V
La firme
De Brouwer-Desclée
Gourtrai.
trois Jours. C'est incroyable mais
c'est ainsi. Ah s'ils étaient Brugeois
au lieu d'être contribuables de la
ville d'Ypres
Il se fâche
doue il a torl
Le Gaz B uges.
Après BrugesCourtrai
Police et éclairage.
ministration communale pour savoir
quelles étaient les clauses et condi
tions qui seraient imposées aux sou
missionnaires. On leur a remis un
projet de contrat, qui porte l'article
2 ce qui suit
Art. 2. La durée de la concession se
ra de trente ans et six mois, qui com
menceront le premier Janvier 1905,
pour finir le trente Juin 1935.
Néanmoins, si par suite d un chan
gement de la législation ou d'uûe mo
dification de la jurisprudence admi
nistrative. les communes étaient auto
risées s'entendre entre elles, pour
constituer avec des particuliers une
société anonyme ou autre, en vue de
l'organisation et de l'exploitation du
service du gaz, il est expressément sti
pulé, entre les soussignés, que le pré
sent contrat cessera ses effets le 30 Jan
vier qui suivra l'année de la promulga
tion delà loi, si la ville d'Ypres juge
convenable de le remplacer par l'acte de
société ci annexé, le concessionnaire s'enga-
geant, dès maintenant se soumettre aux
clauses, conditions et stipulations du dit
projet, ainsi gu'aux dispositions légales
alors en vigueur
Les soumissionnaires sont donc
obligés d'accepter les clauses, condi
tions et stipulations d'un acte de so
ciété, joint en annexe.
Vous vous imaginez sans doute que
l'acte de société dont s'agit leur a été
communiqué. Pas du tout. Nos conci
toyens l'ont vainement réclamé.
L'ADMINISTRATION LE LEUR
REFUSE A-t-on idée de pareils
procédés De qui se moque-t-on
l'Hôtel de Ville
Comment Voilà des mois que des
Brugeois discutent avec nos maîtres,
qu'ils sont mis au courant de tout,
qu'on a pour eux toutes les prévenan
ces, tous les égards, et lorsque nos
concitoyens demandent traiter avec
leur propre administration, ils sont
éconduits On leur fait des commu
nications incomplètes On exige
d'eux des engagements dont ils ne
connaissent pas la portée
C'est véritablement renversant et
il n'y a heureusement que sous une
administration Colaert que pareilles
énormités puissent se rencontrer
Où est l'intérêt de la ville d'Ypres
dans tout cela
Gazmystère
Au moment de mettre sous presse
il nous revient que l'administration
vient d'aviser nos concitoyens qu'ils
ont rédiger eux-même's l'acte de so
ciété. Elle leur laisse cet effet
Il n'est bruit en ville que de la fa
çon ultra cavalière et déraisonnée,
que le Bourgmestre prétend mener la
question du Gaz. Il ne se cache pas
de proclamer qu'il compte enlever
la prochaine séance du conseil com
munal, un vote écartant définitive
ment tous les concurrents autres que
les amis De Brouwer et Desclée A
leur profit seul il compte aliéner pour
30 ans les intérêts de la ville d'Ypres
et cela avec des prix plus élevés que
ceux de ses concurrents.
Nous verrons si nos Conseillers se
ront assez dociles pour se laisser con
duire par le bout du nez
r~i
L'intervention du groupe Yprois,
sollicitant.l'exploitation de l'éclaira
ge;, a le don, parait-il, de* mettre le
Grand Maitre dans une colère écar-
late.
En effet, hier, en tête en tête â^ec
un membre du nouveau groupe, il
gesticulait, tempêtait, menaçait
Oh les foudres amusantes,
Mais raisonnons.un peu Pourquoi-
cette rage et ces grincements de
dents
Efst-ce vraiment l'intérêt de la ville
d'Ypres, qui serait menacé, et qu'il
pleure Oh non, puisque la sou
mission de l'Yprois Valcke est assu
rément la plus avantageuse pour les
finance^ de la ville... et qu'il la re
pousse...
Alors c'est parce que le groupe
nouveau semble vouloir lutter sur le
terrain de l'exploitation intercommu
nale et que les amis De Brouwer et
Desclée sont menacés
Etrange
Au Conseil communal.
Dans ia séance du lr Septembre 1894,
M. Muûls s'est plaint de ce que la ville
pendant les nuits d'été était plongée
dans une obscurité absolue pendant au
moins 1 1/2 heure. On éteignait tous
les réverberes 1 heure.
Pour prolonger l'éclairage jusque 2
1/2 heures, la 0'e du gaz demandait un
supplément de fr. 2,110-50.
Cette situation perdure encore ac
tuellement et a <1éjà été plusieurs fois
discutée au Conseil.
Tous les ans la discussion du budget
fournissait aux conseillers l'occasion de
formuler des plaintes propos de l'in
suffisance de l'éclairage.
Les habitants de ia rue des Pierres
et ceux de la Station ont formulé de
nombreuses réclamations.
On a donné satisfaction depuis qu'on
a placé dans les rues principales l'é
clairage intensif avec le bec Auer. Seu
lement on exige des riverains de ces
rues une taxe spéciale qui après plu
sieurs tâtonnements a été fixée 40
centimes le mètre courant.
Une discussion assez sérieuse pro
pos de l'éclairageaeu lieu laséance du
16 Avril 1901 (Bulletin communal p.
337) où M. Termote a démontré que
l'éclai 1 âge laissait énormément désirer
et par suite de cette insuffisance a de
mandé une application de l'éclairage
électriques titre d'essai.
Dans sa séance du 7 Avril 1902 (Bul
letin communal p. 246) M. Termote a
insisté de nouveau sur l'insuffisance
de l'éclairage. Il a dit textuellement
Il 11'y a pas de villes où les rues sout
plus mal éclairées qu'à Bruges.
Il est vrai que les cléricaux ont pré
tendu le contraire, allant jusqu'à dire
que Bruges n'avait rien envier Bru
xelles.
Le Réveil 13 Décembre 1901.
u On nous écrit
Mon cher Réveil.
Allez donc voir le superbe éclaira
ge qui existe dans la rue Haute, non
loin du coin de rue qui mên?à la pla
ce Malleberg. Il y fait noir comme dans
un four.
a Et dire que Bruges possède plus de
50,000 habitants, tandis que Ninove,
Iseghem, etcmais n'en parlons
plus.
Merci.-
Réveil du 18 Février 1902.
ECLAIRAGE EXTRAORDINAIRE.
La Patrie d'hier passant prudem
ment sous silence, dans son commen
taire de la séance du Conseil communal,
la motion de notre honorable conseiller
M. Delanote. au sujet dus travaux ma
ritimes, tache d'amuser ses naïfs lec
teurs et écrit I
Ce fut une longue hilarité, Samedi,
lorsque Mle Bourgmestre, en commu
niquant la troisième requêt-e de quel
ques habitants de la ville tendant ob
tenir l'éclairage intensif. signale l'em
pressement do nos concitoyens récla
mer spontanément l'application d'une
taxe, d'ailleurs volontaire^ et pourtant
critiquée l'origine par les membres
de la minorité.
Or, voici qu'ilTui tombé sur la tête
une tuile laquelle lh consoeur ne s'at
tendait certes pas.
Les habitants de la *rue des Pierres
viennent, en effet, dans une requête
adressée au Conseil communal, de
protester contre la taxe qu'on veut
Lùr faire payer pour l'éclairage extra
ordinaire.
Ils s'appuyent sur le fait qu'ils ont
produit lebr demande avant l'existen
ce du règlement actuel et que l'amélio
ration de l'éclairage leur a été concédée
sans conditions. Ils démenr au conseil
le droit cie modifier la portée de leur
requête.
Ils s'attachent aussi démontrer
ne le règlement est anticonstitution
nel, pareeque notre pacte fondamental
s'oppose aux privilèges en matière
d'impôts.
Pour ces motifs plus des deux tiers
des habitants ne demandent plus l'é
clairage extraordinaire aux conditions
du règlement.
Que^fera la ville
Pnvera-t elle la rue des Pierres de
son éclairage actuel ou en fera-t-elle
cadeau aux habitants
Il ne nous reste qu'à attendre sa
décision.
Nous avons vu que M. Minnebo,
conseiller communal démocrate chré
tien de Bruges, dans une des derniè
res séances du conseil communal de
cette ville, s'est plaint amèrement de
la façon dont la ville de Bruges est
éclairée L'éclairage ilaus
beaucoup «le <|iiartier.s* po
pulaires, a-t-il «lit, est encore
pire <|ue dans le village le
plus pauvre «le la Flandre.
A Courtrai nous rencontrons les
mêmes plaintes contre la firme De
Brouwer Desclée, que notre con
seil communal va nous imposer.
Voici quelques extraits d'articles
parus dans XAvenir de Courtrai
Avenir du 24 Janvier 1886.
Dans un long article de polémique
sur la question du gaz, nous copions
Il a fallu le désabonnement pres
que général des détaillants et des
propriétaires de cafés et d'estami
nets, les réclamations universelles
des consommateurs privés, pour ar
river une diminution de quelques
centimes. L'administration commu
nale, elle, est restée impassible et
muette, tout comme si l'art. 24 avait
établi ne varietur, au profit de la
Compagnie Desclée, le prix de tren
te-cinq centimes, que nous avons ac
quitté pendant près d'un quart de
siècle.
Si le contrat de 1860 a été l'œu
vre de la régence libérale, en est-il
moins vrai que l'éclairage est détesta
ble, insuffisant, et le gaz de mauvaise
qualité
(Presque la fin)
L'autorité communale ne ferait
pas mal de surveiller l'exécution des
obligations assumées par la société
concessionnaire. Ainsi, comment se
fait-il que tous les réverbères de nos
rues ne soient pas allumés chaque
soir P
(L'article finit par cette phrase)
Un peu plus de surveillance, s'il
vous plaît Franchement, elle ne
sera pas de trop.'»
Avenir du 28 Mars 1886.
Arrêtons-nous un instant, cer
tains. articLes dt^ ce programme,
d'ailleurs rejeté par l'administration
communale.
La Société Desclée nous promet,
tout d abord, un gaz de meilleure qua
lité. Cette proposition a provoqué,
lors de'la discussion, cette observa
tion 'éminemment juste de M. De
Mulié (ultra clérical), que si l'éclaira
ge publie ayait été bon dès le début,
comme» il devait l'être il n'y
aurait pas lieu, aujourd'hui, de l'a-
piéliorer.
Et ici apparaît, dans toute son
evidence, le bien fondé des critiques
adressées, tout a la fois, a la Société
Desclée et 1 Administration 11
est acquis que nous payons le gaz
fort cher. Il .s'en suit, que pour Cç
seul motif, le produit qui est fourni j
la ville et aux particuliers, devrait
être excellent et de toute première
qualité. V
Mais il est une autre raison en!
core pour laquelle il devrait en être
ainsi, raison qui s'induit des termes
exprès du contrat, qui stipule comme
suit
Article 3Le gaz devra être
pur, clair, inodore, distillé et
épuré d'après les meilleurs procédék
en usage.
La Société, devra, cette fin j
tenir constamment sa fabrication
au courant des procédés les plus fa-
vorables l'éclairage.
La ville aura le droit de faire vi-
siter l'établissement toutes les fois
qu'elle le jugera convenable et par
qui elle le trouvera bon, pours'as-
surer de l'exécution de la présente
clause.
Voilà qui est clair.
D'après cet article, la Société
concessionnaire est tenue de nous
fournir un gaz excellent. Et si elle
propose de nous en fabriquer un
meilleur l'avenir, elle se constitue
par cela même, en aveu que le gaz
actuel ne répond pas aux conditions
du contrat, qu'elle ne se tient pas au
courant, comme le lui prescrit l'arti
cle 3, des procédés les plus favorables
l'éclairage ou qu'elle ne le fabrique
pas d'après les meilleurs procédés en
usage.
La conséquence C'est que la
Société Desclée et la ville sont toutes
deux en faute la première pour ne
s'être pas conformée aux obligations
qu'elle a assumées, la seconde pour
n'avoir pas tenu la main, comme c'é
tait son devoir, l'exécution de ces
obligations.
Voilà de longues années que les
réclamations contre la mauvaise qualité
du gaz se produisent et tout le monde
conviendra que l'administration com
munale a pris son temps avant de
s'émouvoir de la situation.
La discussion laquelle la com
munication faite au Conseil commu
nal a donné lieu, a établi 1 "'unanimité,
de l'opinion publique cet égard.
Nous venons de rappeler l'observa
tion faite par M. De Mulié ajoutons
celle qu'a formulée M. Doutreligne
(clérical) Si la Compagniea dit
l'honorable conseillerexécutait con
sciencieusement son contrat, la ville se
rait mieux éclairée.
Personne, certes, n'y contredira.
Mais ajoutons qu'il dépend de la
ville elle-même que ce contrat soit
mieux exécuté.
Si par impossible les con
ventions qui nous lient la Compa
gnie Desclée ne pouvaient être modi
fiées contractuellement, il y aurait
lieu, en tous cas, de rappeler celle-ci
la stricte observance de ces conven
tions. Nous voulons croire, quoi
que le passé soit de nature nous
faire douter de l'avenir, que l'admi
nistration communale se fera un de
voir de tenir la main, ce qu'il en
soit ainsi.
Avenir du 22 Juillet 1888.
Comme commentaire la péti
tion (de nombreux habitants), M. le
Bourgmestre annonçait l'éclairage
supplémentaire, dont coût la ville
2,400 fr.
2,400 fr. ni plus ni moins.
D aucuns trouveront que c'est
épicé, mais que faire cela Ces
messieurs dû gaz sont de l'école de
ceux qui, comme argument suprême,
vous disent
Nous sommes vos maîtres et
nous vous le ferons bien voir.
Ils sont les maîtres, ils le font
voir ils imposent, la ville accepte
et... paie.
Avenir du 26 Mai 1889.
Fiat lux il va être question
du gaz.