Instituteurs Belges, un grand nombre de membres du corps enseignant et d'anciens élèves de François Deleu, une délégation de la Société d'Horticulture d'Ypres, le statuaire Van Biesbroeck, etc., sont au pied du monument. M. Vestibule, greffier de la Justice de Paix, président du Comité, hionte sur l'estrade dressée en face du mo nument et prononce le discours que voici Messieurs les BourgmestreEchevins et Conseillers communaux Le comité créé pour ériger un monu ment la mémoire de notre ancien Institu teur, M. François Deleu, est arrivé au bout de sa tâche. Il vous prie de bien vouloir accepter son œuvre, au nom de la commune, par une délibération officielle conserver dans ses archives et de lui en donner acte. Mesdames, Messieurs, Appelé prendre la parole dans cette touchante et imposante cérémonie, je vais m'efforcer d'être le fidèle interprête des sentiments auxquels nous avons obéi lors que nous résolûmes d'élever un monument de reconnaissance la mémoire de l'homme éminent qui a présidé si longtemps nos destinées. Et tout d'abord, je tiens proclamer publiquement que notre œuvre émane en tièrement de ses anciens élèves et amis, au moyen d'une souscription volontaire qui, en quelques jours, a réuni près de cinq cents adhérents. Un merci bien cordial tous. Merci aussi la Société horticole de l'arrondissement d'Ypres qui a tenu cœur d'y participer. Merci encore M. le Bourgmestre Victoor, notre Président d'Honneur, de l'appui qu'il nous a prêté. Un double merci au grand et habile statuaire gantois. M. Van Biesbroeck,qui a, non seulement, si bien, si fidèlement et si magistralement reproduit par le bronze, les traits de notre vénéré cher Maître, mais qui encore, par ses conseils et ses hautes con naissances, nous a servi de guide dans 1 é- rection de ce monument dont nous avons le droit d'être fiers juste titre. Quant vous, chers camarades du Co- mitérvéuillez également agréer mes remer ciements les plus cordiaux pour votre dévoué et précieux concours. Tous nous avons visé au même but celui d'arriver au meilleur résultat possible. Je crois que nous l'avons atteint. Maintenant, si j'entreprenais de racon ter la vie entière de Deleu, je ne pourrais que répéter ce que des voix plus éloquentes ont déjà dit dans une douloureuse et péni ble circonstance. Je me bornerai donc faire ressortir la haute estime, l'immense affection et la sin cère reconnaissance de tous ceux qui 1 ont connu. Les services si nombreux et si impor tants qu'il a rendus nous tdus et ses belles qualités de cœur formaient un ensemble su périeur qui justifie tous égards l'hommage que nous lui rendons aujourd'hui. Foncièrement honnête, probe, loyal et désintéressé l'excès, homme d'ordre et de progrès, il ne rechercha ni les honneurs ni la fortune auxquels son travail et son talent lui donnaient droit. Il accomplit sa tâche avec une ardeur fiévreuse, passionnée jusqu'au fanatisme et ne désira comme récompense que les succès de ses élèves. Il comprit sa mission de telle manière que non seulement il fut excellent dans renseignement des sciences mais encore profond éducateur, développant chez ses élèves dans la mesure du possible, le goût du beau, les sentiments d'honneur, de pro bité et de respect,* de reconnaissance et de patriotisme, tendant toujours faire de chacun de nous un homme utile la société, un citoyen digne de notre belle patrie. En découvrant ce buste, Mesdames et Messieurs, saluons, outre les dons excep tionnels du professeur, ses vertus civiques et patriotiques et répétons tous ensemble avec le cri du cœur Honneur Deleu Vive le Roi H! En ce moment le voile retenu sur le buste par des rubans aux couleurs Messinoises est enlevé par la petite Marie-Laure (fille du Président) as sistée de son frère Eugène. Des ac clamations retentissent, le canon ton ne, les musiques jouent l'air national. Ce fut un instant de poignante émo tion. Le statuaire, M. Louis Van Biesbroeck, est chaudement félicité. M. Victoor, bourgmestre, succède au président du Comité et prononce le discours suivant Messieurs les Membres du Comité, »En faisant remise de cette statue entre les mains de l'administration communale, vous avez bien raison de compter sur nous pour la conservation de la belle œuvre et du squa re splendide dont vous avez doté la ville de Messines. Nous vous adressons nos plus vifs remer ciements ainsi que nos félicitations les plus chaleureuresà l'éminent statuaire Van Bies broeck qui, malgré, les difficultés de sa tâ che, l'a réussie complètement. Acte de cet te remise vous sera donné officiellement. Comment serait-il possible de ne pas être profondément reconnaissant et de ne pas nous mettre l'unisson de vos sentiments, quand il s'agit, comme vous le dites fort bien, Monsieur le Président, de glorifier un homme qui pendant une carrière de plus d'un demi-siècle a consacré toutes les forces de sa belle intelligence produire des hom mes de valeur, aux idées larges et généreu ses et dont l'instruction première se fait en core sentir dans tous leurs actes privés ou publics. Une voix ayant plus de qualité que la mienne vous parlera de ce que fut l'institu teur je me bornerai vous dire qu'en tou tes circonstances, pour n'importe qui ou n'importe quelle œuvre, le talent de Deleu nous était acquis peu de particuliers, pas une société de quelque importance, mutua liste, musicale ou autre, qui ne doive De leu un service quelconque, soit un règle ment, soit des statuts, tous superbement enluminés et qui sont de petits chefs-d'œu vre. Ainsi que je le disais dans une circon stance fort pénible, Deleu, par ses connais sances étendues en chimie, a vulgarisé cette belle science et, de ce chef, a rendu des ser vices incalculables nos agriculteurs, qui, je suis heureux de le proclamer ici, ont prou vé leur reconnaissance en coopérant si nom breux l'érection de ce monument. Vous avez l'amabilité, Monsieur le Pré sident, de me remercier de mon appui ce faisant je n'ai cédé qu'à l'impulsion de mon cœur, imitant en cela la presque totalité des anciens élèves de notre talentueux maître, qui. de divers points du pays, se sont déran gés pour honorer leur ancien instituteur. Qu'ils me permettent de leur exprimer tous m'es remerciements. Je remercie égale ment MM. les Présidents et Membres de toutes les sociétés qui se sont associées a cette fête de reconnaissance en leur expri mant, au nom de Messines, notre bien sin cère gratitude. Un mot encore, Monsieur le Président, avant de terminer cette imposante cérémo nie qui comptera comme un des plus beaux jours de ma carrière administrative, c'est pour saluer d'un respectueux hommage Mme Deleu et sa famille, dont je comprends la douce émotion en présence de l'honneur rendu leur vénéré chef. Us peuvent être certains que son souve nir restera dans nos cœurs comme il est dans ce bronze, et plus tard quand nous aussi se rons descendus dans la tombe, nos descen dants en passant devant le monument De leu diront C'est celui d'un homme de bien Président de la Fédération générale des Instituteurs belges. Messieurs, C'était en Septembre 1882. Depuis quelques jours seulement, j'avais obtenu une nomination d'instituteur Blankenber- ghe quand j'étais appelé assister une conférence donnée dans une école commu nale de Bruges. C'était mon premier pas dans la carrière de l'enseignement. Je m'en suis toujours souvenu, je m'en souviendrai toute ma vie. C'était M. François Deleu, le modeste instituteur de Messines, qui, char gé par le gouvernement, exposait avec une connaissance approfondie et un talent de professeur érudit, d'innombrables questions importantes de physique et de chimie appli quée l'agriculture. Je le vois encore, cet homme d'études, là, devant une longue table couverte de toutes les matières chimiques et de tous les appareils de laboratoire dont il avait be soin pour ses longues, savantes et parfois épineuses démonstrations. Je le vois encore, cet homme de travail, s'adressant ses nombreux confrères avec une amabilité extrême, mais aussi avec une clarté et une simplicité frappantes, ainsi qu'une conviction inébranlable dans sa science. Je me rappelle encore sa patience, son indulgence pour ses auditeurs dans l'exposé des points les plus difficiles et les plus com pliqués. Aussi, je sens toujours revivre la pro fonde impression produite sur moi par ce savant professeur. J'entends encore toujours la voix qui me disait en ce moment solen nel Voilà l'instituteur, incarnant l'étude, la persévérance, l'abnégation, le travail. Faut-il dire alors, Messieurs, que c'est avec un véritable bonheur que j'ai accepté venir aujourd'hui, au nom des instituteurs de la section provinciale de la Flandre Occi dentale, rendre un hommage ému la mé moire du confrère regretté, l'homme de mérite, au bienfaiteur du corps enseignant tout entier. D'autres déjà ont retracé la grandeur d'âme, toutes, les nobles qualités de Fran çois Deleu. Mais nous, instituteurs, nous lui devons une reconnaissance spéciale. Car les fruits de toute une existence de labeur ne sont pas restés dans les limites de sa commune natale. Non toute la province, tout le pays même a profité de son heureuse influence et de sa propagation de la sciencè agricole. Ses travaux justement appréciés ont été et sont encore pour nous tous un guide sûr. L'exemple sublime qu'il nous a donné de l'accomplissement intégral du devoir, de l'exécution honnête et stricte de nos fonc tions, de la dignité de la charge qui nous incombe par notre haute mission, cet exem ple, nous l'avons encore toujours devant l'esprit nous le tenons encore toujours en honneur il est encore toujours un règle ment idéal de nos actes. Mais si François Deleu a rendu d'émi- nents services par ses études, par sa ténacité dans la recherche aux moyens de vulgariser les sciences naturelles et agricoles, il a sur tout largement contribué relever le pres tige et la considération de l'instituteur. Et, il faut bien le proclamer, c'est bien là un' des plus grands titres de notre regretté confrère. »Trop souvent, malheureusement, l'in stituteur, malgré sa haute valeur, malgré ses connaissances étendues, malgré sa per sévérance et son dévouement dans l'éduca tion de la jeunesse, malgré son amour pour les petits, sa serviabilité pour les grands, son respect pour les institutions du pays, sa fidélité la patrie, reste éternellement l'humble maître d'école du village. Et bien souvent même, les plus belles qualités intellectuelles, les plus grands sa crifices sont dépréciés cause de quelques petits défauts incriminés, parfois même non existants. Mais François Deleu a su faire briller avec le plus grand éclat, le mérite du mo deste maître d'école il a montré bien au- delà même de sa sphère d'action ce que ce maître peut, ce qu'il est il a prouvé que le corps enseignant primaire Belge comprend des hommes distingués et qu'il est partant digne de plus de considération, de plus d'estime. Et si des mal intentionnés com mettent 1 impudence de déprécier l'institu teur, c'est avec fierté que nous pouvons leur répondre Le savant François Deleu non plus n'était que maître d'école Le corps enseignant tout entier est donc reconnaissant envers l'éminent confrère, et c'est en son nom que je dépose respectueu sement au pied de ce monument, les regrets pour le professeur disparu, le témoignage de notre profonde admiration pour l'homme savant. Et qu'il nous soit permis encore de pré senter, au nom de ce même corps ensei gnant, les plus vifs remercîments tous les amis, tous les anciens élèves, aux autorités de François Deleu, qui tous ont grandement contribue l'érection de ce monument. Nous rendons hommage leur initiative, leur collaboration. A l'avenir, nous pourrons nommer la commune de Messines comme la première de la province, ayant perpétué par un témoi gnage public la mémoire de son institu teur. Honneur Messines Honneur son intelligente administra tion Honneur sa reconnaissante population »Les instituteurs n'oublieront jamais que c'est ici pour la première fois, qu'ils ont assisté la touchante manifestation pour la glorification d'un confrère. Au nom des membres de sa fa mille, M. Deleu fils, actuellement instituteur en chef Messines, re mercie en ces termes Mesdames, Messieurs, La famille Deleu est profondément tou chée de l'insigne honneur que vous venez de rendre celui qui fut son chef toujours aimé et respecté. L'épouse, qui voit revivre son mari, les enfants, qui verront toute leur vie le buste de leur père, érigé la vénération des Mes- sinois et l'admiration de tous, sentent le besoin d'exprimer leurs sentiments de pro fonde reconnaissance. Au nom de nous tous, Mesdames et Messieurs, j'adresse les plus vifs remercie ments ceux qui ont voulu rendre mon père un hommage perpétuel et glorieux, au comité, qui a pris cœur de mener bonne fin cette entreprise difficile, spécialement son président, qui ne s'est épargné aucune peine, aucune démarche pour la faire réus sir, tous les souscripteurs, anciens élè ves ou amis de mon père, qui ont permis de réaliser l'idée, l'éminent artiste, qui n'a pas reculé devant la difficulté, et qui est parvenu, grâce son génie, et force de travail et d'efforts, rendre les traits et le caractère du défunt je remercie égale ment en particulier M. le Bourgmestre et Autorité communale de Messines, qui ont si gracieusement agréé le projet de monu ment, et qui veulent bien le prendre sous leur garde. Je remercie toutes les Sociétés ici pré sentes, qui sont venues donner de l'éclat la cérémonie, et toute la population Messi noise qui s'est préparée avec tant d'entrain donner un caractère brillant la fête. Je remercie en particulier la Société d'Horticulture d'Ypres, aux réunions de laquelle il aimait assister, et mes collègues de l'enseignement, qui sont venus aujour d'hui rendre un nouvel hommage celui qu'ils ont si souvent écouté jadis. Enfin, je remercie M. Denys, instituteur en chef Comines, ancien ami de mon père, qui a de mandé pouvoir écrire sa biographie. Grâce lui, la famille pourra offrir, en guise de remerciements, un souvenir dura ble tous ceux qui ont contribué réaliser le monument qu'on avait projeté. Aussitôt que l'impression de l'ouvrage sera terminée, la famille se fera un devoir d'offrir un exem plaire de la biographie tous les souscrip teurs. Il dira vous tous, anciens élèves et amis de mon père, que nous aussi, nous som mes animés d'un sentiment de profonde re connaissance envers vous, et que, toute no tre vie, nous conserverons la mémoire de ce que vous avez fait en l'honneur de notre père vénéré. Tous ces discours, maintes fois in terrompus par des applaudissements frénétiques, ont produit une grande impression sur la foule. Nous reproduisons ici la lettre adressée MM. les président et membres du Comité du monument Deleu par M. A.-J. Germain, Secré taire général honoraire du ministère de l'Intérieur et de l'Instruction pu blique A Messieurs les Président et Mem bres du Comité du Monument Deleu. Messieurs, En qualité d'ancien inspecteur provin cial de la Flandre occidentale, je tiens vous adresser mes plus vives félicitations pour l'éclatant hommage que vous allez ren dre en ce jour la mémoire du digne et vaillant instituteur communal de Messines, Monsieur François Deleu. J'ai le regret d'être empêché d'assistc cette belle fête, due la manifestation d'une légitime et touchante reconnaissance- Mon regret est d'autant plus amer, Que

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2