Ça craque.
Le torchon brûle.
La gauche libérale.
-
L'unité catholique.
La réouverture des
Chambres.
La manifestation Libérale
Accident de voiture.
Pour 1b Sénat, on a trouvé bon de
soustraire 26 de ses membres au sutira-
ge direct. Ces 26 Sénateurs sont simple
ment élus par les Conseils provinciaux
Il en résulte que, daus des circonstan
ces données, on pourrait avoir unSéDat
d'une autre couleur politique que la
Chambre, d'où conflit, situation révo
lutionnaire.
Avons-nous fait le tour de toutes les
excentricités de notre législation chi
noise Pas encore Pour les élections
communales, il y a un quorum qui
n'existe pas pour les élections législati
ves. Ainsi, un parti n'obtiendra aucun
siège pour la Commune s'il ne réunit
pas une certaine quotité de voix, alors
qu'il obtiendrait un siège pour la
Chambre en vertu de la règle du divi
seur commun.
Il serait impossible de justifier cette
différence par des raisons sérieuses. La
vérité est que les cléricaux n ont pas
voulu permettre l'opposition de pé
nétrer dans les petites communes où ils
ont la majorité absolue Si l'on admet
tait sur le terrain communal le quo
tient d'Hondt, il y aurait toujours un
libéral qui passerait dans la plupart de
ces communes, et cette voix unique,
ce serait la contradiction, le contrôle,
c'est-à-dire le moyen de faire une pro
fitable propagande et de remporter de
nouveaux succès. En revanche, ils ont
admis la R. P. en cas de ballottage,
afin d'arriver au partage des sièges
dans les grandes villes où, par suite du
mouvement des idées, il y a ordinaire
ment plusieurs partis dont aucun n'ob
tient la majorité absolue au premier
tour
Si l'on examine attentivement notre
législation électorale, qui est devenue
un abominable casse-tête, on reconnaît
que, dans chaque cas, les cléricaux ont
imposé ce qui leur était le plus avan
tageux et qu'ils ont, en somme, trituré
la pâte électorale dans leur intérêt
unique. C'est pourquoi ils se disent sa
tisfaits de toutes ces anomalies qui de
vraient faire honte un pays civilisé
et des législateurs sérieux. Mais il
faudra bien cependant qu'on se décide
écouter la voix du pays et renoncer
cette complication chinoise qui serait
ridicule si elle n'était odieuse
La réforme électorale doit être la
question capitale de la prochaine ses
sion législative.
Dans leurs journaux aussi bien que
dans leurs congrès, les cléricaux font
entendre des cris désespérée. Le Bien
publicjournal épiscopal de Gand,
adresse cet appel ses amis
Il faut réveiller l'esprit qui nous
animait en 1884, l'année du soulage
ment universel. Quelque profondes que
soient leurs divisions, tous nos adver
saires tendent s'unir. La Ligne libé
rale de M. Goblet d'Alviella M.
Ad Max, en passant par MM. Huys-
rnans, Lepage, Hymans, Do Mot, s'est
jetée résolument, dans le mouvement
radical, brûlant ce qu'elle adorait,
pour tenter l'aventure esquissée par M
Emile Braun un ministère libéral ré
visionniste soutenu par le socialisme
républicain.
Nous ne demandous pas si nos amis
sont capables d'un tel effort. On ne de
mande aucun d'entre eux de telles
palinodies, on ne leur demande même
aucun sacrifice d'opinion.
On leur demande seulement de fai-
re abstraction des questions de person
nes, de soutenir sans arrière-pensée
ceux qui ont l'honneur de les représen
ter et de comprendre que l'exclusivis
me fut toujours funeste notre cause
et qu'il ne faut se montrer revêche
l'égard d'aucnne bonne volonté.
11 faut réveiller, dit le Bien public
l'esprit qui animait les catholiques en
1884 II faut donc croire que cet esprit
n'existe plus.
Il n'y a pas seulement que cet esprit
qui ait disparu. Il y a les masses qui se
détachent du parti clérical. Le pays
n'avait jamais été avec lui et ce n'était
que par les sophistications du droit de
suffrage que les cléricaux parvenaient
se maintenir au pouvoir.
Maintenant, le vote plural ne suffit
plus contrebalancer les vides qui se
font et la disparition de l'esprit qui
animait les cléricaux eu 1884.
Le Courrier de Bruxelles proteste con
tre l'attitude prise par les flamingants
cléricaux au Congrès d'Anvers II esti
me que l'attitude prise par le Vlaamsche
k'atoiieke Volisboud ne saurait être ap
prouvée quand elle réclame le vote
immédiat et intégral de la loi Core
mans, parce que cette attitude conduit
un mouvement particulariete qui doit
fatalement rompre l'unité de direction
et d'action du parti catholique Le
Courrier reproche aux flamingants d'ê
tre Flamands avant d'être catholiques
et de chercher exercer une pression
sur le gouvernement par un chantage
politique vis-à-vis des députés fla
mands.
Cette petite polémique est très édi
fiante quand on songe que nos maîtres
ont exploité depuis vingt ans le flamin-
gantisma, que c'est par la flamingan-
tisme qu'ils sont parvenus maintenir
leur domination en Flandre. Mais du
moment que le flamingantisme ne sert
plus directement leurs intérêts, n'est
plus absolument docile la volonté de
M. Woeste, on le lâche, on le dénonce
comme faisant les affaires deslibéraux
et des socialistes, comme constituant
un nouvel élément de division. La co
médie est réjouissante pour les partis
d'opposition et l'ou voit ici, une fois
de plus, que les cléricaux mettent l'in
térêt de l'église au-dessus de tout inté
rêt national quel qu'il soit.
Mais comment se fait-il que le Cour
rier s'indigne si fortement contre les
flamingants, alors que ceux-ci ont pro
clamé Anvers qu'ils entendaient era
pêcher que la patrie flamande soit sub
mergée par l'immoralité française, par
le combisme qui règne chez nos voi
sins du sud. Cela doit pourtant être du
goût du Courrier de Bruxellesennemi
déclaré du combisme, et M. Woeste
ne devrait-il pas remercier les flamin
gants de l'aider ainsi isoler nos popu
lations des Flandres, les conserver
absolument l'esprit catholique?
En bonne logique, il devrait en être
ainsi, mais en pratique, c'est bien autre
chose, car il y va ici de l'intérêt supé
rieur des établissements d'instruction
cléricaux qui donnent un enseigne
ment purement français qui doit leur
assurer des avantages,puisqu'ils y tien
nent tant. Voilà pourquoi le Courrier
ne veut pas de la loi Coremans que ré
clament les flamingants, et voilà pour
quoi ce journal donne du fouet aux
amis do M Heuvelmans qui osent se
montrer trop peu dociles.
Nous verrons bien maintenant si,
comme cela fut dit au Congrès d'An-
eers, la West-Flandre est décidée
se défendre jusqu'au bout
Les journaux cléricaux continuent
prétendre qu'il y a des dissentiments
au sein du groupe libéral de la Cham
bre. Faut-il dire que c'est absolument
faux et que nos adversaires prennent,
comme on l'a dit, leurs désirs pour des
réalités La gauche libérale est inti
mement unie et il n'y a aucune raison
pour qu'il en soit autremeut. Il n'y a
au sein de l'opposition libérale ni dis
sentiment, ni rivalités d'aucune sorte
Tous ses membres sont bien décidés
commencer, dès les premiers jours de
la rentrée, une campagne parlementai
re solide et sûre contre le gouverne
ment clérical.
Une réunion prochaine de la gauche
libérale dira, ajoute Y Indépendance,
quelles seront les interpellations que
I on adressera au ministère de Smet.
On conçoit que la bonne entente des dé
putés libéraux, que ne divisent pas des
querelles du genre de celles qui écar
tent M. Verhaegen de M Woeste. mé
contente les cléricaux. Alors, comme ils
n'ont jamais craint d'affirmer ce qu'ils
ignorent, comment appelle-t-on cela
plus exactement ils font circuler
des bruits absurdes auxquels eux-mê
mes ne croient pas.
L'opposition libérale attend de pied
ferme la lutte parlementaire. Et si la
session qui va s'ouvrir ne sera pas favo
rable un parti, ce ne sera pas celui
qu'elle représente.
Il est temps que nos adversaires com
mencent abandonner leurs illusions.
Le déclin de leur règne n'est plus loin
tain.' Ils n'y peuvent songer sans colè
re.
De la Gazetteces lignes snr le con
grès des libres-penseurs
Il faut convenir, si les renseigne
ments apportés par les dépêches sont
exacts, que le congrès des libres-pen
seurs a réuni un certain nombre de
particuliers qui ont de la liberté de
penser une opinion bien particulière.
Ils n'admettent, en effet, que la li
berté de penser comme eux. Un ne doit
pas être libre de penser ce qu'on veut,
mais ce qui leur plaît. Un ne doit pro
fesser que la doctrine politique qui a
leurs préférences. Hors de là, on sort
do leur communion. On ne doit plus
être considéré comme un penseur libre.
Eh mais, nous connaissions déjà ça:
c'est tout fait la liberté de penser
comme le comprend l'Eglise depuis
qu'elle est maîtresse du monde.
Ces libres-penseurs-là doivent avoir
fait leur éducation chez les petits-frè
res et les bons pèreB Jésuites. Il leur en
est resté quelque chose.
Et qui sait
C'est peut-être ce quelque chose là
q îi restera aussi, dans quelques an
nées, dans l'âme de ceux dont nos éco
les cléricales s'efforcent de faire au
jourd'hui l'éducation.
En oubliant tout, peut-être, de cette
éducation-là. ils en garderont cepen
dant l'esprit d'intolérance et ils se
ront les plus âpres, les plus ardents
combattre les idées qu'on aura cherché
leur inculquer.
Ce n'est pas la première fois que cela
se sera vu
Ne reproche-t-on pas M. Combes sa
première éducation cléricale, sa carriè
re passée de séminariste
Eh n'est-ce pas là qu'il a pris ce
qui, chez lui, étonne un peu notre vieil
esprit libéral cette passion pour ses
idées, bonnes ou mauvaises, peu im
porte, cette ardeur de prosélytisme,
cette combativité active qui effarouche
notre tolérance
Il y en a eu d'autres comme lui.
L'Eglise n'a jamais eu de plus violents
adversaires que ceux dont elle avait
formé elle-même le caractère, qui se
sont soustraits ensuite sa tutelle, et
qui ont employé sans scrupules contre
elle ses propres moyens.
C'est la peine du talion.
Dernièrement, le XXe Sièclecitant
en exemple les catholiques allemands,
soutenait la nécessité absolue de la ré
union d'un congrès catholique, afin de
bien prouver que tous les éléments clé
ricaux sont unis et que la pluB grande
harmonie règne droite. Nous trou
vons dans le Courrier de Bruxelles de ce
jour un nouvel et touchant exemple de
cette union et de cette harmonie on y
reproche M. Arthur Verhaegen d'a
voir maintenu dans son discours la
Ligue démocratique la prétention de la
Ligue l'autonomie politique et même
d'avoir dénaturé complètement la pen
sée du secrétaire d'Etat du Vatican, M.
Merry del Val. Le Vatican est-il avec
la Ligue démocratique on est-il contre
elle Toute la question est là pour les
cléricaux.
Nous qui sommes désintéressé dans
le débat, nous savons très bien que le
Vatican cherche ménager le chou dé
mocratique uniquement afin qu'il se
laisse doailement manger par la chèvre
conservatrice, mais les gazettes cléri
cales qui prennent la lettre les paro
les de M. Merry del Val ne se conten
tent pas de cette explication pourtant
si simple et si claire. Tandis que M.
Verhaegen proclame que les démocra
tes de sa nuance se conforment aux
instructions papales, le Courrier sou
tient qu'ils les méconnaissent du tout
au tout et comme preuve il cite la fa
meuse lettre explicative de l'évêque de
Liège, d'où il ressort que M. Arthur
Verhaegen fait dire M. Merry del
Val exactement le contraire de ce qu'il
lui avait écrit.
Chicane de chapelle? Pas tant que
cela C'est de cette chicane-là que sor
tira la grande querelle cléricale, et ia
cassure, déjà, s'indique nettement. Le
Pape a beau recommander ses fidèles
de ne pas laisser la division s'introduire
parmi eux et que c'est par unité de
but, l'unité des moyens et, l'unité des
efforts qu'on assurera efficacement la
défense de la F'oi, les démocrates ont
appris leurs dépens se défier des
promesses du Vatican et, tout en se
souciant encore des intérêts de l'Eglise,
ila prétendent poursuivre des avantages
pratiques, ils réclament des réformes
plus ou moins démocratiques que les
gros bonnets conservateurs. M. Woeste
surtout, ne veulent' pas leur abandon
ner. Aujourd'hui c'est la désunion, de
main ce sera la dispute, après ce sera la
rupture et la lutte ouverte
raiment oui, il serait urgent de
réunir un grand congrès catholique le
joli spectacle d'union et de fraternité
qu'il nous offrirait.
Dans cinq Bernâmes le 8 Novembre,
réouverture des Chambres. Nos hono
rables ont, comme on dit, du pain sur
la planche.
Sans compter la validation des élec
tions, quelques interpellations dès
présent annoncées ou qui surgiront,
les budgets et le reste, il reste une bon
ne petite centaine de propositions et
projets de loi examiner.
On ne sait guère par où l'on com
mencera. Certains insistent pour que le
feu s'ouvre par la discussion de la loi
sur le repos dominical. D'autre part,
le gouvernement insisterait, paraît-il,
pour que l'on discute d'abord le projet
de loi sur les sociétés, déposé au cours
de la dernière session, ainsi que des
projets déposer au début de la ses
sion sur la réorganisation judiciaire,
l'extension de la compétence des juge»
de paix et la réorganisation de la poli
ce rurale
Comment nos députés en sortiront-
ils, puisqu'il ne faut évidemment pas
compter sur une tempérance de bavar
dage
Ces pauvres budgets risquent fort
d'être encore bien malmenés.
On commence se préoccuper des
prochaines élections législatives dans
la circonscription de Roulers Thielt, la
seule des Flandres qui n'ait pas encore
un représentant libéral la Chambre.
En 1900, les libéraux de Roulers
avaient lutté, ayant pour candidat M.
Van Loo, de Gand, un des plus vail
lants propagandistes flamands, qui
avait accepté, au dernier moment, ce
poste de combat.
Mais certains libéraux de l'arrondis
sement ayant émis l'avis qu'il serait
préférable de lutter, en 1906, avec des
candidats appartenant la circonscrip
tion. M. Van Loo ne voulant pas peser
sur les décisions des groupes, leur a
rendu toute .liberté.
M. Van Loo qui, naguère, a lutté sans
espoir, rend ainsi un nouveau service
au parti libéral et fait preuve d'un rare
désintéressement dont, sans nul doute,
on lui saura gré.
Espérons que les libéraux de llou-
lers-Thielt, quelque décision qu'ils
prennent, entameront bientôt la cam
pagne électorale et enlèveront enfin un
siège aux cléricaux. Déjà le Volksboni
organise, pour Dimanche, une confé
rence. C'est M. Van Loo, qui continue
seconder de ses efforts les libéraux de
Roulers, qui la donnera.
KW.
La commission organisatrice de la
manifestation libérale du 6 Novembre
en a arrêté le programme comme suit
A 9 heures, grand cortège 11 heu
res, place de l'Université, manifesta
tion en l'honneur de Théodore Verhae
gen 2 heures et demie, deux grands
meetings l'un français l'autre fla
mand 5 heures et demie, banquet
démocratique.
Les détails de l'organisation seront
publiés dans les premiers jours d'Octo
bre.
Deux voitures de M. Louis Bataille,
entrepreneur,Poporinghe,revenaient
Lundi soir, vers dix heures et demie,
le long de la chaussée de Dickebusch,
conduisant chacun un chariot. Arrivé
près de la ville, le conducteur du pre
mier chariot s'airêta uh estaminet II
fut tout étonné de ne plus apercevoir
son compagnon, le conducteur du se
cond chariot. Craignant un accident, il
retourna sur ses pas et le trouva entre
le Café Français et la Plaine d'Exerci
ce, dans une mare de sang. Le malheo-
ïeux était dangereusement blessé la
tête et aux jambes. On suppose, qu'é
tant assis sur le devant de son chariot,
il en est tombé et doit avoir été pris
par une des roues Quelques personnes
1 ont transporté chez le cultivateur
M yckaert, où il a reçu les premiers
soins plus tard, le malheureux a été
transporté l'hôpital civil d'Ypres.
La victime s'appelle Cyrille Vanho-
ve habitant au Quai. A l'heure où non?
écrivons ces lignes, la victime de cet
accident se trouve dans un état déses
péré.