Ce n'est pas, entre autres, l'avis de M. Goethals, un jurisconsulte brugeois très di-tingné qui. d»us un mémoire qu'il a bien voulu mettre notre dis position, a examiné la question sous toutes ses faces. Sa solution est égale ment que l'on peut, sans inconvénient, constituer des intercommunales niais, l'encontre de sou avis, j'ai mon dossier une étude très approfondie de M. Gorbiau. professeur de droit com mercial l'Univeisite de Louvaiu, qui est d'avis, lui, qu'on ne peut légale ment constituer actuellement des in tercommunales J'ai examiné encore d'autres auteurs et notamment M Gi ron, premier président de la Cour de cassation, auteur très distingué en ma tière administrative qui, lui aussi, opine pour la négative La question s'est un jour présentée la Chambre propos précisément, do la création d'une ligne vicinale qui inté ressait 1» ville d'Vpres et, cette occa sion, pour des motifs qu'il est superflu de rappeler ici, on a décidé qu'on au rait concédé la ligne une société A cette occasion, plusieurs orate rs se sont exprimés et ont déclaré qu'il ne fallait pas de loi pour créer une société iutei communale. M Liebaert, qni n'é tait pas encore ministre des Chemins de fer cette époque, était également par tisan de la doctrine qui admet la consti tution d'intercommunales et il s'en est expliqué longuement et catégorique ment la Chambre Mais quand l'on a demandé l'avis de M. Schollaert, qui était cette époque ministre de l'Inté rieur, ou l'a entendu déclarer que la question soulevait des difficultés et qu'il fallait voter une loi permettant la constitution d'une société interconv munale pour l'exploitation d'une ligne vicinale il était d'avis que l'on devait rester dans les limites strictes de cette exploitation Depuis lors, la question u'a plus guè re été agitée la Chambre. Je connais cependant des membres des trois partis qui voudraient voir le législateur auto riser la création d'intercommunales parce qu'ils considèrent ces sociétés comme très favorables au point de vue des communes mais, je le répète, en y ajoutant cette restriction que des par ticuliers, techniciens ou antres, puis sent avoir un mot dire dans l'admi nistration de cps sociétés de façon qu'eu faisant leurs propres affaires ils fassent en même temps celles de la commune Cette question tranchée, nous nous sommes demandé alors si l'on ne pour rait sortir de cette situation et réserver la possibilité de la création d'une in tercommunale dans notre contrat de concession. Nous avons alors élaboié la disposition inscrite l'article lr 2 pré voyant la création d'intercommunales la suite d'un changement de législa tion ou do jurisprudence administrati ve. Il est donc entendu, en vertu de cet article, que la ville d'Ypres aura la faculté de faire partie d'une intercom munale créer éventuellement et, dans ce cas, les droits do la ville seront ré glés de la manière suivante la ville pourra acquérir leur valeur nominale le nombre d'actions prévu par le* sta tuts. La ville ne s'engage donc pas, dès aujourd'hui, entier dans une Inter communale mais le jour où le législa teur ou la jurisprudence permettra qu elle fasse partie d'une Intercoramn nale, elle sera libre d'y entrer ou de ne pas y entrer. C'est là une réserve très importante et très favorable la ville d'Ypres et oette clause nous l'examinerons tout l'heure dans ses détails. Ce que je puis dire dès maintenant, c'est que deux des ■oumissionnaires s'y sont ralliés plus ou moins. Un membre des commissions, qui s'occupe spécialement des questions ju ridiques, a cependant fait une objec tion. Il s'est dit Vous prévoyez qu'un jouroù l'autre vous pourrez entrerdans une intercommunale. Vous ne I p m- vez pas aujourd'hui Cette clause est- elle bien légale Je lui ai répondu qu'à mon seus elle l'était porc»» qu'une chose qu ou ue peut stipun i aujour d'hui peut devenir la législation de de main et que vous pou ez très-bien duc. dans une convention, que vous vous en gagez vous soumettre 1111 conditio i qui peut devenir légal»;. On a cepen- da t insisté et l'on a objecté que les ad ersaires pourraient due un mo ment donné Vous no pouvez pas fore partie d'une Intercommunale pa ce que l'acte origiuane, qui a stipule cet te condition, est illégal J'ai «ucore une fois répondu Non, car on peut paît w- temeut stipuler en vue d'un événement légal futur Cela est permis tout le •monde. Vous savez que quand on traite avec un mineur, avec un incapable, c'est celiq qui est majeur qui est tenu mais l'incapable lui ue I est pas C est vous dire que ia question de l Intel cowmmunale est réservée et que doub verrouB plus tard ce qu'il y a lieu de faire. J'en arrive maïutenaot, Messieurs, aux propositions elles-mêmes A la date de 28 Avril dernier, nous avons reçu les propositions de M. al- cko accompagnées d'une lettre. M te Bourgmestre donne lecture de cotte lettre Ce» propositions nous les avous sou mises l'examen de la commission spé ciale et il importe que je vous les fasse connaître afin de pouvoir les discuter eusuite. Proposition A Société en participation avec la ville. Eclairage particulier, 15 centimes par mètre cuba, soit une réduction <ie 3 centimes au mètre cube, sur le prix actuel. Eclairage public, 10 centimes par mètre cube, ou un centime par bec et par heure au lieu de 5/10 c/m. Frais d'allumage et extinction des lanter nes aux frais de la ville, l'entretien charge du concessionnaire. Partage des bénéfices au prorata des som mes engagées. Je dois vous dire que dans plusieurs conversations qi»e j'ai eues avec M. Valcke, je Ini ai déclaré que, légale ment, nous ne pouvions pas entrer dans une société en participation pas plus que dans une société anonyme quelconque. M Valcke évalue ses ap ports, du chef de la valeur de l'usine, au chiffre assez élevé de 200,000 francs La seconde proposition la voici C'est la proposition B. Eclairage particulier, 15 centimes le mè tre cube. Eclairage public, 1 centime par bec et par heure. Transformation de toutes les ianterues l'incandescence, allumage, extinction, en tretien et renouvellement des manchons, aux frais du concessionnaire Une ristourne de 50 centimes par an et par habitant, ce qui représenté Oj/OO francs pour une population de 18,000 habitants Voici maintenant la proposition 0 Prix uniforme du gaz douze centimes par mètre cubs. Transformation l'incandescence de toutes les lanternes, allumage, extinction, entre tien »t renouvellement des manchons Auer charge du concessionnaire. Faculté pour la ville de s'intéresser dans la formation du capital pour une somme fixer de commun accord. Participation dans les bénéfices au prora ta des sommes engagées. Je vous ai déjà dit que la proposition A no jiouvait' pas être admise parce que la constitution de la société en participation serait illégale et qu'elle constituerait une espèce de régie avec coopération de particuliers. Nous n'en voyions d'abord pas les avantages. La proposition B paraissait la pins acceptable et quant la proposition C je n'en dirai qu'un ceul mot peûr ue plus devoir y revenir tantôt. Dans cette proposition les 9.000 francs île ristour ne la ville sont supprimés. M. Valcke a lait connaître ses propositions au pu blic et c'était son droit,car quand il est venu m'en parler, je n'ai pas hésité lui déclarer qu'il pouvait |e faire. (1) Vous connaissiez donc cette proposition avant que je vous les exposasse moi- même Lu proposition 3 qui fixe le prix 12 centimes jiour la ville n'est pas admis sible. Celte pr- po-11 ion a néanmoins été examinée en commission et un membre i. déclaré qu'il serait, injuste de faire jiaytjr la ville 12 centimes paice que le particulier lui aussi ne payerait avec cette proposition que 12 centimes .Je sais que pour le public ce serait là une solution trèi agréable très alléchante et si le public ne devait payer que 8 centimes ou rien du tout, ce serai' en m >re beaucou p p! us agréable, mais nous, conseillers communaux, qui nous trouvons la têt»- de l'adminis tration communale, nous avons tenir compte d'autres-considérations nous' avons voir eon-si-uli ment si le- pro- (i)N. d. 1. R. Il est vraiment regrettable que M. De Brouwer n'en ait pas fait autant. Ce n'est que grâce des fuitesque l'on est parvenu connaître ses propositions. positions sont avantageuses ponr les particuliers mais aussi pour I admini {ration communale et, dans ce sens. la proposition G de M. Valcke est beau coup plus défavorable la ville que la proposition H. w eelle-la non, Ouvrions pajor 12 coutimeii l» metre cube pour l'éclairage public, alors que dans la proposition B nous ne payerions que 10 centimes Personne ne nous contredira certainement quart je dirai que l'objectif d'une adminis tration communale est de faire en sor te qu'un service public coûte le moins possible aux contribuables et que, par conséquent aussi, qu'il grève le moins possible les finances communales. Nous devons lâcher d'une part, de taire des économies,et d'autre part, de faire iace aux besoins croissants de la ville. Soit dans la proposition de M alcke, soit dans la proposition de d. De Brouwer, dont nous parlerons tout l'heure, la ville touche une ristourne de 9,000 fr. Seulement, M. De Brouwer, comme du reste M. Valcke, en ristournant ces 9,000 francs la ville, demandent que l'éclairage ne soit que de 10 centimes pour la ville et de 15 centimes pour les particuliers. Ce sera doue en toute hy pothèse une diminution assez considé rable de charges pour les particuliers puisque nous payons aujourd'hui le gaz 18 centimes. Les habitants ga gneront donc aussi la nouvelle con vention. La ville y gagnera sou tour puisque l'éclairage public ne coûtera plus que 10 centimes le mètre cube ou, ce qui est équivalent, un centime par bec et par heure. La proposition C do M. Valcke est donc inacceptable par des administrateurs communaux qui ont le souci des intérêts commu naux. La proposition B est certainement beaucoup plus acceptable car elle sti pule dos avantages considérables pour la ville quoique l'éclairage pour les particuliers reste fixé 15 ceutimes. Dans cette proposition, l'éclairage pu blic ne coûtera que 10 centimes avec une ristourne de 9.000 francs. On pour rait dire alors Pourquoi n'acceptez- vous pas cette proposition? Eh bien, Messieurs, ce serait peut être extrême ment humain de dire au concessionnai re actuel vous y êtes, vous y resterez. Aussi, n'avons nous nulle envie de dé loger M Valcke (1) mais nous sommes désireux, avant tout, de soigner les in térêts de la ville et de faire eu sorte que dans nn temps donné, qui peut ne pas être éloigné, nous [missions avoir pour les particuliers, 'le gaz nou 15 cent, mais 10 centimes, peut-être moins encore et qui sait peut être gratuite ment pour la ville sans que le gaz coûte plus cher aux contribuables. (2) Les pourparlers avec M. Valcke en étaient là, lorsque nous avons reçu, tout récemment, une lettre d'autres personnes qui demandaient aussi la concessiou de l'éclairage. Lecture est donnée de cette lettre. Ces Messieurs nous out déclaré qu'ils n'avaient rien de commun avec M. Valcke Ces Messienrs estiment sans doute aussi comme nous que le droit acquis pour certains n'est pas un droit absolu et que si l'intérêt général exige un changement de concessionnaire, la ville ne p^ut, par égard pour M. Val cke on pour n'importe qui, accepter des conditions qui lui paraissent moins avantag» uses. (3) J'ai donc écrit ces Messieurs la date du 29 Novembre la lettre que M. le Bourgmestre fait con naître au public. M. Valcke avait mal compris. Il avait cru que l'éclairage était limité la ville d'Vpres mais cela ne voulait pas dire que l'on ne pouvait s'entendre avecd autres communes pour l'exploi tation de l'éclairage. (J'eRt donc son af faire s'il s'est mépris. (4) J'ai écrit ensi.i te une autre lettre MM Van Doorne et consorts, dans laquelle j'ai tenu rappeler les rétroactes de la question afin qu'ils sachent bien quoi s'en te nir et j ai dit M Butaye, en Réance (1) N. d. 1. R. Non, vous le soutenez comme la corde soutient le pendu. (2) N. d. 1. R. Vos vœux, M. le maieur, sont des maintenant réalisés puisque la so ciété V an.doorne et consorts vous offre l'é clairage public gratuit. (3) N. d. 1 R. Oui, mais ces Messieurs, a 1 encontre ck- la v.lle reconnaissent loyale ment que les propositions de M. Valcke sont avanta8feuses et qu'il faut etre de parti pris pour les écarter. f. *s>'' d-R- M alcke a reçu, en effet a "T lettre Iui don na n t lepro- res char&es avec prière d'élabo- iours f PT1 3nneXe en déans les trn,s jours. L art in du Collège du 28 Novembre, q„e^ le cas où il serait disposé 'créer Intercommunale, il aurait nous UDe mettre le modèle du contrat qui f0 ra l'annexe prévue l'article o i 80l|. prévue a l'article 2 ai ajouté que la qu J'j Je lui ai donc écrit soumission devait être résolue sans retard att que la discussion publique était c au Samedi 3 Décembre Mt letti ci 6 que ï0l. un» limitée la ville. ne visait que l'exploitation M. le Président donne lecture ,j lettre écrite M Butaye (lj J'ai dû insister afin que nous sions nous entendre avec le nouv'é''" concessionnaire dans le cas où la CoUU cession n'aurait pas été renouvelée M. Valcke 11 est évident qu'un dé|a de treize mois n'est pas trop long p®1 faire face aux travaux nécessités nJ l'octroi d'une nouvelle concession ciT si nous ne nous entendions pas avec M Valcke, il était nécessaire de construit re une nouvelle usine, capable de pro. duireG 000 mètres cubes par jour |0)On a cependant prétendu que nous avion» déjà le terrain destiné la con8truc,~ tion de la nouvelle usine. Or, cela est faux. Je le déclare formellement. U faudrait donc chercher le terrain, con struire l'usine et l'outiller complète ment. Un espace de treize mois n'est certainement pas trop long pour mener tout cela bonne fin. Ces travaux nécessiteront peut être l'emploi de 2 300 ouvriers. Ce serait doDC du travail assuré pour ceux-ci. 11 faudra procéder ensuite au contrôle de la canalisation et l'améliorer peut-être. Vons comprenez donc, Messieurs, que le temps presse et que nous ne pouvons accorder de nouveaux délais. Nous se rions des naïfs si nous le f lisions et personne ne doit être taxé de naïveté. En répouse la lettre que j'ai adressée ces Messieurs, nous avons reçu la let tre suivante Lecture est donnée de cette lettre Donc, entendre ces Messieurs, il semble que l'Iutercommunale est une mauvaise affaire mais ils déclarent ce pendant s'y soumettre Pour arriver constituer une société, ils désirent ob tenir un certain délai. Depuis lors, je n'ai plus revu ces Messieurs mais d'au- treB membreB les ont vus auxquels ils ont déclaré qu'il leur faudrait un délai jusqu'au mois de Mars pour arrivera la constitution de la société C'est là» que nous ne pouvons admettre. Ces Messieurs ont en connaissance, comme tout le monde, do la date d'expiration de la concession actuelle (3) Ils ont en qu'une commission avait été nommée depuis plus d'un ail pour examiner la question de l'éclairage public. Tout le monde a su cela car si nous n'avions pas rendu cela publie on aurait pu nous reprocher de ne pas avoirfait tout notre devoiren nefaisant pas,en temps oppor tun, appel la concurrence. La com mission spéciale a été nommée par le conseil communal et il est fort étran ge que plus (l'un an plus tard, lorsque nous sommes sur le point d'aboutir, soit avec M. Valcke soit avec d'autres personnes, on vienne nous jeter entre les jambes de nouvelles propositions. C'est pour cela et c'est là mon excuse, que j'ai demandé ces Messieurs de se hâter pour nous faire parvenir leur pro position en leur disant que, dans le cas où ils persisteraient demander la création d'une intercommunale, il y aurait lieu de nous faire parvenir le contrat anin xe car je n'admets pas, et personne n'admettra, que nous goyons forcés de faire connaître immédiate ment au public toutes les propositions qui nous sont faites Je leur ai dit qu» nous avions des propositions émanées de M. DeBrouwer, propositions quej'é- tais bien décidé ne communiquer pet* sonne (4) et que j'étais bien décidé éga lement, au cas où ils nous feraient par venir un contrat annex", ne le com muniquer personne. Mais il n'est pa« admissible de retarder l'exécution d'un projet sous prétexte qu'on n'a pas pu le temps d'examiner le» conditions de I» concession. Ces Messieurs ont eu p'119 d'un an pour se concerter. J'ajouterai que j'ai encore reçu il y a peino tro" jours, des propositions verbales de 1® part d'autres personnes «qui nedésiren pas être connues. L'on nous dit "-alD* tenant que l'Intercommunale pourrai (t)N. d. 1. R. C'est Mans cette lettre que notre maïeur accorde nos concitoyen trois jours pour tout délai. (2). N. d. 1. R. Le chiffre est retenir et 1 affirmation du maïeur également. (3) N. d. 1. R Grâce, sans doute, 1> E blicité donnée par l'administration et journaux cléricaux. (4) N. d. 1. R, Et pour cause.

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Le Progrès (1841-1914) | 1904 | | pagina 2