Un organe flamand. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. CERCLE D'ÉTUDES D'EXTENSION UNIVERSITAIRE Réponse au Journal d'Ypres Dimanche, 15 Novembre 1904. l'union paît la force. t* a ea instant le MMitetanc/te. Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS NOUVEAUX. Toute personne s'a- boimant pour U1V AN recevra, <lôs présent jusqu'au 31 Décembre prochain, titre g-ra- eieux, le Progrès L'Origine de l'H omme. HISTOIRE GENERALE DE L'ART, La manifestation. L'agricuhu re. Le budget de l'Intérieur et de l'Instruction publique pour 1905. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 33, Ypres. Les annonces, les faiis divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité eu dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 3230. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs. pr la province Par an 4 fr. 5() Pour les annonces on traite forfait. et DIMANCHE 20 NOVEMBRE 1904, 15 heures, Conférence «le M. Doilo o Prix d'entrée fr. 0-75 pour les personnes étrangères au Cercle d'Etudes Cours «le VI. Petrucci s EN SIX LEÇONS AVEC PROJ ECTIONS LU MIN EUS ES A PARTIR DU 8 JANVIER 1905. A la «leiiiiiiHle «l'un grand nombre «le nos umis, nous publierons une édition iln- maiide du Progrès «fui paraîtra le .l«*udi de elia«fue semaine. ques, le Journal a tort d en conclure qu'elle existait partout ailleurs. La po litique des Mérovingiens et des pre miers Carolingiens jusqu'au commen cement du règne de Charlemagne (ex ceptons-en Pépin-le-Bref) n'était-elle pas laïque? La neutralité du gouver nement n'est-elle pas aujourd'hui en vigueur en Suède, au Mecklembourg et aux Etats-Unis et rend-elle ces gou vernements impossibles Notre confrère explique la tyrannie dont se sont rendus coupables les Etats religieux de jadis par l'ardente impul sion de prosélytisme qui portait les chefs d'Etat assurer par la violence l'observation générale de leurs princi pes. (J'est excuser d'une façon très ex- péditive les persécutions dirigées par la chrétienté contre les païens au Vesiècle de notre ère, les croisades contre les Albigeois, les épisodes sanglants des Inquisitions espagnole et française. Cette animosité d'esprit tendant met tre fidèlement en pratique les maxi mes réactionnaires de l'Encyclique do 1888 et du Syllabus explique proba blement aussi le sectarisme et le régi me d'oppression qui signalent notre gouvernement actuel Si la mort de Socrate, comme le dit le Journal est le témoignage irré cusable de l'existence chez les Grecs du gouvernement religieux, il- mérite de plus d'être salué et honoré comme Jésus comme un martyre de la liberté de conscience. Si la religion catholique est de son essence, comme le dit le Journal clémente et magnanime, il est incon testable que ceux qui en ont usé pour en faire un instrument de pouvoir, ont toujours été des despotes et des bour reaux. En sortant de l'antiquité et du moyen-âge qui ûe nous laissent qu'un pénible souvenir de sanglantes répres sions de velléités hétérodoxes, les noms de Ferdinand le Oatholiquq, de Louis XI, de Catherine de Médicis,des Guises et de Philippe II évoquent une longue suite de forfaits odieux commis au pro- ht de la religion d'Etat. Au lieu de gouverner par la douceur et pour la bien public, les gouvernements creu saient des basses-fosses, dressaient des bûchers, organisaient des croisades, in ventaient les effroyables tribunaux de Dieu Le Journal en nous renvoyant au despotisme sanguinaire de Néron et de ses idoles, de Julien l'Apostat, de Ma homet, de Calvin, d'Henri VIII et d'au tres encore, nous fournit complaisam- ment de nouvelles preuves condamnant l'alliance de l'Eglise et de l'Etat. Nous demandons la neutralité du gouverne ment vis-à-vis de toutes les religions les exemples cités par notre confrère montrent clairement que les adeptes gouvernementaux de tout culte, quel qu'il soit, sont portés en faire un vil instrument de conquête et prostituer la noblesse des aspirations religieuses et humanitaires la satisfaction d'un grossier matérialisme. Aujourd'hui encore, les gouverne ments théocratiques protestants ou ca tholiques, poursuivant avec un odieux acharnement leur politique inhumaine de jadis, usurpent toute garantie soci ale et politique aux incrédules et aux schismatiques. Nous n'accusons pas, comme le vou drait le a JournalDieu de despotisme, maisnousreprochons ceux qui croient le servir l'ignorance de ses préceptes. Nous avions soutenu que l'union de l'Eglise et de l'Etat est l'avènement du servilismeet de l'hypocrisie, le règne du sectarisme et de la violence. Notre confrère, par une désolante désinvoltu re d'esprit que nous lui reconnaissons depuis le commencement de notre po lémique, en arrive noua accuser de vouloir dire par là que tout homme qui croitquelle que soit la baee de sa con viction, est nu esclave et lin hypocrite. C'est remporter des lauriers peu dignes et trop faciles tresser que de nous rendre inconséquents ce point. Loin d'être un esclave et un hypocrite, le croyant sincère est profondément res pectable mais abandonner un gou vernement religieux la mission de diri ger une nation, c'est de fait consentir l'avènement du régime oppressif vis- à-vis des hérétiques, c'est faire de cer tains de ceux qui parmi ces derniers sont dénués de ressources des sujets au lieu de citoyens, c'est amener devant le sanctuaire une armée servile d'hypo crites soucieux de la sauvegarde de leurs iutérêts. Le Journal se révolte quand nous disons que les rapports civils et politi ques entre hommes ne relèvent que de la loi humaine, que le royaume de Dieu réside au fond des cœurs, que ceux qui veulent l'habiter uniquement d'ont qu'à se retirer dans la solitude. Nous voulons bien que ce soit là soumettre, comme le dit notre confrère, l'homme l'homme ou tout au moins une communauté, mais comment en arriver autrement la conception de l'Etat et de la Société Si, ses dires, S1 Paul a proclamé que la Foi sans les œuvres est une Foi morte, que pour exister il faut qu'elle se montre dans la vie pra tique de la vie, nous lui répondrons que S'Paul a fait aussi l'apologie de cet te doctrine de renoncement qui conduit la glorification de la pauvreté volon taire. N'a-t-il pas aussi prêché l'absten tion de toute résistance active l'obéis-, sance de l'PItat Si vous rougissez de Moi devant les hommes, dit Jésus-Christ, je rougirai de vous devant mon Père et ce quoi on reconnaîtra que vous êtes mes dis- ciples, c'est si vous gardez mes com- mandements. Or, ajoute 1 e Journal, on ne peut les garder socialement qu'à la condition de les introduire dans les rapports des hommes entre eux. C'est méconnaître, notre avis, la portée des préceptes de Jésus, que do croire qu'il a prôné la contrainte, corrolairede tou te politique religieuse, pour l'introdui re dans les rapports humains. C'est par la persuasion que la Foi doit agir etnon par voie législative et pénale comme l'énonce l'Encyclique de 1888. Sans doute la pratique de la foi est intérieu re, mais elle ne mérite ce -nom que si elle est libre en l'imposant, on lui en lève tout caractère moral, ou en fait un acte conforme au droit. Rendez César ce qui est César et Dieu ce qui est Dieumon royaume n'est pas de ce monde. Ce ne sont pas là des sophismes, ce nous semble, mais bien des idées et des raisons toiles que le Journal nous en réclame. scisTTssa— La manifestation libérale, qui a eu lieu Dimanche Bruxelles, a été réelle ment imposante, d'une parfaite digui- té, d'aspect animé, pittoresque et gran diose. Organisée pour célébrer les suc cès du parti libéral, elle a douné la capitale un air de gaieté et de fête. Plus de cent musiques accompagnaient les quarante mille manifestants et ont donné du mouvement et de la .vie au long cortège, développant sa théorie l'ombre d'étendards communaux et de drapeaux d'azur, aux colorations vi ves. Aucun incident n'est venu diminuer 1 éclat de cette belle journée qui a marqué le réveil du libéralisme et la ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. fusion de la jeunesse libérale avec la génération précédente. Elle donnera aux libéraux J'arde»r neo« - -ire porr généraliser la propagande et l'activer. Le cléricalisme n'est pas enc ore par terre il faudra un rude effort pour le culbuter. Mais des manifestations com me celle de Dimanche permettent tou te espérance... Au meeting et au banquet, d'excel lents discours ont été prononcés. M. Fulgence Masson, a obtenu un grand succès oratoire au meeting en récla mant l'unification des lois électorales, afin de permettre aux amis des Flan- dresde retrouver la liberté communale. Et le jour où elle sera introduite dans notre législation, les libéraux pourront pénétrer dans les communes des Flandres, encore fermées la scien ce et la vérité. M. Buyl, au nom des Flamands, a re mercié M. Masson de ses déclarations et l'on a vu ainsi la fraternisation de la Flandre et de la Wallonie s'ajouter celle des libéraux de toutes nuances. C'est ainsi que se prépare l'effort universel pour avoir raison du lourd géant qui pè3e sur nos épaules depuis plus de vingt ans. Le budget de l'agriculture, pour l'an pro chain, contient un crédit de vingt mille francs pour les écoles subventionnées, mais il est serv^ d'autres subsides aux écoles con- gréganistes non mentionnés au chapitre III. Sans doute font-ils.partie de l'article 20 qui se rapporte l'ei.saignement agricole. Une interpellation la Chambre n'a-t-elle pas démontré que ces subsides s'élevaient une somme de 90.000 francs environ, prime déguisée donnée l'enseignement rival de l'enseignement de l'Etat Pourquoi le détail de ces encouragements no fîgure-t-il pas au budget Celui-ci s'élève fr. 13,844,877, augmenté d'une somme de francs 517,002-75, dont près de quatre cent mille pour les dépenses exceptionnelles. Les installations de l'Ecole vétérinaire de Bruxelles et l'agrandissement des locaux de l'Institut agricole de Gembloux, réclament la plus large part de ces subsides, ce qui n'est nullement critiquer, ces deux établis sements de l'Etat devant être défendus outrance contre de dangereuses concurren ces. Mais le budget, en prévoyant un crédit de 175,000 francs pour les acquisitions faire concernant les collections des musées royaux d'art monumental et d'art décoratif, ne s'est-il pas montré quelque peu mesquin Ce n'est pas avec d'aussi maigres ressources que l'on pourra augmenter les collections des Auciens, des Modernes, et des Arts in dustriels et décoratifs. Les grandes nations, dans l'antiquité comme dans les temps modernes, ont tou jours su pratiquer l'art. La Belgique est as sez riche pour encourager ses artistes et dis puter aux autres peuples les trésors artisti ques qui rentrent dans la circulation. A ce point de vue le budget de M. Vander Brug- gen est mince les beaux-arts sont sacri fiés l'agriculture. Le projet de budget de l'intérieur et de l'Instruction publique pour 1905 vient d'être distribué aux membres de la Chambre II comprend parmi les postes intéressants une augmentation de crédit de 3,000 fr. pour l'Institut historique belge de Rome. Nos lecteurs se rappelleront sans doute l'article paru dans nos colonnes le mois dernier, dans lequel nous avions développé succinctement la question de l'Indépendance du pouvoir civil qui figure la tête de notre pro gramme libéral. Le Journal d'Ypres de Samedi der nier a tort de ne vouloir trouver dans notre argumentation que balourdises et sophismes. Nous avions invoqué en faveur de notre principe des témoi gnages irrécusables empruntés l'his toire qu'il a jugé prudent de ne pas relever nous remercions notre zélé confrère de s'être mis en devoir d'en choisir minutieusement d'autres qui, ne lui déplaise, confirment mieux en core la rectitude de nos assertions. Nous avions prétendu que l'applica tion l'organisation de l'Etat des pré ceptes religieux, quels qu'ils soient, entraîne l'établissement du pur des potisme. La mission de l'Etat, c'est-à- dire fournir la société toute entière les moyens de se perfectionner en res pectant les limites qu'exige la justice, impose sa neutralité. Le Journal ne conçoit pas la pos sibilité d'existence d'un Etat neutre. u Chez aucun peuple il ne s'est trouvé de gouvernement neutre: les républi ques helleniques elles-mêmes, avaient leurs fêtes religieuses et leurs exigen ces sur ce point la mort de Socrate en est un témoignage irrécusable S'il est vrai que la religion d'Etat existait dans les républiques helléni-

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 1