Chroniquede la ville. UNE EXCURSION SCIENTIFIQUE La Manifestation libérale. A M. Qui de droit. Incendie. Théodoré Ceriez. veloppement de 354 mètres de façade, est certes le plus vaste monument civil du moyen-âge. Il se compose de deux ailes per cées de multiples fenêtres géminées un etage, surplombées d'un couronnement créneaux et nierions reposant sur une série de colom ettes chapiteaux Au centre de l'édifice se dresse un puis sant beflrui, symbole des libertés communa les couronné par un campanile entouré de quatre tourelles crénelées. De chaque côté des deux ailes, la grande façade est flanquée d'une tourelle en encor bellement. C'est dans ce vénérable monument que les drapiers exposaient en vente leurs pro duits qui étaient fabriques il'après les règle ments longuement décrits dans les Keure» ou chartes Nous avons eu l'occasion d'en voir un superbe exemplaire, écrit sur par chemin et enluminé de magnifiques dessins la plume, rehaussés de couleurs, grâce l'extrême obligeance de M De Saegher, le savant archiviste de la ville, auquel nous sommes heureux d'adresser tous nos remer- ciments pour l'empressement qu'il a mis nou« initier aux innombrables beautés de cette belle cité flamande A côté des Halles, dont les superbes sal les contiennent d'intéressants documents du passé, s'élève une construction de la Re naissance, érigée en 1623, appelée Nieum- werk. Cet édifice, dont le rez-de-chaussée est composé d'une série de colonnes reliées entr'elles par des arcs ogivaux surbaissés, est une véritable petite merveille qui forme un élégant contraste avec les formes massi ves et imposantes des Halles. Derrière celles-ci s'élève une belle église du XIIIe siècle qui fut malheureusement restaurée, il y a une cinquantaine d'années et a laquelle on fit des ajoutes du plus dé plorable effet Cette église, ainsi que les Halles, récla ment d'ailleurs d'importantes restaurations, dont l'urgence s'impose si l'on ne veut pas voir bientôt ces vénérables documents du passé tomber en ruines. Il est regrettable que la commission des monuments ne pren ne pas des mesures urgentes pour les pré server de la destruction. Nous avons, notre grande stupéfaction, constaté que, dar.s la grande salle des Halles, on a installé les estrades et les décors d'un théâtre qui constituent un danger d'incendie. Ce danger est d'autant plus grand que la salle des ar chives est contigiie cette installation fo rait e. Parmi ces archives, qui sont aussi pré cieuses que considérables, nous ne pouvons nous empêcher de citer quelques rares joyaux qui nous ont passé sous les yeux. Entr'autres une charte de 1110, scellée du sceau de Baudouin la Hache, affranchis sant les bourgeois d'Ypres du duel judiciaire et des épreuves de l'eau et du feu. Une charte de 1259. signée par Guy de Dainpierr j et, Marguerite de C< nstautinople Feuilleton du PROGRES D'YPRES du 11 Septembre 1904. (4 sur le Littoral I.st l'aune si .Moiiporf (suite et fin). Quelles sont les plantes que nous rencon trons dans les dunes D'abord l'Oyat, grarninéc qui a été plantée pour lixer les dunes. Elle s'adapte liés bien «aux modifications apportées par le vent quand le sable tend étouffer la plante, les rliizo i es s'allongent vers le liau', avec de très longs en tre-nœuds an contraiie, quand le sable est enlevé autour de la plante, la portion dénudée meurt et de nouvelles tiges apparaissent la surface. L'argousier est un arbrisseau épines, feuilles argentées et 5 baies orangées. De mê me que pour l'oyat, quanti le sable est enlevé, les racines et les liges meurent et les racines restantes repoussent. Le saule rampant n'a d'ordinaire que 0m30 de hauteur au dessus du sol alors que les ti ges sont menues, ses racines sonl grosses, lon gues de 2 3 mètres, ce qui permet la plan te d'atteindre l'eau une grande profondeur et de se défeutlte contre les affoiiillements par le vent 1-e saule affectionne surtout les endtoils humides Quand il est dénudé, il se comporte comme l'argou-ier. Les mousses Se conservent au besoin dans la sécheresse absolue elles ont alors ung colora tion grise, len.e aussitôt humectées, elles de viennent d'un beau vert. Nous avons pu constater facilement la chose, grâce la pluie du malin Les mousses ne peuvent vivre dans l'eau de mer c'est ainsi que sur les alluvions fiuvio- marines, argileuses, le plus souvent couvertes d'herbes et appelés sehorres, la laisse des ma rées les plus hautes se dessine parfaitement par l'absence de mousses. L'erodium offre un bel exemple de lutte pour et tant d'autres, d'une valeur et d'une rare té inestimables. Citons en ore le traité d'allance entre la Flandre et le Brabant, couelu l'initiative de Jacques vau Artevelde et authentiqué de nombreux sceaux. Des plans de la ville, richement rehaussés de motifs la plume d'un dessin original du XVe siècle, montrent un système d'éléva teur de bateaux pour remonter le cours de l'Yperlée Ce qui prouve que J'idée des élévateurs de La Louvière n'est pas nou velle. Nil nori sub sole Non loin de l'église S' Martin fut bâti le cloître des chanoines, dont les ruines attes tent encore de précieux et superbes mor ceaux de l'art ogival primaire Et là encore des ruines qui sont près de disparaître sous les assauts du temps, si ure énergique et puissante influence n'agit pas pour solliciter des pouvoirs publics les fonds nécessaires pour en arrêter la destruction. La ville est entourée d'une enceinte de for tifications qui fut élevée seus Philippe le Hardi en 1388. Ces murailles puissantes et hautes, garnies de tours, n'englobèrent pas les faubourgs où habitaient les ouvriers qui contribuèrent tant la prospérité de l'in dustrie drapière. Les guerres ne tardèrent pas détruire les habitations rustiques des tisserands et des foulons ceux-ci quittè rent la ville pour n'y plus revenir et cet exode fut l'origine de la décadence d'Ypres. Plus tard les riches drapiers, sous le ré gime espagnol émigrèrent leur tour vers la Hollande et l'Angleterre pour ne laisser dans la vieille cité flamande que Ruine et povreté. Une promenade dans la ville con stitue une surprise continuelle et un vérita ble régal archéologique Ce ne sont que fies façades gothiques cou ronnées de pignons redents et percés la partie supérieure île fenêtres renaissance alors que les étages inférieurs sont ajourés de baies aux ogives surbaissées. Ce type de façade est caractéristique et ne se retrouve dans aucune ville flamande. A Bruges, entr'autres, les motifs de fenê tres prennent généralement toute la hauteur de la construction. Quelques jolies façades en bois offrent encore leur intéressante structure du XVe siècle. Il y a quelques di zaines d'années l'administration communale offrait une prime aux habitants qui consen taient remplacer les vénérables vestiges du moyen-âge par des façades modernes et le lecteur se rendra facilement compte des jolis résultats que cette triste initiative a provoqués, Parlons encore pour finir de la Maison des Templiers, vénérable Sleen. qui lut édifié dans la même architecture que les Halles. Une habile restauration, complétée d'une nouvelle partie due la savante con ception de l'architecte Cloquet, de Gand, en font aujourd'hui un joli hôtel des postes L'heure du départ a sonne, il a fallu aban donner ces merveilles non sans avoir jeté l'existence semée par le vent entre les mous ses, l'érodium finit par faire disparaître celles- ci mais si le vent emporte le sable qui entou re la plante, elle est condamnée Aussi ses feuilles sont aplaties contre le sol et elles ten dent s'enrouler vers le bas, ce qu'elles font effectivement quand on les arrache de leur lige. L'cuphorbium Paralias est une plante médi terranéenne qui vit cependant la côte jusqu'à une limite plus septentrionale qu'à l'intérieur des terres. Cela résulte de ce que le climat est pins doux le long de la mer. Elle absorbe les rayons louges solaires et les transforme eu chaleur c'est grâce cette cir constance qu'elle peut vivre dans notre climat. fout en poursuivant nos périgimations, nous passons proximité de la dune la plus élevée du littoral (32 m. de hauteur) appelée lluugen Rlekker On rencontre parfois au sein des dunes un amoncellt-mcni de coquillages decardium ils se trouvent sur des îles de l'ancienne mer pol- dérienne, sur lesquelles vivaient des hommes préhistoriques ces coquillages sont des restes de leurs repas, qui se composaient de ces mol lusques. On y trouve souvent des silex taillés et des débris de briques romaines (legtna). Les Danois ont donné le nom de Kjokkenno- (linaer (déchets de cuisine) ces amoncelle ments Il y en a deux ou trois sur la côle belge. Veis la frontière française, on a trouvé éga lement dans les dunes l'emplacement d'un an cien camp romain A Oostduinkeique-Bains, un repos bien mé rité nous attarde quelques minutes dans le seul café ouvert de l'endroit et nos estomacs af famés y dévorent des quantités invraisembla bles de tartines. Nieupori-Bains se dessine là-bas, avec sa digue déserte et ses villas hermétiquement fer mées Nous longeons celte fois la grève qui n'est animée que par le vol d'innombrables mouettes. M Massarl nous fait remarquer qu'un (ois ar rêtées sur le sable, elles tournent toutes leur poitrail blanc vers lèvent Elles se placent ain si afin que le vent ne soulève pas leurs plumes celles-ci, collées ainsi contre leur corps, les mettent l'abri du froid. un furtif coup d'œil sur une belle façade go thique. rue de Dixmude, stupidement agre- uieniee de modernes menuiseries sur de jobes façades en Louis XV et sur 1 hôtel Merghelynck qui contient, parait-il. des merveilles que uous espérons pouvoir bien tôt visiter en détail. D. F. La Commission organisatrice de la Manifestation de la Jeunesse Libérale Démocratique (secrétariat rue des Champs, 17. Anderlecht Bruxelles vient d'envoyer tous les Cercles libé raux du pays la circulaire suivante Bruxelles, Août 1904. Monsieur le Président, Nous avons l'honneur d inviter votre Cer cle a assister a la Manifestation du Diman che 6 Novembre prochain, Bruxelles, or ganisée la fois pour célébrer la dernière victoire libérale et pour affirmer la vita'ité du parti l'occasion de la rentrée des Cham bres. Comme vous le savez, cette manifestation est placée sous le patronage de la Fédération Nationale des Jeunes Gardes Libérales et du Journal des Jeunes Gardes. Tous Ie9 Cer cles représentant les éléments jeunes du parti y assisteront en corps jeunes gar des, cercles d'études, sociétés de gymnasti que, etc. Une large place y sera faite aux groupements ouvriers. Enfin, toutes les As sociations libérales sont invitées témoi gner de l'intérêt qu'elles portent la jeunes se libérale par leur présence cette grandio se solennité. Le programme définitif comportera un cortège et une manifestation dans la mati née (départ 9 heures) une assemblée gé nérale de la jeunesse libérale l'après-midi et un banquet. Tous les mandataires du parti au Sénat et la Chambre et les nouveaux conseillers libéraux provinciaux seront priés d'assister ces diverses cérémonies. Nous espérons donc que vous voudrez bien nous faire parvenir, avec votre adhé sion, des renseignements aussi complets que possible sur la participation que votre Asso ciation compte prendre la fête. Veuillez agréer, etc. On travaille activement la con struction des maisons élever au Bou levard Malon et dans le prolongement de la rue de Stuers, dit le Journal d'Y pres. C'est très bien. On sait que la ville B'est trouvée dans la nécessité de vendre les terrains du Boulevard Malou pour se créer des A Nieuport, nous enviâmes ces mouettes qui la nature a donné un édredon car les hô tels n'y connaissent pas cet utile couvre-pieds. Ils semblent ignorer également les poêles et les cheminées et c'est dans une chambre manger où le thermomètre pendu a la muraille, mar quait ironiquement 8", que le souper fut servi. Le reste de la soirée se passa la reclie'che d'un asile chauffé. Ceux d'entie nous qui eu rent la bonne fortune de trouve un foyer ar dent s'y réchauffèrent avec délices les autres, plus malchanceux, s'allèrent enfouir dans des draps glacés qu'ils recouvrirent de manteaux, de pardessus, de carpettes, de tapis de table et d.e valises Pendant la nuit, une véritable bourrasque a régné sur la côle elle a emporté les antennes de l'appareil télégraphie sans fil qui se trou ve l'embouchure de l'Yser. Le vent est enco re très violent au moment où nous nous embar quons sur la chaloupe qui lait le service entre les deux rives du fleuve. Nous atterrissons sur la rive droite et nous nous dirigeons vers l'esto cade. L'habitude des villégiaturistes est de se pro mener sur l'estacade, c'est la tradition mon daine. Mais avec M. Massart, tout est modifié et c'est sous l'estacade, entre les pilous et sur les rochers des brise-lames que notre petite caravane s'échelonne C'est là seulement en effet que nous pouvons rencontrer de quoi sa tisfaire notre appétit de naturalistes. La mar che n'y est peut-être pas aussi aisée qu'au des sus mais elle a au moins le mérite de l'ori ginalité, car c'est sur des milliards'de jeunes moules déposées sur les moellons, les enro chements et les pieux que nous avançons. M. Massart nous fait remarquer qu'à cet en-, droit ne peuvent vivre que des animaux fixés libres, ils seraient en effet tués par le batte ment que leur impriment les vagues. Il existe ici des coquilles d estuaires qui ne se rencon trent pas ailleurs. Le bois des pieux est attaqué par un ver, appelé taret qui ne vit que dans la zone de ba lancement des marees et au dessous de celle- ci. Leur travail de destruction est tel que l'on a attribué aux tarets la fameuse inondation de la Hollande au début du XVIIIe siècle nouvelles ressources en vue de rem. bour-er l'emprunt qu'elle avait coc- tracté la Banque Nationale. .Mais ne pourrait-on pas placer quel, ques lanternes, le soir, en cet endroit Pa3 plus tard que Mardi dernier, un étranger a failli tomber dans les fouda- tions d'une de ces constructions M. Qui de droit nous objectera peut-être, qu'on ferait bien de ne pa. s'aventurer, le soir, dans ces parages D'accord. Mais les étrangers, ignorant la vérité de ces terrains où l'on fait en ce m0- ment des bâtisses, en venant de la gare prennent d'ordinaire le chemin le ping court pour se rendre dans la direction de la chaussée de Furnes. Si la ville s'obstine ne pas éclairer ces endroits dangereux, qu elle y fasgH placer, au moins, des barrières ou <|ea palissades, ce sera le seul remède pour éviter que les étrangers ne se cassent bras et jambes. Allons M Qui de droit, un bon mouvement Nos Halles, cet antique monument, que l'Europe entière nous envie, a failli devenir la proie des flammes. Jeudi dernier, vers midi, le tocsin mettait sur pied les pompiers et les trois quarts de notre population. Le bruit circulait partout, en ville, que nos Halles étaient en feu. Heureusement, ces bruits étaient exagérés. Le feu s'était déclaré dans la partie des Halles située du côté du Marché Bas. En peu de temps, on s'eBt rendu maître de l'élément destructeur. Nous avons remarqué, notre grand regret, que les pompiers ont fait de la besogne inutile en détériorant une par tie de la toiture et en enlevant le zinc, Le public, son grand étonuement, a également constaté que le brasseur Vandevoorde se mettait en lieu etplace des officiers du corps en donnant con stamment des ordres nos braves pom piers. Depuis quand ce Monsieur est-il commandant in parlibus Les dégâts sont peu importants. On ignore la cause de ce commence ment d'incendie. Le monde des artistes vient de faire une grande perte en la personne de Théodore Ceriez. Né Poperinghe en 1831 et décédé Ypres le 2 Septembre dernier, grâce son talent, Ceriez acquit déjà dèB 1860 une grande vogue. C'était le type du véritable artiste vivant exclusivement Nous rencontrons un organisme doni l'as pect rappelle une plante c'est un polypier fi breux ces animaux se réunissent en colonies pour mieux se défendre contre l'action des eaux il arrive fréquemment que de jeunes moules s'attachent ces polypiers. Voici des alyues ces plantes sont adaptées séjourner hors de l'eau pendant la marée basse. Les unes, algues vertes enteromorphu sonl attachées aux pieux de l'estacade celle-ci (porpliyra laciniata) sont fixées sur la pierre des moellons d'enrochement. D'autres diato mées ou alyues brunes)s'attachent aux pierres l'aide de filaments gélatineux Les Fucus des pilotis ont des (loueurs très diversement découpés suivant les individus. Il va là ii ri intéressant exemple de variation. Si l'une des dispositions, par exemple la découpu re profonde, est plus avantageuse, la sélection naturelle interviendra pour favoriser les indi vidus qui la portent. Petit petit les antres se ront éliminées et ainsi se fera {'évolutionde l'espèce. Enfin, nous observons encore la laminaire sucrée, plante en forme de lame et qui contient comme réserve hydocarbonée de la mannite. Peu peu le vent s'est apaisé et de réchauf fants rayons solaires éclairent toute la pùge Là-bas se distinguent les digues de Manakerkc et de Middelkerke et dans la brune lointaine se dessinent les hôtels et les villas d'Osteode. Nous nous dirigeons le long de la rive droite de I \ser vers Nieuport-Ville. Nous traversons une schorre (V. plus haut) et dominons les polders. constitués par d'anciennes alluvions, mainte nant défendues, contre la mer par des digues ou par les dunes. A Nieuport, le long du chenal de l'Yser ri ve droite, on a construit vers le XII" siècle la digue représentée ci-dessous. Avant cet'6 digue A époque, la partie A, située vers Lombard8

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2