D'EXTENSION UNIVERSITAIRE Journal de 1 Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement. CERCLE D'ÉTUDES Conseil communal Dimanche, 18 Décembre 1904. 64e année. SI. i/ le iJiititiiic/te. ABONNEMENTS NOUVEAUX. YPBES. C o n f r ence de Al. Alédard Veikest Onze Onde Vlaamsche Volksliederen Cours de AI. l'elrucci HISTOIRE GENERALE DE L'ART. l'union fait la force Vires ac<]Uihit eundo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Far an 4 francs. p' la province Par an 4 fr. 5() Pour les annonces on traite forfait. On s abonne au bureau du journal, rue oe Uixsaliie, 33, Yimies Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypr-s et le-, deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Van Godtsenhoven et Thibesard, 14, I' ce de Hrouckère, Bruxelles, téléphone 5230. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligue. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Toute pertsouiie w'xi- boiiiuiuf pour l.JTV AN recevra, d<>s présent jusqu'au 31 Décembre prochains titre gra cieux, le Progrès ET Mui*<li ÎÎT Décembre 1 î)(>4, 20 1/2 heures, Les Dimanches 8, 15, 22, 21) Janvier, 5, la Février 1005, 15 heures, Les conférences se donnent Salle de la Bourserue Carton. D'Y PRES. Séance publique «lu Samedi Ci Décembre IDOl. (SUITE ET FIN). M. D'Huvettere commence par décla rer que la question de l'éclairage de la ville étant une question exclusivement administrative et financière, il l'a dé gage de toute personnalité. L'honorable conseiller pense qu'il sera obligé de voter contre l'article du projet de contrat prévoyant l'établis sement d'une intercommunale parce que cela engagerait la ville des obli gations considérables. L'article 2 stipulant que si la lacune qui existe aujourd'hui dans notre légis lation au point de vue de l'association des communes entr'elles venait être comblée, une intercommunale d'éclai rage pourrait être instituée et partir de ce moment un nouveau délai de 30 ans commencerait courir. Eu admettant que la lacune dont il s'agit soit comblée daus une dizaine d'années, on se trouverait en présence d'un délai de 40 ans au lieu de 30 ans. Vu la situation actuelle de l'éclairage, ce délai est absolument excessif. Si l'on découvrait un procédé d clairage excellent pour une ville de 18,000 habitants, ce même procé lé pourrait être très mauvais pour des lo calités de moindre importance. Dans cette éventualité, la ville d'Y- près aurait-elle la liberté de choisir le mode d'éclairage qui lui convient mais qui ne pourrait convenir Fopennghe 0f W arnèton Dans tous les cas, l'inté- rêt d'Ypres ne sera représenté que pour 1/L tandis que celui de Fopennghe et d°> arnèton sera représenté pour 3/4 Dans ces conditions, chacun n'envisa gera que son intérêt propre. Une so ciété intercommunale ne peut être, en effet, qu'un être impersonnel. M. D'Huvettere croit que si notre ville trouvait un moyen d'éclairage qui pourrait lui être favorable niais qui ne saurait s'appliquer dans les communes associées, il y aurait oppo sition de leur part et les intérêts d'Y"- pres seraient sacrifiés En supposant qu'à Ypres on con somme 70 mètres cubes par tête d'ha bitant, chiffre qu'on fait miroiter nos yeux, obtiendrons-nous 15 °/0 en sub stituant un nouveau procédé an pro cédé actuel &1. le Bourgmestre affirme que la consommation est de 500,000 mètres cubes,prenons que ce chiffre soit exact, mais ou oublie de dire que dans cette consommation est comprise le gaz in dustriel, outre celle de la ville et celle de l'éclairage des particuliers. En Hollande, dit M. Colaert, dans des villes de moindre importance qu'Y- pres, on est arrivé une consomma tion de 67 mètres cubes par habitant Cela est peut-être vrai, mais compa raison n'est pas toujours raison. La Hollande étant un pays essentiel lement urbain, les villes ne peuvent pas être comparées celle de la Hoir lande. Il s'agit, en Hollande, d'une consommation l'intérieur des villes tandis qu'en Belgique ce serait une consommation en partie urbaine et en partie rurale. Ypres pourrait même consommer 85 mètres cubés par tête d'habitant et par an, mais ailleurs cela est tout fait impossible. En supposant que le bénéfice de l'ex ploitation est actuellement d'environ 7 centimes par mètre cube, en consom mant un million de mètres cubes on arriverait un bénéfice de 70,000 fr. En adoptant et imposant un nouveau procédé, il faut, qnacelui-ci donne une économie de 15 Il faudrait donc réaliser fr. 10,500 de bénéfices en plus Il est possible, qu'à Ypres, cela soit réalisable. Si nous consommons un million de mètres cubes, il faut que les trois com munes associées consomment 1,800,000 mètres cubes pour rester dans la pro portion sur cette consommation, il faudrait faire un bénéfice de 126,000 francs et, de la sorte, pour réaliser une économie de 15°/0, donc une auguien tation de bénéfices de 18,900 francs. On pourrait réaliser cotte somme si l'on ne devait pas compter avec les ac cessoires. En adoptant l'intercommunale, nous devous avoir des tuyauteries sur un parcours de 24 kilomètres en y ajou tant les frais de l'établissement Po- peringhe et Warnêton ainsi que les frais de l'installation de certaines ma chines Ypres, tout cela coûterait 200,000 francs. D'après M. Uolaert, le capital em prunté produira 5 L'honorable con seiller sera plus modeste et ne prendra que 4 1/2 ce capital, un moment donné, devra être amorti et prenons pour l'amortissement 2 °/0. Il s'en suit qu'en réalisant une éco nomie de 15 o/o, soit 18 900 fr., on de vra déduire 13,000 fr. piur la rémuné ration et l'amortissement du capital emprunté. Si, d'autre part, nous trouvions avan tage adopter un nouveau mode d'é clairage ne convenant pas des asso ciés, l'Intercommunale ne serait plus possible et les 200,000 francs employés pour le tuyautage et les machineries seraient engloutis. 11 résulte de ces explications qu'en réalisant un bénéfice nouveau de 18,900 fr'., daus tous les cas, co ne sera, daus Fbypathè>0 d'une intercommunale, qu'e^bénéfice réel de 7,000 fr. D après M. D'Huvettere, M. Colaert a fait observer que la discussion ac tuelle ne portait simplement que sur le contrat et que ce contrat ne fait que prévoir l'Intercommunale. DauB le cas où l'intercommunale serait une bonne affaire, la ville y entrerait. Ce raisonnement serait vrai si, après un essai de l'Intercommunale, pendant un certain temps, nous nous trouvions dans la situation actuelle. De deux choses l'une on bien nous entrerons dans l'Intercommunale, et c'est ce qu'on nous fait prévoir, ou bien nous resterons en dehors En restant en dehors, la ville est liée pendant 30 ans pour les prix fixés par le cahier des charges 15 centimes le mètre cube pour l'éclairage privé, 10 centimes le mètre cube pour l'éclaira ge public. Est-ce là le mode d'éclairage le meil leur et le plus avantageux pour la ville? M D'Huvettere en doute fort. Il appert des paroles de M. Colaert que la société en participation serait actuellement impossible réaliser, lé galement parlant. Cette question est examiner. Quoi qu'il en soit, les socié tés en participation peuvent devenir également légales d'ici quelque temps. Pour réussir on pourrait pren dre un autre chemin qu'il serait oiseux, en séance publique, d'exposer. D'après M. D'Huvettere, la ville per drait beaucoup en o'aventurant dans une société intercommunale. En voici les preuves Y pres a 20,000 habitants,Poperinghe 12,000 et Warnêton 4,000 Comme il a été dit plus haut, il faut avoir moins égard la population entière d'une ville qu'au nombre d'habitants qui peuvent devenir des consommateurs. M. Colaert dit qu'à Ypres, il y a 17,000 habitants, légalement, cela est vrai, mais, en fait, dans ce chiffre, cer tains consommateurs, qui n'en sont pas moins des clients, n'y sont pas com pris. Ce sont les détenus et les pension naires du Collège épiscopal. Eu prenaut les 2/3 comme consom mateurs d.e gaz, il y aurait en tout 21,500 consommateurs dont 14,000pour Y pres. ce qui ferait pour notre ville les 2/3 de la clientèle générale et pour Poperinghe et Warnêton ensemble 1/3. En outre, le coefficient de consomma tion pour Ypres »st plus élevé que ce lui des communes associées et cela se comprend parce que nous consommons beaucoup plus de gaz qu'à Poperinghe et Warnêton, où tout le monde est couché 9 heures du soir. En admettant qu'on consomme en tout 2 millions de mètres cubes, notre ville entrera dans cette consommation pour 1,200,000 mètres cubes. M Colaert soutient que notre con sommation triplera. Cela n'est pas, parce que dans les 500,000 mètres cu bes actuels l'éclairage public y est compris et sa consommation n'augmen tera pas dans une pareille proportion. M. Colaert dit aussi qu'à Courtrai on ne fait plus usage du gaz industriel on peut donc en conclure qu'il en sera de même ici. Pour qu'il n'y ait pas déficit, nous devrons arriver une consommation d'un million de mètres cubes. Enfin, prenons que nous arrivions une con sommation totale de 1 800.000 mètres cubes en y comprenant Poperinghe et Warnêton pour 600,000 mètres cubes. En acceptant le bénéfice de 7 centi mes par mètre cube indiqué par M Colaert, cela donnerait un bénéfice de 42,000 fr. et pour réaliser ce bénéfice, nous devons nous associer daus l'Inter communale En s'asoociant dans l'In tercommunale, nous aurons line dépen se annuelle de 13,000 fr Eu plus,les frais d'achat do charbon, les frais du personnel, les préposés la surveillan ce des gazomètres, etc soit une dépen se annuelle de 43,000 fr. Or, ce n'est vraiment pas la peine de dépenser 43,000 fr. pour n'en gagner que 42,000. Comme conclusion, il n'y a rien espérer en s'embarquant dans une In tercommunale si Poperinghe et War nêton ne parviennent pas une con sommation annuelle de 600,000 mètres cubes. En supposant que Warnêton inter vienne dans le chiffre de 1,800,000 mè- u très cubes pour 130,000 mètres cubes, cela ne prouve rien, car la plus gran de partie sera absorbée par l'éclairage public et celui-ci ne coûte que 10 centimes au mètre cube or, en ven dant le gaz 10 centimes le mètre cu be, il n'y a aucun bénéfice. Si, dans un milieu douné, l'éclairage public absorbe plus que l'éclairage prive, cet éclairage public constituera une perte pour la société daus ce mi lieu. D'autre part, si dans un autre mi lieu l'éclairage privé est, au contraire, notablement supérieur l'éclairage public, il y aura gain dans ce milieu. 11 s'en dégage donc cette conclusion, que l'une ville sera éclairée au détri ment de l'autre. Il est remarquer que dans le chif fre de 42,000 francs ue sont pas com pris les frais d'allumage et de rempla cement des becs Auer Quoique cette dépense revienne 10 fr. par bec et par an Examinons maintenant le cas où la ville d'Ypres 9'éclairerait isolément, sans communes associées. Nous avons admis que la ville con sommait 1,200,000 mètres cubes, en prenaut pour base une consommation générale de 1,600,000 mètres cubes. D'après les calculs de M. D'Huvette re, il faudrait 1111 capital de 500,000 fr. pour l'installation de l'éclairage Ypres En appliquant ici le même rai sonnement développé plus haut et en prenant nu bénéfice de 7 centimes par mètre cube, il y aurait pour la ville un bénéfice aunuel de 84,000 fr. En défal quant de cette somme 25,000 francs pour le paiement des intérêts et tous les autres frais, il resterait un bénéfice net de 34,000 fr. Tandis que pour le système préconisé par M. Uolaert, il n'y aurait qu'un bénéfice annuel pour la ville de 23,136 fr. Donc, danb une lutercommnnale, en prenant les choses au mieux, Ypres toucherait par an 23,136 fr., alors que nous avons vu que si la. ville s'éclaire seule, sans entrer dans une Intercom munale. son bénéfice annuel serait de 34,000 fr., soit une différence en chif fres ronds de 11,000 fr. En conséquence, M. D'Huvettere trouvant que l'Intercommunale ne se rait pas favorable pour la ville, se ré serve de ne pas votercette combinaison. Af. Sobry demande la parole. (Son discours a été publié dans le U'eergalm). M le Bourgmestre répond MM. D'Huvettere et Sobry. Ensuite il est procédé au vote des articles 1 et 2. L'article 2 reconnaissant le système de rlntercommunale e9t voté par 12 voix contre 2 MM. D'Huvettere et Sobry). La séance est suspendue 8 1/2 heu res et reprise 8 3/4 heures. Tous les autres articles du contrat sont admis l'unanimité et l'ensemble du projet est voté par 12 voix contre une (M. D'Hu vettere) et une abstention (M. Sobry).

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