Libéraux, attention Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement. Dimanche, 4 Septembre 1904. 64e année. 56. Paraissant le MHtmtnche. Vires acqcirit eundo. Le bureau électoral est ouvert l'Association libé rale, rue du Séminaire. Ne lardez pas exami ner les listes et voir si vos droits sont garantis. N'oubliez pas qu'il y a urgence et que toutes les réclamations doivent être faites, avec pièces justifi catives l'appuiavant le 51 Octobrec'est-à-dire avant la lin du mois pro chain. Questions. Un bon conseil. La dentelle. Que sera Septembre l'|)NION fait la force. PRIX I)E L'ABONNEMENT: pour la ville Par an ~k francs, p' la province Par an -4 fr. 5() Pour les annonces on traite forfait. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53. Ypp.es. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouekère, Bruxelles, téléphone 5230. ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Les journaux cléricaux continuent se préoccuper vivement de ce que feront les libéraux s'ils arrivent au pouvoir. C'est là, l'avenir S'ils nous parlaient quelque peu du présent Leur parti est assuré de garder le pou voir jusqu'en Mai 1906. D'ici là quelles lois fera-t-il voter S'occupera-t il d'u nifier uos lois électorales? Le gouver nement daignera-t-il s'occuper de la question minière, qui est toujours en panne, au détriment du futur bassin houillerdu Limbourg A quelle réso lution s'arrêtera-t-il concernant le re pos dominical Acceptera-t-il la solu tion Helleputte-Destrée ou présentera- t-il un projet Et quelles seront les mesures financières que M. de Smet de Naeyer prendra pour équilibrer le bud get Voilà des questions intéressantes, de haute actualité. Elles s'imposent Pourquoi les feuilles ministérielles ne s'en occupent-elles pas Pourquoi cherchent-elles un dérivatif en se li vrant de vagues suppositions sur le règne futur des libéraux Tout simple ment pour masquer les divergences d'idées et d'opinions qui subsistent en tre les conservateurs et les démocrates singes du socialisme, suivant le mot du Courrier de Bruxelles propos des questions les {«lus importantes. L'accord ne parvieut pas se faire entre cléricaux concernant le repos dominical, la question minière, l'appli cation de la R. P aux élections provin ciales, le rôle de l'Etat dans l'enseigne ment, etc., etc. Et c'est pourquoi les ministériels éprouvent une si vive satisfaction dé montrer que les libéraux ne sauront pas gouverner, plus tard. Simple tacti que plus ou moins adroite laquelle personne ne se laissera prendre. Le pays tient savoir comment il est gou verné actuellement aucun dérivatif "e l'empêchera de poursuivre cette etude qui se terminera par la condam nation du gouvernement. Extrait d'un journal libéral. En politique méfmz-vous des gueu lards Ce sont d'ordinaire ceux-là qui trahissent. Leur spécialité c'est la critique. Nous en avons connu de tous les temps. Beaucoup qui jadis posaient pour être des libéraux voir même des socialistes tout casser sont aujour d'hui dans les rangs adverses ou plat ventre devant le parti an pouvoir. On peut dire saDs exagérer que l'industrie dentellière est la fois naiionale et interna tionale. Parti des Flandres, l'art de la den telle s'est répandu dans le monde entier, créant 'eu certains coins des spécialités et des célébrités locales qui se disputent les faveurs du luxe et de la mode. I u point de Venise au point d'A'Iençon, voir au point de Bruxelles, de Bruges et de Malines, il n'y a que des nuan ces ou des questions de goût qui diffèrent. Et partout l i situation générale est la même. Les crises dont on se plaint en Belgique se font sentir en France réciproquement les remè des préconisés d'un côté de la frontière pour raient être etlicaces de l'autre. On a donc bien fait de constituer, pour la prochaine exposition de Liège, un comité spécial de la dentelle, dans le but de rehausser l'éclat de notre belle industrie et de la défendre contre les risques de décadence qui menacent les institutions les plus ancienneset les plus solides. Le concours précieux des fabricants fran çais est dès maintenant acquis cette grande lutte. Nos dentelliers belges auront cœur d'y faire aussi bonne figure. Pertinemment nous savons que plusieurs d'entre eux, animés d'un noble esprit d'émulation, sans prétention de. supériorité, mais pour se montrer dignes les uns des autres, font un suprême effort pour se distinguer dans celte fête du travail. Rien ne saurait mieux servir leurs intérêts. C'est pourtant une erreur de croire que l'in dustrie dentellière soit en décadence au point de vue de la fabrication. Comme toutes les in dustries, elle paie son tribut la série de cri ses qui n'épargnent aucun pays. Mais la situa tion sur laquelle on s'alarme n'est pas meil leure en France, où la production égale peu près la nôtre Ce qui est indéniable c'est que la baisse des salaires a exercé une influence né faste sur le développement commercial et ar tistique de l'industrie dentellière, que nous devons unir, nos efforts ceux des fabricants français et rechercher dans un sentiment de solidarité fraternelle, tous les moyens prati ques d'obtenir le relèvement des prix de la dentelle et, par conséquent, celui des salaires. Or, a ce point de vue, voici ce qui s'est fait ên France sur l'initiative d'un spécialiste au torisé autant que dévoué, M. Fernand Enge- rand, député du Calvados, appuyé de M. Vi- gouroux, député du Puy-de-Dôme. Une loi sur I apprentissage de la dentelle la main dispo se Article premier. L'enseignement profes sionnel de la dentelle la main sera organisé dans les écoles primaires de tilles des déparie- ments où la fabrication e-t en usage et dans les écoles normales d'institutrices de ces mê mes départements. Ces écoles seront désignées par décret. Art 2. Il sera créé dans les princi paux centres dentelliers des cours et des ate liers de perfectionnement ou des écoles propres développer l'éducation artistique des ouvriè res ou des dessinateurs. En somme, uue véritable question sociale se dissimule derrière ces petites industries vil lageoises Le rapporteur, M Vigouroux, a justement invoqué la considération tirée de l'exode vers les villes et il a insisté avec m. Engerand. sur l'utilité de combattre la dépo pulation rurale, dont souffrent avec tant d'a cuité certuiues contrées, par le développement de l'industrie domicile. En plus d'un pays étranger, en Suède, en Hongrie, en Angleter re, des mesures ingénieuses oui été prises pour occuper les femmes de la campagne, pour leur donner un gagne-pain supplémen taire, et des résultats importants ont été at teints grâce au patronage de grandes dames et de bourgeoises des villes. Les amis de la dentelle la main souhai tent avec raison que les femmes du monde, toutes celles qui peuvent consacrer des som mes considérables leur toilette, leur paru re, portent des dentelles ou des broderies fanes la main. Les imitations de dentelle ne pourraient qu'y gagner, les métiers ne chôme raient pas, et, de plus eu plus, les familles pourraient exercer ce travail artistique d'inté rieur. Aux ornes du monde d'agir et d'imposer la mode de la dentelle la main. Les dentellières leur en seront profondément reconnaissant et aussi tous ceux qui aperçoivent dans le déve loppement de ces travaux manuels d'art un moyen d enrayer la migration des campagnes vers les villes. De son côté, l'Etat n'est pas désarmé, puis qu'il a la responsabilité de l'éducation et de l'enseignement. Lus anciennes classes de den telle avaient l'inconvénient de faire trop bon marché de l'instruction primaire, réduite la portion congrue. Il est possible et désirable de le reconstituer en les améliorant, en les adaptant aux exigen ces légitimes de la loi scolaire. La chambre syndicale des fabricants de dentelle du Puy a précisé les conditions variables suivant les ré gimes, de cet enseignement professionnel l'école. Trois heures par semaine suffiraient, dans la Haute-Loire, pour donuer l'enfant le goût du carreau dentelle. D'après les connaisseurs et les techniciens, ce qui importe le plus, c'est d'inaugurer le plus tôt possible cet apprentissage sommaire des fillettes Une fois les pi entières notions ac quises, les premières habitudes contractées, l'Iiabileté professionnelle n'est plus qu'une af faire de temps. La fréquentation scolaire n'est donc pas en péril. A Pouilleux, dans le département du Nord, d'après une expérience tentée sons les auspices du ministère du commerce, une maîtresse deutellière, la lois subventionnée par la municipalité et par l'Etat, prend les élèves après la classe et le Jeudi. Les deux ministères de l'instruction publi que et du commerce sont d'accord pour orga niser en commun cet indispensable apprentis sage, sans que renseignement primaire en souffre le moins du monde. L'enseignement professionnel de la dentelle la main sera officiellement établi dans les écoles primaires de filles des départements où la fabrication est en usage, et dans les écoles normales d'insti tutrices de ces départements. De plus, il sera créé dans les principaux centres dentelliers des cours et des ateliers de perfectionnement ou des écoles propres développer l'éducation ar tistique des ouvrières et des dessinateurs. Celle organisation rie sera pas dispendieuse elle est facile réaliser. Les municipalités qui, d'accord avec l'Etal, entreront dans cette voie ne tarderont pas recueillit les avanta ges matériels de leurs minimes sacrifices. Four organiser en Belgique un enseigne ment professionnel similaire, il suffirait de re cruter dans le pays quelques dentellières âgées il n'en manque certes pas qui nu demanderaient pas mieux que d'enseigner leur art aux jeunes générations, moyennant une légère rémunération. Autrefois les fillettes appreuaieai la dentelle dès l'âge de six ans. Retenues l'école, elles eu ont perdu l'usage et l'on a pu co npter de 1875 1896, en vingt ans, une diminution de plus de 100,000 ou vrières sur 150,000 Sans compter que la con naissance et la pratique de la belle dentelle se perdent de plus en plus en présence de la con currence de la fabrication mécanique et de l'esprit de lucre excessif des intermédiaires. En juxtaposant l'instruction professionnelle l'instruction primaire comme on vient dp, le faire en France, on couperait le mal dans sa racine. Apprendre aux enfants l'histoire, la géographie et l'orthographe, c'est bien leur mettre un métier dans les mains, leur assurer le moyen de gagner leur vie, c'est mieux. Et ce métier est un de ceux qu'on pratique en la- mille et qui évite aux jeunes filles la promiscuité des usines et des ateliers. N'est-ce pas tout ce qu'il y a de plus moral que de permettre la femme de travailler chez elle sous les yeux de la mère ou la tête de son ménage Au ministère du travail, on a proposé l'in stitution d'un comité de patronage avec adjonc tion d'un directeur technique rétrbué, qtu créerait une école-tvpe où seraient enseignées et fabriquées les dentelles de. tous genres et spécialement celles qui tendeut disparaître, telles Malines, V'alenctennes, Chantilly, qu'il fatu pou-tant conserver en prévision d'un re tour du la mode A cette école serait annexée une école professionnelle de dessin. Ce patro nage se serait occupé de la vente et du relève ment des salaires. Mais en pratique de graves objections ont été soulevées contre cette solu tion dont le moindre inconvénient est d'aboutir une centralisation plutôt déprimante. Mais chacun s'accorde reconnaître que le moyen le plus sûr de relever lercommerce de la dentelle, c'est d'en répandre le goût. C'est aux femmes les plus élégantes remettre en honneur la vraie dentelie. jusque dans les moindres détails de la toilette, laissant la faus se dentelle celles qui ne peuvent en avoir d'autres et qui suffiront faire vivre celte nou velle industrie. A chacun sa part.Dans ce but, rien de plus fécond que ces expositions où tout le moude va puiser des exemples, des ensei gnements et des modèles. Rendez-vous est pris pour cela Liège, l'an- uée prochaine. Rappelons en attendant les fastes de cet art délicat dont nous nous sommes faits avec plai sir les défenseurs, l'our eu parler aussi élégamment que le comporte le sujet, il fau drait la plume et les manchettes de M. de Buf- fon. Mais c'est plutôt chez d'autres écrivains que nous trouverions l'art d'aiguiser la plume aux subtilités du langage, aux fioritures de la pen sée aux mignardises de la phrase. Barbey d'Au revilly était de ces ouvriers délicats, lui qui poussait l'amour de la dentelle jusqu'à en por ter ses cravates bleu de ciel, lui qui souvent écrivait une même page avec des encres de dif férentes couleurs, selon la valeur des mots. On a fait de la dentelle en architecture. L'art gothique n'a-t-il pas fait de la dentelle deplor- re avec ses clochers ajouiés. ses clochetons, ses rosaces, ses ogives enchâssant les dessins les plus capricieux. La dentelle est, en somme, l'art le plus raf finé c'est de la minature l'aiguille c'est l'illusion transparente et légère et pouttaul plus durable parfois que le marbre et le bron ze, parcelle raison sans doute qu'on en prend plus de soin. Il y a des dentelles de trois et quatre siècles et même de plus loin. Il en est qui atteignent le prix de véritables bijoux. Ce sont les Flamands, nous l'avons dit, qui ont commencé au moyen-â/e l'art des dentelles répandu ensuite en Angleterre et en France. Venise et Gênes oui eu leurs dentelles vers la même époque. L'Esp igne eut les plus riches, les plus recherchées pour les collections, mais non les p'u seyantes pour la toilette féminine, loin de la g'âce et de la légèreté du poiut d'An gleterre. Les anciennes guipures de Venise sont aussi lourdes mais d'un très beau et très solide travail. De enise est venu en France le point d'A- lençon. grâce l'appui de Colberl et de Louis XIV. Valenciennes a introduit la dentelle des Flandres. Le Chantilly a eu son heure de suc cès et la dentelle- d'Auvergne, sauvée autrefois de la ruine par Sl-Françots Régis est toujours en honneur comme le Luxeuil, quoique moins précieuse que les précédentes. Le point de Bruxelles reste culminant, le Malines presque autant, mais les douanes leur sont sévères la frontière. La dentelle d'Angleterre est malme nant encore la reine des dentelles et, auprès d'elle, le point d'Irl inde, plus lourd, lait enco re bonne figure Mais l'Espagne a perdu le se cret de ses inimitables dentelles on n'y fait plus que blonde des mantilles qu'on imite un peu partout. Et ia mantille se meurt un Espa gne sous l'invas on des modistes parisiennes. On faisait autrefois, aux environs de Paris, des dentelles ordinaires la gueuse, la bisei- te, la cainpane, la inig.iouuuilc et le point de champ. Tout cela a disparu et l'on fait mainte nant de la dentelle mécanique, bon marché, de la profanation. C'est la ruine de l'un qu'il faut ressusciter. - j*.pjwwvv*— Le vieux major vient de lancer Bes prédictions pour Septembre Les voici en détail Du lr au 10, très beau, avec quel ques jours degreses chaleurs 1 I au 13, coups de vent amenaut ciel nuageux ot ondées avec refroidissement 14 au 17, très beau avec réchauffement pro gressif très accentué 18 au 20, dé pression, grandes pluies puis, du 21 au 27, très beau, chaleurs assez fortes dans le milieu de la journée, avec ma tinées très fraîches, rosée abondante 28, 29, 30, pluies, refroidissement très sensible.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1